La France interdit un pesticide… mais l'exporte vers des pays en développement
L'atrazine, herbicide utilisé dans les cultures de maïs et de canne à sucre, est interdit depuis 2004 en Europe. Il s'agit d'un perturbateur endocrinien dont les effets peuvent être graves à long terme. Or, la France, la Suisse, l'Italie, l'Espagne, les Pays-Bas et la Belgique l'exportent dans des pays en développement.
Il s'appelle l'atrazine. Cet herbicide est interdit depuis 2001 en France et depuis 2004 en Europe. Il est classé par l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) comme "très toxique pour la vie aquatique avec des effets à long terme. Il peut endommager des organes suite à une exposition prolongée ou répétée".
Risque de cancer
Et pourtant, selon les données de l'ECHA, relevées par Le Monde, la France a autorisé, depuis le mois de janvier, l'exportation de sept cargaisons de ce pesticide vers la Chine, la Suisse, le Pakistan, le Soudan, l'Ukraine et l'Azerbaïdjan. "Ce sont des intentions d'exportation", précise l'ECHA à Novethic, "les exportations réelles sont déclarées à l'ECHA à la fin de l'année". La France n'est pas le seul pays à vouloir exporter ce produit. L'Italie, la Suisse (déjà importatrice), les Pays-Bas, la Belgique et l'Espagne suivent eux aussi le mouvement.
Pour l'association helvétique Public Eye, pas de doute, l'usage de cet herbicide est la signature du géant bâlois Syngenta. "La firme domine les ventes d'atrazine (50% de parts de marché)", explique l'association. "L'atrazine est un perturbateur endocrinien qui affecte le système reproducteur et augmente les risques de cancer", ajoute Public Eye.
Violation de la convention de Bâle
Contacté par Novethic, Syngenta affirme "ne pas donner d'information sur la production ni sur les pays de destination". Mais l'entreprise rappelle que "cet herbicide homologuée est utilisée dans plus de soixante pays dans le monde". "Il s'est imposée comme un outil important et efficace pour les agriculteurs dans le désherbage de nombreuses cultures dont le maïs et la canne à sucre", souligne Xavier Thévenot, porte-parole du groupe.
Pour Laurent Gaberell de Public Eye, ces exportations sont une violation de la convention de Bâle sur le transport de déchets dangereux. "L’atrazine est un produit de protection des cultures et n’est donc absolument pas classée comme "déchet" . Cette convention ne s’applique donc pas à l’atrazine", répond Syngenta.
Marina Fabre @fabre_marina
Source(s) : Novethic.fr via Odilon
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