François Hollande Se Rend il Compte des drames humains qu'entraînent ses décisions? |
Hollande: après la Centrafrique, le Tchad ?
L'opération de l'armée française, "Sangaris" (petit papillon rouge) en Centrafrique déclenchée par François Hollande, va-t-elle propager la guerre civile au Tchad ? François Hollande est peut-être pire que Bush. Les massacres sont de plus en plus nombreux en Centrafrique après la lubie de François Hollande d'envoyer l'armée. Le FROCCA (Front pour le retour à l’Ordre Constitutionnel en Centrafrique), un mouvement dirigé par François Bozizé et créé après sa chute du pouvoir, s'en prend au Tchad. Le FROCCA accuse le Tchad de couvrir un génocide en soutenant une "horde de rebelles islamistes tchadiens et soudanais" et que la Centrafrique "n'est pas un espace de prédation". Le mouvement de François Bozizé critique également Ahmat All-Amy, le secrétaire général de la CEEAC (Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale), en affirmant que «François Bozizé est responsable du chaos en Centrafrique». Nicolas Tiangaye a également imputé la responsabilité de la crise en Centrafrique à François Bozizé. Michel Djotodia va plus loin et donne des précisions sur la prise en filature d'un "agitateur", à Entebbe en Ouganda et à Douala au Cameroun... François Hollande devra-t-il intervenir au Tchad où l'armée française est déjà présente ? Le Tchad fut un protectorat français à partir de 1900, érigé en colonie en 1920 dans le cadre de l'AEF (Afrique-Équatoriale française). Devenu république autonome en 1958, le Tchad accéda à l'indépendance le 11 août 1960 sous la présidence de François Tombalbaye. Celui-ci dut faire face à la révolte des populations du Nord, en majorité musulmanes, et demanda l'aide des troupes françaises en 1968.
Après l'assassinat de Tombalbaye en 1975, le pouvoir échut au général Félix Malloum, qui dut céder la place à Goukouni Oueddei à la suite de la première bataille de Ndjamena en 1979. En 1980, la seconde bataille de Ndjamena permit à Goukouni Oueddei d'évincer son rival, Hissène Habré, avec l'aide de la Libye de Mouammar Kadhafi. Après l'échec d'un projet de fusion entre le Tchad et la Jamahiriya arabe de Libye en 1981, les troupes libyennes se retirèrent dans le cadre d'un accord conclu avec la France. En 1982, Goukouni Oueddei fut renversé à son tour par Hissène Habré, qui dut faire appel en 1983 aux forces françaises. En 1987, une contre-offensive des forces tchadiennes contraignit les troupes libyennes à évacuer le pays, à l'exception de la bande d'Aozou qui ne fut restituée au Tchad qu'en 1994. En 1990, Hissène Habré fut renversé du pouvoir par Idriss Déby (toujours en place). Idriss Déby bénéfice du soutien de la France et de la Libye, face aux divers mouvements de rébellion qui seraient plus ou moins encouragés par le Soudan en liaison avec le conflit du Darfour. En 1999, le Tchad s'engage dans la deuxième guerre du Congo, en soutenant le gouvernement de Kinshasa. Nous le voyons bien, si François Hollande, tout droit venu de sa Corrèze, veut régler toutes les rebellions en Afrique, il y a du boulot. Car chaque intervention militaire, au Mali comme en Cenrtrafrique, attise encore plus les règlements de compte.
En réalité, tout cela est le résultat d'une décolonisation ratée. La Ve République a voulu continuer à tirer les ficelles en organisant des révoltes et en destituant, en plaçant ou remplaçant "ses chefs" dans tel ou tel pays. Or que fait François Hollande ? Il continue, comme ses prédécesseurs et ceux qui le suivront, à mener la politique post-coloniale de la Ve République. Ce qu'il aurait fallu faire, et dès 1958, c'était aider les ex-colonies à devenir des démocraties autonomes, non pas en y maintenant l'armée et en organisant des opérations militaires, mais avec un "plan Marshall" pour l'Afrique.
La France est intervenue dans ses anciennes colonies (essentiellement en Afrique), au Rwanda en 1994 (opération Turquoise), depuis 2002 en Côte d'Ivoire (opération Licorne), dans le cadre d'une coalition à la guerre du Golfe en 1991, à la guerre du Kosovo en 1999, en 2001 en Afghanistan, en 2003 en République démocratique du Congo (opération Artémis) ou lors de la guerre civile en Libye en 2011. Jusque là, les opérations militaires françaises en pays étrangers étaient estimées à 867 millions d'€ (budget consacré aux OPEX). La France est aussi intervenue en 2013 au Mali (opération Serval). En 2013, nous voilà donc dans la seconde guerre de François Hollande en Afrique (opération Sangaris en Centrafrique). Entre 1963 et 2011, il y a eu 228 opérations extérieures au Mali, en Afghanistan, en Somalie, au Liban, au Tchad, en Côte d'Ivoire, en Centrafrique, au Kosovo ou à Djibouti. Les coût total des opérations extérieures est de 1,25 milliards d'€ dont 646,6 millions pour le Mali. Il faudra ajouter la Centrafrique. La France a-t-elle les moyeens pour jouer à la guerre partout ? Ne désespérons pas, Nicolas Sarkozy sera réélu en 2017 et tout continuera.
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