[Bellingcat 4] Eliot Higgins : Un exemple de méthode criticable, par Edouard Vuiart
[Avant d’entrer dans les détails, nous voulons être très clairs sur un point : ce billet n'a nullement vocation à conclure sur l'affaire du MH17 ou à défendre la Russie. Les conclusions de M. Higgins sont peut-être justes, mais il s'avère que la méthode pour y arriver semble néanmoins critiquable. Or, l'enquête d'Eliot Higgins a été reprise par les grands médias, sans guère de vérifications ou de critiques…]Dans une enquête publiée le 8 novembre 2014, Eliot Higgins affirma avoir retrouvé la trace du lanceur Buk supposément responsable du crash du vol MH17 de la Malaysia Airlines. Grâce aux photos et vidéos partagées sur VKontakte (le Facebook russe), YouTube et Twitter, et aux images disponibles sur Google Maps et Street View, Bellingcat serait parvenu à retracer l'aller-retour du lance-missiles entre la Russie et la zone contrôlée par les séparatistes pro-russes, dans les jours qui précédèrent et suivirent le crash de l'avion.
Voici comment Slate.fr nous résume l'enquête de Bellingcat [Source : Slate.fr] :
« [L'enquête] prouve la présence d'un lanceur Buk dans la zone du crash grâce à certaines photos prises le 17 juillet et publiées sur les réseaux sociaux. En utilisant les métadonnées des photos, l'équipe de Bellingcat a pu établir le trajet du convoi qui transportait la machine. C'est une photo prise par un reporter de Paris-Match aux alentours de Donetsk qui donne le point de départ. Les autres images permettent d'affirmer que le convoi est passé par Shakhtarsk, Torez puis Snizhne. C'est de là que le lance-missile aurait abattu l'avion selon les témoignages de certains habitants ayant entendu une explosion et une photo montrant le lance-missile sans son convoi. Le 18 juillet, une vidéo du même Buk est prise à Louhansk avec un missile en moins.
L'équipe de Bellingcat montre qu'il s'agit d'un Buk appartenant à la 53e brigade russe arrivé fin juin en Ukraine. Un convoi de cette brigade, composé de plusieurs appareils, a quitté Koursk en Russie le 23 juin, officiellement pour un entraînement jusqu'à fin juillet. Grâce à des vidéos publiées sur VKontakte (le Facebook russe), YouTube, Instagram et Odnoklassniki, les enquêteurs ont remarqué que l'un des Buk appartenant à ce convoi était le même que celui aperçu le 17 juillet vers le lieu du crash. Les numéros d'unité des deux véhicules, partiellement effacés, semblaient correspondre. L'équipe s'est assurée qu'il s'agissait du même véhicule en comparant les traces d'usure visibles sur les photos. »
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