jeudi 8 décembre 2011
le duo Merkel Sarkozy peut il vraiment sauver l'Euro ?
Les nouvelles venant de l'Europe ne cessent de s'aggraver. La Banque d'Angleterre a lancé une émission d'argent pour éviter une crise de liquidité dans le Royaume-Uni. La croissance a été proche de zéro dans la zone euro au dernier trimestre. Maintenant vient une insulte inattendue: Standard & Poor's menace les membres de la zone euro, dont la France et l'Allemagne, d'un déclassement de leur statut AAA. Est maintenant menacé la note de crédit du FESF (fond eropéen de stabilité financière) lui-même ! Si le fonds a besoin d'un sauvetage, alors l'Europe ne peut pas être sauvé. Au lieu de cela, il va se produire une crise de la dette et une récession simultanément, entraînant l'économie américaine avec elle ainsi que les chances de réélection du président Obama. Peut-être que le secrétaire au Trésor Timothy Geithner, qui se rends en Europe pour négocier la réforme de la zone Euro, devrait-il prendre une résidence permanente dans un des vieux châteaux du roi Léopold à Bruxelles?
Le problème fondamental, bien sûr, est que l'Europe est une construction unique au monde. Mais ce qui existe aujourd'hui est un fatras de pays subsistant mal à l'aise sous le manteau de l'unité européenne. Les gens qui croient vraiment en l'Europe appartiennent à une minorité, une classe technocratique de fonctionnaires qui se promènent en Mercedes et parlent de la vertu du féféralisme sans limites. Rétrospectivement, toutefois, il se peut que la réunification allemande ait été la cause de l'echec de toute l'entreprise. Afin d'apaiser les craintes selon lesquelles l'Allemagne serait trop grande et puissante, Helmut Kohl, l'héritier de Konrad Adenauer, a abandonné le puissant deutsche mark en faveur de l'euro. L'Allemagne serait désormais docile, et son pouvoir apprivoisé. Il n'en a pas été ainsi du tout.
Mais, bien sûr, l'Allemagne a commencé, petit à petit, à bomber un peu le torse ces dernières années. Le chancelier Gerhard Schroeder a rejeté la guerre en Irak et a été réélu en scandant des slogans anti-américains. Maintenant, Angela Merkel, la femme de l'Est, propose des changements structurels de l'Union européenne, y compris en incluant de nouveaux mécanismes pour faire respecter les limites de la dette. Mais l'Europe ne semble pas être très différente de l'Amérique à cet égard: même si de nouvelles mesures coercitives sont prises, elles pourront toujours être éludées ou contournées.
Mais il ya une différence: l'Allemagne est désormais en mesure d'imposer ses règles aux differents pays de la zone Euro au bout de son fouet, imposant sa vision de l'économie. Le problème est: Pouvez-vous vraiment unifier une Europe structurelle, et pas seulement d'ordre économique, du jour au lendemain? L'Allemagne peut-elle convertir le reste de l'Europe à la "diziplin" teutonne dans un nouveau traité franco-allemand négocié à la hâte et destiné à être ratifié d'ici la mi-Mars ? L'Allemagne est en train d'essayer de changer les règles avant d'aider ses voisins. Mais elle n'a pas assez de temps. C'est l'équivalent d'un malade du coeur exigeant de l'hôpital un régime et des exercices physiques avant de se faire opérer.
Une rébellion contre la domination allemande ne doit pas être écartée, mais cela se ferait certainement au prix de la croissance économique durant au moins une décennie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Dites ce qui vous chante...
Mais dites-le !