Revenu universel : dix économistes à la rescousse de Benoît Hamon
Sans parler de 300 à 400 milliards de charges en plus, pour l'État financer un revenu de base universel et inconditionel, c'est très simple.... (vidéo ci-dessous)
Dix économistes, dont Thomas Piketty, signent dans Le Monde une tribune certifiant que le revenu universel voulu par Benoît Hamon est "crédible." A condition de n'être attribué qu'aux bas salaires.
Ils sont dix économistes, et non des moindres, à prendre la défense du revenu universel de Benoît Hamon, accusé par son rival à la primaire de la gauche Manuel Valls d'être "la ruine" du budget de la France.
Le revenu universel "peut être économiquement crédible et socialement audacieux", estiment dans une tribune publiée dans Le Monde les dix signataires, dont Thomas Piketty, Emmanuel Saez (université de Californie à Berkeley), ou Antoine Bozio (Ecole d'Economie de Paris).
Pour ces universitaires, "son instauration dès le début du prochain quinquennat pour les 18-25 ans est susceptible de redonner de l'autonomie à notre jeunesse et de constituer une réponse à ce que sont aujourd'hui les conditions d'obtention d'une qualification supérieure et d'entrée dans la vie professionnelle".
300 milliards, un chiffrage "fantaisiste"
Selon eux, le chiffrage souvent avancé de 300 à 400 milliards d'euros pour cette mesure est "fantaisiste", car "Benoît Hamon n'a jamais dit qu'il allait verser 600 euros par mois à 50 millions d'adultes [...] Au contraire : il a explicitement évoqué le fait que le nouveau système pourrait être sous conditions de ressources et concernerait uniquement les salaires inférieurs à 2000 euros, avec des montants qui ne seraient évidemment pas les mêmes pour tous".
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Une allusion à une interview de Benoît Hamon parue début janvier dans Libération, où celui-ci évoque la possibilité de ne généraliser le revenu universel que sous conditions de ressources. Problème : sur son site de campagne, il évoque bien l'instauration d'un revenu universel pour tous, d'un montant de 750 euros "à terme." Dans une conférence de presse devant les journalistes de l'Ajis (Association des journalistes d'information sociales), le 13 janvier, il s'est même donné deux quinquennats pour y parvenir.
Le projet doit être "correctement conçu et précisé"
Les signataires demandent aussi que le revenu universel d'existence soit "correctement conçu et précisé", ce qui peut constituer une sorte de mise en garde. Mais leur tribune est surtout une occasion d'attaquer vivement Manuel Valls, qui a reproché à Benoît Hamon de vouloir une société du "farniente." "Contrairement aux allégations de ceux qui confondent solidarité et farniente, il peut être instauré au profit de la revalorisation du travail et des bas salaires", répliquent-ils.
Ironie du sort, leur proposition se rapproche pourtant du "revenu décent" de 800 euros par mois défendu par Manuel Valls, qui serait versé dès 18 ans sous conditions de ressources. Pour "que toujours le travail paie".
Contacté par L'Express, Thomas Piketty précise que le revenu de base qu'il défend doit être automatiquement versé sur le bulletin de salaire : "Cela dit, si Valls veut reprendre cette proposition, tant mieux, il est toujours temps !"
Source : L'express.com
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