jeudi 9 août 2012

La France est elle responsable de la Première Guerre Mondiale ?

Seule la France voulait la guerre


La façon dont nous avons appris cette Histoire témoigne donc d’un parti pris. A bien y regarder, un seul Etat voulait en réalité la guerre, la France, pour pouvoir récupérer l’Alsace Moselle. Tous les autres ont été entraînés dans une logique qu’ils ont essayé de freiner jusqu’au bout. Même Guillaume II, lui qu’on a bien vite traité de va-t-en guerre alors qu’il a élaboré force propositions de paix ou de guerres limitées. On ne peut en dire autant des dirigeants français. Cela ne remet pas en cause la légitimité de la récupération de l’Alsace Moselle mais cela relativise grandement l’aggressivité germanique en la  matière. La France, mère de la paix et de la démocratie moderne ? C’est à voir.
Seconde sonnerie du réveil historique, le hiatus entre dirigeants, élus et opinions publiques. La France a réussi à entraîner l’Italie dans cette guerre en lui promettant des territoires déjà promis à la Serbie. Résultat, elle n’a eu que les territoires déjà promis par l’Autriche au cas où elle ne l’agresserait pas. Mais qui en Italie voulait cette guerre pour récupérer des territoires bien septentrionaux ? Quelques élites. Probablement pas les 650 000 morts des armées italiennes…
Une analyse plus profonde nous amène donc à une vision plus amère de la Grande Guerre. Mais c’en est devenu un mot d’ordre qui pollue parfois les films. Prenons le cas de Joyeux Noël où des troupes fraternisent en décembre 1914 sur le front de la Somme. Allemands, Français et Britanniques arrêtent les hostilités car ils sont usés par les hostilités. C’est un anachronisme : en 1914, on veut encore se battre. On n’est pas en 1917. Ne nous trompons pas d’époque. C’est encore valable à présent.
Ainsi nous devons sans doute nous affranchir d’une histoire a posteriori qui glorifie le sacrifice de générations indispensables. Leur sacrifice a fait sens. Il a témoigné d’une générosité ou d’un fanatisme. Mais cela n’a sans doute pas été la fin d’une génération de super héros. Car que penser des survivants qui se sont battus ? Ont ils créé un meilleur monde ?

Une tragédie européenne | MoreThan Words

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