mardi 23 octobre 2012

Budget 2013 : Le déni en attendant un miracle ou la troïka

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Budget 2013 : la France est-elle dans le déni?

Le débat sur le budget 2013 du Gouvernement français a quelque chose de surréaliste.  Le pire, c’est que les critiques ne semblent même pas se rendre compte à quel point la nature du débat fiscal vire à l’absurde : l’asphyxie fiscale, le déclin de la France, la situation est gravissime et j’en passe!
Mettons les choses au point : personne ne souhaite payer des impôts, et chacun(e) souhaite en payer le moins possible. Ceci étant posé, la réforme fiscale du Gouvernement était totalement prévisible, et faisait clairement partie du programme présidentiel de François Hollande

Les dépensiers sont-ils partis?

Nicolas Sarkozy que la majorité a adulé et une bonne partie regrette, a précarisé la France. Vous souvenez vous du rappel à l’ordre de François Fillon par l’Élysée au début du quinquennat? Il avait osé dire que l’endettement de la France était excessif et que les finances publiques étaient en mauvais état.
Non seulement un démenti élyséen a coupé court au débat, mais on en a remis une couche de 50% soit 600 milliards de dette. Et tout cela n’a rien à voir avec la crise bancaire puisque tout a été remboursé, intérêts et principal, foi d’animal.
Qui plus est, les réformes n’ont pas été suffisantes : aucun des déficits budgétaires prévus n’a été tenu. Monsieur Sarkozy, en début de mandat a même eu l’idée de plaider des exceptions auprès des Ministres des Finances européens… après avoir donné des avantages fiscaux aux plus nantis. On se croirait sous George W. Bush.
Espérait-on que la remise en ordre de la compétitivité et des finances publiques de la France serait indolore ? Que les mesures ne s’imposeraient qu’aux autres ? La belle affaire ! C’est le moment des comptes ; ils sont mauvais, et doivent être corrigés.

Un équilibre tangentiel ?

L’équilibre budgétaire est toujours a créer et a inventer. C'est un objectif qui ne s'atteint jamais totalement et de manière stable. Je ne suis pas compétent pour analyser les détails des mesures qui vous sont imposées, mais à première vue, le gouvernement a  vu juste. Il n’y a pas une catégorie de contribuables qui ne hurle pas au massacre, au viol…Cela signifie probablement que les mesures annoncées touchent toutes les catégories sociale-professionnelles.
Le chœur des esclaves sonne faux. Un peu de maturité aiderait : la France a –d’urgence- besoin de redresser ses équilibres macro économiques si elle ne veut pas que sa dette s’envole et que les taux d’intérêt augmentent. Les investisseurs semblent croire dans la capacité des Français de faire ce qu’il faut en cas de crise. En un an, les taux d’intérêt a dix ans sont passés de 3 à 2%. C’est remarquable et inattendu.

Mais il me semble que l’idée d’assurer que les diminutions de charges et d’impôts des entreprises soient strictement corrélées à des investissements et des emplois en France n’est pas une mauvaise idée.  Il ne saurait être question d’utiliser l’argent du contribuable pour ne pas y retrouver des avantages pour la Nation.
C’est dans l’équilibre entre l’austérité et la relance que se trouve la voie étroite de la responsabilité fiscale.

Vers une reprise ?
Il est temps que les débats plus ou moins démagogiques qui polluent les medias fassent place à une réflexion de fond. Il faudra 5 ans à l’Europe pour retrouver son équilibre.  Ce sera le cas de la France. Nous ne sommes sortis de l’auberge.
L’Italie reste le risque principal, et personne ne semble y prêter attention. Sa dette de 2.000 milliards d’euros à un rendement a dix ans 2,5 fois celui des obligations françaises. Elle est la seule menace  sérieuse qui pèse sur l'Eurozone.
Hormis ce risque d’explosion, les choses commencent à se stabiliser autour d’une croissance zéro. La perspective d’une remontée s’esquisse aux Etats-Unis et est prévue en 2013 pour l’Europe.
La France sera-t-elle au rendez-vous ?
Pour cela il n’y a que deux moyens : augmenter les revenus (impôts) et baisser les dépenses. L’enveloppe est de 30 milliards et elle doit être justement repartie. Il n’y a pas d’alternative.
Il faut payer ses dettes. C'est le moment des comptes.

1 commentaire:

Twister a dit…

Moi je veux bien mais ce qui est injuste c'est de demandé au peuple de payer pour un état toujours plus dépensier qui continue de s'engraisser.
On est tous d'accord pour que des économies soient faites mais que notre donneur d'ordre commence par lui-même. Défoncer les entreprises, défoncer les ménages, ça suffit. Et le pire dans l'histoire, c'est que tout les grands projets d'infra pour moderniser le pays et pour aider les entreprises sont arrêtés. L'état se renferme sur lui même en étant encore plus sourd qu'avant. c'est de l'autisme.