L’ASL est-elle saisie de l’hybris (folie arrogante et suicidaire des anciens Grecs) ?
source : infosyrie.fr (Par Louis Denghien, le 22 septembre 2012 )On ne s’explique pas autrement l’incident que rapporte ce 22 septembre un communiqué de l’armée libanaise : un « grand nombre » de rebelles syriens a attaqué dans la nuit du 21 au 22 l’un de ses postes dans l’est du Liban, près de la frontière avec la Syrie, sans faire de victimes. « Pour la deuxième fois en moins d’une semaine, une force de l’Armée syrienne libre est entrée dans la nuit dans les environs du (village libanais) d’Arsal et ils ont attaqué un poste de l’armée libanaise avec un grand nombre d’hommes armés, sans faire de blessés parmi les soldats », a indiqué dans un communiqué l’institution militaire.
Le communiqué poursuit ainsi : « Des renforts de l’armée ont été dépêchés vers la zone et ont commencé à poursuivre les hommes armés qui se sont enfuis après l’agression en direction des montagnes et de certaines villages et localités frontaliers » libanais.
L’armée assure par ailleurs qu’elle ne permettra à aucune partie d’utiliser le territoire libanais pour impliquer le Liban dans les événements des pays voisins, et elle réaffirme sa détermination à protéger le territoire libanais et à faire face avec force toute violation, « quelle que soit la partie concernée », poursuit le communiqué.
Ca devait arriver…
Arsal est un village sunnite acquis parait-il à la cause de l’ASL. Le Hezbollah a récemment accusés ses habitants d’avoir fait du village une plaque tournante du trafic d’armes et un des points de passage des activistes vers la Syrie. Et comme le dit à sa façon – digne du Monde – le quotidien libanais pro-ASL L’Orient Le Jour, les rebelles anti-Assad « se retranchent parfois dans la région d’Arsal ».
Il y a peu, le autorités libanaises se plaignaient d’obus ou de balles syriens tombés sur son territoire : mais ces projectiles étaient tirés contre des bandes attaquant des postes de l’armée syrienne, ou fuyant devant sa riposte. C’est quasi-quotidiennement que les groupes ASL, faisant du Nord-Liban un autre Hatay, s’infiltrent, notamment dans le secteur de Talkalakh. Et ce depuis des mois, sans que le gouvernement de Beyrouth, pourtant plutôt proche de la Syrie, ne fasse grand chose de significatif, en dépit d’accord de surveillance de la frontière.
Il semble qu’à force de se sentir soutenus par une partie de la classe politique libanaise – la faction Hariri/Geagea – et plus directement par de groupes radicaux islamistes libanais, les ASL repliés au Liban se sentent tous les droits. Et notamment de s’en prendre à l’armée d’un gouvernement réputé pro-syrien – et qui dans les faits s’en tient plutôt à une prudente mais délicate neutralité.
Cet incident de type nouveau est donc peut-être lourd de conséquences. Cette fois, le gouvernement ne peut rester sans régir nettement à ce défi à son autorité: il en va de sa crédibilité, notamment vis-à-vis de la coalition, dirigée par le Hezbollah, qui le soutient.
Et puis une autre question se pose : l’agression ASL contre ce poste libanais est-elle une erreur ou bien a-t-elle été froidement exécutée « en conscience » ? Dans le deuxième cas, la rébellion a commis certainement une faute, mais qui révèle un désarroi certain, en tous cas une fuite en avant. Comme si l’embrasement du Liban, la Turquie se tenant malgré Erdogan à carreau, était pour elle la seule chance de relancer sa machine à travers le chaos régional et la guerre inter-communautaire et transfrontalière. Mais c’est sans doute un mauvais calcul : à part quelques centaines d’excités salafistes de Tripoli, bien peu de Libanais veulent mourir pour l’ASL, et surtout pas un Hariri, en exil doré à l’étranger depuis deux ans. Quant à l’État libanais, il est obligé de sévir, s’il ne veut pas s’effondrer.
Encore le Liban
Le Liban est un petit pays mais extrêmement complexe et surtout très difficile à diriger. La guerre civile (15 ans) a fortement paralysée le Liban. Un pays comme le Liban est du « pain béni » pour ses ennemis. Lorsque vous voyez que les états-unis et la France font ce qu’ils veulent dans le nord du Liban sans que l’état libanais puisse réagir avec fermeté, vous vous dites que chaque région du Liban est sous la direction d’un « clan » et l’état est très fragilisé devant cette situation.
Il y a quelques mois, les autorités libanaise ont arrêté un bateau transportant des armes pour les rebelles syriens depuis la Libye. Cette livraison d’armes a été mis en échec par l’état libanais mais combien d’autres livraisons ont eu lieu dans le dos des autorités libanaises. Ces derniers font un travail remarquable pour protéger le Liban mais l’état est affaibli par une guerre politique interne et par un manque considérable de matériels militaires.
Ce sont les autorités syriennes qui ont envoyées des armes lourdes à l’armée libanaise pendant le conflit entre des islamistes radicaux qui s’étaient réfugiés dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr el-Bared et l’armée nationale libanaise. Cette aide militaire de l’état syrien a permis à l’armée libanaise de reprendre le contrôle de ce camp et de mettre hors d’état de nuire ces combattants étrangers. Bref, l’armée libanaise essaye de faire ce qu’elle peut pour éviter de transformer le Liban en base de l’ASL mais la mauvaise volonté de certains hommes politique fait que l’armée libanaise est limitée à certains endroits.
Si l’armée nationale syrienne ne reprend pas le contrôle total du territoire syrien, ce pays risque une fragmentation sur les modèles libanais et irakiens.
La « partie ouest de l’Irak » est presque devenu une zone interdite pour l’armée irakienne. En effet, cette zone, majoritairement habitée par une importante tribu Sunnite. Au sein même de cette tribu vous avez des groupes armés divers et variés qui considèrent l’armée irakienne comme une armée Chiite au service de l’Iran. De plus ils ne reconnaissent aucune légitimité aux dirigeants actuels de l’Irak.
C’est une des nombreuses conséquences de la guerre illégale des états-unis contre l’Irak.
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