samedi 10 mars 2012

Crise de l' Euro en Grèce : ça pourrait très mal finir !

                                             leur salaire n'a pas été baissé, c'est plus prudent!


Un exposé précis et alarmant publié par un professeur grec spécialiste des affaires étrangères et des relations diplomatiques préviens que la cas de la Grèce est bien plus sérieux qu' une simple histoire de monnaie unique.


L' Euro c'est la paix !
En cas de divorce majeur avec les partenaires de l' Euro zone, Athènes pourrait tourner le dos à la fois à l’Europe et même à l’OTAN.
Quelles seraient les conséquences géopolitiques d’une faillite de la Grèce? Dans un long article très argumenté, le professeur Thanos Dokos, directeur général de la fondation Fondation hellénique pour la politique européenne et étrangère (ELIAMEP) , l’équivalent grec de l’ Institut Français des Relations Internationales (IFRI) , envisage le pire.


L’opinion publique grecque, dégoûtée, se détournerait de l’Europe, et même de l’Alliance atlantique et regarderait vers l’est, en particulier vers la Russie et la Chine. Elle reprendrait goût aux solutions autoritaires. Le flanc sud de l’OTAN serait déstabilisé. Les incidents se multiplieraient entre navires grecs et turcs sur fond de rivalité pour l’exploration des ressources de pétrole et de gaz en mer Egée. La tension monterait à nouveau à Chypre. Athènes et Ankara, membres de l’OTAN, seraient, comme dans les années 1990, au bord de la guerre.


Humiliés mais pas vaincus
Ce scénario catastrophe est le moins probable, explique le professeur Thanos Dokos. Et pourtant, il est possible, si la récession se poursuit, si la Grèce quitte la zone euro et l’Union européenne, et si les Grecs, désespérés et humiliés, ne voient plus leurs avenir en Europe, ni même dans le modèle démocratique occidental. Cela fait beaucoup d’hypothèses, comme on voit. L’article du professeur Dokos, intitulé«Qui a perdu la Grèce?», publié mercredi 14 février à Athènes, compte une vingtaine de pages.


«On a du mal à imaginer un Etat membre de l’Union européenne et de l’OTAN devenir faible au point de ne plus pouvoir fonctionner en tant qu’Etat. Cela n’arrivera très probablement pas à la Grèce. C’est cependant une hypothèse à envisager si aucune solution n’est en vue après des années de forte récession. Voir la Grèce adopter une politique étrangère ultra-nationaliste et une politique intérieure d’extrême droite n’est pas le scénario le plus probable, mais ne peut plus l’écarter», écrit-il.


«Si la crise continue, sans qu’apparaissent des signes d’amélioration, la capacité du gouvernement grec à remplir ses obligations vis-à-vis de ses partenaires européens et de l’OTAN sera en sérieux danger. Dans ce scénario, la Grèce pourrait être forcée de quitter la zone euro et, dans la foulée, l’Union européenne, obtenant ainsi le douteux honneur d’être le premier pays à quitter ces deux institutions. L’humiliation qui en résulterait pourrait réveiller et renforcer les forces ultra-nationalistes», écrit-il encore.


Tensions avec la Turquie et recours au grand frère orthodoxe russe
L’opinion publique grecque n’a pas de tropisme particulier pour l’autocritique. Elle n’apprécie guère l’image que lui renvoient ses partenaires européens. Elle pourrait donc, en désespoir de cause en quelque sorte, blâmer l’Europe en général, et les Allemands en particulier, pour l’état désastreux dans lequel se trouve le pays. C’est évidemment absurde, mais la colère et l’humiliation ne sont pas de bonnes conseillères.


Le propos du professeur Thanos est le suivant. Voilà ce qui ne se passera probablement pas, mais qui pourrait éventuellement se produire si tous, le moment venu, jouent la plus mauvaise carte. Les Grecs attribueraient alors leurs malheurs à «la pulsion hégémonique de l’Allemagne en Europe», à «la guerre des monnaies entre le dollar et l’euro», à «l’avidité de la sphère financière anglo-saxonne».


Certains d’entre eux se tourneraient vers la Russie, pays de religion orthodoxe comme la Grèce ou vers la Chine, deuxième puissance économique mondiale, à qui tout semble réussir. Deux pays à régime autoritaire. Cette attitude permettrait de soulager un peu l’humiliation ressentie par l’ensemble des Grecs. Thanos Dokos, lui-même professeur, n’emploie pas cette métaphore, mais elle vient spontanément à l’auteur de ces lignes. L’Europe nous traite de mauvais élève et même de délinquant? Joignons le club des mauvais élèves et des délinquants!


Un futur gouvernement grec très à droite et ultra-nationaliste pourrait ainsi, dans la pire des hypothèses, selon le professeur Dokos, accorder des facilités navales, y compris celles de la baie de Souda, en Crète, à des pays comme la Chine au risque de s’aliéner le commandement de l’OTAN. Les relations gréco-turques pourraient en revenir à ce qu’elles étaient dans les années 1990. Les incidents se multiplieraient en mer Egée, en particulier autour de l’exploration des gisements de pétrole et de gaz sous-marins. Cela paralyserait le flanc sud de l’OTAN et rouvrirait les tensions à Chypre. Les accrochages navals à propos des hydrocarbures en mer Egée pourraient amener la Grèce et la Turquie au bord de la guerre.


La Grèce ferait désormais figure de pays instable, en proie de surcroît à un regain de criminalité. La presse américaine a déjà fait mention de rumeurs de coups d’Etat militaires. «Le simple fait d’évoquer la possibilité d’un coup d’Etat militaire en dit long sur la gravité de la situation. Nous n’en sommes heureusement pas là et beaucoup peut être fait pour éviter un tel développement». C’est ainsi que le professeur Dokos conclut son scénario catastrophe.


Le professeur Dokos n’est pas un prophète de malheur. Il est docteur en relations internationales de l’Université de Cambridge (Grande-Bretagne). Il est spécialiste des questions militaires et stratégiques. Il a travaillé, à Athènes, au ministère de la défense et à celui des affaires étrangères. Il est actuellement directeur général de la fondation ELIAMEP.


Selon une étude très argumentée d’un spécialiste grec des relations internationales, en cas de faillite, Athènes pourrait tourner le dos à la fois à l’Europe et même à l’OTAN.
Quelles seraient les conséquences géopolitiques d’une faillite de la Grèce? Dans un long article très argumenté, le professeur Thanos Dokos, directeur général de la fondation ELIAMEP (Fondation hellénique pour la politique européenne et étrangère), l’équivalent grec de l’IFRI (Institut Français des Relations Internationales), envisage le pire.


L’opinion publique grecque, dégoûtée, se détournerait de l’Europe, et même de l’Alliance atlantique et regarderait vers l’est, en particulier vers la Russie et la Chine. Elle reprendrait goût aux solutions autoritaires. Le flanc sud de l’OTAN serait déstabilisé. Les incidents se multiplieraient entre navires grecs et turcs sur fond de rivalité pour l’exploration des ressources de pétrole et de gaz en mer Egée. La tension monterait à nouveau à Chypre. Athènes et Ankara, membres de l’OTAN, seraient, comme dans les années 1990, au bord de la guerre.


«Déséspérés et humiliés»


Ce scénario catastrophe est le moins probable, explique le professeur Thanos Dokos. Et pourtant, il est possible, si la récession se poursuit, si la Grèce quitte la zone euro et l’Union européenne, et si les Grecs, désespérés et humiliés, ne voient plus leurs avenir en Europe, ni même dans le modèle démocratique occidental. Cela fait beaucoup d’hypothèses, comme on voit. L’article du professeur Dokos, intitulé«Qui a perdu la Grèce?», publié mercredi 14 février à Athènes, compte une vingtaine de pages.


«On a du mal à imaginer un Etat membre de l’Union européenne et de l’OTAN devenir faible au point de ne plus pouvoir fonctionner en tant qu’Etat. Cela n’arrivera très probablement pas à la Grèce. C’est cependant une hypothèse à envisager si aucune solution n’est en vue après des années de forte récession. Voir la Grèce adopter une politique étrangère ultra-nationaliste et une politique intérieure d’extrême droite n’est pas le scénario le plus probable, mais ne peut plus l’écarter», écrit-il.


«Si la crise continue, sans qu’apparaissent des signes d’amélioration, la capacité du gouvernement grec à remplir ses obligations vis-à-vis de ses partenaires européens et de l’OTAN sera en sérieux danger. Dans ce scénario, la Grèce pourrait être forcée de quitter la zone euro et, dans la foulée, l’Union européenne, obtenant ainsi le douteux honneur d’être le premier pays à quitter ces deux institutions. L’humiliation qui en résulterait pourrait réveiller et renforcer les forces ultra-nationalistes», écrit-il encore.


Tensions avec la Turquie et recours au grand frère orthodoxe russe
L’opinion publique grecque n’a pas de tropisme particulier pour l’autocritique. Elle n’apprécie guère l’image que lui renvoient ses partenaires européens. Elle pourrait donc, en désespoir de cause en quelque sorte, blâmer l’Europe en général, et les Allemands en particulier, pour l’état désastreux dans lequel se trouve le pays. C’est évidemment absurde, mais la colère et l’humiliation ne sont pas de bonnes conseillères.


Le propos du professeur Thanos est le suivant. Voilà ce qui ne se passera probablement pas, mais qui pourrait éventuellement se produire si tous, le moment venu, jouent la plus mauvaise carte. Les Grecs attribueraient alors leurs malheurs à «la pulsion hégémonique de l’Allemagne en Europe», à «la guerre des monnaies entre le dollar et l’euro», à «l’avidité de la sphère financière anglo-saxonne».


Certains d’entre eux se tourneraient vers la Russie, pays de religion orthodoxe comme la Grèce ou vers la Chine, deuxième puissance économique mondiale, à qui tout semble réussir. Deux pays à régime autoritaire. Cette attitude permettrait de soulager un peu l’humiliation ressentie par l’ensemble des Grecs. Thanos Dokos, lui-même professeur, n’emploie pas cette métaphore, mais elle vient spontanément à l’auteur de ces lignes. L’Europe nous traite de mauvais élève et même de délinquant? Joignons le club des mauvais élèves et des délinquants!


Un futur gouvernement grec très à droite et ultra-nationaliste pourrait ainsi, dans la pire des hypothèses, selon le professeur Dokos, accorder des facilités navales, y compris celles de la baie de Souda, en Crète, à des pays comme la Chine au risque de s’aliéner le commandement de l’OTAN. Les relations gréco-turques pourraient en revenir à ce qu’elles étaient dans les années 1990. Les incidents se multiplieraient en mer Egée, en particulier autour de l’exploration des gisements de pétrole et de gaz sous-marins. Cela paralyserait le flanc sud de l’OTAN et rouvrirait les tensions à Chypre. Les accrochages navals à propos des hydrocarbures en mer Egée pourraient amener la Grèce et la Turquie au bord de la guerre.


La Grèce ferait désormais figure de pays instable, en proie de surcroît à un regain de criminalité. La presse américaine a déjà fait mention de rumeurs de coups d’Etat militaires. «Le simple fait d’évoquer la possibilité d’un coup d’Etat militaire en dit long sur la gravité de la situation. Nous n’en sommes heureusement pas là et beaucoup peut être fait pour éviter un tel développement». C’est ainsi que le professeur Dokos conclut son scénario catastrophe.


Le professeur Dokos n’est pas un prophète de malheur. Il est docteur en relations internationales de l’Université de Cambridge (Grande-Bretagne). Il est spécialiste des questions militaires et stratégiques. Il a travaillé, à Athènes, au ministère de la défense et à celui des affaires étrangères. Il est actuellement directeur général de la fondation ELIAMEP.


source : gaullisme.fr