Corréziens mais...
Ils sont corréziens mais aussi des travailleurs qui souffrent, qui payent trop d'impôts, qui ont du mal à joindre les deux bouts chaque fin de mois !
Et oui, qui mieux qu'eux connaissaient ce bon à rien? Mais emportés par la fougue des copains ou voisins socialistes et l'idéologie mensongère d'une autre époque les voilà fiers, en 2012, d'avoir permis à un des "leurs" d'accéder au pouvoir suprême! Aujourd'hui, quelle désillusion pour eux et pour nous une belle panade...
La déception, même chez Hollande
Le maire de Tulle est aussi conseiller de François Hollande. Il le reconnaît : "Les gens me disent qu'ils ne sont pas très contents. Ici, ils sont encore dans la confiance, ils espèrent que les choix du Président seront les bons. Ils n'en ont pas la preuve, pas l'assurance", confie Bernard Combes. La déception corrézienne se devine sur les marchés que François Hollande a arpentés pendant des années. Janine Picard connaît bien le chef de l'État. Elle a été son adjointe aux affaires sociales à la mairie. "Il a fort à faire, le pauvre homme, il a comme d'habitude un défaut, il ne sait pas taper sur la table." À 75 ans, elle a, pour François Hollande, "beaucoup d'affection". Mais ajoute-t-elle immédiatement : "On ne peut pas être satisfait de sa politique. Les impôts augmentent, le smic, lui, n'augmente pas, les retraites non plus. Le chômage ne baisse pas, les gens peinent, c'est terrible", s'inquiète celle qui était élue sous l'étiquette PC.
Dans les allées du marché couvert, Régine Roth vend ses fromages. "Qu'il soit corrézien ne change rien. Je pense comme tout le monde, il ne se passe rien. Il a promis mais rien ne bouge. Son ennemi numéro un, c'était la finance et pourtant ceux qui paient le plus, ce sont les autres, les petits. On espérait, c'était la gauche, normalement." Du haut de ses 47 ans, elle estime que le Président a bien "cherché" les critiques qu'il essuie. Elle a voté Hollande le 6 mai 2012. Recommencerait-elle? "Aujourd'hui, je voterais blanc." À quelques mètres du stand de fromages, Allan s'occupe, lui, de rempailler des chaises. Il n'a que 18 ans mais travaillait déjà avec son père. Lui n'a pas voté en 2012. "J'ai bien fait, comme ça, ce n'est pas de ma faute ce qui se passe." Le jeune homme essaie de se réchauffer dans son blouson. Ce qu'il pense de François Hollande? "C'est pas terrible." Lui aussi se souvient du temps où il se promenait sur le marché. "Il est gentil. Quand il venait ici, il serrait les mains. On se disait “ça va marcher” et ça marche pas. Tout le monde se plaint, il ne tient pas ses promesses."
"Ceux qui paient le plus, ce sont les petits"
François Hollande n'est plus roi en son pays. Son ami, le maire de Laguenne, le défend : "François avait envie d'apporter un mieux, il y croyait vraiment. Il y avait une grosse attente, surtout ici, en Corrèze." Sur l'affaire Leonarda, Roger Chassagnard n'a pas plus de clémence : "Il fallait trancher, il ne fallait sûrement pas qu'elle revienne." Il ne peut se résigner à l'échec programmé de Hollande : "Regardez l'équipe de France. Ils étaient bons à se faire piétiner et ils ont gagné. S'il y a une reprise économique, une meilleure communication, les choses vont changer."
Chirac choyait les Corréziens
Jacques Chirac choyait les Corréziens quand il était à l'Élysée. Son fief était la Haute-Corrèze. Ce vendredi, Liginiac est enneigé. Christian Gratadour est un ouvrier au visage buriné content de François Hollande. Il enlève son casque, arrête quelques instants de scier du bois pour fabriquer des palettes et affirme : "C'est un très bon président." Il ajoute : "Il faudrait donner un peu moins aux chômeurs. J'ai attaqué à 14 ans, j'en ai 55 et j'ai toujours trouvé du boulot. Les temps sont durs, je gagne 1.200 euros à la scierie mais parfois il vaut mieux être au chômage que travailler." Il a d'autres idées pour Hollande. "Sur la Bretagne, il devrait faire quelque chose, ce sont des ouvriers." Leonarda? "Il ne fallait pas lui proposer de revenir."
Au bout de Liginiac, voilà Huguette Martinerie. Pimpante retraitée, maire de Sérandon et ses 330 habitants, au cœur de l'ancien canton de Jacques Chirac, à qui elle voue toujours une grande admiration. Son avis sur François Hollande? "Son mandat ne démarre pas très bien. La pression fiscale, c'est trop. Ça touche les gens dans les commerces, ceux qui débutent. En plus, la TVA augmente. Tous les corps de métier se rebellent. Il ne l'avait pas dit, il fallait être franc." La maire sans étiquette n'est pas convaincue par la méthode Hollande : "Il ne sait pas décider, il tourne autour du pot, c'est tout. Il ne contrarie pas les gens, il voulait donner une belle image mais c'est cassé.
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