La Chine se moque du monde en défendant le libre-échange à Davos
« Xi Jinping, champion du libre-échange » : la Tribune, d'habitude plus inspirée, a rapporté les propos du président chinois, en en faisant le gentil défenseur du libre-échange face au méchant protectionniste Trump. Pour l'ayatollah libre-échangiste, le protectionnisme serait un sophisme : « un pays qui imposerait des barrières au maximum sans que les autres pays ne fassent de même », n'existe pas car cela déclenche une guerre commerciale qui appaurvirait tout le monde. S'en suit le catéchisme ultralibéral de l'OCDE, affirmant qu'un dollar de mesures protectionniste diminue de 66 cents la richesse nationale, ou qu'une hausse de 1 dollar des taxes à l'importation réduit les exportations de 2,16 dollars et le revenu mondial de 0,73 dollar, alors que la libéralisation ferait croître la richesse de tous. Une double faute.
Même The Economist reconnaît que les pays asiatiques ont un modèle de développement protectionniste, comme l'a démontré Joe Studwell. Sur le riz, Pékin suit l'exemple du Japon et de la Corée du Sud, avec des droits de douanes de plus de 30% encore aujourd'hui. Et pour construire son industrie automobile, Pékin a imposé des droits de douane de 100% sur les importations, pour imposer aux constructeurs d'y construire une usine. Bref, non seulement Xi Jinping se moque du monde en se présentant comme un champion du libre-échange, mais la Chine montre que le « sophisme » est une réalité en Asie. Enfin, des études, rapportées par The Economist, démontrent au contraire l'effet néfaste du commerce avec la Chine pour les Etats-Unis, entre baisse des salaires et perte de 2,4 millions d'emplois de 1990 à 2007.
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