Les salaires font de l'UE un ensemble bien trop différent pour être unique
C'est un fait que l'on ne rappelle pas suffisamment : les écarts considérables des salaires dans le continent européen. Comme l'a rappelé Le Figaro, le prix du travail varie de 1 à 10 dans l'Union Européenne. Un fait qui rend la concurrence totalement déloyale entre les pays et les travailleurs, et fait de ce marché unique une course infernale au moins-disant social et salarial.
L'UE : une machine à délocalisations et travailleurs détachés
Les chiffres sont accablants : le prix moyen du travail n'est que 4,4 euros en Bulgarie et 5,5 en Roumanie, quand il atteint 42 euros au Danemark, en passant par 35,6 euros en France et 33 euros en Allemagne. Les écarts ne sont pas moins importants quand on constate que le SMIC mensuel dépasse à peine 150 euros en Bulgarie ou en Roumanie… Bien sûr, quelques ultralibéraux peuvent évoquer une différence de productivité, quand ils ne défendent pas une forme de rattrapage, sans jamais prendre en compte les conséquences pour les classes populaires des pays dits les plus développés. Mais dans la réalité, les différences de productivité sont faibles dans bien des activités, notamment dans les multinationales industrielles qui savent parfaitement transférer les meilleures pratiques dans le monde entier.
Résultat, dans un climat de laisser-faire, ces écarts de salaires produisent des délocalisations massives et des migrations (légales – comme dans le cas des travailleurs détachés - ou pas) dont sont victimes les ouvriers et salariés dont les emplois peuvent être, soit délocalisés, soit remplis localement par des étrangers qui coûtent moins chers. Ici, la concurrence sauvage permise par les traités européens produit destructions d'emplois et pression sur le pouvoir d'achat pour les nationaux de pays dits développés, par le transfert dans des pays à bas coûts, ou par une concurrence locale d'étrangers qui acceptent des salaires plus bas du fait ceux de leur pays sont plus faibles que les nôtres. En clair, un marché unique dérégulé, c'est une prime au moins-disant social et salarial. L'UE, pour nous, c'est la régression.
Bien sûr, certains évoqueront le cas allemand, mais il bénéfice de forts particularismes non reproductibles (outre un vrai protectionnisme normatif et attitudinal). Bien sûr, le développement des pays d'Europe de l'Est est souhaitable, mais dans la loi de la jungle de cette UE, leur progrès se fait au détriment de bien d'autres pays, les principaux gagnants n'étant que les multinationales et les plus riches.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire