Les médias du Royaume Uni se déchainent depuis une semaine déjà contre la Corée du Nord et son programme spatial.
Les chroniqueurs britanniques publient des anticipations de cauchemard sur les intentions de Pyongyang à grand renfort de photos du site de lancement nord-coréen à partir duquel sera lancé vers la mi-avril un satellite de communication commémorant le 100e anniversaire de la naissance de Kim Il-Sung.
« Nous n’abandonnerons jamais le droit de lancer un satellite pacifique, un droit légitime pour un Etat souverain et une étape essentielle pour le développement économique », a indiqué KCNA, qui relaye les déclarations du régime communiste.
Selon le Guardian et autres quotidiens britanniques, les images satellitaires récentes du site montrent que du combustible a été livré et introduit dans la fusée.
Les États-Unis, le Japon, la Corée du Sud et plusieurs alliés européens prétendent que le lancement de la fusée et de son satellite est une violation de l’accord du 29 février 2012 conclu entre les États-Unis et la Corée du Nord, par l’intermédiaire des Chinois. Selon cet accord, la Corée du Nord s’est engagée à démanteler son programme d’armes nucléaires et à mettre fin à ses tests de missiles, en échange d’une aide alimentaire et autres garanties de sécurité. A l’époque, l’accord avait été présenté comme une avancée diplomatique majeure pour faire baisser les tensions.
Tout cela semble bien loin et Washington profite de l’initiative nord-coréenne pour suspendre son aide alimentaire et surtout pour justifier la mise en place d’un bouclier de défense antimissile au-dessous de toute l’Asie et une partie du Pacifique, en partenariat avec le Japon, la Corée du Sud et l’Australie, encerclant la Chine.
Washington et ses alliés font valoir que la fusée de trois étages nord-coréenne est identique à un missile balistique intercontinentale (ICBM), et que le lancement d’un satellite n’est qu’un prétexte pour tester ses nouvelles capacités ICBM.
Idem pour la France. D’après le site France Diplomatie, pour Alain Juppé, le tir spatial envisagé par la Corée du Nord constituerait « une violation claire des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies. En effet, les lanceurs spatiaux et les missiles balistiques utilisent des technologies très comparables. Or la résolution 1874 (2009) notamment exige que la Corée du Nord ne procède à aucun tir recourant à la technologie des missiles balistiques. Dès le 16 mars et l’annonce effectuée par Pyongyong, nous avons, comme l’ensemble des partenaires, appelé la Corée du Nord à renoncer à ce projet et à se conformer à ses obligations internationales. Nous réitérons cet appel. »
Allant encore plus loin le Japon et la Corée du Sud viennent d’annoncer leur volonté d’abattre la fusée nord-coréenne grâce à leurs systèmes de défense antimissiles pour le lancement nord-coréen, ce qui provoquerait immédiatement un conflit régional de grande envergure.
Le Washington Times, dans un article de Bill Gertz, affirme que les États-Unis ont activé leur bouclier antimissiles global en prévision du lancement nord-coréen, ce qui « implique une surveillance électronique, un déploiement de navires intercepteurs de missile, et l’activation d’un réseau de radars dans les régions entourant la péninsule coréenne et l’ouest du Pacifique. Trois navire intercepteurs près du Japon et des Philippines, ainsi que des intercepteurs basés au sol, sont prêts à détruire la fusée si les systèmes de surveillance venaient à déterminer que la trajectoire de la fusée visait les États-Unis ou l’un de ses alliées, selon des responsables interviewés sous condition d’anonymat. (…) Un responsable américain a dit que le radar X géant de la marine basé sur une plateforme flottante est en chemin depuis Honolulu le 26 mars vers les côtes nord-coréennes dans le contexte de ce plan d’activation. »
Même si la Chine n’est pas enchantée par l’initiative nord-coréenne, elle a beaucoup trop d’intérêts vitaux en Corée du Nord pour les mettre en danger en se joignant trop agressivement à la campagne de pression pour le bloquer, selon un haut responsable du renseignement américain suivant de près la crise en Asie du Nord.
solidariteetprogres.org
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire