mercredi 30 septembre 2020

De quel droit Ernotte peut dire que Drucker est "chez lui à France Télévisions" ?

La petite phrase est passée inaperçue, ou plutôt personne n'a trop voulu la commenter. Et pour cause : elle retourne complètement, dans la bouche de sa propre présidente !, toute la charte sur le pluralisme du groupe audiovisuel de service public. En assénant que « sa vie, c'est la télé, il est chez lui à France Télévisions, c'est sa maison », Ernotte fait de Michel Drucker un inamovible, un juge suprême à vie du service public audiovisuel. Pourtant, tous les autres mâles blancs de plus de 50 ans (Lepers, - Septembre / Médias, Culture, Communautés, Justice & Droit, Sionisme, Féminisme, Services publics, Liberté d'expression, Cinéma
http://dlvr.it/Rhdy0X

Une nouvelle escalade dans le conflit du Haut-Karabakh fait des centaines de victimes

Pour comprendre ce qui se passe dans la région. Partagez ! Volti ****** Christelle Néant pour Donbass-Insider Le 27 septembre 2020, l’interminable conflit du Haut-Karabakh, entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, est rentré dans une phase d’hostilités actives, faisant des centaines de victimes, tant parmi les soldats que les civils, des deux côtés. Alors que la Turquie verse de l’huile sur le […]
http://dlvr.it/Rhdy0N

Conflit Azerbaïdjan-Arménie : Pourquoi la guerre ? Quelles implications ?

Source : The Guardian – 28/09/2020 Traduit par les lecteurs du site Les-Crises Les tensions sur la région du Haut-Karabakh ont provoqué l’éclatement d’un des «�conflits gelés Â» de l’Europe. Que se passe-t-il ? Tôt dimanche 27 septembre, l’Arménie a annoncé qu’elle déclarait la loi martiale et la mobilisation générale en réaction à l’offensive militaire de son voisin, l’Azerbaïdjan, dans une région contestée appelée Nagorno-Karabakh. L’Azerbaïdjan a déclaré qu’il n’avait fait que répondre aux bombardements arméniens. Lire la suite
http://dlvr.it/RhdxzX

mardi 29 septembre 2020

Crise économique, débats interdits en France ? Jean-Paul Fitoussi – par Thinkerview

Source : Thinkerview, Youtube, 10-09-2020  Source : Thinkerview, Youtube, 10-09-2020 Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation.�
http://dlvr.it/RhZ57w

Fermeture des bars et restaurants : quels recours ?

Par Sabine Sultan Danino. À la suite des annonces du ministre des Solidarités et de la Santé ce mercredi 23 septembre, les préfets des métropoles classées en zone alerte renforcée ou alerte maximale ont donc pris des arrêtés ajoutant de nouvelles restrictions à une liste déjà importante de mesures restrictives des libertés individuelles et collectives. Au moins pour les quinze prochains jours les règles vont encore dramatiquement changer. Avec notamment la fermeture des bars et restaurants à Aix-Marseille et en Guadeloupe et dès le 28 septembre la fermeture à 22 heures des bars dans la capitale. La mesure intervient de surcroît alors que les bars ont déjà énormément souffert économiquement de leur fermeture pendant deux mois et demi au printemps. Mais également alors que ces établissements ont été contraints de se réinventer et d’investir pour garantir le respect d’un protocole sanitaire strict qui en cas d’irrespect peut entraîner une fermeture administrative pouvant durer six mois. Les bars de nuit réalisent 70 % de leur chiffre d’affaires entre 23 heures et 3 heures du matin. Une telle perte est suffisante pour les achever financièrement alors que beaucoup sont déjà à terre. Sur le plan du droit public, en inscrivant l’exigence de stricte proportionnalité dans la loi, le législateur rappelle à l’exécutif ce que le juge administratif lui impose de longue date : dans un État de droit, la liberté doit rester la règle et la restriction de police l’exception. Il en résulte que les mesures restrictives des droits et libertés ne sont légales que si elles répondent aux trois exigences inhérentes au principe de proportionnalité�: * la nécessité * l’adéquation * la proportionnalité Les restrictions de police doivent donc être strictement proportionnées à la fin qui les justifie, ici la protection de la santé publique ; elles ne doivent pas attenter aux droits et libertés au-delà de ce qui est strictement nécessaire à la réalisation de l’objectif visé. C’est la raison pour laquelle les mesures générales et absolues encourent souvent la censure du juge administratif. Comme toute décision administrative, les arrêtés préfectoraux peuvent faire l’objet d’un recours devant le tribunal administratif ainsi que l’introduction d’un référé suspensif voire un référé liberté, les restrictions de liberté du commerce et de l’industrie pouvant être des atteintes graves et manifestement illégales. La menace que l’épidémie fait peser sur l’ordre public dans sa composante sanitaire ne saurait être appréciée au moyen de critères flous et contestables, d’opinions controversées, fussent-elles scientifiques, mais au moyen de faits incontestables. Des mesures aussi restrictives des libertés individuelles que celles qui imposent des fermetures des bars ne sauraient non plus être fondées sur des psychoses, des craintes de ce qui pourrait éventuellement se passer dans l’avenir ou sur des prévisions plus ou moins fiables. Or, bien que l’objectif de réduction de la propagation ne peut être utilement contesté au regard du taux d’incidence du virus, se pose légitimement la question de la nécessité et du caractère adapté d’une telle mesure de fermeture des bars. En effet, en septembre dernier, le Conseil scientifique indiquait qu’une telle mesure ne résoudrait pas la propagation du virus avec le risque que les gens se réunissent sans masques et en nombre dans le cercle privé et familial et des endroits plus exigus. Il pourrait être contesté qu’au regard du protocole sanitaire imposé aux établissements recevant du public, leurs horaires d’ouverture n’est pas un vecteur de propagation du virus. Qu’en outre, les restaurateurs et les barmen sont bien souvent garants du respect des gestes barrières et participent à tout le moins à cette pédagogie. La fermeture des débits de boissons une heure plus tôt n’est pas sans influence sur la santé financière de tels établissements. Elle prive l’établissement du chiffre d’affaires qu’il aurait normalement réalisé pendant cette même période tandis qu’il devra continuer à supporter des charges fixes entraînant des conséquences financières et sociales irrémédiables de nature à compromettre la poursuite de son activité et porter atteinte à sa réputation. Cet impact est d’autant plus dramatique pour les établissements déjà sous le coup d’une procédure de redressement judiciaire. Or, pour déterminer la durée de fermeture d’un établissement, les dispositions de l’article L. 8272-2 du Code du travail imposent de tenir compte de la proportion des salariés concernés, de la répétition et de la gravité de l’infraction ainsi que de la situation économique, sociale et financière de l’établissement. Un arrêté doit être en outre adopté dans le respect d’une procédure contradictoire imposée par l’article L. 121-1 du Code des relations entre le public et l’administration. Autant d’arguments pour obtenir d’urgence l’annulation d’une mesure qui porte atteinte à la liberté d’entreprendre. Ces articles pourraient vous intéresser: Vous avez tout faux ! Risque zéro et amélioration de la sécurité Coronavirus : faire face à la deuxième vague Allemagne : le contrôle constitutionnel tempère l’exécutif. Et en France ? Le sénat refuse d’endosser la responsabilité du déconfinement
http://dlvr.it/RhZ57R

SNCF : c’est le moment de changer de modèle. Qu’est-ce qui coince ?

Par Alain Mathieu. Jean-Pierre Farandou, le pdg de la SNCF a déclaré : « C’est le moment de réinventer le modèle TGV. » La situation de la SNCF n’est pas brillante : des grèves à répétition, 14 milliards d’euros par an de subventions payées par les contribuables, une dette gigantesque, dont 63 % repris par les contribuables (soit 2200 euros pour chaque contribuable à l’impôt sur le revenu), des retards fréquents, des TER remplis à 25 %, etc. Pourquoi Jean-Pierre Farandou ne réinventerait-il pas la SNCF, en s’inspirant de l’exemple du Japon, de l’Italie, du Royaume-Uni�? Partant d’une situation pire que celle de la SNCF, la privatisation des chemins de fer japonais en 1987 a été un succès. La vente à des sociétés privées a rapporté des milliards à l’État japonais. Ces sociétés ont une productivité (nombre de voyageurs-km par employé) double de celle de la SNCF. Leur trafic a augmenté. La seule ligne Tokyo-Osaka transporte cinq fois plus de voyageurs que tous les TGV français. La ponctualité et la sécurité sont exemplaires. Et il n’y a eu que 1050 licenciements dus à la privatisation. Le TGV privé en Italie L’Italie a autorisé en 2008 un TGV privé, l’Italo, concurrent de la société publique Trenitalia. L’Italo est en bénéfice, ses ventes par employé étant 4,3 fois celles de Voyages SNCF, gestionnaire des TGV français. Ses tarifs sur Rome-Milan sont inférieurs de 45 % à ceux de Paris-Lyon, et la fréquence y est plus du double. Cette concurrence a stimulé FS, la SNCF italienne, dont les effectifs ont baissé de 40 %, sans la moindre grève. Et à la sortie des gares, les Italiens trouvent des bus très modernes, remplaçant des petites lignes ferroviaires déficitaires. À l’opposé des affirmations des syndicats français, la privatisation des chemins de fer britanniques est un grand succès, après les changements décidés en 2002 par Tony Blair. La fréquentation a augmenté de 62 % alors que les effectifs baissaient de 60 %. Et les accidents mortels y sont inférieurs de 32 % à ceux de la SNCF. Alors que des sociétés françaises comme Transdev ou Kéolis (filiale de la SNCF) transportent des Anglais et des Allemands, la SNCF refuse d’ouvrir son marché à la concurrence. Des TGV étrangers devaient en principe rouler en 2021. Mais en avril 2020, la société allemande Flixtrain, qui avait prévu d’ouvrir six liaisons, y a renoncé, découragée par les péages annoncés. Ouverture à la concurrence en régions Les TER doivent être ouverts à la concurrence en 2023. Mais la région PACA, qui a lancé un appel d’offres qui intéressait dix concurrents (dont une filiale de la SNCF et une de la RATP !), ne peut pas leur fournir les informations nécessaires par ligne, la SNCF invoquant le secret commercial. La région Hauts-de-France est devant le même refus de la SNCF. Les petites lignes sont maintenues, car les cars Macron n’ont pas le droit de dépasser 100 km. Et les lignes de banlieue parisienne ne seront pas ouvertes à la concurrence avant 2039 ! Le service minimum promis en 2007 (trois heures le matin et trois heures le soir) n’a pas été réalisé. L’alignement du régime de retraite sur celui du privé est en suspens. Pourquoi ? Parce que le véritable pdg de la SNCF n’est pas monsieur Farandou, mais la CGT. À coups de grèves répétées, elle défend les privilèges des cheminots : retraites élevées prises à partir de 52 ou 57 ans pour les personnels roulants, avantages sociaux exorbitants, transports quasi-gratuits pour toute la famille, salaires élevés croissants de 3 % par an, garantie de l’emploi à vie, 100 000 logements, durée du travail réduite (par exemple 117 jours de repos par an pour les roulants), etc. Farandou devrait fixer à la SNCF deux objectifs : pas plus de grèves que les concurrents ; ne plus faire appel aux contribuables. Les pays voisins comme le Royaume-Uni et l’Allemagne ont réglementé leur droit de grève : motif professionnel, vote à bulletin secret, service minimum. Tant que monsieur Farandou n’aura pas demandé au gouvernement de réglementer ainsi le droit de grève, puis de privatiser la SNCF, celle-ci ne sera pas réinventée. Les contribuables continueront à payer pour le maintien des privilèges des cheminots. Ces articles pourraient vous intéresser: Coupures d’électricité : le sabotage qui profite du flou juridique autour de la grève SNCF : la CGT est la meilleure amie de la libéralisation La CGT : un État dans l’État ? Les erreurs stratégiques de Philippe Martinez
http://dlvr.it/RhZ53Z

lundi 28 septembre 2020

États-Unis : l’option d’une politique publique pour les produits pharmaceutiques

Source : Consortium News, Dana Brown Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source. Nous sommes maintenant confrontés au défi de santé publique de notre génération alors que nous n’avons ni les tests, ni les traitements, pas plus que les vaccins dont nous avons besoin, écrit Dana Brown. Amérique, nous avons un problème de médicaments, et c’est pire que ce que vous pourriez croire. Alors que nous sommes en plein milieu de notre troisième (oui, troisième) épidémie d’opiacés imputable à la recherche du profit, nous voilà maintenant confrontés à une pandémie mondiale sans avoir les traitements et les vaccins dont nous avons besoin pour éviter de nouveaux décès en masse. En même temps, les Américains ordinaires qui ont longtemps lutté pour pouvoir s’offrir leurs médicaments au quotidien, comme l’insuline, doivent maintenant faire face à des choix de plus en plus difficiles car ils perdent leur emploi et leur assurance maladie à la suite des fermetures d’entreprises. Nous avons la capacité scientifique d’éradiquer le VIH, mais seuls quelques privilégiés peuvent réellement se permettre le traitement prophylactique qui pourrait arrêter la propagation du virus. Lire la suite
http://dlvr.it/RhVLpF

Interdit d’interdire – Où commence l’ingérence ?

Source : Russia Today France, Interdit d’interdire  Frédéric Taddeï reçoit : – Gil Mihaely, historien et directeur de la publication de Causeur – Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU Lire la suite
http://dlvr.it/RhVLnd

L’Algérie prise en tenaille entre deux forces réactionnaires: l’islamisme et le berbérisme

Par Khider Mesloub.� Auteur du volume « Secouée par le Hirak : l’Algérie à la croisée des chemins« . L’Harmattan. 2020.   L’Algérie ne parvient pas à épouser la modernité pour bâtir son foyer national. Donc à bâtir son foyer national sur la modernité, entendu ici comme le capitalisme industriel, marchand, urbain, financiarisé et mondialisé, adossé à une société civile sécularisée et à des structures politiques modernes fortement implantées dans le paysage social caractérisé par l’alternance gauche-droite.  Comme un pays capitaliste normal (sic). Et pour cause. Outre le sous-développement du pays favorisé par les orientations économiques axées essentiellement sur la monoproduction pétrolière d’exportation, vectrice d’une économie rentière responsable de l’assoupissement et de la marginalisation des autres secteurs d’activité, deux forces rétrogrades complémentaires ont conjugué leurs efforts délétères pour freiner l’émergence de cette Algérie moderne sociologiquement capitaliste pleinement développée. En effet, deux entités archaïques ont contrecarré l’éclosion de cette modernité par leurs dissensions relatives à la question identitaire de l’Algérie. Dès l’indépendance, tout s’était passé comme si l’échafaudage d’un fondement culturel et religieux était plus primordial pour légitimer historiquement la constitution du nouvel État-nation algérien que la construction de fondations économiques et politiques, pourtant plus prioritairement indispensables au développement et à la consolidation sociale du nouveau pays en gestation. De là s’explique la prééminence accordée par l’État aux superstructures idéologiques au détriment des infrastructures économiques. L’Algérie indépendante s’était davantage prioritairement investie dans l’extraction des fossiles idéologiques archaïques, matérialisée par l’exploitation des sédiments culturels et religieux exhumés des profondeurs des âges préhistoriques que dans le développement des forces productives et la modernisation des structures sociales et politiques de la société.   Force est de reconnaître que c’est l’apanage des pays décolonisés dépourvus de formations sociales et économiques solidement ancrées dans la société, contraints d’ériger leur nouvel artificiel pays sur et par les superstructures étatiques. C’est le nouvel État improvisé, propulsé sur la scène nationale par les contingences historiques, qui se dote d’une archaïque société civile bariolée, artificiellement constituée. Ce n’est pas une société civile homogène, une nation historiquement formée, qui se dote d’un État. On pourrait dire que l’État n’appartient pas au peuple, c’est le nouveau peuple, accidentellement créé, qui appartient au nouvel État, fortuitement intronisé. Aussi, dans la continuité du même esprit de domination coloniale, ce type d’État autoritaire, fondé sur le système d’allégeances et de clientélisme (héritage du féodalisme), recourt-il à des formes de domination patrimoniale pour imposer son pouvoir et légitimer son autorité. En Algérie, dès l’indépendance, dans un contexte idéologique marqué par le panarabisme et l’islamisme (l’arabo-islamisme), la question de l’identité a parasité le débat politique.  En effet, la question identitaire a dévoyé fondamentalement les orientations politiques du nouvel État-nation, acculé, sous la pression externe (les pays arabes, l’Égypte en tête) et interne (pour contrer les dissidences et orientations berbérisantes promues par certaines personnalités historiques), à imposer à l’Algérie des options réactionnaires en matière d’identité nationale, pour complaire à leurs maîtres du moment : les pays arabes. De fait, sans conteste, la construction de l’identité nationale algérienne s’était-elle appuyée sur des fondements idéologiques archaïques réactionnaires féodaux : l’arabo-islamisme. Selon le dictionnaire, le terme réactionnaire désigne l’opposition au changement, le partisan d’un conservatisme étroit ou d’un retour à un état social ou politique antérieur (l’islamisme) ou la tentation de restauration du passé mythique (berbérisme). Aussi cette définition s’applique-t-elle parfaitement aux deux mouvements rétrogrades algériens rivaux mais complémentaires en concurrence (en congruence ?) depuis l’indépendance : l’islamisme et le berbérisme. D’aucuns soutiennent que les mouvements berbéristes sont les seules forces d’opposition au régime despotique algérien. En vérité, les mouvements berbéristes ont toujours été les meilleurs alliés du régime algérien : par le dévoiement de la politique sur des revendications ethnico-linguistiques, ils ont amplement contribué à la sauvegarde et à la pérennisation du pouvoir. La radicalité militante (berbériste) n’est pas synonyme de conscience politique. L’activisme effréné gesticulatoire, à la politique à courte vue, n’engendre que des victoires à court terme, génératrices de désillusions et de désenchantements, et, corrélativement, de renforcement du pouvoir despotique établi, comme la récente expérience du Hirak l’a démontré, illustrée par le durcissement autoritaire du régime (1).   Ainsi, dès l’indépendance, deux tendances passéistes se sont affrontées pour se disputer la légitimité historique quant à l’identité nationale de l’Algérie. Le premier mouvement nationaliste, bien avant l’indépendance, a placé sa revendication identitaire sur la matrice religieuse de l’Algérie, son ancrage musulman orientalisé à outrance, délesté de sa spécificité culturelle et cultuelle nationale. L’islam, religion majoritaire en Algérie, a été élevé au rang de critère déterminant dans l’édification identitaire de la nation algérienne. Tout autre considération identitaire s’est vue, au mieux reléguée au registre folklorique, au pire, radicalement ignoré. L’histoire officielle elle-même, en convergence avec ce paradigme islamiste orientalisé, s’est appliquée à retrancher du récit national tout un segment historique autochtone. Amputée d’une grande partie de son histoire spécifique nationale, l’Algérie « orientalisée Â» au forceps a ainsi accouché d’une nation idéologiquement abâtardie. Dès lors, l’Algérie n’a pu avancer que de manière boiteuse, bancale. Pour assurer artificiellement sa marche « orientale Â», elle s’est bâtie des béquilles mémorielles mythologiques façonnée par l’Orient. Pour cette historiographie fabriquée dans les salons du pouvoir orientalisé et les salles des mosquées « wahhabisées Â», l’histoire de l’Algérie se confond et se fond avec (dans) l’islam. Elle démarre avec l’établissement de l’islam en Algérie. Aussi la personnalité (historique) de l’Algérien est-elle indissociable de la religion musulmane décrétée comme partie intégrante de son être social. Réduite à sa plus simple expression dans sa définition nationale désormais orientalisée, déterminée par son assignation forcée à la religion musulmane wahhabite, l’Algérie se décline ainsi que par son appartenance au « monde arabo-islamique Â» oriental. Érigée en politique officielle, cette conception étriquée de la nation, impulsée officiellement au lendemain de l’indépendance dans un contexte historique marqué par la prégnance du panarabisme triomphant et de l’islamisme naissant, cette conception islamique orientale a été imposée comme feuille de route à l’ensemble des Algériens, contraints de l’emprunter. Excepté que, avec une telle feuille de route orientée vers l’Orient, l’Algérie a rapidement perdu le sens du vent de l’histoire. Elle s’est tôt égarée dans les sables mouvants du Désert persique responsable de la déperdition nationale. L’Algérie s’est engagée dans un cul-de-sac politique. Une impasse idéologique. Une voie historique sans issue. Un bourbier économique. La construction à marche forcée de cette identité nationale orientalisée, importée clé en main, s’est aussitôt enrayée à force de marcher en arrière. Accoudée sur l’érection effrénée des mosquées essaimées sur tout le territoire, épaulée par la généralisation de la langue arabe outrancièrement islamisée dans l’enseignement et l’administration, l’Algérie perdra rapidement sa personnalité culturelle et cultuelle spécifique millénaire. Transfigurée (défigurée) en banlieue de l’Arabie-saoudite, l’Algérie s’illustrera par sa prodigieuse et performante industrie islamiste capable de produire en série des milliers de mercenaires salafistes près à tailler l’Algérie en pièces et à lui retailler un Qamis idéologique, confectionné conformément aux normes de fabrication islamique du VIIème siècle oriental. Cette entreprise d’usinage massif salafiste culminera quand l’islamisme gagnera le massif pour occuper les maquis avec l’objectif de répandre la terreur sur tout le territoire, de se désaltérer religieusement du sang des Algériens, de se nourrir de la chair déchiquetée d’hommes et de femmes sacrifiés selon les rites barbares djihadistes.   Aujourd’hui, en résonance avec l’effondrement de certains pays arabes féodaux et le discrédit d’autres pays arabes en raison de leur soutien avéré à l’islamisme et de leur financement du terrorisme, la faillite de la construction identitaire algérienne fondée sur l’idéologie arabo-islamiste orientale est manifeste. Mais à peine le modèle arabo-islamiste oriental (féodal-archaïque), commence-t-il à s’effondrer qu’un autre courant réactionnaire autochtone émerge sur le même fumier putride et anachronique. Effectivement, Ã  peine le pouvoir algérien entame-t-il la purgation de son modèle idéologique arabo-islamiste orientale de l’histoire algérienne, que les mouvements bourgeois et populistes berbéristes de toutes obédiences, depuis les autonomistes jusqu’aux indépendantistes en passant par les culturalistes et les communautaristes, jaillissent de leurs villages pour se livrer à l’exhumation d’ossements historiques amazighes en vue d’imposer à leur tour une historiographie fabriquée dans leurs chaumières des montagnes de la Kabylie. Cette fois, on ne convoque plus le Livre Sacré pour édifier et déifier une nation fantasmagorique orientalisée, mais on invoque les vestiges antiques « amazighs Â» pour reconstruire le pays à base de matériaux culturels archéologiques fantasmés. Avec ces berbéristes, on enjambe deux mille ans d’histoire en arrière pour s’empresser de puiser des modèles identitaires mythiques. De toute évidence, leur situation de retrait millénaire dans leurs montagnes inexpugnables dans un total isolat, leur a fait oublier le mouvement de l’histoire. Avec leur vision statique de l’histoire, ils ignorent ou feignent ignorer que l’Algérie a vécu de grands bouleversements culturels et a connu d’immenses mutations historiques depuis deux mille ans. La Berbérie, cette entité mythique, s’est volatilisée, évaporée. Elle est passée sous les fourches caudines de l’impitoyable transformation historique, sous le rouleau compresseur de l’acculturation.   Au demeurant, cette Berbérie mythifiée n’a eu d’existence que dans le regard falsifié du berbériste intellectuellement ossifié, à la mémoire tribale momifiée. Aussi, est-il important de rappeler que, à l’époque antique glorifiée par nos historiens montagnards autoproclamés, il n’existait ni d’État berbère, ni de nation berbère, ni de peuple berbère. Ni d’État-nation berbère. Notions émergeant au XVIIIème siècle en Europe à la faveur du développement du capitalisme. À cette époque tant magnifiée par les berbéristes en quête de construction identitaire mythique, il existait seulement des agrégats de peuplades berbères parlant des idiomes variés et variables d’une région à l’autre, des confédérations de tribus toujours en guerre les unes contre les autres. Quant au terme de « royaume Â» employé pour décrire les quelques rares pouvoirs numides, il s’agit d’un abus de langage. Au sujet de ces « royaumes Â», il serait plus approprié de les définir comme de simples confédérations tribales éphémères, coalisées occasionnellement dans certaines circonstances. Il ne faudrait pas leur conférer une conception étatique et une dimension nationale propres aux canons juridiques et sociologiques capitalistes contemporains. Pas de nation. Pas d’État. Mais une société archaïque fragmentée en de multiples tribus partiellement sédentarisées. Au reste, la vision identitaire du berbère antique ne dépassait pas sa famille, son clan, sa tribu, son village. Il n’avait aucune conscience nationale, sentiment inexistant à l’époque. En outre, tous les rois berbères encensés par les contempteurs imazigihen étaient majoritairement de culture romaine ou gréco-romaine. Plus proches par leur mode de vie des classes aristocratiques opulentes romaines que des pauvres paysans berbères. En outre, il n’y a aucune gloire ni fierté à tirer de ces quelques reliques de rois qui ont régné sur la Numidie. Ces rois, célébrés et sanctifiés par les berbéristes contemporains, n’hésitaient pas à réprimer dans le sang les récurrentes révoltes des paysans berbères, acculés aux soulèvements par la misère, l’oppression et l’exploitation.   Une chose est sûre : tout comme l’approche identitaire islamiste orientalisée passe sous silence la période antérieure à l’établissement de l’islam en Algérie, la vision tribale berbériste évacue d’un revers de main la période postérieure à l’Antiquité berbère.  Tout cela s’explique historiquement. Arrachés tardivement à leurs montagnes sur lesquels ils étaient des siècles durant agrippés pour résister à toute pénétration étrangère, rançon de la survie de leur langue et de leur culture, les berbéristes sont persuadés que toute l’Algérie est demeurée figée encore à l’époque de Massinissa toute imprégnée du substrat « culturel amazighe Â». Ã‰mergeant Ã  peine à l’époque moderne, ils se vivent comme des étrangers sur cette terre algérienne (il est vrai aujourd’hui orientalisée) qui a connu de multiples invasions et de nombreuses transformations. Profondément imbibés par la mentalité tribale, malgré leur profession de foi moderniste, ils vivent une profonde crise d’identité depuis qu’ils ont été soustraits à leur milieu ethnique d’origine par la puissance coloniale française d’abord, puis par leur émigration interne et externe massive, pour s’immerger dans un espace géographique urbain élargi, imprégné par une culture relativement distincte et une langue différente.  En fait, le véritable motif de leur angoissante détresse identitaire s’explique par l’observation de la situation de leurs frères algériens arabophones. Le constat, à leurs yeux, est implacable. L’image offerte par leurs frères algériens arabophones leur a fait prendre conscience de l’inexorable extinction progressive de leur langue et de leur culture. Cette image de l’Algérien « déberbérisé », donc arabisé, les renvoie à leur future situation culturelle, politique et économique. La disparition de la langue et de la culture kabyles, reliquats de l’ancien monde archaïque, inscrite dans cette histoire capitaliste envahissante, « uniformisante » et dissolvante, explique leurs récurrentes mobilisations communautaristes pour tenter de sauvegarder le dernier foyer berbère algérien. En vérité, un combat d’arrière-garde, ou plutôt leur dernière carte pour négocier la rançon de l’extinction de la mythique amazighité. Ainsi, conscients de la disparition imminente de leur langue et de leur culture sous le rouleau compresseur des rapports de production capitalistes et de la propagation massive de la culture dominante arabe, les berbéristes manifestent un réflexe de survie en marchandant leur extinction culturelle, réflexe exprimé sous la forme de revendications communautaristes amazighes, qu’ils déserteront et abjureront sitôt leurs prébendes négociées et leurs sinécures assurées au sein du système algérien (du moins pour l’élite militante). Nous sommes ainsi confrontés à deux visions rétrogrades convergentes, l’une religieuse, l’autre ethnolinguistique, dans la définition et la formation de l’identité de la nation algérienne. Ces deux modèles, qui plus est rivaux, sont désuets, obsolètes. Surtout vecteurs d’affrontements anachroniques irréfragables. Or, sous le mode de production capitaliste avancée, le citoyen moderne (aliéné) ne définit pas son appartenance nationale sur la base de vieux vestiges préhistoriques, mais sur des catégories sociologiques contemporaines concrètes, appuyées sur des rapports sociaux aujourd’hui majoritairement capitalistes.  Quoi qu’il en soit, à l’évidence, depuis son indépendance formelle, l’Algérie s’est enfoncée dans une aporie quant Ã  la question de la construction de son identité nationale. L’Algérie s’est enlisée dans le bourbier du conflit identitaire. Comme on l’a analysé ci-dessus, deux courants politiques et sociaux concurrents (islamistes et berbéristes) s’affrontent pour asseoir leur pouvoir de classe communautaire sur l’Algérie (car pour les deux protagonistes foncièrement rétrogrades, il ne s’agit nullement de remettre en cause la société d’exploitation et d’oppression capitaliste mais uniquement de conquérir le pouvoir pour assoir leur domination bourgeoise sur des fondements idéologiques religieux ou ethnico-linguistiques). Jusqu’à présent, depuis l’indépendance formelle, le courant arabo-islamique orientale était parvenu à s’imposer et à monopoliser le pouvoir. À dicter et à prescrire son paradigme en matière historique, au plan de la définition de l’identité nationale algérienne. Cependant, la vision berbériste, à la faveur de l’effondrement des économies des pays arabes, tend de plus en plus à s’affirmer et à s’affermir. Ces dernières années, elle est même parvenue à convertir les dirigeants du défunt pouvoir algérien opportuniste (le toujours survivant régime de Bouteflika), pourtant autrefois ennemis déclarés de l’amazighité, Ã  la nouvelle conception historique berbériste, opportunément adoptée pour servir de moyen de chantage (et de dévoiement politique) dans la guerre de clan que se livrent les différentes factions du capital national algérien. Car, en vertu de la politique de division pour mieux régner, le régime moribond a intérêt à maintenir et à entretenir les braises de la dissension identitaire et religieuse. De surcroît, nul n’ignore que ces deux mouvements identitaires rétrogrades sont réciproquement des ennemis invétérés. Les islamistes vouent une haine farouche à l’endroit des berbéristes catalogués souvent de « mécréants Â». Pareillement, les berbéristes nourrissent une détestation proverbiale Ã  l’encontre des islamistes (désignés sous le vocable arabo-baathistes), qualifiés d’ennemis impénitents de l’identité amazighe. Avec ces deux forces tribales respectivement religieuse et ethnico-linguistique antagonistes, fortement répandues en Algérie, porteuses de revendications radicalement antinomiques pour l’intérêt du prolétariat algérien, le pays s’expose à l’éclatement. La première force ne jure que par l’islam fondamentaliste orientalisé qu’elle s’acharne, au prix d’une propagande violente, à imposer Ã  tous les Algériens. La seconde composante, pétrie d’un berbérisme doctrinaire revanchard et vindicatif, se livre à un prosélytisme conquérant dans le dessein de convertir tous les Algériens à ce nouveau dogme chauviniste linguistico-culturel amazigh envahissant. Réellement, quoique le mouvement berbériste se pare d’un vernis moderniste notamment dans sa rhétorique pompeusement démocratique, il n’en demeure pas moins qu’il véhicule une vision archaïque et fantasmagorique relativement à la construction de l’identité de l’Algérie. Donc en contradiction avec les postulats identitaires sociologiques contemporains, susceptibles de favoriser la modernisation de l’Algérie. Prisonnier de sa vision antique de l’Algérie, le mouvement berbériste s’échine néanmoins à nous vendre son antiquité identitaire « amazighe Â» sous un emballage modernisé. Mais personne n’est dupe de la caducité de sa marchandise : ce vestige culturel auréolé de tous les prestiges au point de provoquer parmi certains Algériens le vertige. Il ne faut pas être dupe : on ne bâtit pas un pays sur les ossements depuis longtemps ensevelis, exhumés opportunément de leur enfouissement à la faveur d’une époque plongée dans une crise sociale, économique et politique inextricable, pour dévoyer la colère du prolétariat algérien, meurtri par cette actuelle crise économique systémique. On ne fonde pas un pays moderne sur des revendications réactionnaires identitaires tribales. L’exhumation des reliques identitaires passéistes pour définir la nation algérienne doit être dépassée pour laisser place à l’adoption de caractéristiques nationales modernes, fondées sur des catégories sociales intégrées dans des rapports de production capitaliste dominés par les deux classes antagoniques, la bourgeoisie et le prolétariat. Les controverses idéologiques et archaïques habituelles sur la caractérisation de l’identité algérienne doivent disparaître. Avec leurs critères identitaires anémiques, l’Algérie est vouée à une survivance anomique, et inexorablement à une désintégration fatidique.  Par-delà ces deux approches rétrogrades, l’Algérie doit s’atteler à la redéfinition de son identité nationale sur des fondements résolument modernes, appuyés sur des réalités contemporaines sociales, des déterminismes sociaux. Il en va de la survie de l’Algérie prise en tenaille par ces forces archaïques et obscurantistes, à caractère religieux et ethnique. Aujourd’hui, l’Algérie est confrontée à une situation critique. Sa viabilité est menacée par les forces centrifuges. Après l’assaut avorté porté par les islamistes au cours des années 90, forces neutralisées au prix de centaines de milliers de morts, de nouvelles entités irrédentistes s’affirment sur la scène nationale. Ces dernières, s’appuyant sur les anciennes revendications linguistiques légitimes relatives à la langue kabyle, ont transfiguré, sous l’instigation de puissances impérialistes, ces revendications en projet politique sécessionniste ou communautariste conquérant. Ce faisant, ces mouvements berbéristes indépendantistes ou communautaristes visent, par leurs revendications, tout simplement le démembrement de l’Algérie, sa partition, sa dislocation. Ã€ la vérité, ces mouvements berbéristes instrumentalisent la question identitaire (ou la revendication de l’indépendance de la Kabylie) comme moyen de chantage pour..
http://dlvr.it/RhVLmJ

dimanche 27 septembre 2020

Dr. Fauci : les effets à long terme de la Covid-19, en particulier chez les jeunes, sont « inquiétants »

Source : Der Spiegel, Rafaela von Bredow, Veronika Hackenbroch Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source. Dans un entretien avec DER SPIEGEL, le Dr Anthony Fauci, conseiller de Donald Trump en matière de pandémie, évoque la colère de ses adversaires, ses relations avec le président, les erreurs commises dans l’effort pour contenir la propagation de la COVID-19 et son optimisme prudent quant à la disponibilité prochaine d’un vaccin. DER SPIEGEL : Dr. Fauci, vous avez dit un jour de vous-même que vous aviez «�la réputation de toujours dire la vérité et de ne pas édulcorer les choses Â». Pouvons-nous espérer obtenir de vous quelques exemples de vérités encore non dites aujourd’hui ? Fauci : Bien sûr ! Je vous dirai toujours la vérité. Posez la question et je vous dirai la vérité. Au moins tant que, je pense que, c’est la chose à faire. (Rires) Lire la suite
http://dlvr.it/RhRY7x

Plongée dans la corruption en France – par Le Média

Source : Le Média, Youtube  En plein cœur de l’été tandis que vous bronzez, d’autres blanchissent à la lecture de lourdes procédures judiciaires. C’est le cas d’Élise Van Beneden, jeune avocate de 34 ans, présidente depuis quelques mois d’Anticor, l’association de lutte contre la corruption, active dans une centaine de dossiers aujourd’hui à l’instruction ou sur le point d’être jugés. Portée par plus de 4000 adhérents (à jour de leurs cotisations), l’association créée en 2002 par un juge d’instruction et une élue de la banlieue parisienne, a prospéré au point d’être devenue au fil des ans et des procédures, le palliatif indispensable à un Ministère public généralement défaillant et absent pour tout ce qui concerne la corruption politique : « Elle a été chiffrée par un rapport européen, avec la fraude fiscale, à environ 200 milliards d’euros en une année. C’est un manque à gagner énorme pour la collectivité » explique à Denis Robert la jeune avocate qui confesse travailler près de 4 à 5 heures par jour bénévolement pour sauver l’honneur de ses concitoyens. En une heure de conversation libre et passionnante, la présidente d’Anticor revient sur l’histoire mouvementée de son association, son fonctionnement et apporte son éclairage sur les « affaires en cours » : Kohler, Balkany, détournement de l’argent du handicap, affaires marseillaises… L’association Anticor s’est souvent constituée partie civile pour déminer les blocages ou accélérer les procédures endormies. Cette bataille contre l’inertie, l’indifférence de certains magistrats, la mauvaise foi de nombre d’élus et d’avocats et le temps qui file sont le lot quotidien d’Anticor et sa présidente dévouée à ce qui est devenue – c’est un paradoxe- une véritable mission de service public. Lire la suite
http://dlvr.it/RhRY7K

Sibeth Ndiaye : le « talent » récompensé

Par Claude Robert. Il existe de nombreux indices qui trahissent le déclin culturel d’une société. Mais les pires sont ceux derrière lesquels on découvre que c’est l’élite du pays qui alimente elle-même le mouvement. Il semblerait que les politiciens maîtres d’œuvre de cette dégringolade soient nettement moins rares dans l’actuel gouvernement Macron. S’il fallait néanmoins choisir une saillie qui résume parfaitement ce délabrement, la possible promotion de l’ancienne porte-parole Sibeth Ndiaye au sein de LREM se situe très haut dans ce hit-parade de la déchéance. Telle une cerise sur un gâteau avarié, cette promotion viendrait clôturer un parcours éminemment révélateur. Rappel des faits. Sibeth Ndiaye, un itinéraire typiquement socialiste Issue de la filière socialiste classique, UNEF puis PS, Sibeth Ndiaye devient chargée de mission auprès du ministre du Redressement productif du gouvernement Hollande, ministre qui sera Arnaud Montebourg puis Emmanuel Macron. Elle accompagne ce dernier pendant sa campagne présidentielle. Après la victoire de celui-ci, elle se retrouve conseillère dans son service communication. Elle est ensuite nommée porte-parole du gouvernement Macron de mars 2019 à juillet 2020. Ce même mois de juillet, LREM l’intègre en tant que membre de sa Commission Nationale des Talents (sic). Plus fort encore, selon plusieurs journalistes, elle serait tout récemment pressentie pour diriger le pôle «�idées Â» du président (Huffpost 21/09/20). On ne rit pas. Sibeth Ndiaye, une longue série de polémiques Souvenons-nous : dès sa nomination au poste de conseillère en communication, l’impétrante déclare sans sourciller qu’elle « assume parfaitement de mentir pour protéger le président Â». Face à la polémique suscitée par des propos aussi choquants, elle finit par les démentir, mais d’une façon qui ne transpire pas spécialement les remords. En 2018, lors de l’affaire Benalla, plusieurs journalistes (dont du Figaro) l’accusent d’avoir diffusé et probablement fabriqué, en collaboration avec l’un des principaux conseillers du président, de fausses informations sous forme de vidéos dans le but évident de protéger le garde du corps de celui-ci (Planet.fr 13/09/19). Au salon de l’agriculture de 2019, elle s’emporte contre une chroniqueuse du journal Le Monde et déclare que les journalistes doivent « obéir Â» (Planet.fr 13/09/19). Mais c’est en 2020, en pleine pandémie du coronavirus que Sidbeth Ndiaye atteint son apogée. Pulvérisant de façon remarquable les meilleurs exemples du fameux principe de Peter, elle tient un discours sur les masques sanitaires de nature à mettre en danger la population. Ses propos sont immédiatement interprétés comme destinés à dissimuler l’évidente incurie du gouvernement en matière de prévention. Qu’on en juge : « Vous savez quoi ? Je ne sais pas utiliser un masque. Je pourrais dire : – Je suis une ministre, je me mets un masque-, mais en fait, je ne sais pas l’utiliser […] les masques ne sont pas nécessaires pour tout le monde […] parce que l’utilisation d’un masque, ce sont des gestes techniques précis, sinon on se gratte le nez sous le masque, on a du virus sur les mains ; sinon on en a une utilisation qui n’est pas bonne, et ça peut même être contre-productif. » (BFMTV 20/03/20). « Il n’y a pas besoin d’un masque quand on respecte la distance de protection vis-à-vis des autres » (25/03/20). « Les Français ne pourront pas acheter de masque dans les pharmacies, car ce n’est pas nécessaire si l’on n’est pas malade Â» (Mediapart 17/03/20). C’est à cette période qu’un collectif de plus de 600 médecins porte plainte contre Agnès Buzyn, Édouard Philippe puis Olivier Véran pour, excusez du peu : « mensonge d’État Â». Ce collectif accuse ces ministres de « ne pas avoir agi suffisamment tôt ni pris les bonnes mesures, notamment le stockage de masques et la mise en place de tests systématiques Â» dans la lutte contre la pandémie. Des dizaines de plaintes sont déposées par ailleurs, de la part d’associations, pour les mêmes griefs. Puisque la plainte évoque le mensonge d’État, on peut s’étonner que la plainte du collectif C19 n’ait pas été également dirigée contre Sibeth Ndiaye. Sans doute a-t-elle été considérée comme simple exécutante. Pourtant, dans un tel contexte de santé publique, il s’agit d’un geste grave. Comment l’intéressée s’est-elle défendue, ce mercredi 23 septembre, lors de son audition en commission du Sénat ? Sans surprise, en rejetant l’ensemble de ces accusations : « Ã€ aucun moment on ne m’a demandé de mentir sur la situation des masques et à aucun moment donné je ne l’ai fait Â» (FranceTV Info). Une telle position paraît néanmoins peu crédible compte tenu des accusations portées contre le gouvernement lui-même. Le gouvernement Macron, fossoyeur des valeurs de la société Dans son essai La révolte des masses, José Ortega y Gasset évoque souvent ce qui fait la différence entre l’homme médiocre et celui qui ne l’est pas, « l’homme d’élite », celui qui est « plus exigeant pour lui que pour les autres ». Ce livre, dont la réputation prophétique ne cesse de se confirmer, surprend car il nous rappelle ce que le relativisme actuel est en train de détruire progressivement : l’existence d’un système de valeur moral et culturel, une espèce d’échelle orientée vers le beau, le bien, le mieux, l’efficace, le vrai, un idéal humain qui fournit de cadre de référence aux individus les plus ambitieux. Ceux qui, pour eux-mêmes, « mettent la barre plus haut », ainsi que les qualifie l’essayiste. Aux antipodes de ces aspirations forcément ringardes, le gouvernement Macron collectionne les atteintes à la morale la plus élémentaire et les preuves d’une solide incurie. À travers le parcours de son ex porte-parole, en récompensant à la fois l’incompétence et le mensonge, ce gouvernement fournit l’exemple indiscutable d’une décomposition passablement avancée. — Sur le web Ces articles pourraient vous intéresser: Agnès Buzyn candidate aux municipales à Paris : le petit soldat d’Emmanuel Macron Discours de politique générale : le macronisme devient un centrisme opportuniste « D’accord, Macron, c’est pas ça. Mais qui d’autre, alors ? » Nomination de Sibeth Ndiaye : Macron, président de la post-vérité ?
http://dlvr.it/RhRY3x

samedi 26 septembre 2020

Taxes GAFA européennes : Apple, Google et Amazon les répercuteront sur les coûts

Source : The Verge, James Vincent Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source. Les développeurs, les annonceurs et les fournisseurs tiers sont tous concernés Pendant de nombreuses années, l’Europe a été très insatisfaite des pratiques fiscales des géants américains de la technologie. Comme les autorités régulatrices et les politiciens l’ont souvent fait remarquer, ces entreprises gagnent énormément d’argent grâce aux citoyens européens, mais n’y paient qu’un montant d’impôts dérisoire. En l’absence d’une refonte du système fiscal mondial, un certain nombre de nations européennes ont introduit de nouvelles taxes visant spécifiquement ces entreprises. Et les géants de la technologie réagissent en répercutant les coûts. Au cours du mois dernier, par exemple, Apple, Google et Amazon ont tous annoncé des changements de prix pour les entreprises clientes britanniques, spécialement calculés pour compenser une nouvelle «�taxe sur les services numériques Â» introduite par le gouvernement du Royaume Uni. Cette taxe augmente de 2 % les revenus générés par les « moteurs de recherche, les services de médias sociaux et les plateformes de vente en ligne Â». Lire la suite
http://dlvr.it/RhNp3b

Entraide – Traductions anglaises et Relectures

Chères traductrices, chers traducteurs, Tout d’abord, un très grand merci à vous toutes et à vous tous pour votre contribution active dans les traductions et les relectures. Votre aide est à la fois précieuse et indispensable pour la vie du site et son ambition d’ouverture d’esprit. Sans vous, ce site ne serait sans doute pas ce qu’il est. Comme à l’habitude voici un appel à l’entraide. Vous trouverez ci-dessous la liste des traductions en cours. On compte sur vous ! Un grand merci d’avance ! Lire la suite
http://dlvr.it/RhNp3X

Remplaçons le Sénat par une assemblée tirée au sort – par Thomas Guénolé

Source : Libération A l’occasion des élections sénatoriales du 27 septembre 2020 qui renouvèleront la moitié de ses membres, nous vous proposons de relire cette tribune du politologue Thomas Guénolé, en date du 29 juin dernier. Lire l’article complet sur Libération Lire la suite
http://dlvr.it/RhNp2l

vendredi 25 septembre 2020

Comment fonctionne la tyrannie des entreprises – par Chris Hedges

Source : Consortium News, Chris Hedges Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source. Ceux qui, comme l’avocat environnementaliste Steven Donziger, luttent au nom des plus vulnérables, contre le contrôle des multinationales sur notre société, réalisent que les institutions au pouvoir travaillent main dans la main pour les crucifier. Le harcèlement dont est victime l’avocat Steven Donziger illustre tristement ce qui arrive quand on s’oppose aux vrais centres du pouvoir, masqués et ignorés derrière la langue de bois clivante de la Maison blanche de Trump ou les radotages émotionnels du Parti démocrate. Ceux qui, comme Donziger, au nom des plus vulnérables, dénoncent et combattent le contrôle des multinationales sur notre société voient le système judiciaire, la presse et les institutions gouvernementales s’unir pour les crucifier. Lire la suite
http://dlvr.it/RhKBXd

La Ministre des Armées a menti : les militaires de retour de Wuhan n’avaient pas été testés

Mardi 22 septembre, la ministre des Armées a finalement reconnu que les militaires envoyés à Wuhan n’avaient pas subi un test à leur retour de mission. Un aveu qui contredit ses affirmations de mars dernier. Lors de son audition devant la commission d’enquête du Sénat sur la Covid-19, interrogée par le sénateur LR de l’Oise Olivier Paccaud, la Ministre des Armées Florence Parly a reconnu ne pas avoir dit la vérité en affirmant, en mars dernier, que les militaires de la base aérienne de Creil avaient été testés de retour d’une mission à Wuhan. « Monsieur le Président… j’ai juré de dire toute la vérité et donc je me dois de vous dire que j’ai dit quelque chose d’inexact le 4 mars à France 2. Ce que j’ai dit en effet c’est que les équipages qui étaient de retour de Wuhan à bord de l’Esterel avaient été testés. C’était un raccourci. Ce qui s’est passé, c’est que les équipages ont été soumis à un protocole sanitaire extrêmement strict mais qui en effet ne comprenait pas à l’époque de tests. (…) N’étant pas médecin, je vous prie d’excuser le caractère un peu raccourci de ma formule. »  Lire la suite
http://dlvr.it/RhKBVz

Hiroshima : la décision de bombarder le Japon et la genèse de la Guerre froide

Source : Consortium News, Scott Ritter Traduit par les lecteurs du site Les Crises Le chef du projet Manhattan a déclaré : «�Le but de tout le projet était de soumettre les Russes Â» écrit Scott Ritter dans cet extrait de son livre « Scorpion King Â». (Ce qui suit est extrait de « Le roi Scorpion : L’adoption suicidaire des armes nucléaires de l’Amérique de Roosevelt à Trump Â» écrit par Scott Ritter et publié par Clarity Press). Même si une capitale connaît des niveaux d’encadrement réhaussés en temps de guerre, la brochette de généraux, d’amiraux et de hauts fonctionnaires présents dans la salle du cabinet de la Maison Blanche, l’après-midi du lundi 18 juin 1945, était impressionnante. Un seul, cependant, pouvait prétendre au statut de résident, le tout nouveau président des États-Unis, Harry S. Truman. Lire la suite
http://dlvr.it/RhKBP4

jeudi 24 septembre 2020

L’hypothèse d’un autre Hiroshima – par John Pilger

Source : Consortium News, John Pilger Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source. Hiroshima et Nagasaki étaient des actes de meurtre de masse prémédités déclenchant une arme de criminalité intrinsèque. Ils ont été justifiés par des mensonges qui constituent le fondement de la propagande de guerre américaine du XXIe siècle, en lançant un nouvel ennemi et une nouvelle cible : la Chine. Quand je me suis rendu pour la première fois à Hiroshima en 1967, l’ombre sur les marches était toujours là. C’était l’empreinte presque parfaite d’un être humain détendu : les jambes écartées, le dos courbé, une main à côté de lui, alors qu’il était assis en attendant l’ouverture d’une banque. A huit heures et quart, le matin du 6 août 1945, elle et sa silhouette furent «�gravées Â» dans le granit. Lire la suite
http://dlvr.it/RhFMXZ

Manifeste du Parti Ouvrier (réédition-2020)

Par Robert Bibeau. Éditeur. Ce volume est disponible gratuitement en français, en italien et en anglais ici: 11.POUR-LE-PARTI-3 English-Manifesto of Workers’ Party ItalianoManifesto del Partito Operaio C’est en 1848 que Karl Marx et Friedrich Engels ont publié le Manifeste du Parti communiste. Ce livre-monument désignait la lutte de classe comme moteur de l’histoire. Il exhortait à la révolution prolétarienne, à la destruction de l’hydre capitaliste, à l’abolition de la propriété privée des moyens de production et d’échanges, à la désintégration de l’État bourgeois, et à l’édification du mode de production communiste prolétarien. � Ces aphorismes sont toujours d’une brûlante actualité et le Manifeste du Parti Ouvrier les fait siens. Cependant, une mise à jour s’avère nécessaire en ce qui concerne l’analyse concrète de la situation concrète en ce début de XXIe siècle, concernant notamment la composition de classe de la société contemporaine. Concernant la crise économique systémique de l’impérialisme moderne. Concernant les conditions de la révolution prolétarienne et de la lutte de la classe ouvrière dans les instances économique, politique et idéologique de la lutte des classes.   Cependant, en société capitaliste, un écueil se dresse sur le chemin du prolétariat. Dans L’Idéologie allemande, Marx le souligne «À toute époque, les idées de la classe dominante sont les idées dominantes : autrement dit, la classe qui est la puissance matérielle dominante de la société est en même temps la puissance spirituelle dominante. La classe qui dispose des moyens de la production matérielle dispose en même temps, de ce fait, des moyens de la production intellectuelle, si bien qu’en général, elle exerce son pouvoir sur les idées de ceux à qui ces moyens font défaut. Les pensées dominantes ne sont rien d’autre que l’expression en idées des conditions matérielles dominantes, ce sont ces conditions conçues comme idées, donc l’expression des rapports sociaux qui font justement d’une seule classe la classe dominante, donc les idées de sa suprématie.» Comment provoquer la prise de conscience de l’oppression de classe, de l’aliénation des travailleurs salariés et de la nécessité de la révolution prolétarienne chez des ouvriers dominés par les idées de la bourgeoisie au service du Grand capital international? Prolétaires du monde entier unissez-vous ! On peut se procurer le volume chez AMAZON en ligne: https://www.amazon.ca/-/fr/Robert-BIBEAU/dp/2924312523/ref=sr_1_2?__mk_fr_CA=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&dchild=1&keywords=Robert+Bibeau&qid=1600870540&s=books&sr=1-2 Vous pouvez vous procurer le volume chez Publibook en ligne: https://www.publibook.com/manifeste-du-parti-ouvrier.html/
http://dlvr.it/RhFMWB

Présidentielles 2022 : la droite cherche un chef, la gauche cherche des idées

Par Patrick Aulnas. Le spectacle politicien n’est jamais très enthousiasmant, mais on peut s’en amuser un peu. Les préparatifs de la présidentielle 2022 ont commencé dans le cadre d’une reconfiguration du paysage politique français. Le gaullisme traditionnel, qui avait dominé la droite depuis les années 1960, fait désormais partie de l’Histoire. La social-démocratie, qui jouait un rôle important à gauche depuis 1945, s’est désormais dissoute dans une atomisation de petits partis. Le macronisme élitaire de LREM, assez mal défini, s’oppose donc au nationalisme populiste du Rassemblement National, caractérisé par son manque de cohérence. Quoiqu’on en dise, il y a des chances non négligeables que le second tour de la présidentielle oppose à nouveau leurs deux leaders�: Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Ils représentent chacun un courant puissant de l’opinion et pour l’instant aucune reconquête ne se fait jour du côté de la droite et de la gauche traditionnelles. C’est ce point que nous allons examiner. Des constantes subsistent : la droite cherche un chef, la gauche cherche des idées. LR à la recherche du leader perdu Après la présidence de Nicolas Sarkozy et l’échec de François Fillon en 2017, aucune personnalité n’a émergé à droite. Laurent Wauquiez a tenté l’aventure mais totalement échoué. Apparaissant comme un opportuniste sans convictions, il est retourné gérer sa région Rhône-Alpes. Il n’a aucune chance de devenir candidat à la présidentielle. Xavier Bertrand a quitté le parti Les Républicains (LR) pour se consacrer à la présidence de la région Hauts-de-France. Ce gaulliste social réussit plutôt bien dans une région traditionnellement de gauche mais, n’appartenant plus à LR, il peut difficilement être son candidat à la présidentielle. Pourtant, il se prépare sérieusement. Le défaut de leader interne à LR pourrait lui porter chance, mais il ne vaincra pas l’hostilité à son égard d’une partie de la droite. Valérie Pécresse a également l’étoffe d’une candidate, mais n’appartient plus à LR et on ignore ses intentions. François Baroin apparaît comme l’un des seuls profils de présidentiable de LR, mais, politicien aguerri, il mesure bien les chances réduites de réussite de son parti. Il apparaît d’ailleurs comme particulièrement Macron-compatible. Plus fondamentalement, pourquoi la droite aurait-elle un candidat ? La politique économique et sociale de Macron est celle qu’elle aurait voulu faire sans jamais en avoir le courage. La droite en est donc réduite à chercher de petites divergences d’analyse avec Macron dans le domaine régalien (immigration, sécurité). Mais comme il s’agit de la spécialité de Marine Le Pen, les leaders de droite manquent cruellement de crédibilité. Les chances de la droite traditionnelle sont donc faibles. Cela s’explique aisément. L’électorat de droite veut désigner un chef. Il adore le leadership et ne se sent en sécurité que lorsqu’une personnalité charismatique lui montre le chemin de l’avenir. La droite n’a pas besoin d’idées fortes. Un homme fort lui suffit. Elle n’en a plus. La gauche : « cherche idées éperdument Â» Il en va tout autrement à gauche. La fonction politique de la gauche consiste à proposer un modèle de société pour le futur. De ce point de vue, elle a connu une réussite exceptionnelle au cours du XXe siècle. Le monde occidental dans son ensemble est désormais constitué de sociétés de type sociales-démocrates. Enseignement, prestations de santé, retraites, prestations familiales, prestations chômage, fiscalité progressive constituent un puissant ensemble redistributif dont n’aurait pas rêvé le plus utopiste des socialistes utopistes du XIXe siècle. Autrement dit, le socialisme a accompli sa mission historique avec l’aide particulièrement précieuse de l’efficacité économique du capitalisme. Il n’a plus rien à proposer et il s’est donc effondré électoralement. Il faudrait des idées nouvelles. Mais ce n’est pas le think tank trucmuche qui peut les élaborer. Les idées fortes sont rares et n’émergent pas comme les fleurs au printemps. Pour avoir des idées, il faut des penseurs. La gauche traditionnelle n’en a pas. Elle se contente donc d’écologiser ses propositions. Mais, productiviste par nature, elle se heurte au tropisme anti-technicien des militants écologistes. Le ralliement de la gauche sociale-démocrate à l’écologie est largement électoraliste. L’idéologie écologiste a été déclinée politiquement de multiples façons de telle sorte que chaque parti possède désormais son écologisme grand public, depuis le localisme de l’extrême droite (avatar contemporain du nationalisme) jusqu’au culte de la décroissance de la deep ecology. Conformisme oblige, les propositions de gauche sont toutes désormais socio-écologiques. Le refrain de la transition écologique et solidaire est bien connu, mais évidemment il ne signifie pas du tout la même chose pour Jean-Luc Mélenchon et pour Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, sans évoquer les radicaux d’Extinction Rebellion. Le repas écolo est à la carte. La gauche flotte donc sur l’air du temps sans concepts qui lui soient propres. Quelles sont les certitudes et les conjectures actuelles ? Deux certitudes : les petits candidats trotskystes seront présents pour profiter de l’accès aux médias, Jean-Luc Mélenchon sera candidat. Ce sera la troisième fois, la fois de trop probablement car son image s’est dégradée. Du côté des conjectures, il est possible de citer deux noms : Yannick Jadot, déjà candidat en 2017, et Anne Hidalgo, maire de Paris. Jadot pourrait être éliminé par ses pairs d’EELV au profit d’une personnalité plus radicale, par exemple le maire d’une des villes conquises en 2020 (Lyon, Grenoble, etc.) ou alors un obscur apparatchik d’EELV. Sans Jadot, désormais bien connu du grand public et conscient des réalités politiques, les écologistes perdraient probablement toute chance de faire un score honorable. Mais les militants choisiront et ils ont goût prononcé pour l’échec. Quant à Anne Hidalgo, son électorat de Parisiens aisés supporte de plus en plus mal les inconvénients inhérents aux concentrations urbaines excessives. Elle s’est donc adaptée à la demande politique locale avec une lutte acharnée contre l’automobile. Elle a brillamment été réélue aux municipales de 2020 avec 49 % des suffrages exprimés. Mais entre le bobo parisien et le provincial bien enraciné il n’y a pas seulement une différence de degré mais une différence de nature. La reine de Paris a de ce point de vue deux lourds handicaps : l’image de Paris, très négative en province ; l’écologisme bobo, abhorré par les territoires, pour reprendre la détestable expression dont se repaissent les élites. Tactiques politiques La droite traditionnelle est coincée entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Ses chances dépendent surtout de la capacité de Macron à mordre ou non sur l’électorat de droite. Jusqu’à présent, il y parvient très bien, les soutiens actuels de Macron étant plus à droite qu’en 2017. La droite a donc des chances réduites de figurer au second tour. Le sort de la gauche dépendra du nombre de candidats en lice au premier tour. Si aucun accord n’intervient entre les socio-démocrates et les écologistes pour une candidature unique, la gauche perd toutes ses chances par dispersion de l’électorat. Si une candidature unique sur une personnalité crédible se fait jour, par exemple Yannick Jadot ou Anne Hidalgo, la présence au second tour est envisageable, dans la mesure où Macron s’est déporté à droite et ne pourra sans doute pas remobiliser en sa faveur l’électorat de gauche. Le phénomène Macron de 2016-2017, c’est-à-dire le surgissement d’une personnalité inconnue deux ans auparavant, ne peut se reproduire deux fois de suite. Vous pouvez donc en conclure que le futur président figure parmi les noms suivants : Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, François Baroin, Yannick Jadot, Anne Hidalgo, Marine Le Pen, Emmanuel Macron. Les paris sont ouverts.   Ces articles pourraient vous intéresser: Macron dans l’impasse et la liberté dans les choux Législatives : une majorité Macron, pour quoi faire ? Les votes blancs et nuls feront cette élection Macron – Le Pen : le débat de l’explicite contre l’implicite
http://dlvr.it/RhFMSb

mercredi 23 septembre 2020

L’Accord Européen (2/2) : budget en baisse & contrôle des États par la Commission en hausse

Aujourd’hui, je vous propose la suite de mon analyse de l’accord du 21 juillet. Pour ceux qui l’auraient manquée, la première partie est ici : L’Accord Européen : un déplorable «�plan d’endettement de 750 milliards Â». Nous allons traiter de la deuxième partie de l’accord, à savoir le Budget 2021-2027, et nous verrons qu’il n’est pas sans lien avec le plan de relance « Next Generation EU Â». I. Historique du Budget Européen Depuis 1957 et même 1952, le « Budget européen Â» a bien évolué. Commençons par rappeler son histoire, et ce afin de bien comprendre ce qui se passe actuellement. En 1952 fut créée la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier (CECA). Elle était financée par un prélèvement obligatoire direct sur le charbon et l’acier. Ces sommes ne transitaient pas par le budget des États membres. Lire la suite
http://dlvr.it/Rh9ZS2

États-Unis : Le triomphe du capitalisme de monopole nuit à l’espérance de vie des travailleurs

Source : Consortium News, John Buell Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source. Alors que l’été touche à sa fin, les nouvelles économiques sont étrangement bipolaires. Selon Business Insider, de mars à juin 2020, le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, a vu sa richesse augmenter d’environ 48 milliards de dollars. Le journal aurait également pu ajouter que 40 millions de travailleurs avaient demandé des indemnités de chômage et que les prisonniers étaient payés 1 $ de l’heure pour lutter contre les incendies de forêt meurtriers de Californie. Le cliché [En français dans le texte, NdT] est que nous sommes tous dans le même bateau. Cela n’est vrai que dans le sens où certains d’entre nous possèdent des yachts de luxe suffisamment spacieux pour abriter des canots de sauvetage de luxe tandis que le tiers inférieur s’accroche à des gilets de sauvetage qui fuient. Les crédits immobiliers contractés par de nombreux citoyens de la classe moyenne vont bientôt complètement couler. Que signifie posséder une richesse qui se compte en milliards ? Le sénateur Everett Dirksen a dit un jour avec humour «�un milliard par-ci, un milliard par-là, et bientôt vous parlerez d’argent réel Â». Je pense qu’il est utile de traduire ces grands chiffres très abstraits en biens et services concrets que l’on pourrait se procurer avec cet argent. Lire la suite
http://dlvr.it/Rh9ZRJ

Visibilité médiatique des différents courants politique – par Denis Piel

Source : Twitter, Denis Piel Depuis 3 ans maintenant, j’accumule des stats sur les invités et chroniqueurs dans les médias. Aujourd’hui, c’est l’heure du bilan du 1er août 2019 au 31 juillet 2020, sur plus de cent émissions, chroniques, tribunes, interviews, etc. Côté chiffres, pour cette année 2019-2020, mes décomptes ont permis de recenser plus de 23500 interventions, dont plus de 20000 sont « étiquetables » politiquement, dans plus de 120 rdv différents. Cela concerne 1993 personnes, évidemment la majorité n’a qu’une seule intervention. Évidemment aussi, cette répartition des personnalités, des idéologies et des différentes entités est personnelle. Elle tente de définir dix « familles » politiques cohérentes et d’égale importance actuellement. Lire la suite
http://dlvr.it/Rh9ZPm

mardi 22 septembre 2020

Covid-19 : Quels sont les principaux vaccins en cours de développement ?

Source : Washington Post, Aaron Steckelberg, Carolyn Y. Johnson, Gabriel Florit et Chris Alcantara Traduit par les lecteur du site Les Crises Plus de 170 vaccins sont actuellement testés sur des animaux et en laboratoire Phase 1 Lire la suite
http://dlvr.it/Rh5nLB

Hiroshima : Comment un rédacteur du Times a remporté le prix Pulitzer tout en étant rétribué par Ministère de la Guerre

Source : Consortium News, Amy Goodman, David Goodman Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source. Le New York Times s’est aligné sur le discours officiel en rejetant catégoriquement les rapports sur les effets mortels des radiations dans les articles d’un correspondant du Times qui était payé par le gouvernement, révèlent Amy et David Goodman. À l’aube de l’ère nucléaire, un journaliste australien indépendant du nom de Wilfred Burchett s’est rendu au Japon pour couvrir les conséquences du bombardement atomique d’Hiroshima. Le seul problème était que le général Douglas MacArthur avait déclaré le sud du Japon hors limites, interdisant la presse. Plus de 200 000 personnes sont mortes lors des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, mais aucun journaliste occidental n’a été témoin des conséquences et n’a raconté l’histoire. Les médias du monde entier se sont massés docilement sur le USS Missouri, au large des côtes japonaises, pour couvrir la reddition des Japonais. Wilfred Burchett a décidé de se lancer seul. Il était déterminé à voir par lui-même ce que cette bombe nucléaire avait fait, à comprendre ce qu’était cette nouvelle arme tant vantée. Il monta donc dans un train et voyagea pendant trente heures vers la ville d’Hiroshima, au mépris des ordres du général MacArthur. Lire la suite
http://dlvr.it/Rh5nL4

Interdit d’interdire – Covid-19 : le retour ?

Source : Russia Today France, Interdit d’interdire  Frédéric Taddeï reçoit : – Antoine Flahault, directeur de l’Institut de de santé globale – Université Genève, Elise Klement-Frutos, infectiologue à la Pitié-Salpêtrière Lire la suite
http://dlvr.it/Rh5nKB

lundi 21 septembre 2020

Climat : D’ici 50 ans, la niche environnementale de l’humanité aura davantage bougé qu’en 6000 ans

Source : PNAS, Chi Xu, Timothy A. Kohler, Timothy M. Lenton, Jens-Christian Svenning, Marten Scheffer Traduit par les lecteur du site Les Crises https://doi.org/10.1073/pnas.1910114117 Intérêt Nous allons montrer que pendant des milliers d’années, les humains se sont concentrés dans un sous-ensemble étonnamment étroit en ce qui concerne les climats possibles sur Terre, ce qui est caractérisé par des températures annuelles moyennes autour de ∼13 °C. Cette répartition reflète probablement une niche de température humaine liée à des contraintes fondamentales. Lire la suite
http://dlvr.it/Rh1zH8

Alexandra Elbakyan, la pirate des publications scientifiques

Source : Sound of Science, Martin Clavey En 2011, quand Alexandra Elbakyan crée Sci-Hub, une bibliothèque scientifique clandestine en ligne, elle veut juste accéder à la coûteuse littérature scientifique afin de pouvoir travailler. L’université d’Astana, au Kazakhstan, où elle étudie les neurosciences, n’a pas les moyens de lui fournir l’accès à tous les articles scientifiques dont elle a besoin pour élaborer, comme tout chercheur, une bibliographie décrivant l’état de l’art de sa problématique. La jeune étudiante invente alors un moyen de télécharger très rapidement les articles scientifiques sans les payer. Aujourd’hui, des milliers d’internautes, en majorité des chercheurs, l’utilisent quotidiennement. Les chercheurs pratiquaient déjà depuis longtemps, par courrier puis par e-mail ou sur forum internet, l’échange d’articles scientifiques. Mais, après avoir récupéré un certain nombre de publications pour elle ou pour ses collègues, la jeune étudiante décide d’automatiser la procédure. 164 000 téléchargements par jour Alexandra Elbakyan conçoit alors un système utilisant un réseau d’ordinateurs ayant accès à certains abonnements de revues et qui stocke, petit à petit, les articles demandés sur un serveur. Lire la suite
http://dlvr.it/Rh1zGK

Quels biais cognitifs ont influencé la réaction de la population face à la COVID-19 ?

Par Patrick Carroll. Un article de The Foundation for Enconomic Education Un certain nombre d’événements actuels peuvent à juste titre être qualifiés de «�sans précédent Â». Qu’il s’agisse de la pandémie elle-même, des mesures de confinement prises par l’État ou des plans de sauvetage massifs, il semble que tout ce à quoi nous sommes confrontés ressemble à un territoire inexploré. Le grand défi que pose l’absence de précédent est qu’il complique le processus de prise de décision. Normalement, l’expérience sert de guide en nous aidant à orienter notre approche, et elle joue un rôle essentiel dans la rationalisation des décisions auxquelles nous sommes confrontés. Toutefois, pour ce qui nous concerne, l’absence de précédent nous a désespérément conduits à opter pour la simplicité, et dans notre détresse, je crois que nous avons inconsciemment succombé à notre prédisposition naturelle pour les raccourcis mentaux, également connus sous le nom de biais cognitifs. L’étude des biais cognitifs est fascinante, mais aussi déroutante. De plus en plus, les chercheurs se rendent compte que nos distorsions cognitives sont à l’origine d’importantes erreurs de jugement, souvent bien plus que nous ne le pensons. Dans ce contexte, je pense qu’il est intéressant de prendre un peu de recul pour réfléchir à la manière dont nos biais ont influencé notre réponse à cette pandémie. Pour cela, commençons d’abord par nous remémorer le moment où tout ce fiasco a débuté. Avant les mesures de confinement À la mi-mars, un certain nombre de biais ont joué un rôle dans l’élaboration de notre réponse initiale. L’un des biais les plus importants à cet égard était l’heuristique de disponibilité. Décrite pour la première fois par Kahneman et Tversky en 1973, l’heuristique de disponibilité désigne la tendance à mal évaluer l’importance, la fréquence ou la probabilité des événements en accordant un crédit excessif à des éléments plus faciles à se rappeler (comme les événements les plus récents). Ce concept est étroitement lié au biais de saillance, qui est la tendance à se concentrer sur les choses qui sont plus remarquables ou plus frappantes et à ignorer les choses qui passent inaperçues. Lorsque l’on se penche sur les événements précédant les mesures de confinement, il n’est pas difficile de voir quel rôle ces biais ont joué. Le danger imminent d’une pandémie mondiale a largement dominé le paysage médiatique en quelques jours, il est donc logique que nous lui ayons accordé beaucoup d’attention. Mais alors que les cas de contamination et les décès liés à la COVID-19 ont fait l’objet d’une large diffusion et ont donc été largement mis en évidence, les effets négatifs des mesures de confinement sont restés largement méconnus. En fait, le désintérêt pour ces répercussions a fini par être si inquiétant qu’un groupe de plus de 600 médecins a envoyé une lettre au président Trump pour l’avertir des « conséquences négatives d’un confinement général sur la santé, qui se développent de manière exponentielle Â» et souligner que « ces effets sur la santé… sont massivement sous-estimés et sous-déclarés Â». Les conséquences imprévues du confinement se sont révélées être un rappel sérieux de ce qui peut arriver lorsque nous ne regardons pas au-delà des intentions immédiates de décisions politiques aveugles. En effet, cette absence de vision est précisément ce dont Hazlitt nous a mis en garde dans son livre L’économie en une leçon. Mais même si notre aveuglement face à ces effets secondaires est normal et compréhensible, il n’est en aucun cas inévitable. Nous sommes parfaitement capables de discerner ce que l’on ne voit pas tant que nous nous souvenons de regarder. Une autre conséquence de la focalisation des médias sur la COVID-19 est que nous nous sommes rapidement retrouvés confrontés à une multitude de scénarios inquiétants. Cette sensibilisation a probablement produit un effet de vérité illusoire, c’est-à-dire la tendance à croire que l’information est exacte à la suite de nombreuses répétitions, en dépit du fait qu’elle puisse être fausse. En outre, de nombreuses personnes ont exprimé des prévisions démesurées (ce qui constitue sans doute un autre biais) et ont fait preuve d’un excès de confiance et de prétention. Enfin, alors que de plus en plus de personnes ont adhéré au récit alarmiste, les biais de disponibilité, de saillance, la répétition des informations et l’excès de confiance se sont accrus. La boucle de rétroaction positive qui s’ensuivit était inévitable, tout comme l’effet de mode qui en découlait. Les biais pendant le confinement Quelques semaines après que les mesures de confinement eurent été imposées, il est devenu évident que la courbe s’était aplatie et que le risque extrême s’était atténué. Mais alors que les semaines se transformaient en mois, les autorités étaient particulièrement réticentes à lever le confinement et lorsqu’elles l’ont finalement fait ce fut de manière lente et laborieuse. Mais pourquoi donc ? Officiellement, ils s’inquiétaient pour notre santé (quelles que soient les conséquences imprévues), mais je pense qu’il y a un autre facteur en jeu appelé le biais du statu quo. Le statu quo est la tendance à préférer l’état actuel des choses et à éviter le changement. Certes, cela n’a pas empêché les politiciens d’imposer le confinement au départ, en grande partie parce que d’autres facteurs prévalaient. Mais une fois les mesures imposées, elles sont devenues le nouveau statu quo, la « nouvelle norme Â», impliquant désormais de fait une résistance psychologique à leur retrait. De nombreuses explications du biais du statu quo ont été proposées, et il est probable que chacune d’entre elles y contribue à des degrés divers. Citons par exemple les plus courantes : l’aversion aux pertes, le biais par omission et le sophisme des coûts irrécupérables. Examinons-les brièvement l’une après l’autre. L’aversion aux pertes est l’idée que nous préférons généralement éviter des pertes plutôt qu’acquérir des gains équivalents. Cela signifie concrètement que nous rejetons souvent un changement en raison de ses possibles inconvénients, et ce même s’ils sont compensés par des avantages éventuels. Une autre explication est le biais d’omission, qui est notre propension à considérer qu’un tort causé par une action est pire qu’un tort causé par une omission. Dans le cas du dilemme du tramway par exemple, les individus se sentent plus enclins à laisser le mal se produire qu’à le provoquer activement. Cette préférence pour l’inaction semble refléter un sentiment moral sous-jacent, mais elle peut également impliquer une crainte de regret, puisque nous pourrions nous attendre à regretter nos actions davantage que nos inactions. Enfin, le sophisme des coûts irrécupérables est la tendance à justifier le statu quo en raison d’investissements passés, même lorsqu’il est devenu évident que ces investissements étaient peu judicieux et que la stratégie devrait être reconsidérée. Dans ce contexte, notre résistance au changement provient de notre refus d’admettre que nous avions tort. La difficulté est que tant que nous ne changeons pas de cap, nous n’avons pas à reconnaître que nous avons fait une erreur. Bien que nous puissions parvenir à nous écarter du statu quo, nous sommes toujours réticents à un changement trop rapide. Cette hésitation est probablement une manifestation du biais de conservatisme, qui est la tendance à ne pas réviser suffisamment nos convictions lorsqu’on nous présente de nouvelles informations. Bien qu’il soit impossible de déterminer l’étendue de son influence, le biais de conservatisme offre une explication convaincante de la raison pour laquelle les restrictions ont été assouplies si lentement, bien après que la courbe ait été aplatie. « Les mesures de confinement sont déjà en place. Pourquoi ne pas les prolonger encore un peu, juste pour être sûr ? Â» Le dénominateur commun à tous ces concepts est la peur. La peur de la perte, la peur de regretter, et donc la peur du changement. Et c’est logique, car notre réaction naturelle à la peur est la paralysie. Il est plus sûr de maintenir le cap que de commencer à aller dans une autre direction. Mais les politiciens ne s’inquiètent pas uniquement de la perte et du regret. Ils s’inquiètent aussi de leur image. Et bien qu’ils ne veuillent pas l’admettre, leur souci de leur propre réputation a probablement joué un rôle considérable dans leurs décisions. Imaginez ce qu’il se passerait si les mesures de confinement étaient levées plus rapidement. Tout d’abord, ce serait un aveu implicite que ces dernières avaient été mal inspirées et qu’elles n’étaient probablement pas nécessaires au départ. Deuxièmement, les décideurs risqueraient d’être accusés en cas de recrudescence des cas d’infections. Mais tant qu’ils maintiennent un confinement strict, ils peuvent nous reprocher toute éventuelle reprise de l’épidémie parce qu’eux « font tout ce qu’ils peuvent Â». En bref, il était bien plus judicieux pour eux de prolonger le confinement « pour assurer votre sécurité Â» plutôt que d’admettre qu’ils avaient tort et avaient réagi de manière excessive. Et si quelques millions de personnes devaient perdre leur emploi pour que les politiciens puissent sauver la face, qu’il en soit ainsi. Les biais après le confinement Maintenant que les mesures sont levées et que la vie reprend lentement son cours, une autre série de biais se manifeste. L’exemple le plus évident est le biais rétrospectif, qui est la tendance à percevoir les événements historiques comme étant plus prévisibles qu’ils ne l’étaient en réalité. De la même manière que beaucoup faisaient preuve d’une confiance excessive avant le confinement, beaucoup se congratulent maintenant, convaincus qu’ils « savaient depuis le début Â». Cela est intimement lié au biais de confirmation, qui est notre tendance à rechercher, interpréter, favoriser et nous rappeler des informations qui confirment nos croyances préexistantes. Comme le dit Sherlock Holmes, nous « nous mettons à torturer les faits pour les faire cadrer avec les théories, au lieu d’adapter les théories aux faits ». Un bon exemple de cela a été notre propension à interpréter la baisse des taux d’infection comme une confirmation que le confinement a « fonctionné« , alors qu’il s’agit en fait d’un exemple classique d’erreur post hoc. Le succès apparent des mesures de confinement a ainsi conduit de nombreuses personnes à conclure que les décisions initiales étaient nécessaires et légitimes. Mais cette conclusion n’est qu’un exemple de biais de résultat, selon lequel nous jugeons la qualité de la décision en fonction de la qualité du résultat. En réalité, la présence d’une issue positive ne prouve pas nécessairement que les décisions initiales étaient justifiées. De plus, si l’on considère les conséquences collatérales, il y a de bonnes chances que le confinement ait fait plus de mal que de bien. Le biais le plus dangereux Malgré l’importance de tous les biais mentionnés jusqu’à présent, il y en a un qui me trouble particulièrement : c’est le biais d’autorité. Le biais d’autorité est la tendance à attribuer une plus grande fiabilité à l’opinion d’une figure d’autorité et à être davantage influencé par cette opinion. Ce biais a notamment été établi par la tristement célèbre expérience de Milgram en 1961, qui a illustré l’étonnante propension des gens à faire confiance et à obéir aux figures d’autorité, jusqu’au point de violer leur propre code de conduite. L’influence omniprésente des biais d’autorité tout au long de la pandémie a été particulièrement préoccupante. Dès le début, les gens ont fait aveuglément confiance aux « experts« , même s’ils ont fermé nos entreprises, sapé nos capacités de réponse et piétiné nos libertés civiles. Et très franchement, cela me fait peur. Qu’est-il advenu de la saine méfiance à l’égard de l’autorité ? Quand avons-nous perdu notre scepticisme et notre vigilance ? Avons-nous oublié qu’eux aussi sont de simples mortels ? Avons-nous oublié comment penser par nous-mêmes et comment assumer la responsabilité de notre propre vie ? Peut-être. Ou peut-être avons-nous simplement oublié d’être attentifs à nos biais. Peut-être avons-nous été inconsciemment attirés vers les réponses toutes faites, la mentalité de troupeau, le statu quo et les faits qui le confirment. Si c’est le cas, alors je pense qu’il y a encore de l’espoir. Mais si nous voulons surmonter nos biais, nous devons commencer par apprendre à les identifier. Ensuite, nous devons montrer l’exemple. Nous devons être conscients de notre propre vulnérabilité à l’erreur. Nous devons faire preuve d’une réelle vigilance à l’égard de nos propres comportements. Nous devons assumer la responsabilité de notre propre aveuglement et être ouverts à la critique. Et peut-être, de cette façon, pourrons-nous montrer au monde à quoi ressemble une vraie sagesse. — Traduction par Brice Gloux pour Contrepoints de The-cognitive-biases-behind-societys-response-to-covid-19/ (FEE) Ces articles pourraient vous intéresser: Covid : la peur et la menace nous tueront à petit feu La peur du virus nous a-t-elle fait perdre la tête ? Covid : quelles bases médicales des études ? (2) Et donc, la France n’a jamais été en rupture de masques…
http://dlvr.it/Rh1zFB

dimanche 20 septembre 2020

Les entreprises licencieront : quelle surprise !

Par Francis Richard. «�La santé n’a pas de prix. Le gouvernement mobilisera tous les moyens financiers nécessaires pour porter assistance, pour prendre en charge les malades, pour sauver des vies. Quoi qu’il en coûte. Â» C’est ce que déclare le Président de la République, Emmanuel Macron, dans un discours solennel le 12 mars 2020. Ce « quoi qu’il en coûte Â» restera dans les mémoires, parce qu’aujourd’hui est venu le moment de payer l’addition. La décroissance En décidant le confinement, mesure moyenâgeuse, les hommes de l’État et le Président de la République à leur tête étaient donc bien conscients qu’ils allaient provoquer une crise économique et sociale sans précédent. L’arrêt de l’activité ne peut jamais être sans conséquences. Si les prévisions sont toujours sujettes à caution, les résultats, fussent-ils estimés, sont moins contestables. À cet égard, le PIB peut être un indicateur, certes imparfait. Que dit l’INSEE dans sa note de conjoncture du 8 septembre 2020 ? Il estime le recul du PIB à 5,9 % au premier trimestre et à 13,8 % au deuxième trimestre, soit un recul de 19 % par rapport au quatrième trimestre de 2019. Diminution de l’emploi une réalité masquée Selon l’INSEE, au cours du premier semestre le nombre d’emplois salariés a diminué de 715 000. L’organisme étatique concède que cela aurait pu être pire si le dispositif d’activité partielle n’avait pas été mis en place, masquant la réalité. Si, dans un premier temps, il est possible que ce dispositif ait permis de différer la diminution de l’emploi provoquée par le confinement, il ne l’évitera pas indéfiniment et, pour survivre, aides salariales ou pas, les entreprises licencieront. Elles commencent déjà à licencier, parce que les aides salariales sont une chose, le carnet de commandes des clients en est une autre et que ce qui a été perdu reste perdu : quand l’activité s’arrête, d’autres coûts continuent de peser. Les entreprises n’ont pas besoin d’aides mais de liberté Pour fonctionner, les entreprises n’ont pas besoin d’aides, via un dispositif d’activité partielle ou un plan de relance (qui se fait toujours en privilégiant les uns au détriment des autres) ; elles doivent être libres et non pas empêchées d’agir. Après avoir réduit les entreprises à quia avec le confinement, les hommes de l’État prétendent maintenant savoir mieux qu’elles ce qu’il faut faire : à coup d’une centaine de milliards ils vont les aider à être écologiques, compétitives et solidaires. Il aurait mieux valu ne pas confiner, comme d’autres pays en ont donné l’exemple, et, depuis longtemps, réduire à rien ou peu de choses les dépenses publiques et les impôts et taxes. Mais ce serait reconnaître leur inutilité et leur nuisance. Le mot de la fin Les hommes politiques ne connaissent rien au monde des entreprises. Ils ignorent qu’elles naissent, vivent et meurent. Ils voudraient même que tous leurs sites soient immortels grâce à leurs aides généreuses, avec l’argent des autres, bien entendu. L’un d’entre eux, le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a tenu verbatim sur RTL, le jeudi 17 septembre 2020, au sujet du fabricant de pneumatiques de Béthune qui fermera son usine en 2021, ce propos révélateur : « Bridgestone a bénéficié un peu du chômage partiel, l’entreprise n’a sollicité aucune autre aide de l’État [quelle horreur !], ce qui prouve qu’elle n’avait pas de projet alternatif pour ce site. «  — Sur le web Ces articles pourraient vous intéresser: Aucun article similaire.
http://dlvr.it/RgzDR6