jeudi 10 mai 2012

La Grèce plus proche du défaut généralisé que jamais

La Grèce a beaucoup plus de difficultés à résoudre que les autres et aujourd'hui comme hier, il est impossible qu'elle rembourse sa dette. L'austérité n'empêchera même pas son augmentation. 
Pour d'autres pays très endettés et dont l'économie est anémiée, il ne faut pas se faire d'illusion non plus.


Seuls peuvent rembourser d'éventuelles dettes, les pays dotés de ressources énergétiques, les pays émergents dont l'économie est en croissance, les paradis fiscaux et l'Allemagne qui, dans l'Europe des aveugles, tire un avantage de n'être que borgne
Ces pays ont d'ailleurs actuellement un excédent commercial et souvent un excédent budgétaire.


Emigration massive de capitaux
Selon la Banque de Grèce, 65 milliards d'euros ont été retirés des banques grecques depuis décembre 2009, dont 16 milliards sont partis à l'étranger. Une fuite qui risque d’alourdir l’aide dont le pays hellénique a besoin.Ce sont deux pays hors zone euro qui constituent les principales directions de la fuite des avoirs grecs. Le Royaume-Uni aurait ainsi capté 32% de ces avoirs et la Suisse, elle, un peu moins de 10%.
Le gouvernement ne peut rien contre cette fuite des capitaux, car elle se fait de manière totalement légale. C'est ce qu'a déclaré aujourd'hui le ministre grec des Finances, Evangelos Venizélos, aux parlementaires. 
Cela fait plusieurs années que la fuite des richesses est orchestrée en Grèce, et le peuple n'y est strictement pour rien ; L'europe va droit dans le mur.


Inflation ou chaos
Historiquement, c'est toujours par l'inflation forte mais non galopante qu'on a "résolu" le problème. 
La Grèce a besoin d'inflation pour atténuer le poids d'une dette exorbitante, tout comme l'Italie, l'Espagne, la France, le Royaume-uni et d'autres pays européens. Cette inflation est politiquement nécessaire pour ne pas faire perdre la face tant aux gouvernements qu'aux citoyens, quitte à écorner un peu quelques patrimoines qui bien souvent, ont échappé au fisc.
La BCE a fait un premier petit pas en ce sens, quand lui laissera-ton tacitement la possibilité d'en faire un autre plus significatif ?


Une Eurozone que personne au monde nous envie
La construction européenne, bien partie à ses débuts est devenue dans le temps de plus en plus contreproductive. Pour quasiment tous les pays, la situation serait meilleure (plutôt moins mauvaise), si l'union n'existait pas. 
Il est toujours difficile de reprendre une construction dont les fondations ont été mal faites, c'est le principal souci.
L'idéal serait qu'entre hommes de bonne volonté, on s'entende avec les citoyens grecs, c'est sûrement utopique.
Le statu quo n'est plus possible, difficile de prévoir la suite, nos constructions sont presque toujours des châteaux de cartes financiers qui font hurler (de rire) les économistes Hors Europe.


L'économie pour les nuls ou pour les égoïstes ?
L'Europe est une mosaïque de pays aux performances économiques et aux cultures de gestion fortement hétérogènes. Dans le cas d'un système homogène, on a vu qu'il était difficile de trouver un remède mais dans un système hétérogène, il n'y en a pas d'universel. Ce qui est bon pour l'un n'a que très peu de chances d'être bon pour un les autres.
L'euro illustre bien cette situation.
Il est bon pour l'Allemagne qui bénéficie d'une monnaie plus faible que ne le serait le DM, mauvais pour la France et catastrophique pour la Grèce. 
La politique qu'il impose, amplifie le phénomène.
La zone euro a été construite en commençant par la fin.
Peut-on reprendre la construction en revoyant les fondations, ou tout cela est-il impossible, c'est la seule question dans ce cas particulier ?
Ceux pour qui ça marche ne veulent rien changer parce que ça marche chez eux. 


Cette monnaie unique n'aurait jamais dû être créée. Seguin et MF Garaud voulaient une monnaie commune, chose très différente, mais Juppé pour Chirac, Attali pour Mitterrand, ont choisi à Maastricht cette monnaie dont il était prévisible (pour les gens réalistes) qu'elle ne marcherait jamais !
On est dans la mouise, sachons au moins regarder la réalité en face et ne pas continuer à faire comme si...