Euro : pour un passage de la monnaie unique à la monnaie commune, par Jean-Michel Naulot
Source : Le Figaro, Jean-Michel Naulot, 07/04/2017
FIGAROVOX/ANALYSE-Pour Jean-Michel Naulot, le système de la monnaie unique ne répond pas aux besoins économiques actuels de l’Europe, et fige les nations du continent dans une situation intenable.
Au milieu des années 1930, Paul Reynaud fit preuve de beaucoup de courage. Il livra un combat sur deux fronts très impopulaires: le soutien aux thèses du colonel de Gaulle qui plaidait pour la création d’une armée de métier et la nécessité de sortir du bloc-or pour mettre fin aux politiques d’austérité. La dénonciation de l’étalon-or, un système qui avait remarquablement bien fonctionné avant la Première Guerre mondiale mais qui était devenu inapplicable avec les déséquilibres nés de la guerre et de la crise de 1929, lui valut des accusations de haute trahison! L’histoire montra que, dans ces deux combats, il eut raison. En juin 1936, deux jours après avoir pris ses fonctions de président du conseil, Léon Blum lui rendit, à la surprise générale, un magnifique hommage à la Chambre des députés. Blum annonçait ainsi, sans le dire ouvertement, qu’il allait lui-même mettre fin au bloc-or trois mois plus tard.
Des passions équivalentes animent aujourd’hui les débats autour de l’euro. Sur le bilan, les économistes, de Michel Aglietta à Joseph Stiglitz et Jacques Sapir, sont plutôt unanimes: l’euro n’a pas tenu ses promesses, ni économiques, ni politiques. Depuis l’origine, la croissance a été moitié moindre qu’aux Etats-Unis, les crises ont été nombreuses, les tensions politiques entre les Etats ont été de plus en plus fortes. La Grèce, qui se portait plutôt bien avant l’entrée dans l’euro, vit depuis sept ans un drame avec une mise sous tutelle indigne de l’idée européenne.
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