mercredi 21 décembre 2016

[Génial] Alain Weill, patron de BFM, dénonce « la loi du marché » (mais uniquement dans le secteur de l'info continue...)

[Génial] Alain Weill, patron de BFM, dénonce « la loi du marché » (mais uniquement dans le secteur de l'info continue...)

 

Hier, après plusieurs mois de tergiversations, le canal 26 de la TNT a été attribué par le CSA à la chaîne LCI (groupe TF1). BFM et I-télé, qui se partagent aujourd'hui l'information continue en France, tremblent évidemment. Trois acteurs au lieu de deux, c'est mécaniquement une audience et des recettes publicitaires en baisse...

 

Ce matin, sur France Info, en écoutant Alain Weill s'indigner de la « dérégulation » du secteur, de cette « loi du marché » qui « ne profitera (même pas) au consommateur », on se pinçait pour y croire.

 

Patron de chaînes (BFM Business, TV, RMC) sur lesquelles les journalistes en appellent chaque jour à la libéralisation de chaque secteur de l'économie, dénonçant à l'envi l'état obèse en France, les privilèges de la fonction publique, les impôts, les charges, la régulation, le code du travail, Alain Weill venait chouiner au micro que c'était vraiment trop injuste d'ouvrir son propre secteur à la concurrence.

 

 

 

Car enfin, quelle différence finalement entre l'ouvrier PSA auquel on signifie que dorénavant, il est en concurrence avec son camarade roumain payé des clopinettes, et Monsieur Weill, à qui on ajoute un concurrent qui risque de mettre à mal sa situation financière ?

 

 

C'est bien le même phénomène trop grande concurrence, qui pose ici problème et n'arrange pas les affaires des acteurs en place. Or, si Monsieur Weill accepte parfaitement qu'un emploi roumain remplace un emploi français (compétitivité oblige) dans le secteur automobile, il admettra que sa logique conduise à dire qu'un emploi sur LCI en vaut bien un autre sur BFM !

 

 

 

 

Ah !La loi du marché... Finalement, on la souhaite surtout aux autres. La preuve : c'est souvent un type du genre éditorialiste qui la professe, protégé qu'il est de la concurrence par une notoriété pas toujours justifiée, qui lui permettra toujours d'aller trouver quoi dire à la rédaction d'en face, en cas de coup dur.

 

Rarement un ouvrier.

 

 

Antoine Lamnège

 

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