Le début d'année a déjà emporté les espoirs de croissance françaises. Comme prévu. Et la crédibilité économique du gouvernement?
On nous avait dit que la croissance en 2013 serait de 0,8%, ce qui reconnaissons le n’était pas flamboyant. C’était en septembre et le Premier ministre avait soutenu qu’il fallait y croire. Les économistes modernes aux Etats-Unis n’ont-ils pas érigé la confiance en facteur de production au même titre que le travail ou le capital. Le pays, porté par l’enthousiasme du à l’élection de Hollande, le soulagement du départ de Sarkozy et les propos grandioses de Montebourg allait connaître des jours non pas qui chantent mais qui déchantent moins et le fisc des rentrées non pas mirobolantes mais consolantes au point de ramener le déficit public à 3% du PIB.
Tout cela n’était évidemment que comédie et nous voilà revenus vers la tragédie, ou tout du moins vers la triste réalité. Bouvard et Pécuchet-euh ! pardon- Hollande et Ayrault n’abusent plus personne avec leurs phrases convenues sur le retour prochain de la croissance et l’inflexion de la courbe du chômage. Mêmes les 0,3% de progression du PIB promis par l’OCDE seront difficiles à atteindre. La croissance n’est pas au rendez vous pour la simple raison qu’il ne suffit pas de l’invoquer comme naguère un dieu païen pour qu’elle se manifeste. A court terme, elle repose sur trois moteurs : la politique budgétaire, qui aujourd’hui, du fait de l’austérité, joue en contre, les exportations, qui, vu la qualité des produits que nous vendons fondent comme neige au soleil, -en tous cas, plus vite que le salaire du PDG de Renault, malgré ses déclarations définitives sur « son sacrifice personnel pour la compétitivité», et l’investissement privé.
40 ans de tragi-comédie
qui lassent l'Europe
Or, tout le monde en est d’accord, c’est sur ce dernier que repose une croissance « vertueuse », c'est-à-dire permettant d’augmenter la productivité et de donner une certaine pérennité à la dynamique de création de richesse. Or, alors que cet investissement stagne de façon inquiétante, au lieu d’axer sa politique vers les entreprises qui investissent, le gouvernement se focalise sur « l’emploi ». Le néo-luddite Montebourg va bientôt obliger la RATP, appelée par lui cette semaine à agir pour le made in France, à mener ses chantiers d’extension du métro avec des pelles et des brouettes !!
Comme cette tragi-comédie était prévisible, on pourrait penser que finalement, elle n’a guère d’importance. Si ce n’est que notre politique économique est désormais un enjeu européen et là, le moins que l’on puisse dire est que nous faisons fort. Après avoir essuyé un camouflet anglo-allemand sur le budget, nos dirigeants se sont lancés dans une diatribe, il faut dire assez rituelle, sur les dégâts de l’euro fort. Assez rituelle, car, depuis la création du SME en 1979, les responsables français vont régulièrement à Bonn puis à Berlin signer des déclarations définitives sur leur volonté d’équilibrer les comptes publics et d’adapter notre économie à une monnaie forte. Puis de retour à Paris, ils clament la nécessité de combattre le « sado-monétarisme » de la banque centrale, parlent avec des trémolos dans la voix du bon vieux temps de la dévaluation et annoncent à un peuple mobilisé contre l’infamie néo-libérale la déroute prochaine des ayatollahs ultra-libéraux de Bruxelles. Hollande à Strasbourg et Mosco à Paris venant de refaire pour la nième fois le numéro, le résultat ne s’est pas fait attendre : à l’affaissement de la croissance s’ajoute de plus en plus l’isolement politique par ridicule économique.
lun, 18/02/2013 - 05:15
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