De 1983 à 2013 : Génération trahison
Dès 1983, quand la gauche a capitulé sur les questions sociales et rompu le lien avec son histoire révolutionnaire, elle y a substitué la fameuse (et fumeuse) "construction européenne", forcément universelle et antiraciste, un mélange d’ultra libéralisme et de «Touche pas à mon pote » dont les "éléments de langage" ont été répétés par les artistes et les journalistes qui avec le pouvoir forment un "quasi triumvirat", un triptyque de la pensée unique.
Désormais, cet outil de persuasion des masses est brisé. Un régime est condamné, dès lors qu'apparaît au grand jour les rouages secrets qui l'animent!
Avec François Hollande, ce système honni ne se cache même plus.
Ni maquillage ni espérance, un simple discours de comptable (vicieux) qui renie froidement les attentes de l'électorat de gauche lequel se mords les doigts d'avoir gobé, encore une fois, que les socialistes allaient apporter « le changement maintenant».
Les exigences des financiers passent toujours en premier. La majorité doit sans cesse prouver qu’elle mène « une politique crédible, pragmatique et raisonnable. La moindre concession "de gauche"
serait immédiatement sanctionnée sur les "sacro-saints marchés" que la gauche a renoncé à combattre.
L'unique progrès consiste dorénavant à dépenser moins que la droite, des "extrèmes-gauchistes" selon François Hollande lors de sa conférence de presse du 14 janvier.
La gauche est morte, françois Hollande vient de l'enterrer!
S’il devient vraiment inutile de reprocher à cette politique son caractère peu socialiste, on peut au moins souligner qu’elle ne réalise pas les objectifs qu’elle s’est fixés.
Faute de pouvoir dévaluer sa monnaie, la France cherche à améliorer sa compétitivité grâce à une politique d’austérité budgétaire et de réduction du « coût du travail » – c’est-à-dire des salaires.
Mais l’« amélioration de l’offre », péniblement acquise en pesant ainsi sur le pouvoir d’achat des ménages, est aussitôt reperdue à cause de la réévaluation de l’euro par rapport à l’ensemble des autres monnaies (6,4 % en 2013).
De toute façon, il faut avoir la foi chevillée au corps pour imaginer qu’un pays dont la croissance est nulle, la demande intérieure déprimée,
ainsi que plusieurs de ses principaux clients européens en voie de paupérisation, pourrait «inverser
durablement la courbe du chômage » alors même qu’il taille dans ses dépenses publiques.
Les années 30
Un pari de ce genre a déjà été tenté au début des années 1930 par Herbert Hoover aux Etats-Unis, Pierre Laval en France – avec le succès que chacun sait.
Il n’empêche : désormais, escompter que les milieux dirigeants des autres pays se ravisent et
mesurent les risques économiques et démocratiques du cours «austéritaire» qu’ils ont imposé revient à attendre le Messie.
Et scruter tous les « dérapages » des forces conservatrices afin de pouvoir les accuser de «faire le jeu de l’extrême droite» équivaut à accepter que cette dernière devienne peu à peu maître du jeu.
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