Les manipulations des marchés financiers par les banques centrales occidentales
source : Forum Monétaire de Genève
Ce qui n’a pas été le cas étant donné que les banques centrales occidentales, et leur « bras armé » les bullion banks qu’elles financent à taux zéro, ont pendant toute l’année 2012 systématiquement vendu à découvert l’or et l’argent-métal sur chacune de leurs reprises si petites soient-elles pour empêcher qu’ils remontent. A notre avis pour deux raisons : 1/ afin d’éviter que l’instabilité des marchés d’actions et d’obligations, dans le contexte actuel de récession économique plus ou moins généralisée, entraine la fuite des investisseurs de ces actifs papiers vers les actifs réels que sont les métaux, 2/ afin de contrer les BRIC qui accumulent des métaux précieux en prévision d’une réforme du Système Monétaire International actuel de nature à faire perdre au dollar US son rôle de monnaie de réserve mondiale, ce dont les USA (via les actions manipulatrices de la Federal Reserve et des bullion banks US) entendent les dissuader en faisant baisser la valeur desdits métaux. Alors que, actuellement, avec un euro/dollar US à 1,33, l’or et l’argent-métal devraient valoir respectivement 1.790 et 35 USD l’once au lieu de 1.650 et 28,80 !
Si les ventes à découvert d’or et d’argent-métal par la Federal Reserve (à partir de ses avoirs à la Banque des Règlements Internationaux) et les bullion banks US ont atteint en novembre – décembre 2012 un caractère aussi systématique et des dimensions aussi inhabituelles, c’est évidemment du fait de la proximité du « fiscal cliff » aux USA qui devrait entrainer la double chute du dollar US et des actifs de papier US (actions et/ou obligations), dont les niveaux historiques de surévaluation (surtout dus aux rachats périodiques de leurs propres actions par les grandes entreprises US comme aux injections permanentes de liquidités par la Federal Reserve) sont extrêmes, d’autant que ce pays retomberait alors en récession et qu’il subirait une forte dégradation de sa notation par les agences spécialisées (l’agence chinoise Dagong venant de le sanctionner à nouveau le 25 décembre 2012 en ne notant sa dette plus que d’un simple A et le plaçant sous surveillance négative), sans que sa banque centrale déjà au maximum de la création monétaire artificielle avec le « Quantitative Easing Forever » et les taux d’intérêt négatifs ne puisse faire quoi que ce soit pour s’y opposer.
Par ailleurs, la plupart des sociétés minières ayant paniqué en 2012 ont vendu à terme leur production future, ce qui a aussi pesé sur les prix des métaux, de telle sorte qu’elles sont protégées s’ils chutent encore mais ne gagneront plus rien pendant assez longtemps s’ils remontent d’où, quoi qu’il se passe, leur incapacité à produire des profits, au même moment où leurs coûts de production explosent.
Conclusion: Il était impossible pour un investisseur de réaliser des profits sur les métaux précieux en 2012, qui finissent en outre l’année proches de leurs plus bas, toutes leurs reprises ayant avorté. Nous restons néanmoins longs tant que leurs plus bas récents vers 1.522 et 26 USD l’once sur l’or et l’argent-métal tiendront.
Sauf cassure (peu probable) à la baisse des plus bas récents de l’or et de l’argent-métal vers respectivement 1.522 et 26 USD l’once, nous pensons qu’ils devraient remonter en 2013 en direction de leurs plus hauts de 2011 (ce qui serait déjà très profitable pour les “longs” comme nous), pendant que la chute du dollar US contre les principales monnaies (à l’exception vraisemblablement du yen japonais que le nouveau gouvernement nippon semble décidé à tuer définitivement) s’accélérerait (objectif minimum de l’euro/dollar US pour 2013 vers 1,4250) et qu’un krach boursier interviendrait aux USA, dont le laxisme monétaire est contreproductif puisqu’il ne vise qu’à créer des bulles financières temporaires nécessairement destinées à éclater périodiquement et dont les niveaux d’endettement public et privé sciemment entretenus par les pouvoirs publics US sont à terme bien plus insupportables que dans la zone euro. Ce qui signifierait pour les banques centrales occidentales la perte de contrôle du système de « central planning » monétaire qu’elles gèrent dans le but de casser les ressorts du libre marché, au profit des grandes banques privées « too big to fail » et des Etats « too big to default » mais au détriment de l’économie productive (c’est-à-dire finalement des entreprises et des ménages) qui a besoin de « destruction créatrice » spontanée pour rester compétitive et assurer sa croissance de long terme ! Les USA doivent cesser de vivre toujours plus à crédit et d’imprimer toujours plus de fausse monnaie, faute de quoi le tandem Obama-Bernanke, dont les folles pratiques keynésiennes ont perdu tout contact avec la réalité, finira par les ruiner. Et peut-être les autres pays du monde avec.
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Comme le remarque Charles Hugh Smith, loin de se limiter aux 16 - 17 trillions $ dont on parle habituellement, “The actual liabilities of the US federal government—including Social Security, Medicare, and federal employees’ future retirement benefits—already exceed $86.8 trillion, or 550% of GDP. For the year ending Dec. 31, 2011, the annual accrued expense of Medicare and Social Security was $7 trillion”. On peut donc dire, sans exagérer, que les USA sont déjà littéralement en faillite virtuelle…
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L’Allemagne imposant à la zone euro et donc à toute l’Europe une austérité impitoyable (juste dans son principe mais exagérée dans son ampleur et dans sa vitesse d’exécution) pour rétablir les comptes publics et diminuer l’endettement généralisé -condition sine qua non de la survie de l’euro puisque la mutualisation des dettes (qui permettrait de gagner du temps sans régler définitivement le problème) est refusée par l’Allemagne et les pays du nord de ladite zone-, les USA, le Japon et même la Chine doivent cesser leur laxisme inimaginable dans ces domaines si l’on veut re-syncroniser l’économie mondiale et éviter le krach d’abord boursier puis ensuite du Système monétaire dans son ensemble. Dans ce sens, une forme de fiscal cliff aux USA est indispensable et tout accord entre Démocrates et Républicains visant à l’éviter ad infinitum aggraverait la crise US mais aussi mondiale globale.
Pendant les premiers mois de 2013, il faut à notre avis ne pas conserver ni a fortiori acheter d’actions US ou européennes, garder une position longue de base en métaux précieux (sous toutes leurs formes mais surtout pas en actions des sociétés minières) et rester cash le plus possible (puisque les obligations, dont beaucoup d’entre elles sont aussi risquées que les actions, ne rapportent presque plus rien et les dépôts à terme non plus). L’année 2013, comme l’a expliqué Marc Faber, devrait être celle de l’EFFONDREMENT KEYNÉSIEN.
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La fin de partie pour les politiques désastreuses des banques centrales se rapproche
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Sur l’économie US, le fiscal cliff et la bulle des actions US
Sur les métaux précieux manipulés
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