En pleine lutte contre l'argent noir, l'Inde fait face à une pénurie de nouveaux billets de banque
Spartou pointe dans la Revue de presse que la situation est similaire au Venezuela.
Les Indiens avaient jusqu’à vendredi soir pour échanger ou déposer leurs billets de 500 et 1000 roupies, inutilisables depuis le 9 novembre. Les files d’attente n’ont cessé de s’allonger, alors que l’Etat fait face à une pénurie de nouveaux billets.
Encore de longues files d'attente vendredi devant les banques, des distributeurs à sec ou fermés. En ce 30 décembre, dernier jour durant lequel les Indiens pouvaient échanger leurs coupures de 500 et 1000 roupies, ou les déposer en banque, l'Inde restait encore en proie à une pénurie de nouveaux billets de banque. Et ce, en dépit des promesses faites par le Premier ministre quelques jours après avoir initié, le 9 novembre, cette démonétisation visant à faire disparaître 86% des billets en circulation pour lutter contre l'argent noir. « Laissez-moi 50 jours, fin décembre les choses rentreront dans l'ordre », avait imploré Narendra Modi, Premier ministre, le 13 novembre, alors que la crise battait son plein.
Force est de constater qu'il lui faudra plus de temps. « A présent les Indiens vont lui demander des comptes quant aux réels gains qui ont permis d'engendrer autant de souffrances, affirme Ajoy Bose, un analyste politique. Modi va devoir prouver que sa politique est la bonne. Autrement, il aura un sérieux problème de crédibilité », ajoute-t-il avec en tête les prochaines échéances électorales dans des Etats clés du pays.
Une application de paiement mobile pour sécuriser les transactions
Tous attendent désormais avec impatience le discours de fin d'année du Premier ministre prévu samedi soir. A cette occasion, il pourrait dévoiler une série de mesures visant à faciliter le retour à la normal côté liquidités, tout en remettant l'Inde sur les rails de la croissance. Certaines décisions devraient notamment permettre d'améliorer le pouvoir d'achat des agriculteurs et aider davantage les PME. Narendra Modi a annoncé, dès ce vendredi, le lancement d'une application de paiement mobile, baptisée Bharat Interface for Money (BHIM), à travers laquelle les transactions pourront être sécurisées via une simple empreinte digitale. « Votre pouce est désormais votre banque », a-t-il résumé, exhortant les citoyens à réaliser au moins cinq transactions par ce biais à partir du 1er janvier. « L'application BHIM permettra d'émanciper les pauvres, les Dalits, les agriculteurs et les personnes issues des tribus », a-t-il insisté, alors que ces populations, qui réalisent l'essentiel de leurs transactions en liquide, ont été les plus éprouvées par la démonétisation.
Lutte contre l'évasion fiscale
Face aux critiques de l'opposition, le ministre des Finances, Arun Jaitley, est également venu à sa rescousse. « De grandes sommes d'argent sont entrées dans le système bancaire, ont été identifiées, ce qui permet d'accroître la collecte des impôts », a-t-il assuré. Cette dernière serait désormais en hausse de 26,2%, au 19 décembre, par rapport à la même période l'an dernier, et de 14,4% pour les impôts directs. Enfin, toujours dans le registre de la lutte contre l'évasion fiscale, la Suisse devrait, selon lui, commencer à fournir des informations sur les investissements réalisés par des Indiens dans ce pays en 2019. Sans plus de précision, il a estimé qu'une large part des billets retirés de la circulation avait été remplacée, et que de nouveaux billets de 500 roupies continuaient d'être mis en circulation. Sur ce plan, bien des experts ont néanmoins prédit qu'un retour à la normale prendrait cinq mois au minimum.
Source(s) : Les Echos.fr via Contributeur anonyme
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