Merkozy sur la selette.
Les mesures d'austérité se font sentir chaque jour en Grèce. Suicides et tentatives de suicide ont augmenté de 22,5% depuis 2009. Le taux de chômage a grimpé à 18,2%. RTL, le plus grand réseau de radio en Europe, a perdu 50% de ses recettes publicitaires en Grèce depuis le début de la crise et a décidé de la quitter. Et maintenant, les pharmacies ont des difficultés à se fournir en médicaments .
Le problème pharmaceutique est une conséquence involontaire des mesures d'austérité que la Troïka (UE, FMI et BCE) impose à la Grèce. Pour réduire son budget de la santé, le gouvernement a réduit le prix auquel l'industrie pharmaceutique peut vendre ses médicaments. Alors les grossistes vendent leurs stocks hors de Grèce. Les budgets sont si serrés, que les remboursements de la sécurité sociale grecque aux pharmacies, sont fortement diminués, elles ne peuvent donc plus payer leurs grossistes pour les médicaments dont elles ont besoin. Ainsi, les grossistes sont encore moins susceptibles de vendre aux pharmacies et le système de santé s'effondre. Un microcosme qui reflète l'état actuel de l'économie grecque.
Pourtant, plus de coupures sont à venir. Pour les imposer, le Premier ministre Lucas Papademos a même menacé les syndicats du secteur privé (et tous les autres) de l'option nucléaire, un défaut désordonné du pays.
Mais maintenant, la troïka est elle-même en plein désarroi. Elle a refait surface alors d'une conférence de presse du FMI à Washington: le FMI ne supporte plus que l'austérité soit l'unique ligne directrice. Une source de haut rang du FMI, qui parlait sous condition d'anonymat, a concédé que "la frustration était pratiquement palpable."
Des mesures d'austérité qui mènent nulle part sont constamment adoptés , alors que les coupes salariales ainsi que dans les retraites complémentaires sont injustifiées car la seule façon d'améliorer la compétitivité passe par une croissance du marché, l'ouverture des professions fermées, et les investissements productifs.
Les experts de la troïka perplexes : t'as une idée toi ?
non et toi ?
Les trois inspecteurs de la Troïka : Poul Thomsen du FMI, Mathias Morse de l'UE, Klaus Mazouch de la BCE se sont rendu en Grèce début janvier pour inspecter ses livres de comptes, le déficit budgétaire se situe a un niveau supérieur à la limite que la Grèce avait juré de respecter. Et ils sont censés négocier d'autres «réformes structurelles». Selon des sources du FMI, Poul Thomsen en a eu assez.Déjà, selon plusieurs fuites , la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, avait prévenu la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy que la situation budgétaire et économique de la Grèce s'était détérioré. Ainsi, la " décote volontaire" sur les obligations grecques détenues par des investisseurs du secteur privé devrait être porté à plus de 50% afin de maintenir l'objectif d'amener l'endettement de la Grèce à 120% du PIB. Et le second plan de sauvetage de € 130 milliards approuvé dans la douleur le 26 Octobre, devrait être augmenté de "plusieurs dizaines de milliards d'euros." On parle désormais de 145 milliards, le tonneau des danaïdes n'en finit plus de se vider.
La réaction allemande a été immédiate. "Il doit y avoir une autre solution, comme la sortie de l'euro zone", a déclaré Michael Fuchs , chef adjoint du parti de Merkel, la CDU. "Cela ne peut pas être un tonneau sans fond, Même si Angela Merkel était prête à verser plus d'argent des contribuables allemands pour renflouer la Grèce, elle devrait faire face à un mur d'opposition dans son propre parti qui n'est pas débordant d'optimisme à ce sujet. Je ne pense pas que la Grèce, dans son état actuel, puisse être sauvé", at-il averti.
La demande de Mme Lagarde pour une plus grande "décote volontaire" de la part du secteur privé est loin d'ètre facile à mettre en oeuvre. La négociation entre le gouvernement grec et les détenteurs privés d'obligations grecques ont été tendues. D'abord, il y eu des rumeurs que les banques avaient avalisé un accord. Puis il ya eu d'autres rumeurs que les hedge funds qui avait acquis certaines de ces obligations ont refusé de consentir à une décote. Ils pariraient sur un défaut car il déclencherait le paiement des assurances contractées sur la dette grecque (les Credit Defaut Swap).
«Franchement, ces négociations sont une catastrophe", affirme David Riley, directeur des notations souveraines chez Fitch ratings.
Mi Mars, la Grèce fera défaut si elle ne recoit pas la prochaine tranche du prèt de la troika. Son économie est en ruine, sa société en plein tourmente, et ses finances ruinées. Il n'y a pas de solutions faciles. Chaque décision est douloureuse. Et quelqu'un doit payer. Il peut être trop difficile de garder la Grèce dans la zone euro, mais lui permettre de la quitter serait encore plus difficile, du moins à court terme. Et pas seulement pour la Grèce. Ce serait un choc pour l'économie de toute la zone euro, qui est déjà fragilisée. Même l'Allemagne, la superstar économique avec le taux de chômage au pus bas depuis 20 ans et un niveau d'exportations à un niveau record, sent qu'elle se dirige droit dans le mur. En effet, la débâcle des exportations allemandes se profile à l'horizon avec la recession annoncée en Europe pour 2012.
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