Ce que révèle le feuilleton européen sur le Roundup
Lundi, l'Union Européenne devait statuer sur le renouvellement de l'autorisation de la commercialisation de la fameuse molécule de Monsanto. Faute de majorité, pour la troisième fois, elle a repoussé la décision, qui doit être prise avant la fin du mois. Un nouveau délai bien révélateur. De la santé, de la démocratie et des frontières D'abord, on peut se demander pourquoi donc faut-il que la commission européenne puisse décider quels sont les produits phytosanitaires que l'on peut utiliser dans les pays européens. Ne serait-il pas infiniment plus simple de laisser chaque pays décider ? Après tout, si un pays ne veut pas du glyphosate, pourquoi donc devrait-il suivre une décision prise à 28 ? Si les Français n'en veulet pas, libre à nous d'en interdire l'usage ainsi que les produits de pays qui en utilisent l'usage. Ne serait-ce pas beaucoup plus simple mais aussi beaucoup plus démocratique ? Il est tout de même effarant que si peu de personnes ne parviennent pas à déceler le vice fondamental de cette UE, qui impose une taille unique à des pays aux vues différentes, qui préfère un marché unique plutôt que respecter nos démocraties. Et cela est d'autant plus choquant que depuis des années, les institutions européennes soutiennent avec une constance sans faille Monsanto. Pas de majorité pour prolonger l'usage du glysophate ? Pas grave, on reporte la décision et on réduit les durées d'autorisation pour essayer d'atteindre enfin la majorité. Cette UE semble décidément prête à tout pour Monsanto, comme elle l'a montré maintes fois avec le soutien qu'elle apporte au MON810, son maïs OGM star. Ce faisant, l'UE démontre aussi qu'elle défend les intérêts des lobbys dont elle est si proche, refusant de prendre en compte l'opinion public. Il faut dire que la démocratie, c'est sans doute un peu sale et populiste pour les huiles si bien traitées qui peuplent ces institutions, si loin des plans d'austérité qu'ils imposent aux pays membres, Mais il faut aussi noter que si l'on souhaite pouvoir choisir de se nourrir ou pas à partir de produits obtenus avec l'usage de glyphosate, il faut avoir de véritables frontières. Car c'est une chose de choisir les produits utilisés en France, c'en est une autre de choisir ce que l'on mange. Car si l'on laisse les frontières grandes ouvertes, alors, ce que l'on interdit en France peut se retrouver dans nos assiettes, importé. C'est tout le problème du TAFTA d'ailleurs, qui vise à lever les barrières sanitaires que nos pays mettent au bœuf aux hormones ou au poulet lavé au chlore venu d'outre-Atlantique. Chaque pays doit être libre de choisir son modèle. Les traités de libre-échange et les institutions comme celles de l'UE ne visent qu'à imposer les intérêts marchands des multinationales aux citoyens. Au moins, l'intérêt de ce mauvais feuilleton, c'est de lever le masque sur les ressorts profonds de ce projet européen : corsetage de la démocratie, mépris de l'opinion populaire, soutien aux lobbys fortunés, mépris des considérations sanitaires. Avis à ceux qui n'ont pas encore compris. |
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