Obama : après moi, le déluge !
Alors qu’avec le départ de George W. Bush, le monde entier poussait un soupir de soulagement, aujourd’hui, tous les analystes compétents, y compris américains, soulignent la dérive inquiétante de la politique d’Obama, dont le règne est de plus en plus considéré comme une « présidence perdue ».
Le scandale des Drone Papers représente le témoignage visible d’une révolte en cours parmi les éléments les plus rationnels de l’institution de la présidence américaine contre un président narcissique et aveugle. Voici trois sujets supplémentaires qui complètent le tableau :
- Bombarder sans frontières. Alors que Médecins sans frontières avait pris soin de communiquer les coordonnés GPS du site à tous les belligérants, dans la nuit du 3 octobre, l’aviation américaine a bombardé pendant plus d’une heure son hôpital de campagne de Kunduz en Afghanistan, faisant 22 morts. « Le récit [des Américains] sur l’attaque change sans cesse. Ce fut d’abord un dommage collatéral, puis un tragique incident, et maintenant ils essayent d’en faire porter la responsabilité au gouvernement afghan », s’est indigné le directeur général de MSF Christopher Stokes. « La réalité, c’est que ce sont les États-Unis qui ont largué ces bombes » et que « rien ne peut justifier une attaque aussi effroyable », a-t-il ajouté. MSF, qui n’a pas l’intention de se contenter d’un vague mot d’excuses d’Obama, a saisi la Commission internationale humanitaire d’établissement des faits (CIHEF), instance neutre qui dépend de la convention de Genève. Poursuivant la descente dans la barbarie, suite à l’affaire de Kunduz, les Saoudiens ont eux aussi bombardé un hôpital au Yémen…
- Intervention en Syrie. L’intervention militaire russe en Syrie a fait voler en éclats bien des mensonges. Si, officiellement, Obama et ses alliés prétendent lutter contre le terrorisme islamique, en sous-main ils favorisent, avec l’aide de la Turquie, de l’Arabie saoudite et du Qatar, une myriade de groupes terroristes dont ils achètent le pétrole et à qui ils fournissent armes et drogues. Aujourd’hui, c’est bien pour protéger « nos terroristes » (les islamistes« modérés » d’Al-Nosra qui s’opposent à Bachar el-Assad) des foudres poutiniennes, qu’Obama a décidé d’envoyer en Syrie une cinquantaine de conseillers militaires. Que dira-t-il et que fera-t-il lorsque ces derniers tomberont sous les bombes russes ? Le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov a souligné l’illégalité de cette intervention. Contrairement à celle de la Russie, elle ne répond à aucune demande du gouvernement syrien et représente donc une violation du droit international. En plus, Obama n’a jamais obtenu le feu vert du Congrès américain, condition sine qua non pour tout président américain pour pouvoir engager la force militaire.
- Navire de guerre contre la Chine. Visiblement frustré d’avoir été mis en échec par Vladimir Poutine en Syrie, Obama se déchaîne contre la Chine. A peine deux semaines après la visite amicale de Xi Jinping à Washington, le destroyer USS Lassen s’est approché à moins de 12 miles des îlots artificiels construits par Beijing sur des récifs de l’archipel des Spratleys, en mer de Chine méridionale, une zone revendiquée depuis peu par le Vietnam, la Malaisie, le Brunei et les Philippines, un allié de Washington. Au journal Global Times, proche du Parti communiste chinois, le ton monte : « Face au harcèlement des États-Unis, Beijing devrait traiter avec Washington avec tact, mais aussi se préparer au pire. La Maison Blanche doit savoir que la Chine, même si elle ne le souhaite pas, n’a pas peur de faire la guerre aux États-Unis dans la région, qu’elle est déterminée à protéger ses intérêts et la dignité nationale. » Obama a réaffirmé son intention d’envoyer d’autres navires de guerre dans la même zone : « Nous continuerons à le faire, a averti un responsable à Washington. Nous naviguons dans les eaux internationales quand et où nous le décidons. »
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