jeudi 1 juin 2017

L'Allemagne multiplie les critiques sur l'Amérique de Trump

L'Allemagne multiplie les critiques sur l'Amérique de Trump

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f.

Dimanche, de retour du sommet du G7, Angela Merkel a estimé que le temps de la confiance avec les États-Unis était «quasiment révolu». Des propos réitérés ce lundi alors que son ministre des Affaires étrangères, estimait, pour sa part, que les actions du président américain avaient «affaibli» l'Occident.

Angela Merkel a qualifié, dimanche, de «quasiment révolue» l'époque où la confiance prévalait, dans une apparente allusion à la relation entre l'Europe et les Etats-Unis, mise à rude épreuve lors du voyage en Europe du président américain Donald Trump. «L'époque où nous pouvions entièrement compter les uns sur les autres est quasiment révolue. C'est mon expérience de ces derniers jours», a déclaré Angela Merkel lors d'un meeting à Munich, dans le Sud de l'Allemagne. «Nous, Européens, devons prendre notre destin en main», a-t-elle ajouté. «Nous devons nous battre pour notre propre destin», a poursuivi la chef du gouvernement allemand, selon qui les relations avec le président français Emmanuel Macron doivent être d'autant plus étroites.

Angela Merkel s'exprimait dans la capitale bavaroise au lendemain d'un sommet du G7 (Allemagne, France, Italie, Japon, Canada, États-Unis, Royaume-Uni) à Taormine, en Sicile, où l'unité des sept pays parmi les plus riches du monde s'est brisée face à un Donald Trump refusant de s'engager en faveur de l'accord de Paris contre le réchauffement climatique. Le président américain fait durer le suspense. Ironie amère : il a annoncé d'un tweet, peu avant la diffusion de la déclaration finale constatant l'absence de position commune, qu'il trancherait «la semaine prochaine».

La chancelière allemande avait déjà jugé les discussions de vendredi et samedi sur le climat «pas du tout satisfaisantes». «Toute la discussion sur le sujet du climat a été très difficile, pour ne pas dire pas du tout satisfaisante», a déclaré Angela Merkel devant la presse. «Nous avons ici une situation à six contre un, ce qui signifie qu'il n'y a encore aucun signe quant à savoir si les États-Unis resteront ou non dans l'accord de Paris» sur le climat, a-t-elle ajouté.

Perplexité et défiance

Le premier déplacement de Donald Trump en Europe devait être l'occasion d'apaiser, de clarifier : le président américain aura au contraire alimenté la perplexité et la défiance. A Bruxelles, au sommet de l'Otan, il a infligé une sérieuse déconvenue à ses alliés en refusant de s'engager explicitement en faveur de leur défense collective. Se posant en défenseur intraitable du contribuable américain, le locataire de la Maison-Blanche a, dans une allocution aux accents de campagne, fait la leçon à des Alliés accusés de devoir «d'énormes sommes d'argent».

Il y a aussi qualifié les pratiques commerciales des Allemands de «mauvaises, très mauvaises», selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. Si le président français, Emmanuel Macron, a vu des «progrès» dans la discussion sur le climat et a qualifié son homologue américain de «pragmatique», «ouvert» et «à l'écoute», Angela Merkel cachait à peine sa frustration à l'issue du sommet. Il faut dire que les relations entre les deux chefs de l'État n'avaient pas démarré sous les meilleurs auspices : Donald Trump avait refusé de serrer la main de la chancelière allemande lors de sa première visite à la Maison Blanche, en mars dernier. Une image qui avait fait le tour du monde.

Trump a «affaibli» l'Occident

Malgré les remous qu'ils ont provoqués à Washington, Merkel a réitéré lundi ses propos de la veille :  «Au G7, quand il n'y a pas eu d'accord avec les USA, il est devenu clair que le chemin serait long et difficile», a-t-elle déclaré dans le cadre d'une conférence sur le développement durable. «Je pense qu'il était bon de ne pas passer sous silence nos divergences.» La chancelière a également lancé une mise en garde à peine voilée à Donald Trump en prévenant qu'il risquait d'isoler les États-Unis. «Quiconque met aujourd'hui des œillères nationales et ne regarde plus le monde autour de lui prend des risques, j'en suis convaincue», a-t-elle dit.

Les propos d'Angela Merkel ont été relayé par son ministre des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, qui a estimé, lundi, que les actions du président américain avaient «affaibli» l'Occident, et a accusé la politique de Washington d'être contraire «aux intérêts de l'Union européenne». «Les États-Unis (...) jugent qu'imposer les intérêts nationaux est plus important que l'ordre international», a déploré le chef de la diplomatie allemande lors d'une conférence de presse à Berlin. «La politique à courte vue du gouvernement américain est contraire aux intérêts de l'Union européenne», a-t-il ajouté, citant notamment la question du climat et des ventes d'armes au Moyen-Orient. «L'Occident est une idée de valeurs universelles (...) un ordre international dans lequel on est convaincu que cet ordre international est plus que la somme des propres intérêts nationaux», a-t-il rappelé, évoquant la «défaillance des États-Unis en tant que grande nation». «C'est malheureusement un signal pour le changement dans les rapports de force dans le monde», a-t-il ajouté.

 

Source(s) : Le Figaro.fr

Informations complémentaires :

 

 

URL: https://www.crashdebug.fr/international/13647-l-allemagne-multiplie-les-critiques-sur-l-amerique-de-trump

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