Brésil : « 60 % de la population veut rapidement une nouvelle élection présidentielle »
José Reinaldo Carvalho Responsable international pour le Parti communiste du Brésil (PCdoB) (1), José Reinaldo Carvalho revient sur la situation politique avant l’ouverture des jeux Olympiques au Brésil. HD. Quelles actions ont prévues le Parti des travailleurs et la gauche avant la décision finale sur le sort de Dilma Rousseff qui doit intervenir fin août ? José Reinaldo Carvalho. Sur le plan politique, la gauche s’oppose toujours fermement au gouvernement usurpateur de Michel Temer et lutte pour la restauration du mandat de la présidente Dilma Rousseff, obtenu démocratiquement avec les votes de 54 millions de Brésiliens. Le dimanche 31 juillet, des manifestations ont eu lieu avec le slogan « Fora, Temer ! » (« Dégage, Temer !). Mais la gauche n’a pas fait preuve du niveau d’unité nécessaire, à propos de cette issue politique. Certaines organisations préconisent la tenue d’un plébiscite sur la convocation d’une nouvelle élection présidentielle, pour que Dilma retrouve son poste de chef d’État. Pour d’autres, il faut convoquer une assemblée constituante, moyen exclusif pour faire une réforme politique. De même, l’approche des élections municipales conduit à des divisions dans de nombreux États et municipalités entre l’ensemble des partis. Une situation qui crée des difficultés pour l’unité au niveau national dans la lutte contre l’impeachment de la présidente. HD. Est-ce que les manifestations vont continuer durant les JO ? Allez-vous vous en servir médiatiquement comme moyen de pression vis-à-vis du nouveau gouvernement ? J. R. C. Il est prévu d’organiser une manifestation à Rio de Janeiro le jour de l´ouverture officielle des JO (5 août) et une autre le 9 août. L’objectif est d’activer le militantisme et mobiliser le peuple pour faire pression sur le Sénat. HD. Après les premières mesures gouvernementales et les dépenses pour l’organisation des JO, dans quel état d’esprit se trouve la population brésilienne, et notamment les couches populaires, précaires et la classe moyenne ? J. R. C. Globalement règne un malaise parmi la population. Ceux qui étaient en faveur de la déposition de la présidente Dilma Rousseff sont déçus. Ceux qui l’ont soutenue et s’opposent au gouvernement Temer sont en colère. Les sondages d’opinion indiquent que plus de 60 % de la population veut convoquer rapidement une nouvelle élection présidentielle. HD. Où en est justement la proposition de Dilma Rousseff d’une élection présidentielle anticipée ? J. R. C. Des sources proches de la présidente Dilma signalent que, dans les jours à venir, elle va lancer une lettre ouverte adressée au peuple et aux sénateurs s’engageant à appeler au référendum. « Je suis en faveur d’un référendum, car ce n’est ni le Congrès ni une enquête ou quoi que ce soit qui peut dire ce que je dois faire. Ceux qui peuvent parler, c’est l’ensemble de la population, qui m’a donné 54 millions et demi de voix », a-t-elle dit. HD. Est-ce qu’une alliance de l’ensemble des partis progressistes peut voir le jour autour de Lula et sur quel programme ? J. R. C. Le cadre de la prochaine élection présidentielle est encore incertain. La candidature de Lula n’est pas encore décidée pour des raisons politiques, parce que les partis de gauche n’ont pas encore discuté la question et aussi pour des raisons juridiques. La stratégie des partis de la classe dirigeante est d’empêcher à travers des mesures juridiques (2) que Lula lance sa candidature pour les prochaines élections. Dans tous les cas, il est évident que la candidature de Lula avec le soutien conjoint des partis progressistes autour d’un programme de réformes structurelles démocratiques, de défense de la souveraineté nationale et de justice sociale est une alternative valable.
(1) Le PCdoB a soutenu les candidatures de Lula puis Dilma Rousseff, tous deux membres du Parti des travailleurs (PT) aux dernières élections présidentielles. Il compte 15 députés et 2 sénateurs. (2) Lula vient d’être inculpé pour « tentative d’entrave à la justice » dans l’affaire de corruption autour du groupe Petrobras.
Source : L'Humanite
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