Ce qu'il y a de Le Pen dans Fillon, et inversement…
Alors que le climat de cette campagne présidentielle devient de plus en plus pesant, avec les innombrables affaires, réelles et supposées, qui encombrent les médias et les réseaux sociaux, d'étonnants rapprochements s'opèrent entre les deux favoris pour la qualification au second tour de cette campagne, et pas uniquement sur la question des assistants parlementaires…
Le pire de tout ce qui est rejeté depuis des décennies
Dans le torrent médiatique de la semaine, une information est passée un peu trop inaperçue, qui rapproche pourtant plus encore François Fillon de Marine Le Pen. Les Décodeurs du Monde ont rapporté que Fillon a été parmi les députés les moins présents à l'Assemblée sur ce mandat ! Il fait partie des députés les moins assidus dans les commissions de l'Assemblée, avec une trentaine de présence par an contre une médiane de 130 pour l'ensemble des députés… Il fait partie des 70 députés les plus absentéistes ! N'est-il pas un peu paradoxal que cet élu un peu dilettante veuille désormais faire davantage travailler les fonctionnaires, sans vraiment s'être appliqué à lui-même cela comme député ?
Et c'est un point que François Fillon partage avec Marine Le Pen, la touriste d'un parlement pourtant bien peu exigeant, où l'on mesure la présence sur la base d'une soixantaine de jours de plénière par an. Sur la mandature précédente, elle pointait à une piteuse 742èmeplace sur 754. Pire, de 2004 à 2009, alors qu'elle n'avait pas encore de grandes responsabilités, elle se la coulait douce, avec une avant-dernière place, et 50% de taux de présence… Bref, on ne peut pas dire que les deux premiers des sondages se soient démarqués par leur conscience citoyenne quand ils devaient servir leurs électeurs dans les parlements où ils ont été élus. Sont-ils là pour servir les Français, ou se servir ?
Et cette question pose d'autant plus problème avec les autres affaires en cours. Fillon, qui s'est construit une image de grande rigueur intellectuelle, est mis en grande difficulté par les révélations sur la rémunération de sa femme comme assistante parlementaire, d'autant plus que ses rares déclarations publiques n'indiquaient pas qu'elle remplissait cette tâche, même si elle le faisait peut-être en réalité. A ceci s'ajoute les révélations sur la caisse des sénateurs UMP, qui lui a cédé 21 000 euros de 2005 à 2007. Et cela s'ajoute à quelques épisodes passés où il n'avait pas vraiment démontré le souci des deniers publics qu'il propose aujourd'hui comme candidat, comme le rappelle le blog Le vent se lève.
Les attaques actuelles contre François Fillon sont d'autant plus dangereuses pour lui qu'elles portent sur des points fondamentaux qui avaient fait le succès de sa candidature, et le font apparaître comme un politicien comme les autres, qui profite du système, à rebours complet de son message de redressement, qui, sur le fond en plus, est une impasse. La symétrie avec Marine Le Pen est assez stupéfiante, elle qui avait employé son compagnon au parlement européen, qui est poursuivie par ce même parlement pour rembourser une partie des frais de ses assistants, et dont le parti est également inquiété en France pour les conditions dans lesquelles il se fait rembourser les frais de campagne.
Contrairement à d'autres, je ne pense pas que la Cinquième République soit en cause. Au contraire, elle permet un renouvellement plus rapide et profond que ses hypothétiques remplaçantes, qui accentueraient ces problèmes. Mais en revanche, cela signifie qu'il faut une rupture, comme en 1958, et renvoyer tous ces partis qui dominent notre vie politique depuis trop longtemps.
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