C'est pire qu'en 2008!
“We are in a worse position than in 2008″, Marc Faber, November 8, 2013
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David Stockman Blasts, Brace For “The Explosion Of The Mother Of All Bubbles”
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Qu’il s’agisse des économies européennes ou de l’économie US, la probabilité augmente qu’elles passent (ainsi que le Japon l’a déjà expérimenté il y a des années) de la stagflation (faible croissance économique + anticipations inflationnistes) à la déflation(chômage de masse + chute des prix des principaux actifs réels). Pour la première raison que les prix des matières premières (pétrole, denrées agricoles, etc.), métaux précieux comme industriels et d’autres actifs réels, sont en train de subir une nouvelle vague de baisse, en partie due à l’incapacité des politiques monétaires ultra laxistes des banques centrales de générer de la croissance économique via la réanimation du multiplicateur de crédit ou de la vitesse de circulation de la monnaie qui restent désespérément en chute libre, comme nous l’avons souvent remarqué, mais aussi pour une deuxième raison tenant à la disparition progressive de toute anticipation inflationniste (phénoméne tout récent et inattendu) puisque les agents économiques voyant la plupart des prix des intrants baisser commencent à en déduire que cela pourrait durer longtemps. Ce qui les incite à reporter à plus tard leurs achats comme leurs investissements. Évidemment, les processus de mondialisation des échanges et de délocalisation des productions depuis les pays développés vers les pays émergents tendent aussi à accélérer la déflation en Occident et au Japon étant donné que de plus en plus de biens et de services voient leurs prix baisser puisqu’ils proviennent de pays à très bas salaires et à très bas coûts sociaux ou environnementaux. Ce qui n’est pas près de changer, surtout si les BRICS (la Chine en particulier) voyaient leur situation économique domestique (probablement bien moins favorable que l’on pense) fortement ralentir dans le sillage de la récession occidentale et japonaise puisque ces BRICS accéléreraient alors la dévaluation compétitive de leurs monnaies pour augmenter encore leurs avantages comparatifs.
Enrayer une déflation qui se propage mondialement est impossible, surtout lorsqu’elle intervient dans un monde ouvert (sans barrières commerciales) et dans le cadre de la faillite de politiques étatiques keynésiennes ayant érigé la dette publique et privée comme instrument principal de la pseudo croissance alors que les taux d’intérêt à court terme sont déjà à zéro. Il faudra sans doute que le processus déflationniste aille à son terme naturel de destruction de la valeur des principaux actifs réels jusqu’à ce que cette valeur tombe si bas (en dessous des coûts de production pour la plupart des matières premières et des métaux précieux comme industriels) que la reprise de leurs prix s’effectue “in fine” automatiquement dans le cadre de pénuries à venir qui inéluctablement résulteront de l’effondrement global keynésien ! Pénuries qui pourraient cependant prendre des mois voire des années avant de se produire !
Si ce scénario déflationniste est le bon (inutile de dire que cela n’était pas le notre pour les prochaines années -puisque nous pensions plutôt au risque de forte inflation du fait de la création monétaire ex nihilo illimitée- mais dont nous avons dorénavant la conviction qu’il est hautement probable et même très proche), nous ne sommes qu’au début de CHUTES MASSIVES DES PRIX DES ACTIFS RÉELS (l’or en particulier qui chuterait vers 800 - 950 bien en dessous des 1.000 USD l’once et l’argent vers 8 -10) pendant que ceux de certains actifs papiers (comme le dollar US et les obligations d’Etat en dollar US) monteraient puisque le cash et les papiers-valeurs les plus liquides deviendraient les seules alternatives de placement dans le cadre d’un tsunami déflationniste global. Étant donné qu’une déflation se traduit par une appréciation du pouvoir d’achat de la monnaie, en même temps qu’intervient la baisse générale et durable des prix, puisque c’est une inflation négative. En réalité, l’ouverture et l’approfondissement d’une “TRAPPE A LIQUIDITÉS” bien plus considérable et durable que prévu rend obsolètes tous les raisonnements basés sur les anticipations inflationnistes c’est-à-dire sur la chute du dollar US qui ferait monter l’or et les autres actifs réels. Le scénario inflationniste voire hyper-inflationniste reste valable à moyen et long terme, à la condition toutefois que les banques centrales ne cessent pas leurs Quantitative Easings fortement et rapidement.
Quant aux actions, à la fois actif réel (parce que représentatives de la copropriété d’une entreprise) mais aussi actif papier (parce qu’émises en excès et non convertibles en biens constitutifs de ladite entreprise), elles pourraient A TOUT MOMENT corriger fortement à la baisse puisque beaucoup d’entreprises, du fait d’une déflation prolongée se traduisant par une contraction de la consommation et de l’investissement (entretenant un chômage de masse structurel) comme par la disparition du “mal-investissement”, entreraient en faillite. Comme l’ont montré la déflation japonaise avec le krach du Nikkei de 1990 à 2009 et, auparavant, la “déflation par la dette” selon le concept d’Irving Fischer avec le krach des actions dans les années 1929 et suivantes aux USA.
Bref, les politiques budgétaires et monétaires expansionnistes des pouvoirs publics ont tout cassé. Il faudra attendre le dégonflement dramatique des bulles de tous les actifs pour retrouver des situations d’équilibre. Comme il y a beaucoup de “mains faibles” (investisseurs ne pouvant pas absorber sans broncher des chutes de prix prononcées) sur l’or et l’argent-métal en particulier, nous conseillons soit de les arbitrer si l’on en possède, soit de cesser de les traiter ou bien de les vendre à terme (via l’achat de puts ou d’ETF shorts) en pratiquant une tactique d’allers-retours rapides. Beaucoup de gens tentent de nous intoxiquer en faisant miroiter des hausses énormes de l’or ou de l’argent-métal qui seraient très proches, alors que ces deux actifs depuis deux ans ont fait perdre des fortunes à leurs acheteurs. Et que, leurs dynamiques haussières ayant été cassées, il n’y a pas de raison qu’ils reprennent un “bull trend” avant PLUSIEURS ANNÉES.
Attention: la déflation n’est pas vraiment négative dans la mesure où elle dégonfle les bulles artificiellement créées et qu’elle met un terme à l’ “euthanasie” du rentier dont le pouvoir d’achat remonte du fait de la valorisation du cash qu’il détient que l’inflation a, au contraire, tendance à détruire.
Wikiliberal écrit: “Les libertariens voient d’un bon œil la déflation, qui contrecarre les politiques inflationnistes habituelles des États et des banques centrales. Jörg Guido Hülsmann, dans son ouvrage “Deflation and Liberty” (2008), souligne son rôle de “NETTOYEUSE ÉCONOMIQUE” : “La déflation est loin d’être intrinsèquement mauvaise, au contraire. Elle remplit une importante fonction sociale de nettoyage de l’économie et de la politique de toutes sortes de parasites qui ont prospéré sur l’inflation qui l’a précédée. En un mot : les dangers de la déflation sont chimériques, et ses charmes sont très réels. Il n’y a absolument aucune raison de s’inquiéter de ses effets économiques, à moins de mettre sur le même plan le bien-être de la nation et le bien-être de ses fausses élites. Il y a en revanche beaucoup de raisons de s’inquiéter des conséquences économiques et politiques de la seule solution alternative, la réflation, qui n’est bien sûr rien d’autre que de l’inflation pure et simple à terme”. L’École autrichienne d’économie ne voit habituellement pas de danger particulier dans la déflation, qui ne serait que la contrepartie inévitable d’une inflation survenue auparavant. Cependant, Antal E. Fekete, qui définit la déflation comme “Un accroissement de la productivité marginale du capital et du travail sans changement dans les facteurs de production ou du travail”, y voit une destruction de capital que seul l’étalon-or peut entraver. De la même façon, Philipp Bagus réfute cinq préventions habituelles contre la déflation (l’arbitraire de la redistribution que la déflation opèrerait ; la baisse de la production ; l’instabilité des prix ; le chômage de masse ; la “trappe à liquidités”) et affirme : “On peut faire valoir que la déflation est un moyen rapide, direct, harmonieux et éthique d’aller en direction d’un système monétaire solide, en purgeant un système bancaire malsain et des investissements malsains“.
A la décharge de ceux qui ont de bonne foi anticipé (et continuent de le faire au lieu de reconnaitre qu’il ne se produira pas avant longtemps) un scénario inflationniste en se basant sur les règles traditionnelles régissant l’économie et la monnaie, il y a lieu de reconnaitre que lesdites lois ne s’appliquent plus (elles sont en quelque sorte “suspendues”) puisque jamais auparavant dans l’histoire les grandes banques privées, les banques centrales et les Etats n’ont autant manipulé les “marchés” des taux d’intérêt, des monnaies, des actions, des métaux précieux et des matières premières avec des sommes considérables que depuis quelques années… Tous ces gens irresponsables n’étant intéressés que par le très court terme et ne sachant même pas eux-mêmes où nous conduisent les immenses distorsions de prix que leurs interventions produisent, il est très difficile pour tout un chacun d’anticiper des scénarios permettant de survivre sans perdre de l’argent… Les gains étant réservés aux quelques acteurs principaux (Goldman Sachs et consorts) du faux capitalisme de connivence mondialisé qui, de New York à Pékin ou de Londres à Tokyo, fait vivre la sphère financière (c’est-à-dire les banksters) aux dépends de l’économie réelle (c’est-à-dire les populations). D’autant quel’application de mécanismes hautement sophistiqués (comme le High Frequency Trading), centralisés dans les mains de peu d’acteurs monopolistiques disposant de capitaux énormes, aux systèmes instables que sont les marchés financiers, donne à ces acteurs des avantages comparatifs imbattables. Si JP Morgan ou Goldman Sachs ont décidé de faire baisser le prix de l’or ou de faire monter celui des actions, la probabilité est grande qu’ils réussissent (sauf événement rarissime du type “cygne noir” de Nassim Nicolas Taleb) jusqu’à ce qu’ils décident de prendre leurs profits et qu’alors le mouvement des prix s’inverse, ou bien que des niveaux extrêmes soient atteints. Cette notion de ”niveaux extrêmes” étant très aléatoire et donc seulement repérable par des données graphiques (comme les pourcentages de Fibonacci), la plupart du temps hélas a posteriori.
Tout cela prenant place dans un contexte répressif. Avec Big Brother (la NSA et autres agences ou services secrets US encouragés par l’apprenti dictateur Obama, dont le danger qu’il présente pour la démocratie est très sous-estimé) qui continue de supprimer les libertés publiques. Pendant que les structures politico-économiques dominées par la “pensée unique” continuent de casser toute réflexion critique alternative. L’exemple de la construction économique et monétaire européenne étant à ce dernier égard emblématique, puisque l’on sait qu’elle n’est à terme ni créatrice de croissance ni viable mais reste le sujet tabou que droite et gauche institutionnelles défendent et défendront jusqu’à l’absurde même si toute l’Europe et ses peuples en crèvent! Alors qu’il faudrait revenir aux monnaies nationales, pas pour les dévaluer nécessairement, mais pour les laisser s’établir au juste prix correspondant aux caractéristiques socio-économiques de chaque Nation européenne qui renouerait ainsi avec ses capacités réelles de développement. Lire absolument le dernier petit livre indépassable du professeur Jean-Pierre Vesperini intitulé “L’euro”, publié par Dalloz en février 2013, 3,50 euros seulement c’est-à-dire à la portée de tous les budgets.
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