Maintenir le leadership mondial américain explique l'actuelle stratégie des États-Unis.
La présence américaine se manifeste très activement dans les principales régions du globe. Une de ces régions est le "Grand Moyen-Orient", et ses ressources riches en hydrocarbures,
notament
en Afrique du Nord.Ce Grand Moyen-Orient est d'une importance fondamentale, tant d'un point de vue géopolitique qu'en termes d'intérêts économiques (cette région possède la majorité des ressources pétrolières et gazières dans le monde associées aux principales voies empruntées par le commerce maritime .)
Le leadership américain dans la région du Moyen-Orient a été au coeur de la Seconde Guerre mondiale. L'un des stratèges principaux au service de l' Oncle Sam à l'époque - George Kennan - a souligné l'importance stratégique de cette région pour les intérêts géopolitiques américains.
En 1945, le Département d'Etat américain a décrit le Moyen-Orient comme "une source inépuisable d' énergie, qui est l'un des trophées les plus attrayants dans l'histoire du monde".
"Cet endroit spécial, le golfe Persique , peut-être considéré comme étant le plus attractif en termes d'investissements étrangers."
Le président américain Roosevelt, puis Dwight David Eisenhower, ont tour à tour considéré le Moyen-Orient comme "la région stratégique la plus importante au monde." Cette estimation s'est avérée être pertinente tout au long XXIe siècle.
L'importance stratégique des ressources énergétiques dans le golfe Persique va croître de façon constante au cours des prochaines années. les differents rapports américains en matière de stratégie proposent tous, par des méthodes plus ou moins différentes, de contrôler la région afin de contrecarrer les efforts d'autres États comme la Chine.
Aujourd'hui, le Moyen-Orient est devenu la base sur laquelle Les Etats-Unis s' appuient pour commencer la phase active de leur lutte désespérée pour préserver leur position de leader mondial. L' objectif géopolitique du fameux "printemps arabe" est en passe d'ètre atteint : la Russie a été chassé de la Libye et sa présence est fortement menacée en Syrie. L' exclure totalement de l' espace mediterrannéen serait une victoire pour l' OTAN.
Cette opinion est partagée par la majorité des experts nationaux et étrangers, qui pensent que la montée des tensions politiques et militaires dans la région n'est pas quelque chose de spontanée mais causée par la mise en œuvre d' un projet à grande échelle appelée «Grand Moyen-Orient» (Greater Middle East).
L'objectif est de créer les conditions pour une reconstruction politique de la région sur les principes de la démocratie occidentale.
L'ancien chef du Service des renseignement de l'ex URSS et l'ex-ministre des Affaires étrangères de la Russie Primakov a déclaré que Washington cherche à réaffirmer son leadership sur le monde islamique.
La structure politique et sociètale par laquelle ces Etats existaient auparavant, montrait qu' "ils" n'étaient pas prêts à adopter un système de valeurs occidentales. Leur mode de fonctionnement est soit une communauté ethnique ou clanique.
Dans ce contexte, la plupart d'entre eux ont été construits dans l'urgence, en s'appuyant sur l'armée et les forces de sécurité comme principal garant de l'ordre.
Ce mode de fonctionnement est largement dépassé au yeux des Etats-unis car il ne permet pas de les inclure dans le processus de la mondialisation actuelle.
En 2004 une tentative visant à "instaurer la démocratie" dans le "Grand Moyen-Orient" a échoué . Les États-Unis étaient alors en conflit idéologique avec le président français Jacques Chirac, qui a déclaré à l' époque que les pays de la région doivent décider "par eux-mêmes" s'ils ont besoin de «missionnaires de la démocratie" ou pas.
Depuis lors, dans le monde, les choses ont changé. En 2010-2011, Au milieu de la crise économique mondiale, les Etats-Unis ont concocté un nouveau projet, en se concentrant sur les moyens d'exporter leur crise sous la forme de révolutions et de guerres.
Les USA ont été activement soutenus par de nombreux dirigeants occidentaux, y compris le président Nicolas Sarkozy qui est devenu l'un des initiateurs de l'agression de l'OTAN contre la Libye.
L'objectif de la politique étrangère américaine reste la même - assurer un leadership mondial. Cet objectif majeur est lié à la croissance de la «menace chinoise». Un nombre croissant d'experts en sont venus à la conclusion que, dans les 15-20 prochaines années la Chine dépassera en puissance les États-Unis.
C'est ici que nous pouvons parler du déclin programmé des Etats-Unis sur la sphère économique et financière du monde.
A Washington en 2009, il a été proposé à Pékin de créer un «Big Two» ou le G2 - alliance politique des États-Unis et la Chine .
Le Premier ministre Wen Jiabao lors de sa réunion en Novembre 2009 avec le président américain Barack Obama a déclaré que cette proposition est inacceptable, que la Chine poursuivra une politique étrangère indépendante et n'entrera pas dans une alliance avec d'autres pays ou blocs de pays.
Les États-Unis ont donc du développer une stratégie différente pour lutter contre leur rival dans le monde, pour le controle du pétrole. Il s'agit de provoquer un affrontement entre la Chine et le monde islamique.
Pour ce faire, Washington cherche à renverser les régimes laïques dans le Grand Moyen-Orient, à porter au pouvoir en Libye, la Syrie, l'Egypte et dans d'autres pays des extrémistes musulmans. Cela devrait conduire à la guerre contre Israël et entrainer de vastes déstabilisations aux frontières de la Chine et de la Russie.
La collision de l'islam radical et de la Chine pourrait influer sur la politique de Pékin au Xinjiang, peuplé principalement de musulmans, pro-sécessionistes au confin de la Chine. Washington est , dans cette région, à la recherche de ceux qui seraient prêts à se battre contre l' empire du milieu.
Après le renversement du régime de Hosni Moubarak en Egypte, la Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a déclaré que parmi les forces politiques avec lesquelles une relation constructive est possible, figure l'organisation extrémiste égyptienne "les Frères musulmans".
Aux États-Unis jusqu'à une date récente était interdit "tout contact" avec leurs représentants. Maintenant, l'ordre d'entrer en contact direct avec l'organisation qui revendique non seulement le besoin de construire un État islamique en Égypte, mais aussi la renaissance d'un califat "de l' Espagne à l'Indonésie."
La même Interaction entre l'Occident et les groupes terroristes islamiques est à l'oeuvre en Syrie, où de tels groupes jouent un rôle majeur dans le renversement du président B.al-Assad.
Il est symptomatique de noter qu'aujourd'hui, les autorités syriennes sont activement aux prises avec les alliés actuels des États-Unis. La plupart des experts estiment que l'augmentation de l'activité terroriste dans la région est une conséquence directe de la nouvelle politique américaine au Moyen-Orient.
Une intensification à grande échelle des forces extrémistes va inévitablement conduire à des tentatives de renversement des gouvernements au Tadjikistan, Ouzbékistan, Kirghizistan et même au Kazakhstan.
Depuis 2011 le Kazakhstan combat un groupe islamiste "Jund al-Califat" ; (à noter qu'il s'agit de la même organisation qui revendique l' attentat de Mohamed Merah).
Le pays a été secoué par une série d'attentats, qui ont été classés comme «actes terroristes».
"Jund al-Califat" a revendiqué la responsabilité d' explosions à proximité du siège des autorités dans la ville d'Atyrau au Kazakhstan occidental.
Il est intéressant de souligner que les émeutes dans la ville kazakhe Zhanaozen du 16 Décembre 2011, qui ont tué plus de 10 personnes ont également été organisés avec la participation active des islamistes locaux.
L'augmentation de l'activité terroriste dans les pays voisins de la Russie, vise à déstabiliser la postion stratégique de la Russie dans le Caucase Nord, comme au Tatarstan, au Bachkortostan et dans d'autres régions voisines de la Russie, fortement peuplées de musulmans.
Nous (les russes), y compris les États-Unis, devraient peser soigneusement toutes les conséquences d'un tel projet, tant son succés parait difficilement possible.
Toutefois, le «printemps arabe» visant à renforcer les États-Unis se heurte à deux problèmes d'importance :
-D'abord - un conflit d'intérêts avec la Chine et le monde islamique.
-Ensuite - pour prévenir l'apparition d' acteurs indépendant dans le Grand Moyen-Orient, les États-Unis et ses alliés doivent obtenir le "plein contrôle" sur les ressources énergétiques et leurs différentes voies d' acheminement vers les lieux de consommation.
Une attaque contre Téhéran et Damas est donc plus que jamais vitale pour l' OTAN.
Les agences de renseignement occidentales et les services secrets de certains pays du Golfe aident à armer, entraîner et former des militants en Syrie.
Contre l'Iran est maintenant lancé une campagne médiatique massive visant à "diaboliser" les dirigeants iraniens aux yeux du reste du monde.
En Octobre 2011 aux Etats-Unis ont été fabriqués des «charges bidons» tendant à prouver que l'Iran projetait d'assassiner l'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis. Aucun des "procureurs" chargés de l' affaire, n'ont réussi à prouver que Téhéran planifiait un tel acte insensé.
En Novembre, 2011 , a été publié par l'AIEA, toujours sans aucune preuves, que l' Iran essaye de construire des armes nucléaires.
Il est à noter que la Russie et la Chine s'opposent fermement à la publication de ce rapport, qualifié de "prématuré", et compilant des faits "non démontrés".
Il ya une pression croissante de l'Occident contre l'économie iranienne. En Décembre 2011, le Etats-Unis et l'UE ont imposé des sanctions communes contre les exportations de pétrole de l'Iran (ce qui cause des dommages importants à l'économie de iranienne).
En réponse, l' Iran a déclaré que "plus une goutte de pétrtole ne transiterait désormais par le très stratégique détroit d'Ormuz ," parce que l'Iran a la capacité de le bloquer.
Le détroit d'Ormuz voit passer 40% du transit du pétrole achminé par voie maritime. À la fin de Décembre 2011 - début Janvier 2012. L'Iran, sur un air de défi, a organisé quelques exercices navals à grande échelle dans le voisinage immédiat du détroit d'Ormuz. Dans cet endroit vital pour l'économie mondiale, elle a fait la démonstration de ses capacités en lançant des missiles mer-mer et sol-mer.
En réponse, les USA ont déclaré qu'ils ne resteraient pas sans réaction si l'Iran osait bloquer le détroit d'Ormuz.
Voila donc l' échiquier mondial tel que le voit la Russie et son alliee la Chine. les deux pays forment maintenant un bloc anti américain soutenu par les chiites de l' orient.
L' "oncle Sam" et ses valets eux s'appuient sur les "sunnites pétroliers" qu'ils avaient juré de combattre hier.
Controle de l'ènergie sur fond de guerre de religion, le grand combat peut commencer "à la première étincelle" comme en 1914.
source : http://3mv.ru