Bruxelles et l'Eurogroupe mettent fin aux dissonances sur la France
Source : Le Nouvel Obs, AFP, 03-06-2016 Paris (AFP) – La Commission europĂ©enne et l’Eurogroupe ont mis fin vendredi Ă leurs dissonances sur la France de ces derniers jours en rappelant fermement Ă Paris son objectif de ramener son dĂ©ficit infĂ©rieur sous la barre de 3% en 2017. “Nous serons vigilants, nous serons exigeants et il n’y a pas d’autre alternative que d’ĂȘtre en-dessous de 3% en 2017”, a affirmĂ© le commissaire europĂ©en Pierre Moscovici sur LCP, aprĂšs l’appel du prĂ©sident nĂ©erlandais de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, Ă plus de fermetĂ© Ă l’Ă©gard de Paris. L’Eurogroupe est la rĂ©union des ministres des Finances des Ătats membres de la zone euro. Dans ses propos, le commissaire europĂ©en n’a pas voulu laisser transparaĂźtre le moindre signe d’un traitement spĂ©cial pour la France Ă un an des prĂ©sidentielles et aprĂšs les nouvelles dĂ©penses annoncĂ©es par le gouvernement ces derniĂšres semaines. “Si ces dĂ©penses sont faites, il faudra que l’Ă©quilibre soit respectĂ© et que l’on passe en-dessous de 3% en 2017”, a martelĂ© M. Moscovici. “Il faut que cet Ă©quilibre soit sĂ©rieux, que les choses ne soient pas optiques. La France a pris des engagements. Elle doit les tenir”, a-t-il insistĂ©. “Il faut que ce soit vraiment sous 3% en 2017, vraiment”, a-t-il encore rĂ©pĂ©tĂ©, en rĂ©action aux dĂ©clarations dans le Figaro de M. Dijsselbloem, qui s’Ă©tait Ă©mu des rĂ©centes dĂ©clarations du prĂ©sident de la Commission, Jean-Claude Junckersur la France. Dans un entretien Ă la chaĂźne Public SĂ©nat cette semaine, ce dernier avait expliquĂ© qu’il ne cessait de donner des dĂ©rogations Ă la France en matiĂšre budgĂ©taire “parce que c’est la France” et “qu’on ne peut pas appliquer le pacte de stabilitĂ© de façon aveugle”. Une dĂ©claration qui n’est pas du tout du goĂ»t de M. Dijsselbloem: “Une chose est sĂ»re: si la Commission n’affiche de fermetĂ© qu’avec les petits pays, l’effet sera dĂ©vastateur pour la confiance entre les capitales de l’euro”, a plaidĂ© le ministre des Finances nĂ©erlandais et chef de file de l’Eurogroupe. “Si la Commission ferme les yeux sur l’un, elle sera obligĂ©e de le faire pour d’autres et au bout du compte, c’est toute l’union monĂ©taire qui sombre dans l’aveuglement”, a-t-il insistĂ©. Selon lui, “la Commission devrait se soucier davantage de sa crĂ©dibilitĂ©. Lorsque vous apprenez que son prĂ©sident dit que la perspective est diffĂ©rente dans le cas de la France (…) c’est bien sĂ»r dommageable”. “Comment voulez-vous redynamiser l’union monĂ©taire, aprĂšs le vote britannique par exemple, si vous traitez ainsi les rĂšgles existantes? Personnellement, je trouve que c’est trĂšs inquiĂ©tant. Nous avons besoin de clartĂ©”, a-t-il encore exigĂ©. Le pacte de stabilitĂ©, renforcĂ© suite Ă la crise de la dette, impose aux pays europĂ©ens des plafonds de dette et de dĂ©ficit public, sous peine de sanctions. Mais la France, malgrĂ© ses promesses, n’a pas rĂ©ussi Ă ramener sous 3% du PIB son dĂ©ficit public et a obtenu plusieurs dĂ©lais de grĂące, le dernier en date jusqu’Ă 2017. L’Espagne et le Portugal ont Ă©chappĂ© rĂ©cemment Ă des sanctions, Bruxelles ayant reportĂ© de quelques mois sa dĂ©cision sur le sujet, notamment en raison d’une Ă©chĂ©ance Ă©lectorale en Espagne. Source : Le Nouvel Obs, AFP, 03-06-2016 |
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