samedi 18 février 2012
Attaque imminente de l'Iran : Obama sous la pression conjointe d'Israel et du congrès des Etats Unis.
Les fonctionnaires clés de l'administration Obama sont de plus en plus convaincus que les sanctions découragerons pas Téhéran de poursuivre son programme nucléaire, et sont persuadés que les États-Unis n'auront d'autre choix que de lancer une attaque sur l'Iran avant qu'Israël ne le fasse lui même.
Le président Obama a clairement fait savoir en public et en privé, qu'Israël donnera suffisamment de temps pour que les sanctions récentes, telles que le blocus financier et l'embargo pétrolier de l'union européenne, affaiblissent l'économie déjà exangue de l'Iran. La principale stratégie est de faire pression sur Téhéran.
Mais il ya un fort courant d'opinion au sein de l'administration américaine - y compris au Pentagone au département d'État - qui croit que les sanctions sont vouées à l'échec, et que leur utilisation principale est maintenant de retarder l'action militaire israélienne, ainsi que de rassurer l'Europe qu'une attaque ne viendrai que si les autres moyens échouent.
"La Maison Blanche veut voir le résultat des sanctions. Ce n'est plus la Maison Blanche de l'époque Bush. Elle n' pas besoin d'un autre conflit», a déclaré un fonctionnaire bien informé sur la politique au Moyen-Orient. "Le problème, c'est qu'à Téhéran ils se comportent comme si les sanctions n'avaient pas d'importance, comme si leur économie ne s'effondrait pas, comme si Israël n'allait pas faire n'importe quoi.
«Les sanctions sont nos seules réponses au problème nucléaire iranien. Si elles échouent, il est difficile de croire que l'OTAN ne bougera pas."
La Maison Blanche a déclaré à plusieurs reprises que toutes les options sont sur la table, y compris l'usage de la force pour empêcher l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire, mais que pour l'instant l'accent est clairement mis sur la diplomatie et les sanctions.
Mais, des doutes existent parmi les responsables américains quant à savoir si les Iraniens peuvent être séduits ou cajolé lors de négociations. Leur septicisme a été renforcé par les récents événements.
"Nous ne voyons pas quelle voie suivre," a déclaré un responsable. "Le dossier montre qu'il n'y a rien à espérer en négociant avec les iraniens."
Les intentions iraniennes sont d'autant moins claires qu'elles s'enracinent dans le dédain réccurent de l'Iran envers les tentatives d'ouverture des présidents américains successifs de Bill Clinton à Barack Obama , qui ont régulièrement lancé des appels à "des relations constructives» dans le «respect mutuel».
Le président Mahmoud Ahmadinejad cette semaine a annoncé que l'Iran a franchi une étape supplémentaire dans ses recherches nucléaires, tout en menaçant de couper l'approvisionnement en pétrole à six pays européens. Cela a été interprété comme une preuve supplémentaire que Téhéran reste ostensiblement engagée à mener à bien son programme nucléaire. Ce point de vue a été renforcé par la dernière offre iranienne de négocier avec le conseil de sécurité dans une lettre qui semblait ne pas contenir de nouvelles concessions significatives.
Si Obama parvenait à la conclusion qu'il n'y a pas d'autre choix que d'attaquer l'Iran, il serait peu probable qu'il se décide à attaquer avant l'élection présidentielle de Novembre 2012 à moins qu'il n'existe une raison urgente de précipiter les choses. La question est de savoir si les Israéliens vont se retenir jusque là.
Plus tôt ce mois-ci, le secrétaire à la Défense des États-Unis, Leon Panetta, a déclaré au Washington Post qu'il pensait que la fenêtre pour une attaque israélienne sur l'Iran se situe entre Avril et Juin. Mais d'autres analystes de l'Iran ont identifié ce que l'on décrit ici comme un "sweet spot", où le mélange de la diplomatie, du calendrier électoral et des questions tactiques se rejoignent pour indiquer que si Israël lance une attaque unilatérale il est plus probable qu'elle interviendrai en Septembre ou Octobre, bien qu'ils décrivent cela comme la "meilleure estimation possible".
Cependant, les Américains ne savent pas vraiment si Israël est sérieux en suggerant de recourir à la force au cas où les sanctions échoueraient. Leurs menaces répétées viseraient principalement à faire pression sur les Etats-Unis et les Européens pour leur faire adopter une posture plus énergique. Pour sa part, les États-Unis tiennent à s'assurer que Téhéran n'interprétera pas les sanctions comme un manque de volonté d'utiliser la force.
Les responsables américains se sont résignés que les Etats-Unis seront toujours vus dans une grande partie du monde comme un partenaire inconditionnel de toute agression israélienne sur l'Iran - même si Washington devait approuver ou pas l'initiative. L'administration Obama devra alors décider si l'armée américaine utilise son surplus de puissance de feu pour terminer ce qu'Israël aura commencé.
"Les sanctions existent pour faire pression sur l'Iran et rassurer Israël que nous prenons cette affaite très au sérieux», a déclaré un responsable. "L'accent est mis sur la détermination de la communauté internationale" afin de prouver à Israël que cela a une chance de fonctionner. Israël est sceptique, mais apprécie l'effort. Tel Aviv est prêt à attendre, mais combien de temps encore ?"
Colin Kahl, qui était aux États-Unis sous-secrétaire adjoint à la Défense pour le Moyen-Orient jusqu'en Décembre, a déclaré: "Avec l'embargo sur le pétrole européen et les sanctions américaines sur la banque centrale, les Israéliens vont probablement laisser plus de temps à ces sanctions de jouer leur rôle paralysant.
"Si vous observez attentivement le calendrier, il n'y a guère de doutes que les Israéliens ont la main sur le pistolet et se tiennent prèts à dégainer. Ils ont probablement besoin de laisser un intervalle décent aux sanctions afin qu'elles puissent être perçues comme ayant échoué, parce qu'ils se soucient de savoir si une attaque israélienne serait considérée comme légitime. Donc, cela va les pousser un peu plus loin qu'en 2012 "
La Maison Blanche travaille dur pour laisser aux sanctions le temps de fournir une solution diplomatique. Il a pressé le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, de calmer l'ardeur belligérante de son propre cabinet au sujet d'une attaque contre l'Iran. Le chef d'état-major des États-Unis, le général Martin Dempsey, a été dépêché à Jérusalem le mois dernier pour parler de l'efficacité des sanctions dans la presse, afin qu'Israël s'engage à ne pas lancer pas une attaque unilatérale contre l'Iran, en vain apparament.
Dennis Ross, ancien envoyé d'Obama pour le Moyen-Orient et l'Iran, a déclaré cette semaine que des sanctions pourraient pousser Téhéran à négocier.
Mais dans d'autres parties de l'administration américaine, ont privilégie l'hypothèse selon laquelle les sanctions échoueront.
Mais les gestes de plus en plus belliqueux de l'Iran - comme les tentatives ratées d'attaquer des diplomates israéliens en Thaïlande en l'Inde et en Géorgie - ont aggravé le sentiment que l'Iran est loin d'être prêt à négocier.
L'élection américaine de 2012, ainsi que les progrès iraniens dans leur programme nucléaire risquent de déterminer une date précise pour bombarder l'Iran.
Obama a déclaré publiquement qu'il n'y a pas de différences entre son administration et Israël à propos de l'Iran, se déclarant comme "totalement solidaire" avec l'Etat juif.
L'Iran a recemment annocé sa volonté d'enrichir de l'uranium dans ses installations souterraines de Fordow, près de la ville sainte de Qom.
Le ministre Israëlien de la Défense, Ehud Barak, a averti que l'Iran ne peut pas être autorisé à établir une «zone d'immunité" à Fordow où elle serait capable de travailler sur une arme nucléaire dans un profond souterrain protégé contre les armes conventionnelles d'Israël. Plus tôt ce mois-ci, Ehud Barak a déclaré qu'Israël doit lancer une attaque avant que cela n'arrive.
Les Américains affirment qu'il n'y a pas d'urgence parce que l'installation n'est qu'un exemple parmi les nombreux autres besoins de Téhéran pour parvenir à construire une arme nucléaire. Les autres sites existants sont toujours vulnérables aux attaques et aux actions de sabotage. Les Etats-Unis disposent également d'un arsenal militaire puissant capable de détruire plus profondemment que jamais les installations non autorisées de l'Iran. Même si il n'est pas évident de savoir exactement à partir de quelle profondeur seraient protégées les installations iraniennes.
"Ce n'est pas que les Israéliens croient que les Iraniens sont sur le point d'obtenir leur première bombe nucléaire. C'est que les Israéliens craignent que le programme nucléaire iranien soit en passe de devenir hors de porté d'une attaque militaire israélienne, ce qui signifierait que c'est "maintenant ou jamais".
La pression israélienne contre Téhéran a joué un rôle de premier plan aux États-Unis, certains responsables américains et européens disent même que ces sanctions sont devenus un moyen pour Washington de faire pression sur Israël pour qu'il n'agisse pas précipitamment en attaquant l'Iran.
L'élection présidentielle est aussi une partie du calcul d'Israël, car la relation entre Obama et Netanyahu n'est vpas parfaite, Israel a de bonnes raisons de préférer un républicain à la Maison Blanche l'année prochaine. Dailleurs Rick Santorum a fait d'une attaque "préventive" sur l'Iran un argument de campagne.
Il ya une école de pensée au sein de l'administration américaine qui tend à penser que Netanyahou envisagerai d'attaquer l'Iran pendant la campagne électorale aux États-Unis, ce serait le moment idéal pour attaquer. Un candidat républicain belliciste sera toujours prêt à accuser Obama et les démocrates de faiblesse s'ils ne se rangeaient pas derrière la cause d'Israel.
«Si Obama n'approuve pas l'option d'une frappe israélienne, il sera dans l'incapacité de punir Israël ou de prendre des mesures unilatérales dans une année électorale très disputée", a déclaré Kahl.
Obama est aussi sous la pression politique intérieure des candidats républicains à la présidentielle, qui l'accusent de faiblesse à propos de l'Iran, à noter également la position assez conflictuelle du Congrès des Etats Unis sur cette question.
Trente-deux sénateurs des deux partis ont présenté une résolution rejetant «toute politique qui n'appuierait pas les efforts visant à empécher l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire". L'engagement de ces parlementaires vise à faire encore plus pression sur la maison blanche pour qu'une position plus ferme soit adoptée contre l'Iran.
L'un des auteurs de cette résolution, le sénateur Joe Lieberman, a dit qu'il ne voulait pas écarter les options diplomatiques, mais si le président Obama ordonnait une attaque contre l'Iran, il aurait un fort soutien deux deux partis au Congrès. D'autres sénateurs américains affirment qu'il est urgent de solitionner définitivement la menace de l'Iran et que les sanctions ne suffiront pas à obtenir ce résultat.
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