mardi 30 juin 2015
Terrorisme : Nous Subissons Les Conséquences De Notre Politique Bushiste
Nous sommes face à une guerre totale que nous livre le terrorisme et elle va durer longtemps. Nous assistons à une surenchère dans l’horreur. C’est ainsi la première décapitation en France et en Europe.
La France est actuellement le pays le plus guerrier. Même davantage que les Etats-Unis. Nous sommes engagés en Irak, en Afghanistan, en Syrie indirectement mais cette nuance ne tient pas pour nos adversaires. Nous sommes engagés encore en Centrafrique, au Sahel, au Mali.
On nous fait donc la guerre par réciprocité. Quand un Touareg reçoit un missile français, il est inutile d’essayer de lui expliquer les motivations de notre intervention militaire. Au niveau du ressenti, c’est «la France fait la guerre à l’islam!» Nous subissons donc les conséquences de notre politique étrangère. Ce n’est ni la Suisse ni la Hongrie qui sont visés par les terroristes inspirés par l’Etat islamique, mais bien la France.
Terrorisme: «Après la décapitation, le prochain stade sera l’attentat à la voiture piégée» - Monde - 24heures.ch
lundi 29 juin 2015
L’euro, ou la haine de la démocratie
Forcément, ça leur a coupé la chique. Qu’on puisse jouer la carte de la démocratie, c’est la chose qui est maintenant tellement hors de leur entendement qu’elle les laisse toujours sidérés, pantois et démunis. Vraiment, à cet instant, on aurait voulu voir leurs têtes, mâchoires décrochées comme des tiroirs de commodes fraîchement cambriolées : Sapin, Hollande, Moscovici, leurs experts organiques, leurs journalistes de propagande, tous ceux qui n’ayant que la « modernité » à la bouche se sont si constamment efforcés d’en finir avec le peuple, pénible démos, et pénible démocratie quand il lui vient à l’idée de ne pas se contenter de valider ce qui a été décidé pour elle. Mais c’est une némésis et personne n’y pourra rien : il vient toujours un moment où la politique chassée par la porte revient par la fenêtre. Plus elle a été chassée obstinément d’ailleurs, et plus ses retours sont fracassants.
http://blog.mondediplo.net/2015-06-29-L-euro-ou-la-haine-de-la-democratie
http://blog.mondediplo.net/2015-06-29-L-euro-ou-la-haine-de-la-democratie
Grèce / UE : Rupture Politique Et Financière
Grèce Le système financier ferme les banques!
.Athènes - Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a annoncé dimanche soir à la télévision la fermeture temporaire des banques grecques et l'instauration d'un contrôle des capitaux, tout en invitant la population à garder son sang-froid.
Le refus de l'Eurogroupe de prolonger le programme d'assistance à la Grèce au-delà du 30 juin a conduit la BCE à ne pas augmenter la liquidité des banques grecques et a contraint la Banque de Grèce à activer les mesures de fermeture temporaire des banques et de limitation des retraits bancaires, a déclaré M. Tsipras, tout en assurant que les dépôts des citoyens dans les banques grecques sont absolument garantis.
Le Premier ministre n'a pas précisé la durée de ces mesures radicales mais les médias grecs tablaient sur leur maintien au moins jusqu'au référendum du 5 juillet. Alexis Tsipras a également annoncé avoir reformulé dimanche à l'UE et la BCE la demande de la Grèce d'une prolongation du programme d'aide. Celle-ci avait été refusée samedi par l'Eurogroupe des ministres des Finances de la zone euro. Cette fois, la requête a été adressée au président du Conseil européen et aux 18 dirigeants des Etats membres de la zone euro, ainsi qu'au président de la BCE, de la Commission et du Parlement européen. J'attends leur réponse immédiate à cette requête démocratique de base, a-t-il ajouté lors de son allocution télévisée. Ce sont les seuls qui peuvent le plus rapidement possible, et même ce soir, renverser la décision de l'Eurogroupe et donner la possibilité à la BCE de rétablir le flux des liquidités des banques, a appelé le Premier ministre.
Alexis Tsipras a assuré que les dépôts des citoyens dans les banques grecques sont totalement garantis, tout comme le sont le versement des salaires et des retraites. Il a appelé la population à affronter la situation avec sang-froid et détermination, mettant de nouveau en cause, à travers les décisions de l'Eurogroupe et de la BCE, une tentative de chantage de la volonté du peuple grec.
Eurogroup : Un coup de force illégal
Alexis Tsipras avait décidé de convoquer un référendum le 5 juillet, demandant au peuple souverain de trancher dans le différent qui l’oppose aux créanciers de la Grèce. Il avait pris cette décision devant les menaces, les pressions, et les ultimatums auxquels il avait été confronté durant les derniers jours de la négociation avec ce que l’on appelle la « Troïka », soit la Banque Centrale Européenne, la Commission Européenne et le Fond Monétaire International.
Ce faisant, et dans un geste que l’on peut qualifier de « gaullien », il avait délibérément renvoyé au domaine politique une négociation que les partenaires de la « Troïka » voulaient maintenir dans le domaine technique et comptable. Ce geste à provoqué une réaction de l’Eurogroupe d’une extrême gravité.
Nous sommes en présence d’un véritable abus de pouvoir qui a été commis ce 27 juin dans l’après-midi, quand l’Eurogroupe a décidé de tenir une réunion sans la Grèce. Ce qui se joue désormais n’est plus seulement la question du devenir économique de la Grèce. C’est la question de l’Union européenne, et de la tyrannie de la Commission et du Conseil, qui est ouvertement posée.
mercredi 24 juin 2015
La Grèce Ne Joue Pas Mais Tente Simplement De Rester Vivante!
Les exigences de l'Europe qui visent ostensiblement à assurer que la Grèce puisse assumer le service de sa dette extérieure sont une réaction irritée, naïve et fondamentalement auto-destructrice. En les rejetant, les
Grecs ne jouent pas ; ils essaient simplement de rester en vie.
Quoi que l'on puisse dire à propos des politiques économiques passées de la Grèce, de son économie non compétitive, de sa décision de rejoindre la zone euro, ou des erreurs que les banques européennes ont fait en prêtant de manière excessive à son gouvernement, la situation économique du pays est saisissante. Le taux de chômage se situe à 25%. Le chômage des jeunes est de 50%.
En outre, le PIB de la Grèce a diminué de 25% depuis le début de la crise en 2009, son gouvernement est insolvable et beaucoup de ses citoyens souffrent de la faim.
Les conditions en Grèce aujourd'hui rappellent celles qui prévalaient dans l'Allemagne de 1933. Bien sûr, l'Union européenne n'a pas à craindre l’arrivée d'un Hitler grec, non seulement parce qu'elle pourrait facilement écraser un tel régime, mais aussi – et surtout – parce que la démocratie de la Grèce a prouvé une maturité impressionnante tout au long de la crise. Néanmoins, il y a quelque chose que l'UE devrait craindre : la misère au sein de ses frontières et les conséquences pernicieuses pour la politique et la société du continent.
Malheureusement, le continent reste divisé selon des lignes tribales. Allemands, Finlandais, Slovaques et Hollandais – entre autres – n’ont cure de la souffrance des Grecs. Leurs dirigeants politiques se soucient de leur circonscription, pas véritablement de l'Europe. L’aide à la Grèce est un sujet particulièrement sensible dans les pays où les partis d'extrême droite gagnent en importance ou les gouvernements de centre-droit font face à une opposition de gauche populaire.
Bien sûr, les politiciens européens ne sont pas aveugles à ce qui se passe en Grèce. Ils n’ont pas non plus été complètement passifs. Au début de la crise, les créanciers européens de la Grèce ont évité un allégement de la dette et ont exigé des taux d'intérêt punitifs sur les fonds de renflouement. Cependant, alors que la souffrance des Grecs s’intensifiait, les décideurs ont fait pression sur les banques du secteur privé et d'autres détenteurs d'obligations pour qu’ils annulent la plupart de leurs revendications. A chaque étape de la crise, ils se sont contentés de faire ce qu'ils pensaient que la politique nationale pouvait supporter – et évité d’en faire plus.
En particulier, les politiciens européens rechignent à prendre des mesures qui impliqueraient directement les contribuables. Le gouvernement grec a demandé à l'Europe d'échanger les dettes existantes avec de nouvelles créances afin de verrouiller des taux d'intérêt bas et des maturités longues. Il a également demandé que les paiements d'intérêts soient liés à la croissance économique. (De manière notable, il n’a pas demandé de baisses de la valeur nominale de sa dette).
Or, un allégement de la dette de ce genre vis-à-vis des gouvernements européens ou de la Banque centrale européenne a été maintenu hors de la table des négociations. Ces mesures exigeraient probablement un vote parlementaire dans les pays de l’ensemble de la zone euro, où de nombreux gouvernements font face à une opposition intense du public – peu importe le caractère évident du besoin.
Plutôt que d'affronter les obstacles politiques, les dirigeants européens se cachent derrière une montagne de rhétorique pieuse et absurde. Certains insistent que la Grèce doit aller au terme de son programme de paiement, quels que soient les conséquences humanitaires et économiques – sans mentionner le fait qu’aucun des gouvernements grecs précédents n’aient jamais réussi à respecter ses termes de paiements. D'autres prétendent se soucier des conséquences d'aléa moral de l'allégement de la dette, en dépit du fait que la dette du secteur privé du pays a déjà été radiée à l'insistance de l'UE, et qu'il y a des dizaines, sinon des centaines, de précédents de restructuration des dettes de souverains insolvables.
Il y a près d'un siècle, à la fin de la Première Guerre mondiale, John Maynard Keynes a offert un avertissement qui détient une grande pertinence aujourd'hui. Alors, comme aujourd'hui, les pays créanciers (principalement les États-Unis) exigeaient que les pays profondément endettés honorent leurs dettes. Keynes savait qu'une tragédie se préparait.
« Les peuples mécontents d'Europe voudront-ils arranger leur existence pour toute une génération, pour qu’une part appréciable de leur production quotidienne serve à assurer à l'étranger des paiements ? », demanda-t-il dans Les Conséquences économiques de la paix . « Bref, je ne pense pas qu'aucun des tributs en question soient payés, ou tout au moins plus de quelques années. »
Plusieurs pays européens semblent désormais ne demander pas mieux que de forcer la Grèce dans un défaut pur et simple et de provoquer sa sortie de l'euro. Ils croient que les retombées peuvent être contenues sans panique ni contagion. Cela est un vœu pieux typique chez les politiciens. En effet, il s’agit du type d’insouciance qui a conduit le secrétaire au Trésor américain, Hank Paulson, à laisser tomber Lehman Brothers en septembre 2008, ostensiblement pour donner une « leçon » au marché. Une leçon qui nous vaut d’être encore et toujours en train de tenter de sortir de la crise provoquée par l’erreur monumentale de Paulson.
De même, Keynes a regardé avec horreur comment les décideurs économiques ont gaffé à plusieurs reprises dans les années qui ont suivi la Première Guerre mondiale, durant les bouleversements des années 1920 et au cours de la Grande Dépression des années 1930. En 1925,Keynes a critiqué l'insouciance de ceux « qui sont assis dans le peloton de tête de la machine ». Il a fait valoir « qu'ils sont immensément imprudents dans leur insouciance, leur vague optimisme et leur croyance confortable qu’il ne se passe jamais vraiment rien de sérieux. Neuf fois sur dix, rien de vraiment grave ne se produit – juste un peu de détresse pour certains individus ou groupes. Mais nous courons un risque de la dixième fois… »
Aujourd'hui, les créanciers européens de la Grèce semblent prêts à abandonner leurs engagements solennels sur l'irrévocabilité de l'euro afin de ne pas céder sur la nécessité de récolter quelques miettes auprès des retraités du pays. S’ils devaient poursuivre leur exigence jusqu’au bout, obligeant la Grèce à sortir de la zone euro, le monde perdrait à jamais la confiance en la longévité de l'euro. Au minimum, les membres les plus faibles de la zone euro seraient soumis à des pressions croissantes. Dans le pire des cas, ils seront touchés par un nouveau cercle vicieux de panique et de fuite des déposants, faisant dérailler la reprise européenne naissante. Alors que la Russie teste la détermination de l'Europe à l'est, le moment du pari de l'Europe ne pouvait pas être pire.
Le gouvernement grec a raison de mettre des limites. Il a une responsabilité envers ses citoyens. Le véritable choix, après tout, n’est pas dans le camp de la Grèce, mais de l'Europe.
Traduit de l’anglais par Timothée Demont
Jeffrey D. Sachs, professeur de développement durable, professeur de politique et gestion de la santé, et directeur de l'Institut de la Terre à l'Université Columbia, est également Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour les Objectifs du Millénaire pour le développement.
© Project Syndicate 1995–2015
lundi 22 juin 2015
samedi 20 juin 2015
Un Banquier Allemand Prédit : "La Russie et la Chine Vont Vaincre L'hégémonie Américaine!"
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Folker Hellmeyer prédit que les dommages économiques pour l'Allemagne et l'UE seront très importants s'ils continuent à suivre la politique de sanctions des États-Unis |
Banquier allemand : La Russie et la Chine vont défaire les Etats-Unis
Folker Hellmeyer prédit que les dommages économiques pour l'UE et l'Allemagne seront assez significatifs, si elles se décident à poursuivre la politique de sanctions imposée par les Etats-Unis.
Folker Hellmeyer, chef économiste à la Bremer Landesbank, n'a pas de doute sur le futur du système économique global: l'axe Moscou-Pékin-BRICS va prévaloir contre l'ancien "hégémon", les Etats-Unis. Ces pays en ont assez de l'Occident, parce qu'ils veulent mettre en place une stratégie de long-terme, et non pas une stratégie d'opportunisme.
German Economic News: Les pays de l'UE font état de pertes en raison des sanctions contre la Russie. Quels dommages les sanctions ont-elles déjà eus selon votre estimation?
Folker Hellmeyer: Le dommage est beaucoup plus important que ne le montrent les statistiques. Commençons par l'économie et l'accumulation des dégâts jusqu'à maintenant. Bien sur, la baisse des exportations allemandes de 18% sur une année en 2014 et 34% dans les deux premiers mois de 2015 comprennent seulement les pertes primaires. Il y a aussi des effets secondaires. Les économies des pays européens avec une activité forte en Russie, entre autres, et particulièrement la Finlande et l'Autriche, souffrent massivement. En conséquence, ces pays passent moins de commandes en Allemagne. En outre, afin de contourner les sanctions, certains conglomérats européens envisagent de créer des installations de production avec le plus haut niveau d'efficacité en Russie. Par conséquent, nous perdons ce potentiel de stocker de capital, qui est le fondement de notre prospérité. La Russie remporte cette masse de capital.
German Economic News: Il n'est pas clair si les sanctions prendront fin dans un avenir prévisible. Quelle sera la grosseur du montant de la facture à payer, en particulier pour l'économie d'exportation allemande?
Folker Hellmeyer: L'Allemagne et l'UE ont mis leur fiabilité économique à l'égard de la Russie en question. La confiance mutuelle a été brisée par l'Allemagne et l'UE. Il faut plusieurs années pour reconstruire cette confiance. Il faut jusqu'à cinq ans entre la signature et la livraison dans les exportations provenant d'Allemagne et d'Europe lorsqu'ils livrent des équipements pour l'industrie.
German Economic News: Les pays de l'UE font état de pertes en raison des sanctions contre la Russie. Quels dommages les sanctions ont-elles déjà eus selon votre estimation?
Folker Hellmeyer: Le dommage est beaucoup plus important que ne le montrent les statistiques. Commençons par l'économie et l'accumulation des dégâts jusqu'à maintenant. Bien sur, la baisse des exportations allemandes de 18% sur une année en 2014 et 34% dans les deux premiers mois de 2015 comprennent seulement les pertes primaires. Il y a aussi des effets secondaires. Les économies des pays européens avec une activité forte en Russie, entre autres, et particulièrement la Finlande et l'Autriche, souffrent massivement. En conséquence, ces pays passent moins de commandes en Allemagne. En outre, afin de contourner les sanctions, certains conglomérats européens envisagent de créer des installations de production avec le plus haut niveau d'efficacité en Russie. Par conséquent, nous perdons ce potentiel de stocker de capital, qui est le fondement de notre prospérité. La Russie remporte cette masse de capital.
German Economic News: Il n'est pas clair si les sanctions prendront fin dans un avenir prévisible. Quelle sera la grosseur du montant de la facture à payer, en particulier pour l'économie d'exportation allemande?
Folker Hellmeyer: L'Allemagne et l'UE ont mis leur fiabilité économique à l'égard de la Russie en question. La confiance mutuelle a été brisée par l'Allemagne et l'UE. Il faut plusieurs années pour reconstruire cette confiance. Il faut jusqu'à cinq ans entre la signature et la livraison dans les exportations provenant d'Allemagne et d'Europe lorsqu'ils livrent des équipements pour l'industrie.
Siemens a été jeté hors d'un projet d'envergure pour cette raison. Alstom a perdu le contrat pour le chemin de fer Moscou-Pékin. Le potentiel de dommages, non seulement pour l'Allemagne mais aussi pour l'UE est beaucoup plus massif que les chiffres actuels pourraient exprimer.
Les dommages à l'avenir ne peuvent pas être exactement quantifiés, mais ils sont certainement significatifs.
En outre, dans le cadre de la Coopération de Shanghai et des pays des BRICS, l'axe Pékin-Moscou est occupé à la planification des plus grands projets de croissance économique dans l'histoire moderne – la construction de l'Eurasie et de l'infrastructure de Moscou à Vladivostok, et ensuite vers le Sud de la Chine et de l'Inde. Dans quelle mesure les pays émergents voient dans la politique de sanctions de l'UE et de l'Allemagne, autour de ces méga projets, comme un affront pas seulement contre la Russie, reste à voir. Apparemment, certains participants dans la vie politique européenne manquent de compréhension pour capter les effets de leurs actions de manière entière.
German Economic News: Qui paie pour les dommages?
Folker Hellmeyer: Les dommages mesurables se composent de la perte de croissance, de la perte de salaire, de la perte de cotisations pour le système social et de la perte des recettes fiscales. Ceci est valable pour les 12 derniers mois et les années à venir. Ainsi, la population de l'Allemagne et de l'UE vont payer par la perte de prospérité et de stabilité sur le long-terme. Les immensurables dommages peuvent aussi être une augmentation des risques géopolitiques pour les personnes dans l'UE
German Economic News: Si nous regardons la situation en Ukraine, sous une lumière claire et sobre, il semble que le gouvernement de Kiev soit principalement intéressé à garder la situation au bord de l'explosion, afin de toujours obtenir de nouveaux prêts. Est-ce qu'aucun politicien occidental n'a encore jamais parlé clairement avec eux?
Folker Hellmeyer: C'est irritant, en effet. Les gens qui ne sont pas seulement portés sur "les médias de qualité occidentale" sont surpris par les médias qui masquent l'agression et les lois discriminatoires que Kiev voulaient mettre en œuvre et qui sont en contraste frappant avec la revendication des valeurs occidentales et de la démocratie. Il faut laisser du crédit à M. Steinmeier, il ne parle clairement derrière des portes closes. La question est de savoir si au-delà de l'Atlantique on soutient les efforts de M. Steinmeier. Je renvoie à cet égard à l'affaire de Victoria Nuland. Le fait est que, avec le coup d'état en Ukraine, l'oligarchie amicale envers Moscou a été remplacée par une respectueuse oligarchie pro-US. C'est de la géopolitique aux bénéfices de personnes tiers, mais certainement pas de l'Allemagne, l'UE, la Russie et encore moins de l'Ukraine
German Economic News: Le ministre des finances, Natalie Jaresko, est un ancien membre du personnel du Département d'État Américan, qui a procédé à l'acquisition de la nationalité ukrainienne seulement un jour avant qu'elle ait prêté serment. Est-ce qu'un ancien banquier d'investissement peut tout simplement mettre en place un "master plan" avec tout cela?
Folker Hellmeyer: Je ne la connais pas personnellement. Beaucoup a été écrit sur elle. Il en résulte une image qui ne permet pas d'établir un profil très positif. Le fait est que des postes importants dans l'administration ukrainienne sont pris par du personnel externe (je tiens à noter que Tony Blair vient de devenir conseiller de Poroschenko aujourd'hui), avec une extrême proximité envers les Etats-Unis (ajoutons 3 ministères aux mains de proches des USA et non-ukrainiens et Sakashvilii à Odessa) et ses institutions, cela souligne le caractère géopolitique du coup d'état. Ergo, le terme "master plan" est au moins discutable et voir même probable.
Une figure de proue dans la récente politique allemande, plus en poste actuellement, a déclaré dans un entretien bilatéral que la géopolitique étasunienne est au mieux, possible à décrire comme un jeu d'échecs sur lequel l'échiquier serait l'Ukraine, joué avec le sang des pions ukrainiens, piétinant Moscou contre le pouvoir central de Pékin. Je partage ce point de vue.
Le fait est que les pays émergents se libèrent eux-mêmes de l'hégémonie américaine est certain. Cela devient évident avec la création d'institutions qui entrent en concurrence avec la Banque Mondiale (AIIB) et le FMI (Nouvelle Banque de Développement). Cela déplaît à hégémon de toujours. Les points chauds internationaux actuels que sont l'Afghanistan, l'Irak, la Syrie, la Libye, l'Egypte en passant par l'Ukraine, sont des expressions de la présente lutte clairement reconnaissable pour le pouvoir. N'avons-nous pas voulu instaurer la démocratie et la liberté dans tous ces pays? Jetons un coup d'oeil à cette réussite...
German Economic News: Plusieurs pays de l'UE, tels que l'Italie, l'Autriche et la Hongrie sont de plus en plus audibles sur les sanctions. En Allemagne, cependant, l'emporte dans une presque fantomatique unité. Pourquoi?
Folker Hellmeyer: Le citoyen allemand est saturé. En dépit de la perte de business, il vit toujours bien. Les prochaines vacances arrivent. Les médias allemands sont politiquement corrects et sont apprivoisés par la géopolitique étasunienne, tout comme nos politiciens. Le nivellement (vers le bas) politique et médiatique de ces questions est efficace.
German Economic News: Quel est l'impact des sanctions sur la relation germano-russe?
Folker Hellmeyer: La relation, sur le plan politique est cassée. Pourtant, le dialogue est toujours maintenu des deux côtés. Ce qui est déjà positif. Moscou est déçue, et en particulier au sujet de la politique allemande, énormément déçue. On reste très réaliste sur l'évaluation vu de Moscou, de la capacité des allemands et des européens à s'exprimer et à vivre une politique indépendante des Etats-Unis et dans leur propre intérêt. Dans le secteur des entreprises, c'est différent. Les discussions à haut niveau sont utilisées. Ils se préparent pour le jour X après les sanctions. Cependant, une rapide relance au niveau d'avant la crise est peu probable. La Russie est un ours. Ils sont actifs dans la construction de nouvelles routes d'approvisionnement, maintenant qu'ils ne vont pas tout simplement abandonner tout cela après la politique de sanctions. L'arbitraire peut être "en vogue" à l'Ouest, mais pas à Moscou. Avec chaque jour qui passe dans la politique de sanctions, nous consumons un peu notre avenir commun.
German Economic News: Quel est l'impact des sanctions sur les économies nationales de l'UE?
Folker Hellmeyer: Nous manquons des points de croissance sur les exportations, nous manquons les dividendes de la paix. Nous réformons les pays faibles de la zone Euro et afin de rétablir leur compétitivité internationale en vertu de durs sacrifices et ensuite de les privons de marchés. La main gauche allemande ne semble pas savoir ce la main droite de la politique de l'UE fait de l'autre côté?
German Economic News: Quels risques voyez-vous pour les banques européennes?
Folker Hellmeyer: Ces risques sont largement gérables. La surveillance qui a été entreprise par l'autorité de contrôle est efficace et ne permet pas d'envisager d'accidents durables.
German Economic News: Pourquoi les grandes organisations regardent ailleurs, comme la Fédération de l'Industrie Allemande (BDI)? On pourrait penser, vu la raison pour laquelle elle existe, qu'elle allait représenter les intérêts de l'industrie?
Folker Hellmeyer: Il y a une différence considérable entre les déclarations publiques de ces organisations et de leur état interne d'affaires. Quelque chose se prépare dans le domaine de l'entreprise. Toutefois, à l'égard de leurs déclarations publiques, je suis déçu. Ils agissent de manière politiquement correcte. Leur rectitude politique est limitée à cette même rectitude et est donc par définition erronée.
Pour une économie axée sur l'export, la question de la politique de sanctions porte un caractère bien distinctif, et pour certaines entreprises, cette signification est existentielle. De romancer sur la primauté du politique, est pour ces organisations un déni de responsabilité.
German Economic News: Le mépris que le gouvernement étasunien montre à traiter avec les Européens est vraiment remarquable - les mots – clés sont : "NSA" et "Fuck the UE". Les hommes politiques Européens n'ont aucun respect d'eux-mêmes ou sont-ils trop lâches?
Folker Hellmeyer: N'importe qui, qui est un vrai démocrate, qui prend ses fonctions pour la "res publica" sérieusement, qui n'a pas empiéter sur son propre droit à l'auto-détermination, doit tirer des conclusions à partir de ces remarques. Ceux qui ne le font pas, ont des déficits dans le respect de nos valeurs. Je suis la mauvaise personne à qui parler. Vous devez demander à nos politiciens à ces questions.
German Economic News: Inversement proportionnel à l'asservissement envers Washington, est l'agressivité vers l'intérieur: d'abord les dissidents ont été diffamés comme "Poutine-Versteher" [compreneur de Poutine -understander- ou ceux qui sifflent aux oreilles de Poutine -whisperer- ] maintenant, vous êtes un "Poutine-troll", vu que vous n'avez pas hurlé avec les loups. La guerre froide a déjà coûté une partie de notre liberté démocratique?
Folker Hellmeyer: À la fin de 2007, j'ai énoncé dans la préface de mon livre "Endlich Klartext" ["Enfin, plein texte"]: "d'abord, les marchés libres vont mourir, puis la démocratie!". Dans ce livre, j'ai également analysé les Etats-Unis et leur système hégémonique. Les actuels conflits géopolitiques sont utilisés à l'échelle nationale pour démolir les libertés démocratiques avec une augmentation de la vitesse de cette destruction. Je suis plus préoccupé que jamais. Actuellement, je suis occupé avec l'idée de "terreur (terrorisme) du main stream". Nous faisons semblant d'être tolérant et pluraliste. Mais si vous osez vous distingué du reste de la société dans des domaines politiquement sensibles, vous courez le risque de l'isolement et la diffamation. Ces développements sont tout le contraire sur les allégations de la démocratie et de la liberté. Oui, les conflits actuels nous coûtent la démocratie
German Economic News: Comment le conflit continue-t-il? Est-il concevable que les Américains et les Russes travaillent à nouveau ensemble – peut-être à cause de la Syrie – et les Européens seront de nouveau à la traine des deux grandes puissances et paieront?
Folker Hellmeyer: Pour moi, le conflit a déjà été décidé. L'axe Moscou-Pékin-BRIC gagne. Ils en ont assez de l'Ouest. En 1990, ces pays représentaient environ 25% de la production économique mondiale. Aujourd'hui, elles représentent 56% de la production économique mondiale et 85% de la population mondiale. Ils contrôlent environ 70% des réserves de change mondiales. Ils grandissent chaque année en moyenne de 4 à 5%. Du fait que les Etats-Unis n'étaient pas prêts à partager leur pouvoir international (p. ex. revoir le système de voix au sein du FMI et de la BM), les pays émergents construirent leur propre système financier. C'est l'avenir.
À l'heure actuelle, l'UE est en train d'être tiré dans un conflit, qui a été causé par les Etats-Unis, parce qu'ils ne voulaient pas partager le pouvoir et ne le veulent toujours pas, ce qui stérilise l'UE dans ses possibilités de développement. Le plus nous poursuivons cette politique dans l'UE, plus le prix sera élevé pour nous et le moins nous serons pris comme des partenaires sérieux de dialogue.
Sans Moscou et Pékin, pas un problème dans le monde ne peut être résolu. Les Etats-Unis pourraient en effet agir beaucoup plus pragmatiquement que nous pouvons le voir aujourd'hui. Le manque d'agenda propre de la part de l'UE et de l'Allemagne dans l'ordre du jour nous fait passer pour des perdants.
German Economic News: Q'est-ce qui devrait se passer afin qu'une politique économique et diplomatique indépendante voit à nouveau le jour en Allemagne?
Folker Hellmeyer: Pour cette question, je vais passer. Je demande votre compréhension.
German Economic News: Que signifie, pour le monde des affaires, quand le gouvernement joue à des jeux géopolitiques, plutôt que de représenter les intérêts de l'Allemagne, de la manière la plus sérieuse possible, comme dans d'autres domaines?
Folker Hellmeyer: Cela signifie que les affaires en souffrent.
German Economic News: Le parlementaire moyen comprend-il l'interdépendance de la politique et de l'économie?
Folker Hellmeyer: À cet égard, je suis sceptique.
German Economic News: Est-ce que la politique serait meilleure si les politiciens comprenaient moins les choses à propos de l'économie, mais s'ils étaient plus eux-mêmes en retour?
Folker Hellmyer: Certainement pas. La stabilité de la démocratie dépend de la stabilité de son économie. Si des dommages sont infligés à l'économie, la radicalisation de la société augmente. L'Empire allemand a fait cette expérience en 1933. A côté de cela, il y a la possibilité d'une dictature élue, comme dans une oligarchie. À cet égard, il y a une enquête de la Princeton University: “Les Etats-Unis ne sont plus une démocratie, mais une oligarchie!” Oups, c'était pas politiquement correct....
Pour le moment il n'y a plus en jeu que les gens ordinaires ne voulons l'admettre. Vous me voyez profondément préoccupé.
traduit et publié par tJ, cet article peut être repris à condition d'en donner les URL
http://deutsche-wirtschafts-nachrichten.de/2015/06/06/top-banker-ist-sich-sicher-russland-und-china-gewinnen-gegen-die-usa/
http://vodkaetpelmini.blogspot.com/2015/06/banquier-allemand-la-russie-et-la-chine.html
En outre, dans le cadre de la Coopération de Shanghai et des pays des BRICS, l'axe Pékin-Moscou est occupé à la planification des plus grands projets de croissance économique dans l'histoire moderne – la construction de l'Eurasie et de l'infrastructure de Moscou à Vladivostok, et ensuite vers le Sud de la Chine et de l'Inde. Dans quelle mesure les pays émergents voient dans la politique de sanctions de l'UE et de l'Allemagne, autour de ces méga projets, comme un affront pas seulement contre la Russie, reste à voir. Apparemment, certains participants dans la vie politique européenne manquent de compréhension pour capter les effets de leurs actions de manière entière.
German Economic News: Qui paie pour les dommages?
Folker Hellmeyer: Les dommages mesurables se composent de la perte de croissance, de la perte de salaire, de la perte de cotisations pour le système social et de la perte des recettes fiscales. Ceci est valable pour les 12 derniers mois et les années à venir. Ainsi, la population de l'Allemagne et de l'UE vont payer par la perte de prospérité et de stabilité sur le long-terme. Les immensurables dommages peuvent aussi être une augmentation des risques géopolitiques pour les personnes dans l'UE
German Economic News: Si nous regardons la situation en Ukraine, sous une lumière claire et sobre, il semble que le gouvernement de Kiev soit principalement intéressé à garder la situation au bord de l'explosion, afin de toujours obtenir de nouveaux prêts. Est-ce qu'aucun politicien occidental n'a encore jamais parlé clairement avec eux?
Folker Hellmeyer: C'est irritant, en effet. Les gens qui ne sont pas seulement portés sur "les médias de qualité occidentale" sont surpris par les médias qui masquent l'agression et les lois discriminatoires que Kiev voulaient mettre en œuvre et qui sont en contraste frappant avec la revendication des valeurs occidentales et de la démocratie. Il faut laisser du crédit à M. Steinmeier, il ne parle clairement derrière des portes closes. La question est de savoir si au-delà de l'Atlantique on soutient les efforts de M. Steinmeier. Je renvoie à cet égard à l'affaire de Victoria Nuland. Le fait est que, avec le coup d'état en Ukraine, l'oligarchie amicale envers Moscou a été remplacée par une respectueuse oligarchie pro-US. C'est de la géopolitique aux bénéfices de personnes tiers, mais certainement pas de l'Allemagne, l'UE, la Russie et encore moins de l'Ukraine
German Economic News: Le ministre des finances, Natalie Jaresko, est un ancien membre du personnel du Département d'État Américan, qui a procédé à l'acquisition de la nationalité ukrainienne seulement un jour avant qu'elle ait prêté serment. Est-ce qu'un ancien banquier d'investissement peut tout simplement mettre en place un "master plan" avec tout cela?
Folker Hellmeyer: Je ne la connais pas personnellement. Beaucoup a été écrit sur elle. Il en résulte une image qui ne permet pas d'établir un profil très positif. Le fait est que des postes importants dans l'administration ukrainienne sont pris par du personnel externe (je tiens à noter que Tony Blair vient de devenir conseiller de Poroschenko aujourd'hui), avec une extrême proximité envers les Etats-Unis (ajoutons 3 ministères aux mains de proches des USA et non-ukrainiens et Sakashvilii à Odessa) et ses institutions, cela souligne le caractère géopolitique du coup d'état. Ergo, le terme "master plan" est au moins discutable et voir même probable.
Une figure de proue dans la récente politique allemande, plus en poste actuellement, a déclaré dans un entretien bilatéral que la géopolitique étasunienne est au mieux, possible à décrire comme un jeu d'échecs sur lequel l'échiquier serait l'Ukraine, joué avec le sang des pions ukrainiens, piétinant Moscou contre le pouvoir central de Pékin. Je partage ce point de vue.
Le fait est que les pays émergents se libèrent eux-mêmes de l'hégémonie américaine est certain. Cela devient évident avec la création d'institutions qui entrent en concurrence avec la Banque Mondiale (AIIB) et le FMI (Nouvelle Banque de Développement). Cela déplaît à hégémon de toujours. Les points chauds internationaux actuels que sont l'Afghanistan, l'Irak, la Syrie, la Libye, l'Egypte en passant par l'Ukraine, sont des expressions de la présente lutte clairement reconnaissable pour le pouvoir. N'avons-nous pas voulu instaurer la démocratie et la liberté dans tous ces pays? Jetons un coup d'oeil à cette réussite...
German Economic News: Plusieurs pays de l'UE, tels que l'Italie, l'Autriche et la Hongrie sont de plus en plus audibles sur les sanctions. En Allemagne, cependant, l'emporte dans une presque fantomatique unité. Pourquoi?
Folker Hellmeyer: Le citoyen allemand est saturé. En dépit de la perte de business, il vit toujours bien. Les prochaines vacances arrivent. Les médias allemands sont politiquement corrects et sont apprivoisés par la géopolitique étasunienne, tout comme nos politiciens. Le nivellement (vers le bas) politique et médiatique de ces questions est efficace.
German Economic News: Quel est l'impact des sanctions sur la relation germano-russe?
Folker Hellmeyer: La relation, sur le plan politique est cassée. Pourtant, le dialogue est toujours maintenu des deux côtés. Ce qui est déjà positif. Moscou est déçue, et en particulier au sujet de la politique allemande, énormément déçue. On reste très réaliste sur l'évaluation vu de Moscou, de la capacité des allemands et des européens à s'exprimer et à vivre une politique indépendante des Etats-Unis et dans leur propre intérêt. Dans le secteur des entreprises, c'est différent. Les discussions à haut niveau sont utilisées. Ils se préparent pour le jour X après les sanctions. Cependant, une rapide relance au niveau d'avant la crise est peu probable. La Russie est un ours. Ils sont actifs dans la construction de nouvelles routes d'approvisionnement, maintenant qu'ils ne vont pas tout simplement abandonner tout cela après la politique de sanctions. L'arbitraire peut être "en vogue" à l'Ouest, mais pas à Moscou. Avec chaque jour qui passe dans la politique de sanctions, nous consumons un peu notre avenir commun.
German Economic News: Quel est l'impact des sanctions sur les économies nationales de l'UE?
Folker Hellmeyer: Nous manquons des points de croissance sur les exportations, nous manquons les dividendes de la paix. Nous réformons les pays faibles de la zone Euro et afin de rétablir leur compétitivité internationale en vertu de durs sacrifices et ensuite de les privons de marchés. La main gauche allemande ne semble pas savoir ce la main droite de la politique de l'UE fait de l'autre côté?
German Economic News: Quels risques voyez-vous pour les banques européennes?
Folker Hellmeyer: Ces risques sont largement gérables. La surveillance qui a été entreprise par l'autorité de contrôle est efficace et ne permet pas d'envisager d'accidents durables.
German Economic News: Pourquoi les grandes organisations regardent ailleurs, comme la Fédération de l'Industrie Allemande (BDI)? On pourrait penser, vu la raison pour laquelle elle existe, qu'elle allait représenter les intérêts de l'industrie?
Folker Hellmeyer: Il y a une différence considérable entre les déclarations publiques de ces organisations et de leur état interne d'affaires. Quelque chose se prépare dans le domaine de l'entreprise. Toutefois, à l'égard de leurs déclarations publiques, je suis déçu. Ils agissent de manière politiquement correcte. Leur rectitude politique est limitée à cette même rectitude et est donc par définition erronée.
Pour une économie axée sur l'export, la question de la politique de sanctions porte un caractère bien distinctif, et pour certaines entreprises, cette signification est existentielle. De romancer sur la primauté du politique, est pour ces organisations un déni de responsabilité.
German Economic News: Le mépris que le gouvernement étasunien montre à traiter avec les Européens est vraiment remarquable - les mots – clés sont : "NSA" et "Fuck the UE". Les hommes politiques Européens n'ont aucun respect d'eux-mêmes ou sont-ils trop lâches?
Folker Hellmeyer: N'importe qui, qui est un vrai démocrate, qui prend ses fonctions pour la "res publica" sérieusement, qui n'a pas empiéter sur son propre droit à l'auto-détermination, doit tirer des conclusions à partir de ces remarques. Ceux qui ne le font pas, ont des déficits dans le respect de nos valeurs. Je suis la mauvaise personne à qui parler. Vous devez demander à nos politiciens à ces questions.
German Economic News: Inversement proportionnel à l'asservissement envers Washington, est l'agressivité vers l'intérieur: d'abord les dissidents ont été diffamés comme "Poutine-Versteher" [compreneur de Poutine -understander- ou ceux qui sifflent aux oreilles de Poutine -whisperer- ] maintenant, vous êtes un "Poutine-troll", vu que vous n'avez pas hurlé avec les loups. La guerre froide a déjà coûté une partie de notre liberté démocratique?
Folker Hellmeyer: À la fin de 2007, j'ai énoncé dans la préface de mon livre "Endlich Klartext" ["Enfin, plein texte"]: "d'abord, les marchés libres vont mourir, puis la démocratie!". Dans ce livre, j'ai également analysé les Etats-Unis et leur système hégémonique. Les actuels conflits géopolitiques sont utilisés à l'échelle nationale pour démolir les libertés démocratiques avec une augmentation de la vitesse de cette destruction. Je suis plus préoccupé que jamais. Actuellement, je suis occupé avec l'idée de "terreur (terrorisme) du main stream". Nous faisons semblant d'être tolérant et pluraliste. Mais si vous osez vous distingué du reste de la société dans des domaines politiquement sensibles, vous courez le risque de l'isolement et la diffamation. Ces développements sont tout le contraire sur les allégations de la démocratie et de la liberté. Oui, les conflits actuels nous coûtent la démocratie
German Economic News: Comment le conflit continue-t-il? Est-il concevable que les Américains et les Russes travaillent à nouveau ensemble – peut-être à cause de la Syrie – et les Européens seront de nouveau à la traine des deux grandes puissances et paieront?
Folker Hellmeyer: Pour moi, le conflit a déjà été décidé. L'axe Moscou-Pékin-BRIC gagne. Ils en ont assez de l'Ouest. En 1990, ces pays représentaient environ 25% de la production économique mondiale. Aujourd'hui, elles représentent 56% de la production économique mondiale et 85% de la population mondiale. Ils contrôlent environ 70% des réserves de change mondiales. Ils grandissent chaque année en moyenne de 4 à 5%. Du fait que les Etats-Unis n'étaient pas prêts à partager leur pouvoir international (p. ex. revoir le système de voix au sein du FMI et de la BM), les pays émergents construirent leur propre système financier. C'est l'avenir.
À l'heure actuelle, l'UE est en train d'être tiré dans un conflit, qui a été causé par les Etats-Unis, parce qu'ils ne voulaient pas partager le pouvoir et ne le veulent toujours pas, ce qui stérilise l'UE dans ses possibilités de développement. Le plus nous poursuivons cette politique dans l'UE, plus le prix sera élevé pour nous et le moins nous serons pris comme des partenaires sérieux de dialogue.
Sans Moscou et Pékin, pas un problème dans le monde ne peut être résolu. Les Etats-Unis pourraient en effet agir beaucoup plus pragmatiquement que nous pouvons le voir aujourd'hui. Le manque d'agenda propre de la part de l'UE et de l'Allemagne dans l'ordre du jour nous fait passer pour des perdants.
German Economic News: Q'est-ce qui devrait se passer afin qu'une politique économique et diplomatique indépendante voit à nouveau le jour en Allemagne?
Folker Hellmeyer: Pour cette question, je vais passer. Je demande votre compréhension.
German Economic News: Que signifie, pour le monde des affaires, quand le gouvernement joue à des jeux géopolitiques, plutôt que de représenter les intérêts de l'Allemagne, de la manière la plus sérieuse possible, comme dans d'autres domaines?
Folker Hellmeyer: Cela signifie que les affaires en souffrent.
German Economic News: Le parlementaire moyen comprend-il l'interdépendance de la politique et de l'économie?
Folker Hellmeyer: À cet égard, je suis sceptique.
German Economic News: Est-ce que la politique serait meilleure si les politiciens comprenaient moins les choses à propos de l'économie, mais s'ils étaient plus eux-mêmes en retour?
Folker Hellmyer: Certainement pas. La stabilité de la démocratie dépend de la stabilité de son économie. Si des dommages sont infligés à l'économie, la radicalisation de la société augmente. L'Empire allemand a fait cette expérience en 1933. A côté de cela, il y a la possibilité d'une dictature élue, comme dans une oligarchie. À cet égard, il y a une enquête de la Princeton University: “Les Etats-Unis ne sont plus une démocratie, mais une oligarchie!” Oups, c'était pas politiquement correct....
Pour le moment il n'y a plus en jeu que les gens ordinaires ne voulons l'admettre. Vous me voyez profondément préoccupé.
traduit et publié par tJ, cet article peut être repris à condition d'en donner les URL
http://deutsche-wirtschafts-nachrichten.de/2015/06/06/top-banker-ist-sich-sicher-russland-und-china-gewinnen-gegen-die-usa/
http://vodkaetpelmini.blogspot.com/2015/06/banquier-allemand-la-russie-et-la-chine.html
samedi 13 juin 2015
Loi renseignement: «Sous Sarkozy, il y aurait eu trois millions de manifestants et Taubira devant»
12 JUIN 2015 | PAR MATHIEU MAGNAUDEIX
L’Assemblée nationale et le Sénat devraient se mettre d’accord, mardi 16 juin, sur la version finale de la loi sur le renseignement, texte très musclé, dont Manuel Valls a fait une affaire personnelle après les attentats de janvier. Au Sénat, l’ancien ministre de Jacques Chirac Claude Malhuret a voté contre la loi. À gauche et à droite, ils ne sont qu’une poignée à l'avoir imité.
Claude Malhuret est un sénateur récent (il a été élu en novembre dernier), mais pas vraiment un jeunot en politique. Maire « Les Républicains » (LR) de Vichy depuis vingt-cinq ans, il a été secrétaire d’État aux droits de l’homme de Jacques Chirac en 1986, député européen en 1989, député en 1993. Il est aussi ex-président de Médecins sans frontières et a fondé il y a quinze ans le site internet Doctissimo. Au Sénat, Claude Malhuret vient de voter contre la loi, au nom de la défense des libertés publiques. Comme à l’Assemblée, seuls une minorité de ses collègues l’ont imité. Au PS, ils ne sont que deux à s’y être opposés. Mardi 16 juin, la commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs devrait se mettre d’accord sur une version définitive du texte. Il sera alors quasiment adopté. Et puisqu’il a été examiné en urgence, il ne pourra plus évoluer sur le fond. Entretien.
Lors de la discussion au Sénat, vous avez déploré une « formidable atteinte aux libertés publiques ». Le texte sorti du Sénat cette semaine a-t-il été amélioré ?
Lors de la discussion au Sénat, vous avez déploré une « formidable atteinte aux libertés publiques ». Le texte sorti du Sénat cette semaine a-t-il été amélioré ?
J’avais déposé des amendements sur les boîtes noires, les IMSI-Catchers, les logiciels espions et la communication des données de nationaux français à des services étrangers. Ils ont été sèchement retoqués. En réalité, le changement est minime par rapport au texte de l’Assemblée. Le Sénat a effectué un travail juridique sur le contrôle, le recours au juge administratif, c’est très bien. On a même donné plus de moyens de contrôle à la nouvelle commission de contrôle des interceptions (la CNCTR). Mais elle va devoir superviser plus de 200 000 interceptions par an, et sans doute bien plus désormais : c’est irréaliste. On répond à côté de la plaque.
Cette loi reste donc d'essence sécuritaire ?
Oui, cette loi est sécuritaire. Instaurer les fameuses « boîtes noires », c’est-à-dire la possibilité pour les services de renseignement de brancher directement des algorithmes sur le réseau des opérateurs, c’est faire l’erreur que les Américains ont commise après le 11-Septembre. Ils viennent d’ailleurs de décider que la NSA ne recourrait plus à ce système parce que c’est à la fois intrusif et inutile. Dans les documents confidentiels révélés par Edward Snowden, des agents de la NSA eux-mêmes disent qu’ils n’arrivent pas à analyser cette immense masse de données. Aujourd’hui, dans l’émotion des attentats de Paris, la France fait cette erreur. On tombe dans le fantasme scientiste en pensant qu’on va attraper les terroristes avec des algorithmes, alors que rien ne vaut le renseignement de terrain, qui a été déstabilisé ces dernières années.
Vous avez été un des principaux orateurs au Sénat contre ce texte. Le gouvernement vous a-t-il paru particulièrement décidé ?
Oui. Il y avait une très forte détermination politique. Le premier ministre est venu lui-même présenter la loi au Sénat et à l’Assemblée, c’est assez rare. Je ne peux pas m’empêcher de me dire que si Nicolas Sarkozy avait fait voter cette loi, il y aurait eu 3 millions de personnes dans la rue, avec la garde des Sceaux Christiane Taubira en tête, qui est restée très discrète. Là, ça passe comme une lettre à la poste. Quand je leur dis cela, les socialistes rigolent, acquiescent, mais font profil bas et votent le doigt sur la couture du pantalon. Sur ce sujet, il n’y a pas eu de fronde ! La gauche est tétanisée qu’on l’accuse d’être laxiste et fait tout pour démentir cette idée. La droite, elle, est majoritairement sécuritaire et n’imagine pas voter contre un texte de cette nature.
Pourtant, de nombreux parlementaires sentent qu’il y a un problème. Des gens de mon groupe favorables à la loi me disent que je pose les bonnes questions, certains se sont même excusés auprès de moi d’avoir approuvé ce texte ! Il y a aussi pas mal de collègues qui me prennent pour un "gaucho". Mais je ne suis pas un "gaucho", je suis libéral et c'est pour cela que je m’oppose à cette loi. Il y a aussi beaucoup de parlementaires qui n’y comprennent pas grand-chose. Le texte de loi est complexe. Sur les boîtes noires, par exemple, il y a cinq lignes mais c’est du latin, il faut décoder. Les parlementaires ne sont pas tous connectés à Internet, ou alors très peu, ce n’est pas leur culture.
C’est un sujet tellement technique que beaucoup de gens font confiance au gouvernement (s’ils sont socialistes) ou au président de la commission des lois du Sénat (le sénateur LR Philippe Bas), qui sont d’ailleurs sur la même ligne. Ils ne veulent pas se singulariser, ils ont peur. Regardez combien on était dans le débat : il n’y avait personne, au Sénat comme à l’Assemblée. Les parlementaires se sont dit : “On va suivre les directives, point.” La conséquence de tout ça, c’est une défaite face au terrorisme. Les terroristes veulent que nous devenions de plus en plus sécuritaires et répressifs. Je l’ai d’ailleurs dit à Cazeneuve pendant les débats, et ça ne lui a pas plu.
Était-ce vraiment si difficile de se faire son opinion sur ce texte ? Après tout, c’est technique, mais les enjeux de la surveillance sont aussi très concrets.
En effet. C’est d’ailleurs intéressant : pour préparer mes amendements, je me suis beaucoup appuyé sur les analyses d’un professeur d’informatique des universités qui a envoyé une note technique aux sénateurs sur les enjeux du texte. Aucun autre élu ne l’avait rappelé ! Bon, évidemment, avec Doctissimo et ses dix millions de pages vues par mois, je connais un peu les algorithmes. Mais je ne suis pas informaticien.
Cela dit, il n’y a pas besoin d’être informaticien pour se rendre compte des effets très concrets de la surveillance généralisée. Philippe Bas m'a dit que les boîtes noires ne s’apparentent pas à de la surveillance de masse. C’est invraisemblable. Les boîtes noires, ce sont comme des radars sur l’autoroute : seuls les excès de vitesse sont sanctionnés, mais tous les Français sont contrôlés ! Les IMSI-Catchers que la loi rend légaux permettent de capter toutes les conversations à la ronde. Pas la peine d’avoir beaucoup de connaissances pour se rendre compte que c’est très intrusif.

- Un « IMSI catcher » est un équipement destiné à intercepter des communications sur les réseaux mobiles. Pour cela, il se substitue à une station de base d’un réseau GSM, UMTS ou LTE, ce qui le rend capable de capter l’intégralité des échanges entre les utilisateurs du réseau situés dans sa zone de proximité et les réseaux des opérateurs.Lire cet article de ZDnet.
Expliquer en quoi les métadonnées collectées par le renseignement sont très intrusives n’est pas très compliqué non plus. On nous dit : « Dormez, braves gens, nous ne surveillons pas vos données personnelles, juste l’adresse IP de votre ordinateur, votre mail, les sites que vous visitez. » Mais c’est une escroquerie intellectuelle : si Monsieur X, marié et père de deux enfants se connecte régulièrement à Adultere.com et si Monsieur Y visite de temps en temps Beaumec.com, un site de rendez-vous homosexuels, la simple adresse IP et l’adresse des sites qu’ils ont visités permettent déjà d’en savoir beaucoup sur eux !
Pour les gens c’est parfois difficile à saisir, car beaucoup de consommateurs donnent sans problème des éléments de vie privée à Google et Amazon. Il y a quand même une différence : Google et Amazon veulent vous vendre de la camelote mais ils ne peuvent pas vous mettre en garde à vue ! Au Sénat, nous avons été quelques-uns à insister face au gouvernement sur ces arguments très techniques. Et on a senti les ministres sur le recul parce qu’à l’Assemblée, le gouvernement n'avait pas vraiment été mis en difficulté.
Cette loi, l'opinion s'en fout, non ?
(Longue pause) Oui. Après le 7 janvier, les gens veulent être rassurés. Et encore ! Je trouve que la réaction française aux attentats a été extrêmement pondérée, sans trouille – pour le coup, je ne suis pas d’accord avec Emmanuel Todd. Le 11 janvier, c’était digne, triste, et pas l’expression de la trouille. Mais dans le fond, oui, les Français veulent être protégés et ils s’en foutent. La présence policière les rassure – je sais de quoi je parle, j’habite tout près des locaux de Charlie Hebdo et le policier a été tué devant chez moi. Ils font confiance au gouvernement, se disent qu’on peut mettre un peu sous le boisseau les libertés publiques. Ils ne s’alarmeront que le jour où il y aura un Snowden français qui montrera qu’ils sont massivement écoutés, et que cela décrédibilisera les services de renseignement.
vendredi 12 juin 2015
Les USA Résignés : "Que devons-nous faire si l'État islamique gagne?...Vivre Avec!"
What Should We Do if the Islamic State Wins? (via google trad)
Il est temps de réfléchir à la possibilité troublante: Que devrions-nous faire si l'État islamique gagne? Par «victoires," Je ne veux pas dire qu'il se répand comme une traînée de poudre dans tout le monde musulman, éventuellement établir un califat de Bagdad à Rabat et au-delà. Voilà ce que ses dirigeants disent qu'ils vont faire, mais les ambitions révolutionnaires ne sont pas la réalité et que cette possibilité est particulièrement farfelue. Plutôt, une victoire État islamique signifierait que le groupe a conservé le pouvoir dans les zones qu'elle contrôle maintenant et avec succès défié les efforts extérieurs pour "dégrader et détruire" il. Donc la question est: Que faisons-nous si l'État islamique devient un véritable Etat et démontre la puissance réelle de séjour?
Cette possibilité est à la recherche plus susceptibles de nos jours, étant donné l'incapacité de Bagdad à monter une contre-offensive réussie. Si Barry Posen du MIT est correcte (et il est généralement), l' armée irakienne ne existe pluscomme une force de combat significative. Non seulement ce que cela révèle la faillite de l'effort américain pour former les forces irakiennes (et l' échec collectif de tous les commandants qui ont dirigé cet effort et conservés en offrant des évaluations optimistes de progrès), mais cela signifie aussi que seule une grande échelle intervention étrangère est susceptibles de reculer et finalement éliminer l'État islamique. Cela ne se produira pas à moins d'une coalition de pays arabes accepte de commettre des milliers de leurs propres troupes à la bataille, parce que les États-Unis ne sera pas et ne devrait pas faire les combats pour les Etats dont les intérêts dans les résultats dépasse son propre.
Ne vous méprenez pas - je serais heureux comme personne si l'État islamique ont été vaincue de manière décisive et son message violent totalement discrédité. Mais on a besoin pour planifier et pas seulement pour ce que l'on voudrait voir se produire, mais aussi pour la possibilité très réelle que nous ne pouvons pas réaliser effectivement ce que nous voulons - ou du moins pas à un coût que nous considérons comme acceptable.
Alors, que faisons -nous faire si l'État islamique réussit à tenir sur son territoire et de devenir un véritable état? Posen dit que les Etats-Unis (ainsi que d'autres) doit faire face à l'État islamique de la même manière qu'il a traité avec d'autres mouvements de renforcement de l'État révolutionnaire: avec une politique d'endiguement. Je suis d'accord.
Malgré ses tactiques sanguinaires et horribles, l'État islamique est pas, en fait, un puissant acteur mondial. Son message attire des recrues parmi les jeunes marginalisés dans d'autres pays, mais attire peut-être 25.000 followers mal formés à partir d'une population mondiale de plus de 7 milliards est pas significative. Il peut même être un gain net si ces gens quittent leur pays d'origine, puis la chance de découvrir les dures réalités de la règle djihadiste.Certains d'entre eux se rendent compte que l'État islamique est brutale et injuste et une recette pour un désastre; le reste sera isolé et contenu dans un seul endroit au lieu de semer le trouble à la maison.
Plus important encore, la petite poignée d'étrangers qui affluent à combattre sous la bannière de l'État islamique ne sont qu'une infime partie des musulmans dans le monde, et le message djihadiste fanatique montre peu de signes de gagner un soutien important dans cette population importante et diversifiée.
Je ne suis pas naïf. Etat islamique compagnons de voyage seront sans aucun doute mener des actes terroristes et de causer d'autres formes de troubles en divers endroits. Mais cela est loin de l'État islamique de pouvoir répandre bon gré mal gré à travers le monde islamique. Le groupe a clairement le potentiel pour causer des problèmes en dehors de la bande désertique qu'il contrôle actuellement, mais il n'a pas encore démontré une capacité significative d'étendre au-delà des populations sunnites aliénés de l'ouest de l'Irak et la Syrie orientale.
En outre, le territoire de l'État islamique a peu de ressources et peu de puissance industrielle. Ses forces militaires, bien dirigé avec compétence, ne sont pas ceux d'une grande puissance (ou même une puissance régionale). L'État islamique fait face à une forte résistance chaque fois qu'il essaie de déplacer les zones sunnites à l'extérieur (par exemple, dans le Kurdistan ou à majorité chiite de Bagdad), où il ne peut pas exploiter le ressentiment contre Bagdad ou à Damas.
L'État islamique fait face à un autre obstacle important: il ne bénéficie plus l'avantage de la surprise. Il est apparu de façon inattendue du chaos de l'après-invasion de l'Irak et la guerre civile syrienne, et il a présenté le mariage improbable d'un brin extrémiste de l'islam et certains anciens fonctionnaires baasistes éminents qui savaient comment faire fonctionner un Etat policier. La combinaison a été étonnamment efficace, tout comme l'armée irakienne a été (sans surprise) corrompus et peu fiables. Mais le potentiel de l'État islamique de causer des ennuis est maintenant clair, et les Etats arabes, du Golfe Persique à l'Egypte et au-delà, va maintenant aller à des efforts considérables pour assurer que le modèle État islamique ne prend pas racine dans leurs propres sociétés.(La Libye est une autre affaire, après l'intervention occidentale téméraire, mais l'émergence d'un clone État islamique il ya aussi un problème maîtrisable.)
Maintenant, prenez un saut imaginatif. Supposons que l'État islamique est contenu mais pas renversé et qu'il crée finalement des institutions de gouvernance durables. Comme il sied à un groupe construit en partie sur l'ancien thugocracy baasiste, il crée déjà les structures administratives de l'Etat: la perception des taxes, de la surveillance de ses frontières, la construction de forces armées, des groupes locaux cooptation, etc. Certains de ses voisins sont tacitement en reconnaissant cette réalité en fermant les yeux sur la contrebande qui maintient l'État islamique dans les affaires. Si cela continuera, combien de temps faut-il avant d'autres pays commencent à reconnaître l '«État islamique» en tant que gouvernement légitime?
Peut-être, me direz-vous, le comportement barbare de l'Etat islamique - asservissement de la femme, de torturer des civils, la décapitation des otages - restera à jamais l'exclure de la communauté des nations civilisées. Est-il pas plus probable que ses dirigeants se retrouveront dans le quai de la Cour pénale internationale à adresser à l'Assemblée générale de l'ONU? Il serait agréable de penser ainsi, mais l'histoire suggère une leçon plus cynique.
Ces Britanniques oh-so-chic et civilisés nous jouissons regarder sur Downton Abbey ? Leurs ancêtres ont créé le Royaume-Uni par des actes violents et brutaux de la coercition et de la conquête (comme tout Gallois informé ou Scot pourrait vous dire). Ces Américains héroïques qui a élargi la «Empire de la Liberté" en Amérique du Nord? Ils ont massacré, violé, et affamés Amérindiens pour y arriver - et recueilli beaucoup de scalps le long du chemin. Les bolcheviks et maoïstes qui ont créé l'URSS et la République populaire de Chine?Ils ne consolident leur pouvoir par la persuasion douce, et n'a pas non plus les wahhabites sous Ibn Saoud ou les sionistes qui ont fondé Israël. Comme le désormais défunt Charles Tilly fait clair dans son repère coercition, la capitale, et les Etats européens , renforcement de l'État a été une entreprise brutale depuis des siècles, et les mouvements qui ont construit de nouveaux États dans le passé a fait beaucoup de choses que nous aimerions maintenant condamner comme tout à fait barbare. (Et il ne faut pas faire semblant "avancées" sociétés d'aujourd'hui sont uniformément distinguée ou morale soit. Une innocente soufflé par une frappe de drone mal visé est tout autant une victime comme quelqu'un brutalement décapité par l'État islamique.)
Les normes de «acceptable» état conduite ont considérablement changé au cours du siècle passé, qui est pourquoi nous considérons à juste titre, le comportement de l'État islamique comme particulièrement odieux aujourd'hui.Soulignant que d'autres les bâtisseurs d'État ont mal agi dans le passé ni excuses ni justifie ce que les djihadistes font aujourd'hui en Irak et en Syrie. Mais cette longue histoire ne nous rappeler que les mouvements qui étaient autrefois au-delà du pâle finissent parfois acceptée et légitimée, si elles parviennent à accrocher au pouvoir assez longtemps.
Pour être accepté dans la communauté des nations, cependant, les mouvements radicaux ou révolutionnaires doivent finalement abandonner certains (sinon tous) de leurs pratiques les plus féroces. Comme Kenneth Waltz a souligné il ya plus de 30 ans, éventuellement tous les Etats deviennent radicales "socialisé dans le système." Au fil du temps, ils apprennent que leurs ambitions idéologiques grandioses ne vont pas être réalisé et que la fidélité sans faille à leurs objectifs révolutionnaires originaux est coûteux , contre-productif, et peut-être même menacer leur survie à long terme. Au sein du mouvement, des voix se posent qui nécessitent un compromis, ou tout au moins une approche plus pragmatique sur le monde extérieur. Au lieu de "révolution mondiale", il devient temps de construire le «socialisme dans un seul pays." Au lieu de diffuser la "République islamique", il devient temps de couper traite à la fois grand et Lesser Satans. Le nouvel état adapte progressivement les normes en vigueur et les pratiques internationales, et il a fini par se déplace de paria pour partenaire, surtout quand ses intérêts commencent à coïncider avec ceux des autres États. Il peut encore être une présence gênante dans la politique mondiale, mais il est plus ostracisés. Si l'État islamique survit et consolide, qui est ce que je pense arriver à lui aussi bien.
Mais ne vous méprenez pas: Ce processus de «socialisation» ne se fait pas automatiquement. Etats radicales ne pas apprendre que le comportement bestial est coûteux, sauf si d'autres Etats unissent leurs forces pour imposer les sanctions nécessaires. Si l'État islamique parvient à se maintenir au pouvoir, de consolider sa position, et de créer un véritable état de fait dans ce qui était auparavant partie de l'Irak et la Syrie, puis d'autres Etats devront travailler ensemble pour enseigner les faits de la vie dans le système international . Et parce que l'État islamique est pas en fait que puissant, l'empêchant de se développer ou augmenter son pouvoir et imposer des coûts pour son comportement odieux ne devrait pas être si difficile que ça.
La tâche principale de l'art de gouverner américain, par conséquent, devrait être de coordonner et de sauvegarder une campagne internationale de confinement dans laquelle les acteurs locaux tels que l'Arabie Saoudite, la Jordanie, la Turquie et l'Iran - qui ont le plus à perdre - prennent le rôle principal. Cela signifie aussi aider les autres à contrer les efforts de l'Etat islamique pour répandre son message, convaincre d'autres États à en faire plus pour limiter ses sources de revenus, et attendre patiemment pour ses excès de saper de l'intérieur.
la Bourse Chinoise En Mode 1929!
Jusqu’ici tout va bien
Rien que depuis le début de l’année, l’indice SSE de la capitale chinoise affiche un gain de 60% tandis que celui de Shenzhen a plus que doublé (+122%), nourri par l’emprunt (le margin trading représente une transaction sur cinq) et la petite épargne du milliard de Chinois - parmi lesquels des illettrés, des paysans, des retraités - qui découvrent la Bourse avec la candeur d’un enfant.
Poursuivant le rêve de devenir millionnaires, les « gogos » assistent à des conférences gratuites où des soi-disant experts leur conseillent d’« acheter bas et vendre haut » tout en promettant plus de tuyaux à ceux qui payeraient 490 dollars. Merveilleux ! Après tout, au rythme où les actions chinoises progressent, l’ « investissement » sera vite amorti.
« Pékin […] a laissé croire à la population chinoise que, en gros, la Bourse était une grosse martingale où il n’y avait pas de perdants, [… que] le paroli était à la portée de n’importe qui resté investi six mois sur n’importe quoi », nous indiquait récemment un gérant. Pas étonnant donc qu’un agriculteur déclare depuis sa campagne : « Il est plus facile de faire de l'argent en Bourse qu’en faisant des travaux agricoles. »
Daech utilise des véhicules bourrés de TNT contre l'armée irakienne
L’Etat islamique privé d’aviation de guerre utilise des camions suicides pour remplir ce rôle. Camions-citernes, camions bennes, camions civils ou militaires, semi-remorques, Humvees blindés américains pris à l’armée irakienne, autobus (les uns antiques, les autres flambant neufs), bulldozers et engins de chantier, sans oublier toutes les familles possibles de pick-up, ils contribuent à remodeler les champs de bataille d’Irak et de Syrie. Bourrés jusqu’à la gueule de TNT et impossible à stopper, ils font plus que semer la terreur. Ils incarnent l’effroi. Avec au volant des cavaliers kamikazes, ces destriers motorisés et cuirassés ..
En Irak, l’Etat islamique mène le blitzkrieg automobile - Libération