Carrie Fisher a tordu le cou à ces 5 idées reçues sur les maladies mentales
La vie et la mort de Carrie Fisher nous rappellent, si nous l’avions oublié, la beauté et la complexité de notre existence.
La vie et la mort de Carrie Fisher nous rappellent, si nous l'avions oublié, la beauté et la complexité de notre existence. Celle qui s'était fait connaître en incarnant la princesse Leïa dans La Guerre des étoiles, avec ses macarons démesurés, s'était ensuite servie de sa célébrité pour sensibiliser l'opinion aux problèmes que rencontrent ceux qui souffrent de troubles mentaux et de toxicomanie.
A l'heure où nous avons encore tant de choses à accomplir (même si nous avons fait d'énormes progrès), sa force et sa ténacité peuvent nous inspirer. Selon la National Alliance for Mental Illness, les a priori qui entourent les problèmes de santé mentale constituent la principale raison pour laquelle ceux qui en sont victimes n'osent parfois pas se faire aider. Pourtant, des avancées scientifiques et médicales majeures ont ringardisé les théories freudiennes.
Nous sommes aujourd'hui en mesure de comprendre ce qui nous plonge dans la dépression et nous pousse à réagir de telle ou telle manière, et les traitements dont nous disposons peuvent sauver des vies. Hélas, beaucoup trop de gens continuent à dissimuler leurs problèmes, parce qu'ils ont peur du regard d'autrui.
Carrie Fisher, qui souffrait de troubles bipolaires concomitants et de dépendance, savait que notre conception traditionnelle de ces maladies (dues à des défauts supposés, à un manque de volonté ou à la "faute" de la personne qui en est affectée) est non seulement absurde mais aussi dangereuse.
Avec humour et obstination, elle s'est donc employée à tordre le cou aux idées reçues :
1. Les obstacles à la guérison ne manquent pas
L'actrice refusait de se laisser influencer par une culture délétère qui nous juge sur nos capacités physiques, notre apparence, notre âge et notre sexe. Elle comprenait les concepts d'intersectionnalité et de solidarité. La tendance actuelle, qui vise à marginaliser tous ceux qui n'entrent pas dans la norme supposée, a causé du tort à un nombre incalculable de gens.
2. Il faut démystifier les maladies mentales
En raison de son talent, de son succès extraordinaire et de sa beauté, personne ne soupçonnait les défis auxquels elle devait faire face. Nous sommes des êtres pluridimensionnels. Même en cas de crise majeure, nous pouvons être incroyablement efficaces. Elle nous a appris à nous méfier des apparences : même ceux à qui tout semble réussir sont parfois confrontés à des choses très compliquées, comme tous les humains. Comme l'indique l'Organisation mondiale de la santé, une personne sur quatre risque de souffrir d'un grave problème mental au cours de sa vie.
3. Le côté obscur peut nous conduire vers la lumière
Les obstacles qui se dressent sur notre route peuvent nous aider à faire preuve de davantage de ténacité et d'empathie. Les démons personnels de l'actrice l'ont amenée à prendre publiquement position, et à devenir l'alliée courageuse de tous ceux qui sont affectés par les maladies mentales.
4. Inutile d'aller dans une galaxie très, très lointaine pour y chercher de l'aide
Nous vivons à une époque, et dans un pays, où l'on peut facilement être mis en relation avec des spécialistes de la dépendance, de la dépression, de l'anxiété et d'autres troubles mentaux. Il n'y a pas si longtemps, le fait de consulter un psychothérapeute était uniquement considéré comme un signe de maladie. Aujourd'hui, cette démarche est de plus en plus synonyme de courage et de bonne santé. Les solutions sont à portée de main. Servez-vous en. Il n'y a aucune raison valable de souffrir en silence.
5. Il faut assumer sa peur et refuser la honte
La peur que l'on ressent, notamment quand on est submergé par ses émotions, est un sentiment profondément humain. C'est le signe que l'on vit des choses, que l'on essaie de les affronter, même si elles nous effraient. En avoir honte ne sert à rien. Pire, cela nous empêche d'avancer. Les sentiments complexes sont difficiles à démêler, mais le déni ne résout rien. Comme le disait Carrie Fisher, "réussir à me sortir d'un épisode difficile a toujours été plus important que la gêne que cela pouvait occasionner".
Merci, Carrie, de nous avoir permis d'apprivoiser ce qui nous gêne. Nous te promettons de perpétuer ce que tu nous as enseigné, afin que la force soit toujours avec nous.
Cet article, publié à l'origine sur le Huffington Post américain, a été traduit par Bamiyan Shiff pour Fast for Word.
Source : Huffingtonpost.fr
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