Les Suisses , qui s'étaient vus proposer deux semaines de congés payés de plus par an, ont dit NON .
"Nous n'allons quand même pas dépasser la France qui en a cinq !" a été l'argument décisif.
Ne pas imiter la France fait toujours recette que ce soit en Europe ou aux USA (où la sécurité sociale française est perçue comme étant le contre modèle absolu).
Les suisses ont massivement repoussé le projet allongement des congés annuels. Ils auraient en effet été les champions du monde dans ce domaine devant la France. Un rejet du « travailler » moins qui aurait mis en difficulté la compétitivité du pays. Les citoyens suisses ont donc dit «non», par référendum, à l’instauration de «six semaines de vacances pour tous», soit quinze jours de congés payés en plus.
L’initiative populaire lancée par les syndicats a été rejetée par 67% des votants. Le texte réclamait le passage à six semaines de congés obligatoires au minimum, alors que la Constitution fédérale en autorise quatre depuis 1984. Le résultat n’a surpris personne: les milieux économiques et le Parlement s’étaient prononcés contre.
L’argumentaire des initiants reposait sur la dégradation des conditions de travail. «Mais le calendrier économique n’était pas favorable et les adversaires ont joué sur la peur», réagit Josiane Aubert, vice-présidente de Travail suisse, le groupe à l’origine du référendum. Dans le camp adverse, le président de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie, Bernard Rüeger, se dit «fier que le citoyen suisse ait conscience que travailler moins provoque pauvreté et désindustrialisation».
«Nous aurions été les champions du monde des vacances, plus que les Français, c’est dire…», ironise à la Télévision suisse Cristina Gaggini, directrice romande d’Économie suisse, une association patronale. Les Helvètes refusent plus de vacances «parce qu’au fond, tout au fond de leur mémoire, subsiste encore l’idée que les vacances sont l’invention paresseuse d’une poignée de nantis », indique le journal Le Temps. Pas sûr qu’en France un referendum aurait recueilli un non aussi massif car la culture économique n’est pas le fort de nos concitoyens. Dommage car c’est la compétitivité qui est en cause, c’est-à-dire l’emploi et les équilibres financiers publics ; c’est bien pourquoi personne ne veut attaquer de front la question des 35 heures pourtant dommageable à l’économie.
source : gbessay.unblog.fr