Notre ennemi, le capital : Jean-Claude Michéa démonte le système libéral et ses tartuffes de service
Il existe encore, heureusement, quelques penseurs libres dans leur tête et imperméables au bourrage de crâne ambiant. Jean-Claude Michéa fait partie de ceux-là. Situé à des années-lumières des sophistes de Saint Germain-des-Près, du gominé Bernard Henri-Lévy à la momie Alain Duhamel, il vient de publier un brûlot à charge contre ce colosse aux pieds d'argile qu'est le capitalisme "triomphant".
Les premières notes de lecture insistent sur les trois parties de son exposé, axées sur un diagnostic allié à des ébauches de solutions concrètes. Une suite au complexe d'Orphée et à l'empire du moindre mal, avec des pistes de perspectives.
Tout d'abord, Michéa revient sur les zélateurs de la révolution libérale opérée depuis la chute du mur de Berlin. Il ne s'attarde pas sur les fossiles conservateurs tendance figaro-magazine, dont l'audience se limite à l'électorat traditionnel de la droite. Il préfère insister sur les fossoyeurs du mouvement populaire, ces tartuffes qui ont perverti la gauche ouvrière pour se retourner vers la capitalisme le plus dur, en prenant appui sur la construction européenne, voulue par les banques et non par les peuples.
Cette gauche "libérale", qui a abandonné l'économie au service de tous pour se tourner vers les écrans de fumée que sont les questions sociétales, est la pierre angulaire du capitalisme français. De Fabius à Macron, nos soldats de la cause du CAC 40 ont énoncé l'antiracisme, le communautarisme, le féminisme et autres concepts pour ne plus parler de l'essentiel, la répartition des richesses. Il consacre un chapitre à démonter l'idée pervertie de "progrès", qui ne profite pas à l'ensemble des masses populaires.
Michéa analyse ensuite les nouveaux mouvements politiques alternatifs en sortant des clivages dépassés datant de la guerre froide. Il appelle à rassembler la grande majorité des couches populaires dans un programme de déconstruction graduelle du système capitaliste, en rappelant qu'une grève générale de la consommation, pacifique, suffirait pour faire s'écrouler le système bancaire.
En fin de compte, il remet en cause le mirage d'une "fin de l'histoire" avec cet empire de compromis qu'est le libéralisme économique, qui pourtant ne profite qu'à quelques-uns au détriment du plus grand nombre et de l'intérêt général.
L'ouvrage de Michéa est à lire, pour comprendre et discuter, mais aussi pour agir...
Notre ennemi le capital, Jean-Claude Michéa, éd. Climats, 19 euros en librairie
Source : Agoravox.fr
Informations complémentaires :
Crashdebug.fr : Capitalisme (4/6) - Et si Marx avait raison ?
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