PS bordelais franchement bouchonné
Pour les socialistes de Gironde, le bordeaux tourne au vinaigre. Premier secrétaire de la fédération départementale, Ludovic Freygefond, qui a déjà perdu sa mairie de Taillan-Médoc aux municipales, vient de démissionner de ses fonctions à la tête du parti. Il a été mis en garde à vue puis renvoyé en correctionnelle, à deux reprises, en quelques semaines.
Premier épisode le 21 mai : Freygefond est cuisiné par la police à la suite d'une plainte pour harcèlement moral déposée par son directeur de cabinet. Lequel avait reçu plus de 5 000 SMS enamourés expédiés par son patron.
Deuxième tour de manège le 17 juin : Freygefond retombe sur la case garde à vue pour une affaire de prise illégale d'intérêt et de corruption passive. En 2008, l'édile avait acheté trois terrains. Un promoteur privé obtient de la mairie l'autorisation de viabiliser pour créer un lotissement. Puis le maire fait construire sa propre maison sur l'une des parcelles et revend les deux autres avec un coquet bénéfice apporté par la viabilisation. Bien joué.
En perdant sa mairie, Freygefond a aussi perdu la vice-présidence de la communauté urbaine de Bordeaux (CUB). Heureusement, il lui reste la vice
présidence de la Région Aquitaine... et désormais un peu de temps pour envoyer des textos.
Il rejoint dans sa chute Franck Maurras, le maire socialiste de Carbon-Blanc — terre de premières côtes de Bordeaux —, qui était aussi vice-président de la CUB. De son propre aveu, celui-ci a détourné « plusieurs dizaines de milliers d'euros » des caisses de Gironde Initiative, une association financée par le département.
Après sa démission, en 2013, le fauteuil de maire a été occupé par Nicolas Madrelle, fils de Philippe, président du conseil général du département (depuis 1988). Hélas, la malédiction continue : battu aux dernières municipales, ce « fils de » s'est également fait éjecter de son siège à la CUB. Nicolas Madrelle reste tout de même conseiller régional d'Aquitaine et, surtout, chargé de mission à Gironde Habitat, le bailleur social du conseil général de papa.
Autre recyclé, Vincent Feltesse, ancien président de la communauté urbaine, qui s'est pris une sévère piquette à Bordeaux face à Juppé. Hollande l'a embauché à l'Elysée en qualité de chargé des études d'opinion et des relations avec les élus. Et pas des relations avec les flics et les juges bordelais ?
A. G.
Le Canard enchainé - 2014.08.06 - Un PS bordelais franchement bouchonné.pdf -
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