dimanche 6 mai 2012
Elections en Grèce: c'est "non" à l' austérité de Bruxelles
7mai2012
Le chef de Nouvelle démocratie Antonis Samaras devait entamer ldes pourparlers pour la formation d'une coalition après une rencontre en début d'après-midi avec le président Karolos Papoulias, qui l'a chargé de former un nouveau gouvernement.
Antonis Samaras dispose de trois jours pour trouver un accord. Une mission quasi-impossible, car même avec le soutien des socialistes du PASOK, l'autre grand parti du pays, il manquera deux sièges pour disposer d'une majorité gouvernementale. Les deux formations dirigeaient le pays au sein d'un gouvernement d'union depuis fin 2011.
Si Antonis Samaras ne parvient pas à former un gouvernement, le mandat va échoir au parti arrivé deuxième, qui disposera à son tour de trois jours, puis au troisième en cas d'échec. Si aucun n'arrive à conclure un accord de coalition, la Grèce s'acheminera vers de nouvelles élections à la mi-juin.
"Je comprends la colère du peuple, mais notre parti ne laissera pas la Grèce sans gouvernement", a promis Antonis Samaras dimanche après le scrutin.
S'il a défendu l'austérité, le chef de Nouvelle démocratie a prévenu que toute nouvelle coalition devrait renégocier les conditions du plan de sauvetage de la Grèce, ce qui ne va pas manquer d'inquiéter ses créanciers internationaux. "Nous sommes prêts à assumer la responsabilité de former un nouveau gouvernement" d'union avec "deux objectifs exclusifs: le maintien de la Grèce dans la zone euro et l'amendement des termes des accords de prêts pour qu'il y ait de la croissance économique et soulager la société grecque", a-t-il expliqué.
Fort de ses bons résultats, le chef de Syriza, Alexis Tsipras, 38 ans, a déjà réaffirmé son opposition aux plans de sauvetage, expliquant qu'il fallait tout simplement revenir sur les accords conclus. "Le peuple a salué notre proposition de former un gouvernement de la gauche qui annulera les accords de prêt et renversera la trajectoire de notre population vers la misère", a-t-il proclamé.
6mai 2012
Les deux soutiens de l'austérité pronée par la Troïka de l' UE, le Pasok (socialiste) et la Nouvelle Démocratie (droite), qui gouvernaient de concert au sein d'une alliance parlementaire depuis novembre 2011 ont perdu la moitié de leur crédit auprès de leurs électeurs. Ce dimanche, ils totalisent entre 30 et 38% des voix contre 78% en 2009.
S'il venait à ètre confirmé, ce recul sans précédent empècherait la constitution d'une majorité favorable à la politique de rigueur dictée par l'UE, le FMI et la BCE (la Troïka).
La campagne a été marquée par le refus de la politique d'austérité, le petit parti de gauche radicale Syriza (sorte de front De Gauche grec) totalise entre 16 et 19% des suffrages.
Le parti neo nazi Aube Dorée va quant à lui faire son entrée au parlement après avoir obtenu environ 7% des voix, selon une estimation sortie des urnes diffusé à la TV grecque. Ce parti n'a obtenu que 0,30% aux dernières élections de 2009.
On se dirige tout droit vers une remise en cause du programme international visant à maintenir le pays au sein de la zone euro. Car à part le Pasok et la Nouvelle Démocratie, l'ensemble des autres partis proposent dans le meilleur des cas, de renégocier les accords avec Bruxelles, au pire, l' abandon de l'Euro.
La droite parlementaire grecque assure d'avoir ètre en mesure de former une coalition.
Un responsable du parti conservateur grec pro-austérité Nouvelle-Démocratie a revendiqué dimanche la "première place" pour son parti, qui gouvernait avec les socialistes au sein d'une coalition depuis novembre, à l'issue des élections législatives. "Nous sommes le premier parti, c'est clair", a affirmé sur la télévision Méga Panos Panayotopoulos, dont le parti est crédité de 17 à 20% des voix, contre 14 à 17% pour le Pasok et 15,5 à 18,5% pour la gauche radicale anti-austérité du Syriza. Selon des sources conservatrices, le parti entend revendiquer la possibilité de former un gouvernement de coalition, comme le prévoit la constitution.
La mort du bipolarisme grec
Les partis qui ont approuvé les différents plans de rigueur sont en chute libre. La principale motivation politique des Grecs a été de punir ceux qu’ils estiment responsables de cette crise. Les résultats indiquent une fragmentation extrême de la scène politique. Le nombre de formations devant entrer au Parlement a doublé, ce qui consacre la mort du bipolarisme grec.