Douce France : Le Pen, Fillon, Macron : petites affaires et grandes manœuvres en vue de la présidentielle
31 janvier 2017 Reinformation TV Pauline Mille
Penelopegate pour Fillon, frais de bouche pour Macron, assistants au Parlement européen pour Marine Le Pen, les petites affaires d’argent des candidats sortent pour la présidentielle. Les grandes manœuvres ont commencé et pèseront sur le résultat. L’opération Macron se poursuit.
De Daniel Cohn-Bendit à Pierre Bergé en passant par Alain Minc et Bernard Kouchner, de Brigitte Macron à Matthieu Galley, le tout Paris qui pense et qui a un cœur s’anime en faveur d’Emmanuel Macron. L’homme n’est rien qu’un banquier d’affaires déguisé en gentil dauphin, un chouchou de Hollande monté en graine, un ministre de l’économie dont la seule trace demeurera une loi sur le développement des lignes de bus, un apparatchik bruxellomane, mais le système le promeut à marche forcée depuis l’été dernier comme un sauveur. Et sauveur il l’est en effet, de la gauche mondialiste préoccupée par l’effondrement du PS. Il est l’homme par qui l’impensable peut arriver : une coterie qui a échoué en tout, qui s’est ridiculisée aux yeux du monde et a conduit le pays toujours plus profond dans l’abîme, une meute vomie par le peuple français a une chance de sauver ses meubles et de garder le pouvoir, en le faisant élire président de la République.
Les contradictions de Fillon sur ses affaires
L’autre candidat préféré du mondialisme bien-pensant était Juppé, mais il s’est pris les pieds dans le tapis, et Fillon, en rejouant le rôle de Sarkozy en 2007, lui a fait mordre la poussière. Depuis, le vainqueur s’est endormi sur son nuage, et il n’a pas vu arriver les affaires qu’on lui jette dans les pattes. Ses adversaires sont sans scrupules ? La justice est extraordinairement prompte ? Sans doute ! Mais il se défend comme un manche et ne convainc pas. Quand on fait campagne sur le thème de la rupture et de la rigueur, il ne faut pas avoir les ongles douteux. Ni jeter le public dans la perplexité par ses contradictions. Pénélope Fillon ne s’est « elle jamais impliquée » dans les affaires de son mari comme elle l’affirme, travaille-t-elle avec lui « depuis le début, en 1981 », comme il le prétend, ou encore depuis 1997 comme le montrent ses fiches de paie ? L’a-t-on vue « en de multiples circonstances à l’Assemblée » comme l’assure Bernard Accoyer, ou travaillait-elle chez elle, comme préfère le croire Fillon lui-même ? Pourquoi Fillon la rémunérait-elle deux fois plus qu’un assistant ordinaire ? Pourquoi a-t-il prétendu que ses enfants étaient avocats au moment où il leur a confié des missions alors qu’ils étaient étudiants ? Pourquoi a-t-il affirmé qu’il n’a qu’un seul compte en banque alors que ce n’est pas vrai ? Tout cela n’en fait pas un coupable, pas plus que les chèques perçus sur une caisse spéciale du Sénat, cela en fait un parlementaire ordinaire qui profite des dispositions légales pour arrondir ses fins de mois.
La présidentielle dépend de l’arbitraire d’un juge
Ici la question est double. On doit déplorer le mélange des genres qui fait du Parquet, donc de l’exécutif, par l’intermédiaire des médias qui moralisent, le véritable maître du destin des parlementaires. Il y a quelque chose de fou et d’inquiétant dans la soumission de Fillon lorsqu’il affirme que, s’il est mis en examen, il ne sera pas candidat à la présidentielle. Les « charges » relevées par la presse contre lui ne justifiaient nulle enquête préliminaire, mais la justice a volé au secours de la manœuvre politique anti-Fillon ! Sur cette lancée, pourquoi l’arbitraire d’un juge d’instruction, qui décide librement en fonction de ses convictions, n’irait-elle pas jusqu’à la mise en examen ?
En outre, c’est un vieux principe de droit que chacun, même moi, connaît, que c’est à l’accusation qu’incombe la charge de la preuve. Fillon n’a pas à se justifier, la loi lui permet d’avoir une assistante, il en use comme il l’entend, tant bien sûr qu’il se plie aux dispositions légales.
Les manœuvres de Bruxelles contre Marine Le Pen
Il en va de même pour l’affaire intentée par le parlement européen à Marine Le Pen. Ici, pas de présomption d’emploi fictif. Catherine Griset, l’assistante de Marine Le Pen, a bien travaillé pour elle. Mais on lui reproche de l’avoir fait au siège du Front national et pour la présidente du FN, non pour la députée Le Pen, tout en recevant sa rémunération du parlement.
Sur le lieu, l’accusation ne vaut pas tripette, à l’heure d’internet et du télé-travail. Le lecteur sait-il où je suis au moment où j’écris cet article ? L’essentiel est qu’il soit écrit pour reinformation.tv. De même Catherine Griset peut-elle s’occuper de Marine Le Pen députée sans aller à Bruxelles. Et comment l’administration bruxelloise prétend-elle faire le départ entre les heures passées à assister Marine présidente et celles consacrées à Le Pen parlementaire ? C’est du guignol. Entend-elle se livrer à la même opération pour tous les parlementaires européens qui ont une double casquette ? On attend les résultats avec impatience. Quoi qu’il en soit, c’est évidemment, encore une fois, à l’accusation de faire la charge de la preuve, et non d’exiger, comme elle le fait, des éléments permettant de disculper ceux qui lui sont suspects.
Médias terribles contre Le Pen et Fillon, indulgents à Macron
A côté de l’acharnement dont Le Pen et Fillon sont victimes, on saluera l’indulgence de la justice et des médias devant les frais de bouche d’Emmanuel Macron, qui se sont montés en huit mois de 2015 à 120.000 euros, soit 80% du total de Bercy, ce qui, compte tenu des journées sandwichs, des vacances, des week-ends et des invitations reçues par le ministre, montre un bel appétit de se faire des amis en les invitant dans des endroits chics. Mais comme le disait le bon monsieur Sapin, pas de « mesquinerie budgétaire » !
Il a raison, d’ailleurs, le brave homme. Vu de Sirius, ces petites affaires n’ont d’autre importance que de nous éclairer sur les manières des accusés, et on les passerait volontiers aux trois candidats si l’on avait la certitude que sur l’immigration, ou la défense de la vie, ou la sortie du socialisme, ils professaient une doctrine ferme et bonne, qu’ils étaient capables de mettre en œuvre.
Petites affaires, grandes manœuvres et processus longs
Là gît le paradoxe et la difficulté de l’art politique. Il se joue à trois niveaux, qu’il faut tous connaître et maîtriser pour agir bien. Il y d’abord les grands processus à long terme, qu’il s’agisse de démographie par exemple, ou de modification de la société par une prise du pouvoir culturel suivie par un changement de lois et de mœurs. Il y a ensuite l’action politique à moyen terme, avec ses solutions plus ou moins avisées et ses résultats : par exemple, l’équipe Hollande Macron Valls Cazeneuve et sa prétention à sauver l’économie qui débouche sur un chômage à la hausse et une croissance 2016 à 1,1 %. Bien plus terrible que l’histoire des frais de bouche ! Et puis il y a les mille affaires et manœuvres tactiques dont dépend à tout moment la survie, comparables à ces troncs d’arbre sur un fleuve équatorial que doit éviter la pirogue si elle entend ne pas couler. Sans importance par elles-mêmes, elles conditionnent la carrière des politiciens et finalement l’avenir d’un pays. C’est idiot mais c’est comme ça. Si Fillon n’en tient pas compte, il n’ira pas au deuxième tour. Si Marine Le Pen ne s’en dépêtre pas, c’est elle qui n’ira pas.Il n’est pas dit d’ailleurs que ce n’est pas elle qui soit la véritable cible des affaires en cours. Pour opposer Macron à un Fillon affaibli et ringardisé. Quelle victoire pour la démocratie à la française ce serait. Quelle leçon à tous les populistes du monde ! Je ne dis pas que c’est fait, mais cela peut venir. Pour les adversaires du mondialisme, le temps est venu de déboulonner Macron. Vite !
Source : Le Blog à Lupus
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