Marchés : L'arme atomique de/contre Trump et contre vous : la Bulle par Bruno Bertez
Il y a des choses dont on ne parle pas entre gens bien élevés ; la bulle financière colossale qui s’est formée sous la présidence d’Obama en fait partie. On parle de « l’actif » en général et quasi jamais du « passif » du système.
Personne ne parle en ce moment du coût qui a été engagé pour stabiliser la situation financière et économique, et personne ne parle du fait que ce coût est différé, reporté.
Obama connu la montée du cycle, en particulier boursier, mais Trump, lui, hérite du négatif, la bulle, la surévaluation, la fragilité, le coût, le risque et bien sûr il hérite de l’énorme incertitude de la normalisation. Il est extraordinaire que personne n’aborde cette question ; ignorance, dissimulation, manipulation ? Volonté de faire porter le chapeau au paria Trump ? A notre avis c’est tout à la fois.
Et c’est pour cela qu’il est important d’y insister, ce n’est seulement l’honnêteté qui le commande, mais la prudence.
La modeste performance économique d’Obama a été obtenue au prix d’un endettement colossal des agents économiques, du gouvernement et d’une hausse artificielle des prix des actifs financiers. C’est grâce à tout cela que l’on a pu différer la crise du crédit, repousser la fin du cycle. Au lieu de résoudre les problèmes, de crever l’abcès ou de faire les réformes, on a « kick the can », « tapé dans la boite » le plus loin possible. Cela a été formulé cyniquement par Summers ; on a fait encore plus de tout ce qui avait provoqué la crise, on a doublé les rations de drogues d’un système « accro » au crédit bon marché, d’un système insolvable, d’un système sans épargne et d’un système souffrant d’un excès chronique de consommation, et/ou d’une insuffisance d’investissements productifs.
Trump hérite d’une fin de cycle redoutable. Et il le sait, il l’a dit, il hérite d’une « big, fat, ugly bubble ». On ne peut être plus clair et plus averti. Ses ennemis, ses opposants également le savent et ils comptent beaucoup sur cette fin de cycle pour renverser Trump.
Mark Spitznagel écrivait dans le New York Times : « The “big, fat, ugly bubble” in the stock market that President-elect Trump astutely identified during his campaign now becomes one of the greatest potential liabilities of his presidency. » La grosse bulle sur le marché financier que le président a justement identifiée pendant sa campagne va devenir la plus grande menace potentielle sur sa présidence. Et Spitznagel ajoute : « From a political standpoint, the sooner Trump and his administration deal with these risks the easier it will be to blame on the prior administration. » D’un point de vue politicien, plus Trump traitera tôt de cette question de la bulle et plus il lui sera facile d ‘en rejeter la responsabilité sur l’administration qui a précédé.
Après c’est vrai il sera trop tard. Le marché financier est surévalué, il n’a été plus surévalué que précisément les veilles de crises financières et singulièrement lors de la folie des dotcom. Une expérience monétaire sans précédent, sauf celle de John Law, nous a conduit à cette situation et tous les spécialistes de l’économie et de l’histoire le savent. A commencer par Carl Icahn ami de Trump que ce dernier vient précisement de nommer … conseiller spécial. Nous parions que c’est « conseiller spécial pour le marché financier » et même mieux, « conseiller spécial pour gérer la question de la bulle » !
Carl Icahn est un géant de la finance américaine ; il a déclaré il y a quelque temps, alors que le marché était bien plus bas : « I’ve seem this before a number of times. I’ve been around a long time and I saw it ’69, ’74, ’79, ’87 and then 2000 wasn’t pretty. A time is coming that might make some of those times look pretty good… The public, they got screwed in ’08. They’re gonna get screwed again. » En résumé, j’ai de l’expérience, j’ai vu le public se faire rincer à plusieurs reprises et le temps n’est plus très loin où ces catastrophes sembleront bénignes en regard de celle qui se prépare. J’ai vu le public ruiné en 2008 et ce sera la même chose bientôt. Le conseil de Icahn ; « i think we a re going to have to come to grips with that, maybe it’s better to do it sooner » ; Icahn pense qu’il faut prendre ce problème à bras le corps et que peut-être, le plus tôt sera le mieux.
Nous partageons l’analyse et le conseil de Carl Icahn, la bulle financière est une épée de Damoclès suspendue au dessus du monde, au dessus de Wall Street et au dessus de la présidence de Trump. S'il tarde à traiter le problème, il est politiquement mort, la chute de la bourse, l’effet de pauvreté, la récession, tout lui sera imputé. La seule solution est de prendre les devants, de traiter le problème le plus tôt possible.
Si les marchés montent encore, si le fameux rally Trump recommence, si ses ennemis le poussent à la hausse dans le cadre d’une stratégie vicieuse et qu’il laisse faire, alors il sera balayé. Une partie du combat contre Trump va se dérouler sur et dans le marché financier contrairement aux apparences Trump n’a pas intérêt à ce qu’il monte alors que ses ennemis eux ont intérêt à le pousser à la hausse le plus loin possible.
Nous sommes dans une lutte existentielle. La bulle est une bombe atomique.
La bulle est prête à éclater.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Yellen tente de normaliser les taux. La grande transition de la tendance déflationniste (ligne bleue) à la tendance inflationniste (ligne rouge), voire hyper inflationniste est en cours.
C’est l’inflation, celle des prix, qui sera le déclencheur de l’éclatement de la bulle selon la séquence ;
- -accélération des prix,
- -mise en en accélération de la vitesse de circulation de la monnaie,
- -hausse des taux,
- -hausse du dollar,
- -éclatement de la bulle,
- -estabilisation du système financier
- -récession
La Bulle éclatera là où elle est la plus vulnérable et fragile. Où ? Au choix ! Les candidats ne manquent pas. Europe ? Chine ?
Source : Leblogalupus.com via Maître Confucius
Information complémentaire :
Crashdebug.fr : Egon von Greyerz : Les banquiers centraux font jalouser Charles Ponzi et Bernard Madoff
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