mardi 20 mars 2012
Italie : super Mario Monti entre en guerre contre le CDI
Mario Monti a bien essayé de faire accepter la réforme visant réformer le CDI en Italie . Sauf qu'il risque tout simplement d' exploser sa coalition gouvernementale.
Mari Monti n'a pas gagné d'élections, il a été fortement recommandé par la Troïka qui fait la pluie et le beau temps à Bruxelles .
Il a profité du ralliement des députés qui il y a peu soutenaient Silvio berlusconi , il est sur un siège éjectable dont "Silvio" a le bouton de commande...
Réclamées l'an dernier à l'Italie par ses partenaires européens, la du marché du travail vise à faciliter les licenciements pour motif disciplinaire ou administratif et à faire repartir la croissance.
Le coeur de la négociation porte sur l'article 18 du code du travail, aux termes duquel les entreprises de plus de 15 salariés ne peuvent licencier un employé que pour faute professionnelle manifeste ou dans le cadre d'un plan de restructuration.
La réforme prônée par Mario Monti est plus radicale que prévu puisque l'assouplissement des procédures de licenciement ne concernerait pas seulement les nouvelles embauches mais l'ensemble des salariés, ce qui représente des millions d'Italiens.
Le Parti démocrate (centre gauche), deuxième parti de la coalition au parlement, s'était dans un premier temps prononcé en faveur des réformes, malgré l'opposition de son aile gauche et de la puissante fédération syndicale CGIL, qui a appelé à la grève. (voir )
Mais son chef de file, Pier Luigi Bersani, a exprimé sa colère contre l'attitude de Mario Monti, qui ignore selon lui les critiques. "Est-ce que je me suis bien exprimé ? Nous n'avons pas à prendre ou à laisser (les réformes). Nous voterons uniquement si nous sommes convaincus", a-t-il déclaré mercredi soir dans un talk show.
La présidente de la CGIL, Susanna Camusso, a déclaré quant à elle que le président du Conseil italien faisait porter tout le poids des réformes sur les salariés et les retraités. Elle a promis que sa fédération ferait tout pour s'opposer à la réforme.
Mario Monti, qui a sans doute sous-estimé la résistance de la gauche de sa coalition à ses réformes, fait face à la plus forte opposition depuis son arrivée au pouvoir, il y a quatre mois.
Pour justifier ses réformes, il propose de rendre l'utilisation des contrats précaires plus coûteuse mais aussi de faciliter les licenciements individuels.
Il dénonce notamment une situation à deux vitesses, où les salariés en contrat à durée indéterminée dans les entreprises de plus de 15 employés jouissent d'un statut quasiment inattaquable, tandis que ceux des petites entreprises ou avec un emploi précaire, souvent des jeunes, n'ont pratiquement aucune protection. Plus de 30% des 18-24 ans sont au chômage en Italie.
Un éclatement du Parti démocrate entre une aile gauche alliée à la CGIL et une aile droite composée essentiellement de membres de l'ancien Parti démocrate-chrétien compliquerait la tâche du gouvernement.
La ministre du Travail, Elsa Fornero, devait rencontrer jeudi les représentants des employeurs et des salariés pour peaufiner le texte des réformes.
Raffaele Bonanni, secrétaire national du syndicat modéré CISL, a déclaré qu'il tentait d'obtenir une modification des propositions du gouvernement. "Nous sommes en train de modifier la proposition de licenciement pour motif économique".
Ce texte pourrait ensuite être approuvé vendredi par le gouvernement avant d'être présenté au parlement. Mario Monti a posé la fin du mois de mars comme date-butoir pour parvenir à un compromis. (Barry Moody, Hélène Duvigneau pour le service français, édité par Gilles Trequesser)
source : reuters.com
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Les chose sérieuses commencent pour Mario Monti .
Oublié Silvio Berlusconi et ses frasques scandaleuses , on ne gouverne pas un pays sur la haine du dirigeant précedent.
Le code du travail, voila le drame italien selon la Troika, Bruxelles, Merkel et cie qui ne tarissent pas d'éloges sur le super commissaire à la tète de l'Italie.
Super Mario a bien essayé d'expliquer aux "jeunes" qu'un CDI est une prison et le CDD la liberté : ils n'ont pas été convaincus, loin de là.
Mario Monti a convoqué les partenaires sociaux cet après-midi pour parvenir à un accord sur un assouplissement du marché du travail. Principal point de blocage, l'article 18 du code du travail italien sur le statut des travailleurs.
L’Italie s’attaque aujourd’hui à la réforme du marché du travail, une priorité pour le gouvernement de Mario Monti. Le président du conseil italien rencontre ce mardi, à partir de 15h30, les syndicats pour obtenir leur accord.
Cette réforme vise à rendre plus flexible le marché du travail afin de relancer les embauches et la croissance.
FLEXI-SECURITÉ
Depuis son arrivée, le président du Conseil prône un modèle de flexi-sécurité afin d’éviter ces disparités de traitement. Mais le sujet de la flexibilité a depuis plusieurs années suscité des critiques au sein de l’opinion publique italienne.
Le cas Fiat reste l’exemple le plus flagrant et récent. En 2010, le constructeur a appliqué des conditions plus flexibles sur ses sites de Pomigliano, Mirafiori et Grugliasco. Les contrats de travail prévoient alors une augmentation des rotations de nuit et des heures supplémentaires. Un système permettant selon Fiat de restaurer la compétitivité de ses usines en Italie et garder l’emploi dans le pays. En fin d’année 2011, le groupe a annoncé vouloir quitter la Cofindustria pour pouvoir étendre ces conditions à l’ensemble de ses sites. Une décision qui avait alors marqué les esprits et créé bon nombre de contestations dans le pays.
En cas d’échec dans les négociations avec Mario Monti, de nouvelles grèves et des tensions au sein de la coalition pourraient se faire vives. Reste que les syndicats sont eux-mêmes divisés. La branche métallurgie du premier syndicat du pays, la CGIL a par exemple réclamé un arrêt de travail de deux heures ce 20 mars. A l’inverse, d’autres syndicats se veulent plus conciliants, comme l’UIL.
Le président du Conseil a posé fin mars comme date-butoir pour parvenir à un compromis. La réforme porte aussi sur le système d’indemnisation des chômeurs, qui ne devrait pas entrer en vigueur avant 2017.
Pour cela, il est nécessaire de modifier l'article 18 du statut des travailleurs. Celui-ci permet la réintégration du salarié si le tribunal estime que la raison du licenciement n'est pas "juste".
Le gouvernement n'en veut plus et souhaite à l'inverse faciliter les licenciements économiques, surtout dans les PME. Un droit à licencier pur et simple selon les syndicats qui s'opposent à tout compromis si on y touche une virgule de cet article.
Silvio Berlusconi avait déjà essayé...
Dans les faits, cette disposition ne concerne pas énormément de monde. Quelques dizaines de personnes chaque année.
Pourtant, c'est cet article qui a fait descendre dans la rue des milliers de manifestants il y a 10 ans quand Silvio Berlusconi avait décidé lui aussi de le supprimer. Il a finalement une valeur de symbole plus qu'autre chose.
Le gouvernement pourrait plier. Après avoir accepté la réforme des retraites, le principal syndicat italien, fort de cinq millions d'adhérents, a déjà prévenu que ce point n'était pas négociable.
source : usinenouvelle.com