samedi 30 mai 2015
Daesh Triomphe En Irak : La Presse S'Interroge
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"II va falloir changer de stratégie face à Daech"
"Mieux vaut parler clair, se désole un diplomate. Les conquêtes djihadistes nous obligent à revoir notre copie."
WASHINGTON, à l'Otan et à Paris, politiques et militaires se-ront condamnés à réfléchir durant l'été. " Cette guerre contre l'Etat islamique est vraiment mal partie », selon la subite inspiration d'un conseiller du ministre Le Drian. Mais on ignore naturellement dans quel sens la stratégie alliée pourra être " revue et corrigée », comme l'espère un officier désabusé.
Voilà plus d'un mois, pourtant, l'optimisme régnait au Pentagone, et le général Paul Funk, chargé de reformer l'armée irakienne, ne manquait jamais d'en faire état. Le 9 avril à Bagdad, il avait proclamé: " L'ennemi est sur les genoux (. .. ).
Nous l'attaquerons partout dans le pays, et les forces irakiennes ont entrepris de l'en déloger. » Un peu vite dit, car, en trois jours, les chefs djihadistes ont tenu à lui ouvrir les yeux. Le 17 mai, ils plantaient leurs drapeaux à Ramadi, la troisième ville d'Irak, et s'emparaient d'un bel arsenal d'origine américaine: plusieurs dizaines de chars lourds, dont 35 Abrams. Enfin, le 20 mai, en Syrie, c'était au tour de Palmyre de connaître le même sort.
Comme en écho, les confrères se sont aussitôt mobilisés. Exemples, en quatre jours. Le 20 mai, éditorial du « Figaro » :
" Cette guerre peut être perdue si l'on n'engage pas les moyens nécessaires pour la gagner (. .. ), avec une présence au sol renforcée, Etats-Unis en tête. ».
A France Inter, un chroniqueur laissait, lui, entendre que seul l'Iran pourrait avoir raison des djihadistes. Le 21 mai, un éditorial du
« Point" concluait: " Il faut savoir changer d'ennemi. Bachar ne peut plus être considéré comme l'ennemi public numéro un, alors qu'il est un moindre mal et que les Russes l'ont tout de suite compris. » Le 24 mai, enfin, « Le Journal du dimanche" critiquait la " stratégie poursuivie par la coalition ".
Guerres sans fin?
Fin provisoire des alarmes et rectifications médiatiques ? Rien de certain : le patron du Pentagone, Ashton Carter, a confiriné, le 25 mai, que les militaires irakiens n'aimaient pas se battre et préfé-raient décamper. Cette déclaration a obtenu un tel succès, à Bagdad, que Joe Biden, vice-président US, a dû aussitôt téléphoner au Premier ministre irakien pour lui dire toute l'estime qu'il portait à son armée ...
Les avertissements sur les risques militaires encourus par les Etats-Unis n'ont pourtant pas manqué. Le 8 mars, Martin Dempsey, chef d'état-major américain, affirmait que balancer« un tapis de bombes sur l'Irak n'était pas la solution '. Mais sans convaincre le « New York Times ", ni « Le Figaro" (qui titrait, le 24 mars, sur " l'échec américain au Moyen-Orient»), ni « Le Monde" (" Faillite américano-saoudienne au Yémen », le 8 avril).
Echec, encore, en Syrie, où l'opposition dite modérée s'est récemment associée au Front Al-Nosra, filiale d'Al-Qaida. Une mention spéciale, enfin, pour le Yémen, que les Saoudiens considèrent comme leur « arrière-cour", et qu'ils bombardent afin, jurent-ils, d'éviter que les Iraniens n'y étendent leur influence. Sponsorisée par les Etats-Unis, c'est de nouveau une guerre qui s'ajoute à la guerre, sans la moindre perspective de solution politique.
Or Al-Qaida en péninsule Arabique (AQPA) trouve aussi le Yémen à son goût, avec l'idée d'y développer une zone refuge. Et voilà qui a beaucoup surpris certains experts français du renseignement: l'aviation saoudienne a bombardé tous les aéroports du pays, sauf un. Celui d'Al-Mu-kalla, chef-lieu du Hadramaout, une province bordée par l'océan Indien, conquise en partie par les héritiers de Ben Laden. Et des avions-cargos, sans immatriculation apparente, continuent de se poser sur cet aéroport si aimablement épargné. Au nom, peut-être, de l'aide que peuvent apporter les gentils sunnites d'Al-Qaida au combat contre les méchants chiites iraniens.
Le Canard enchainé - 2015.05.27 - Il va falloir changer de stratégie face à Daech.pdf - Fichier partagé depuis Box
Blacklistage Des Intermittents Du Spectacle Qui Ont Fait Grève
Blacklistage au Festival de Marseille (canard enchaîné) #intermittents #précaires #grève #solidarité pic.twitter.com/PekvNgbo09— CIP-IDF (@CIPIDF) 28 Mai 2015
vendredi 29 mai 2015
Martin Hirsh Sifflé Et Chahuté En Direct Sur France Inter : Patrick Cohen S'Indigne!
Martin Hirsch sifflé dans la matinale de France Inter by L'Obs
Cohen perd ses nerfs et menace d arrêter l'émission
Martin Hirsch, Directeur générale de l'assistance publique a été copieusement sifflé et chahuté par un groupe d'opposant, à tel point que Patrick Cohen a du s'adresser aux manifestant, leur demandant d’arrêter de perturber l'émission.
"Attendez Martin Hirsch je vais m’adresser à eux. Est-ce que vous m’entendez ? S’il vous plaît ! S’il vous plaît ! On a entendu vos slogans, vous aurez tout à l’heure la parole largement pour un dialogue pour exposer vos arguments", a lancé le journaliste avant de prévenir, "écoutez si vous n’arrêtez pas, on va arrêter l’émission et on ne parlera pas de l’hôpital, est-ce que c’est ce que vous voulez ?".
mercredi 27 mai 2015
François Hollande Truque Les Comptes Comme La Grèce Avant 2009!
Les différentes astuces comptables de l’exécutif pour éviter le dérapage des dépenses
"les magistrats de la Cour des comptes dénoncent les opérations de débudgétisation « importantes » réalisées par Bercy pour tenir ses objectifs."
"la question de la qualité et de la sincérité des évaluations de recettes fiscales...la Cour estime que les dépenses ont été stabilisées, mais en utilisant des artifices..."
"La Cour des comptes pointe également de nouveaux décalages de paiement"
"une anticipation trop optimiste des recettes fiscales"
"Les subterfuges de Bercy : Bercy a substitué des suppressions de crédit par des crédits des PIA 1 et 2, non comptabilisés dans le budget de l'Etat. Un tour de passe-passe que la Cour des comptes a néanmoins relevé."
Pour la Cour des comptes, l'État dépense toujours trop
Economies : la Cour des comptes pointe les tours de passe-passe de Bercy, Budget fiscalité
Finances publiques : comment l’Etat tente de limiter la casse
samedi 23 mai 2015
Politique Africaine De François Hollande : Corruption Via Mafia Corse!
•CORRUPTION : IBK, un symbole de la politique africaine de Hollande sous le regard des juges anti-corruption (Un dossier de Médiapart)
source : nrgui.com
- Publié le samedi 23 mai 2015 13:07
- Écrit par Jean-Christophe Riguidel
- Affichages : 21
«IBK » n’est pas qu’un président. C’est un symbole. Celui de la politique africaine de François Hollande, de la guerre qu’il a menée au Mali, de la lutte contre le terrorisme et des relations renouvelées que le président français jurait vouloir construire avec l’Afrique. Les dernières révélations de Mediapart sur les liens intimes entre le chef d’État malien, Ibrahim Boubacar Keita, dit IBK, et le « parrain des parrains », le Corse Michel Tomi, sont dévastatrices pour le récit qu’a cherché à construire l’Élysée.
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| Michel Tomi admirateur de François Hollande! |
Les écoutes téléphoniques menées dans le cadre d’une enquête en France sur l’empire Tomi révèlent en effet un vaste système de largesses en tout genre mis en place par Michel Tomi au profit d’IBK et, dans une moindre mesure, d’Ali Bongo : croisières sur un yacht, voyages en jets privés, séjours dans les plus grands palaces parisiens, transport en limousines, achats de costumes de luxe, de voitures, de lunettes, soins médicaux réglés rubis sur l’ongle.
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Par Jean-Christophe Riguidel
Vendredi 22 mai, au sortir d'une réunion publique, IBK a évoqué au Mali les révélations de Mediapart, selon RFI : « Je l'ai toujours dit, on peut essayer de déstabiliser un homme, mais si cet homme a la foi, si cet homme a le soutien de ceux qui le connaissent et qui croient en lui, c’est peine perdue. Tel je suis, aux mains de Dieu et aux mains des miens. Nous ne sommes pas des naïfs et je suis un homme heureux aujourd’hui. »
Ibrahim Boubakar Keita, c’est le chef d’État africain que François Hollande a si souvent reçu à l’Élysée, dont il a salué la victoire en 2013 en se rendant à sa cérémonie d’investiture, et qui était au premier rang de la manifestation du 11 janvier à Paris, après les attentats contre Charlie Hebdo et l’hyper casher de la Porte de Vincennes.
Quand il est élu, en août 2013, quelques mois après la guerre lancée par la France au Mali, les autorités françaises ne tarissent pas d’éloges. Dans un communiqué, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, parle de « renaissance » pour le Mali. « Il est très rare qu’un pays naisse deux fois. C’est le cas du Mali qui, menacé dans son existence même par la barbarie terroriste il y a sept mois, a su trouver les forces pour élire dimanche dans le calme et la sécurité retrouvés son nouveau président de la République », écrit-il.
Quelques semaines plus tard, François Hollande est le seul chef d’État occidental à se rendre à la« cérémonie d’investiture internationale » d’IBK. Il est venu avec quatre ministres (affaires étrangères, défense, développement et francophonie), une délégation de parlementaires et même Harlem Désir, le premier secrétaire du PS de l’époque. Le président français y prononce un discours, avant l’Ivoirien Alassane Ouattara, le Tchadien Idriss Déby et bien sûr Keita. Les quatre chefs d’État participeront ensuite à une conférence de presse commune. Hollande s’enflamme : « Aujourd’hui, le Mali a pris son destin en main. Il a choisi son Président, un bon, un grand Président. » Dans l’assistance, un certain Michel Tomi,« dans un coin, pour ne pas se faire remarquer », comme l’a raconté Le Monde.
Lors de l’Assemblée générale de l’ONU le 24 septembre 2013, François Hollande insiste encore sur le « symbole » IBK : « Je veux saluer ici le nouveau président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, qui témoigne d’une grande victoire de l’Afrique de l’Ouest contre le terrorisme. » Même chose un an plus tard, pour l’ouverture du Sommet de la francophonie : « Au Mali, le Président Keita l’a rappelé. Nous avons montré que nous pouvions vaincre, vaincre le terrorisme, vaincre le fondamentalisme, vaincre la barbarie qui s’en prend d’abord toujours aux femmes, puis ensuite fait régner son ordre qui est en fait le plus grand des désordres. Nous avons montré que nous pouvions lutter pour que la réconciliation vienne après la guerre. Nous avons aussi montré que la France pouvait être au service de la sécurité de l’Afrique. »
Et en janvier dernier, c’est Manuel Valls qui rend hommage à IBK, lors de son discours à l’Assemblée nationale post-attentats : « Et quelle belle image de voir dimanche dernier, coude-à-coude le chef de l’État, des chefs de gouvernement, le président de la République et le président malien, Ibrahim Boubacar Keita. Là aussi c’était la meilleure des réponses pour dire que nous ne menons pas une guerre de religion, mais que nous menons, oui, un combat pour la tolérance, la laïcité, la démocratie, la liberté et les États souverains, ce que les peuples doivent se choisir. »
Cela fait pourtant plus d’un an que « IBK » est incidemment écouté par la justice française, et que Le Monde a révélé l'enquête judiciaire visant le Corse Michel Tomi. Dans un entretien à Jeune Afrique de mai 2014, IBK dément les liens financiers, pas son amitié pour le « parrain des parrains » : « Oui. Je le considère comme un frère. [...] Michel Tomi est resté mon ami. Mais jamais, au grand jamais, il n'a été question d'argent entre nous. »
Médiapart
IBK a toujours cultivé des liens avec le PS français et l’Internationale socialiste
(...)
vendredi 22 mai 2015
Sous François Hollande Pas de Justice Indépendante Mais Pire, Une Justice Quasiment Hors la Loi!
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| christiane Taubira est "l'injustice"! |
« Laissez-nous agir avec nos propres règles qui ne sont pas les vôtres. »
source:marianne.net
Rebondissement majeur dans le dossier Kerviel, verdict dix ans après les faits dans l'affaire Zyed et Bouna, nouvel épisode ubuesque dans celle d'Outreau... Existerait-il dans notre pays "une justice à deux visages" ? Faut-il accepter comme le disait récemment dans "Marianne" le sociologue et juriste Pierre Lascoumes qu'une certaine élite proclame tous les jours : "Laissez-nous agir avec nos propres règles qui ne sont pas les vôtres."
Deux informations se sont télescopées, ce lundi 18 mai. Deux nouvelles qui ont été traitées séparément par l'ensemble des médias, mais que bon nombre de nos concitoyens ont associées. Facilité ? Peut-être. Peut-être aussi qu'ils ont estimé que ces deux éléments posaient une lumière crue sur le fonctionnement de notre justice. Premier temps, Mediapart publiait le témoignage de la commandante de police chargée de mener l'affaire Kerviel à la brigade financière. Cette dernière estimait que l'enquête avait été orientée par la Société générale qui, pour des raisons fiscales et judiciaires, a endossé l'habit de victime. Elle faisait également part de sa certitude que la hiérarchie du trader « ne pouvait ignorer les positions prises par ce dernier ». Adieu l'affaire Kerviel, bonjour l'affaire Société générale ? Ce serait trop simple, la complexité de l'affaire met à bas l'idée qu'il puisse n'y avoir qu'un seul responsable. Reste le vrai sujet et sans doute le plus détonant : comment la justice a-t-elle pu se laisser circonvenir ainsi par une des parties civiles ? Il est vrai que la partie civile en question était une banque puissante.
Quelques heures après cette information tombait le verdict dans l'affaire Zyed Benna et Bouna Traoré. Les deux jeunes garçons étaient morts le 27 octobre 2005 par électrocution, alors qu'ils s'étaient réfugiés sur un site d'EDF pour fuir un contrôle de police. Dix ans de débats, dix ans de procédure qui ont conduit à la relaxe des deux policiers qui participaient à leur poursuite. Ces derniers étaient accusés de non-assistance à personne en danger. Car, oui, la police a aussi vocation dans ce pays à porter secours.
Les avocats des deux victimes appuyaient leur plaidoirie sur les échanges entre policiers (« S'ils entrent ici, je ne donne pas cher de leur peau ») mais aussi sur l'enquête de police et sur l'avis de juges qui considéraient qu'il y avait « des indices graves et concordants ». Il serait absurde de faire le procès de la police dans son ensemble, et de reprendre le déroulé des émeutes de 2005, il s'agit juste, sans grand mot, sans enflure verbale, sans comparaison menant à la déraison, de comprendre combien le choc de ces deux nouvelles peut troubler en profondeur puis resurgir sous une forme qui, à nouveau, déboussolera l'immense majorité de nos éditorialistes.
Le lendemain matin, on apprend que le procès d'Outreau recommence à Rennes. Un procès sans fin. Un volet supplémentaire à un des plus grands fiascos judiciaires de ces vingt dernières années en France. Cette fois, il s'agit de juger Daniel Legrand qui, à 33 ans, va comparaître pour la troisième fois pour des viols qu'il aurait commis en étant mineur de 1997 à 1999. Rappelons qu'il devra répondre du même dossier dans lequel il a déjà été acquitté en tant que majeur avec 12 autres accusés. Rappelons qu'à l'époque le ministre de la Justice leur avait présenté les excuses de la République.
Ce nouvel épisode est d'autant plus ubuesque qu'encore une fois aucun nouvel élément n'est intervenu dans l'enquête et d'autant plus baroque que, comme le souligne son défenseur, Me Dupont-Moretti, « on a jugé un mineur au majeur et après un majeur au mineur ». Combien de personnes ont été jugées en majeur et en mineur pour les mêmes faits, surtout après avoir été reconnues innocentes ? Combien ? La question mérite d'être posée. Elle devrait même être posée parce que, gamin, Daniel Legrand a été détenu plus de trois ans et que sa vie est brisée à tout jamais et que les morceaux ne sont plus reliés que par le ciment d'une infinie douleur, mais ce n'est pas ce qui sera soulevé. Comment ne pas penser à la lumière de cette démarche monstrueuse que ce qui importe ici est moins la poursuite de la vérité que la volonté obstinée, butée, de prouver, plus de dix ans après, que la justice ne s'est pas fourvoyée dans l'affaire Outreau ?
Et revient en surface la mise en examen de Nicolas Sarkozy pour « corruption active » et « trafic d'influence ». On se souvient que le chef de l'Etat a essayé d'obtenir, par l'intermédiaire de son avocat, Thierry Herzog, des informations couvertes par le secret auprès du haut magistrat Gilbert Azibert dans l'affaire Bettencourt en échange d'un appui pour un poste à Monaco. Sans remettre en cause la présomption d'innocence dont bénéficie, bien évidemment, l'ancien président, les faits révélés par les écoutes téléphoniques entre Nicolas Sarkozy et son avocat montrent que le premier, non seulement s'affranchissait des règles procédurales, mais qu'il estimait aussi qu'en sa qualité d'ex-locataire de l'Elysée il devait échapper à la justice ordinaire. Comme le disait récemment dans nos colonnes le sociologue et juriste Pierre Lascoumes, une certaine élite nous proclame tous les jours : « Laissez-nous agir avec nos propres règles qui ne sont pas les vôtres. »
Pour Marianne François Hollande Est Un Lâche Qui Excuse La Barbarie Saoudienne Pour Vendre Quelques Rafales!
Face à une telle trahison il n'est plus possible de se taire!
Abonnement magazine Marianne n° 944 Les complices de l'islamisme - Relay.com
l’US Air Force a laissé Daesh prendre Palmyre en Syrie et Ramadi en Irak sans intervenir
L'US Air Force se réveille ?
(Le Canard Enchaîné mercredi 20 mai 2015)Quelques heures après la déroute de l'armée irakienne, qui a abandonné Ramadi - troisième ville du pays -, les avions US recommencent à bombarder les troupes de l'Etat islamique. Un réflexe tardif ? Ces djihadistes ont pu, en Syrie, menacer Palmyre sans qu'un avion ou un drone américain les arrose de missiles. Et ils en ont laissé le soin à l'armée de Bachar. De même, l'Etat islamique a pu s'emparer de Ramadi, en Irak, sans être importuné par l'aviation d'Obama. Comprend qui veut.
L'US Air Force complice de l'Etat islamique en Syrie et en Irak ? - Le-Blog-Sam-La-Touch.over-blog.com
Rappels :
Depuis les frappes américaines l’Etat Islamique a multiplié par trois son territoire
Le Pentagone lance un programme pour former 5000 djihadistes par an en Syrie
J. Myard : « Si on fait tomber Assad, ce sera le chaos en Syrie et dans tout le Moyen-Orient »
De 1939 à 1956 :Les Affiches Du Parti Socialiste
HISTORIQUE DE LA TRAHISON!
1936 le front populaire :
1939 Les socialistes font partie du ministère Daladier
10 juillet 1940
La grande majorité des élus socialistes
vote les pleins pouvoirs à Pétain
1954-1956 La guerre d’Algérie dure depuis 18 mois
Le socialiste Guy Mollet devient chef du gouvernement.
Mitterrand était déjà ministre ...
Le socialiste Lacoste , gouverneur général de l’Algérie
et François Mitterrand
Et malgré tout ça, le PS continue jusqu’à aujourd’hui de faire la leçon sur les droits de l’Homme !
jeudi 21 mai 2015
Au Parti Socialiste Les Militants Fichent Le Camp!
Au PS, la grande hémorragie des militants (pdf)
La débandade interne du parti socialiste
Samedi 16 mai, gros titre et grande angoisse du journal officieux de la classe politique. La rédaction du Monde s'inquiète en effet, car : "au PS, (on assiste à) la grande hémorragie des militants".
Le congrès du parti s'ouvrira le 5 juin aura lieu à Poitiers et durera jusqu'au 7. Mais la gauche caviar commence à déplorer que cet événement ne devrait mobiliser que 80 000 d'entre eux.
Les chiffres sont plus lamentables encore pour ce grand parti de gouvernement, dont, en fait, et depuis fort longtemps, plus de la moitié des cotisants, à jour ou en cours de renouvellement détiennent un ou deux mandats électifs.
En moins de 10 ans, entre le record enregistré en 2006 à hauteur de 280 000, puis le lent déclin jusqu'en 2012 où le PS comptait 170 000 encartés lors de l'élection de Hollande en mai et la victoire de la gauche aux élections législatives en juin, le nom d'adhérents théoriques a diminué de plus de 50 % : ils n'étaient plus que 131 000 en janvier 2015, et sur ce contingent la moitié n'étaient plus à jour de leur cotisation.
Toutes les formes et toutes les causes de démissions, d'écœurements, de divisions se conjuguent. La plus redoutable pour la gauche correspond, comme toujours, aux gens qui partent sans bruit, dans l'indifférence, sur la pointe des pieds. Ils resteront conseillers municipaux, administrateurs de mutuelles, vénérables de loges, permanents d'associations subventionnaires, etc. Mais on ne les verra plus dans les rendez-vous du parti, au point que bientôt le principal parti de gauche sera de nouveau le "bon vieux" PCF. Dans l'hypothèse malheureusement imaginable où Hollande, ou son actuel premier ministre, l'emporterait en 2017
La masse de nos compatriotes ne s'y trompe pas : seuls 23 % d'entre eux considèrent que le PS proposerait "un projet pour la France". Politiquement ce parti demeure certes attaché à l'union de la gauche, c'est-à-dire à son indéfectible alliance de second tour avec les communistes, auxquels il ne manque aucune voix socialiste lorsqu'ils arrivent en première position et lorsqu'une liste d'union a été constituée. Sociologiquement, en revanche la transformation de la population l'éloigne de plus en plus de sa mythologie.
Entre 1985 et 2011, une étude du CEVIPOF démontre ainsi que la proportion de cadres supérieurs dans les effectifs du PS a doublé pour atteindre 38 % des adhérents, contre seulement 17 % issus des classes populaires : 14 % d’employés et seulement 3 % d’ouvriers. En trente ans les non-diplômés ont quasiment disparu ne représentant plus que 4 % des effectifs.
Et, maintenant grâce au projet de réforme des collèges que porte Najat Vallaud-Belkacem, même les enseignants désertent ! à qui se fier ?
Au plan local, par ailleurs, chacun peut constater que "Gérard Colomb mène à Lyon la même politique qu’Alain Juppé à Bordeaux."
Le 21 mai les adhérents auront à choisir parmi quatre motions.
La première (A) est portée par Cambadélis, ancien gras droit de Dominique Strauss-Kahn. Quand il fut désigné premier secrétaire en 2014, après l'échec désastreux de Harlem Désir, ce député du 19e arrondissement de Paris constatait que "toute la maison est à reconstruire. Cependant, or sa motion chèvre-chou, soutenue par le gouvernement, signée personnellement par Manuel Valls, autre strauss-kahnien, on perçoit mal l'avancement du chantier qu'appelait cette mâle et réaliste déclaration.
La seconde (B) est menée Christian Paul au nom des frondeurs et de l'aile gauche. Elle est signée par Benoît Hamon. Elle se propose essentiellement de détricoter les concessions faites au Medef par Hollande, Valls et Macron.
Plus significative la motion (C) déposée par Karine Berger soutient en fait le gouvernement, tout en souhaitant lui redonner une impulsion. Émanant d'un courant qui se nomme lui-même "Cohérence socialiste", animé, outre Karine Berger, par des députés tels que Valérie Rabault, Alexis Bachelay et Yann Galut, soutenus par l’ancienne ministre de la famille Dominique Bertinotti, par l’ancien ministre de l’intérieur Paul Quilès, et par les déçus du choix de Martine Aubry, ils reformulent le programme du PS, avec 15 ou 20 ans de retard, avançant 86 propositions comme celle de la "grande réforme fiscale" (1)⇓ fusionnant l’impôt sur le revenu et la CSG, comme un moratoire sur la baisse des dotations aux collectivités locales ou le déménagement du siège du PS en banlieue parisienne. "Nous voulons changer de fond en comble le PS", prétend Karine Berger, qui s'inspire probablement du Guépard : "tout changer pour que rien ne change". Son but véritable est d'abaisser la motion Cambadélis au-dessous de la barre des 50 %, pour que le premier secrétaire soit forcé de négocier. On revient clairement par de telles aux congrès radicaux-socialistes de la troisième république.
En fin une motion (D) déposée par Florence Augier trouve le PS pas assez "diversifié".
Après cette sorte de sondage du 21 mai, on procédera le 28 mai à l'élection du premier secrétaire du parti, par un vote des adhérents à jour de leurs cotisations, ayant à choisir entre les rédacteurs des deux motions qui auront recueilli 7 jours plus tôt le plus grand nombre de partisans. L'apothéose, ou la métamorphose des cloportes, s'accomplira les 5, 6 et 7 juin à Poitiers lors du Congrès charge d'entériner tous ces choix.
Dès 2008 Hollande, annonçait un parti "réformiste", partisan "d'une économie sociale et écologique de marché, une économie de marché régulée par la puissance publique, ainsi que par les partenaires sociaux."
En 2014, les états généraux du PS avaient déjà réaffirmé le désir de "réguler le capitalisme pour le maîtriser".
En 2015 un pas de plus sera franchi. En direction de l'abîme et de l'incohérence ?
L'Insolent: La débandade interne du parti socialiste
François Hollande Ridiculisé Dans L'Aude : "Le monde parfois il est pas gentil!"
François Hollande un géant de la pensée!

Voilà qui serait risible si ce n'était pas pathétique! Trois ans après son arrivée au pouvoir, le "président normal" s'aperçoit que nous sommes en guerre économique avec le monde entier...
En campagne avec ses gros sabots !
Toutes ses promesses qui tombent à l'eau, à commencer par le chômage en perpétuelle hausse sous son quinquennat. Les millions de Français ( à commencer par ceux du quart-monde ) laissés sur le carreau, économiquement parlant.
Sa normalité qui échoue rue du Cirque. Son autoritarisme sous son air de benêt ravi de la crèche.
Son mépris de la culture.
Son équipe de bras cassés, ses conseillers fantômes, ses ministres méprisants, son manque d'empathie vis à vis des plus faibles, des meurtris, de ceux qui souffrent.
Menteur comme un arracheur de dents et même pas foutu de célébrer la victoire de Stalingrad contre les nazis, trop c'est trop!
mardi 19 mai 2015
Croissance Zéro, Vieillissement, Politiques Anti-jeunes, Numérisation : Notre Présent Était Prédit En 1980!
1980 : Quand notre présent était de la science-friction!
A la fin du XXème siècle, la vie sur terre est menacée par les dérèglements de l’environnement dus aux excès humains.Les savants cherchent à établir une communication avec les savants du passé pour leur éviter les erreurs qui conduisent la planète vers sa fin.
Parallèlement, en 1963, un chercheur reconnait des perturbations inexplicables dans l’une de ses expériences...
Extrait :
Les États-Unis et l’Europe avaient atteint le degré de croissance zéro, et la courbe de population se rapprochait de l’âge de la retraite. Tous ces gens attendaient chaque mois un chèque confortable que l’on ne pouvait qu’extraire à coups d’impôts sur la population plus jeune et de plus en plus réduite. Ce qui conduisait inévitablement à un « syndrome d’obligation ». Les gens âgés considéraient qu’ils avaient payé des impôts énormes toute leur vie durant et qu’ils avaient été mis au rancart avant de bénéficier des salaires somptueux qui étaient désormais ceux des plus jeunes cadres. La société devait cracher, déclaraient les doyens du Mouvement, c’était une « obligation ». Les gens âgés votaient de plus en plus souvent dans le seul souci de leurs intérêts. Ils avaient un certain pouvoir et, en Californie, les cheveux gris étaient devenus le symbole de l’activisme politique.
...
« … pendant des semaines ils ne sortent pas, avec les complexes télévidéo qu’ils se payent. Ils n’ont même plus à faire leurs courses ni à aller à la banque. Ils ne voient plus que des gens de plus de soixante ans. Ils font tout électroniquement. Et ça, ça tue la ville... c'est vraiment une honte!»
source : Un paysage du temps
source : Un paysage du temps
L'Incroyable Nullité De François Hollande En Un Documentaire
Pourquoi le PS ne s'en sort pas depuis 2012
Ce documentaire revient sur les erreurs du PS depuis 2002. Hélene Risser analyse la défaite de la gauche et plus particulièrement du PS. Lors des Congrès de Dijon,du Mans, à l'occasion du référendum sur la Constitution et de la dernière campagne présidentielle. François Hollande a-t-il raté l'occasion de rénover le parti? Des spécialistes décryptent les choix d'un premier secrétaire qui a renoncé à se lancer dans la course à la présidentielle.
lundi 18 mai 2015
Michel Sapin vs Valérie Trierweiler : La Guerre Bat Son Plein!
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| Quand la répudiation vire au crêpage de chignon ou la vie privée en Hollandie! |
Round 1 (28 septembre 2014) :
Valérie Trierweiler apostrophe Valérie de Senneville , journaliste aux Echos et ex-épouse du ministre de l’Economie Michel Sapin lors de l'anniversaire de Jean-Luc Romero au Banana Café. Elle a même été jusqu'à lui tirer les cheveux et la gifler!
Je vais te détruire, toi et ton gros porc de Sapin !....tire-toi d’ici, tu n’as rien à faire. Tu as déjà dû te jeter aux pieds de cette pute de Gayet ! (ambiance)
Round 2 (17 mai 2015)
Michel Sapin "pense" que c'est une erreur que valérie Trierweiler continue de s'exprimer sur François Hollande. (vidéo)
Sapin sur Trierweiler: "Personne ne peut ôter... par BFMTV
N'écoutant que son caractère bouillonnant, "valoche" dégaine le tweet qui tue par le ridicule!
Mais il y a encore mieux qui est sorti sur twitter : Sapin et sa jeune "collaboratrice" qui seraient liés par des relations pas seulement professionnelles! De quoi balancer un bel uppercut dans le couple de Bercy!
La collaboratrice qui aime les hommes au pouvoir! #Sapin couche av sa colabolatrice c à ça que leur sers le pouvoir? pic.twitter.com/HJKl4IJLOn
— Nat de Wolf (@ntwolfmother) 13 Mars 2014
Cette dame est un ravissement! Protégée et défendue à hue et à dia par tous les godillots de gauche lorsqu'elle était la femme de sa vie du moi-président, elle est maintenant, depuis que normal 1er l'a répudiée, la cible des mêmes qui n'hésitent pas à la noyer toute crue!
Et comme "les emmerdes volent en escadrilles" (dixit J.Chirac) voilà que l'on apprend que michel "chômage" Sapin est visé par une plainte pour faux et usage de faux!
dimanche 17 mai 2015
François Hollande Vend La Mort Au Moyen-Orient
SOURCE:Hollande de la France a vendu à la mort au Moyen-Orient - Menschenrechte.eu
Déjà sous Sarkozy, la France était la force motrice de l'intervention militaire occidentale en Libye. Une société en ruine, des guerres dévastatrices dans la région et une augmentation de l'instabilité au Moyen-Orient et en Afrique en sont les effets durables. Son successeur François Hollande mène une politique d'escalade militaire fidèle à la ligne tracé par son prédécesseur. La France a activement contribué en Syrie à un changement de régime ultra-violent plutôt que d'oeuvrer dans l'intérêt du peuple syrien.
Les contacts chaleureux du gouvernement Hollande avec les États du Golfe en dépit des graves violations des droits de l'homme sont à l'ordre du jour. L'Arabie saoudite qui encourage mondialement le wahhabisme, une interprétation radicale intégriste et sectaire de l'islam, en utilisant de considérables quantités d'argent, ne semble pas déranger le gouvernement français, ainsi que les autres pays occidentaux - et ce malgré al-Qaida et l'État islamique qui puisent leurs racines idéologiques et historiques au coeur de l'Arabie Saoudite islamique.
Des condamnés sont décapités en public dans les rues d'Arabie saoudite qui peut arrêter un blogueur libéral et le torturer tout en menant une guerre dévastatrice au Yémen sans dissuader le président français François Hollande de se rendre à Riyad. Lors de la réunion, les sujets étaient "les armes et l'argent".
La France veut profiter de la guerre au Moyen-Orient et Afrique du Nord. Alors que son économie faiblit dans tous les autres domaines, les exportations d'armes se portent bien grâce à son président qui n'a pas d'autres ambitions que d'en devenir le VRP. Les violations des droits de l'homme, la guerre, l'effusion de sang et la souffrance infinie des populations pèsent peu face à des milliards de transactions.
samedi 16 mai 2015
Alerte! Les Banques Centrales Perdent Le Contrôle : Tsunami Obligataire En Vue!
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Taux : l’énigme posée à Mario Draghi
Sun, 10 May 2015 00:00:00 +0200 - (source)
Ce n’était pas prévu au scénario. Alors que l’assouplissement quantitatif, où la Banque centrale européenne se dévergonde depuis début mars, était censé garantir des taux d’intérêt toujours plus bas, y compris sur la dette souveraine des plus impécunieux des gouvernements européens (à l’exception du paria grec), les marchés obligataires viennent d’enregistrer une chute soudaine, accompagnée mécaniquement d’une flambée des primes de risque, à commencer par la dette allemande, référence de la zone euro.
Mario Draghi serait confronté à « l’énigme » rencontrée jadis par l’ancien patron de la Fed, Alan Greenspan : quand ce qui devrait baisser monte, ou inversement. Simple hoquet ou prélude à ce qui se passera inévitablement, et avec une violence extrême, le jour où éclatera la colossale bulle obligataire mondiale alimentée par les principales banques centrales.
Le 7 mai, le rendement sur le Bund, l’obligation à dix ans de la République fédérale, a bondi en séance de 21 points de base (0,21 pour cent), grimpant jusqu’à 0,80 pour cent. Rappelons que deux semaines plus tôt, la courbe des taux allemands, du jour-le-jour (TJJ) au cinq ans, se trouvait en territoire négatif et que les augures prédisaient le même sort à l’échéance reine, le dix ans. Il se situait à 0,05 % le 17 avril dernier. Bien entendu, les primes de risque sur les signatures de moins bonne qualité, à commencer par celle complètement surestimée de la République française, ont suivi le mouvement. Mais la braderie s’est manifestée également sur le marché obligataire américain, et par contagion en Asie, y compris sur la dette japonaise, dont la Banque du Japon est pourtant l’acheteur omniprésent.
Perplexité des analystes. Comme le résumait Kerry Craig, « stratège » de J.P. Morgan Asset Management (cité par leFinancial Times), « le soudain mouvement sur les marchés obligataires européens est des plus surprenants parce que le programme de la BCE d’acheter jusqu’à 60 milliards d’euros par mois devrait garantir l’existence d’une demande sur le marché et conserver des taux bas, et même baissant encore ». Quand les événements les dépassent, les « experts » ont toujours une vaste panoplie d’arguments « techniques » à invoquer pour justifier ce qu’ils excluaient la veille. L’impasse avec la Grèce (une nouveauté, en effet…), la légère remontée de l’euro, celle du pétrole brut, une croissance européenne qui serait moins anémique, des anticipations d’inflation plus fortes aux États-Unis, etc. En désespoir de cause, on invoque le « cygne noir » (cher à Nassim Nicholas Taleb – lire ici).
« Rien ne dure éternellement, même pas des bulles obligataires fonctionnant sous la protection de banques centrales ultra-laxistes », analysait l’équipe de recherche de Gavekal. « En dépit des promesses de répression financière illimitée dans la zone euro et au Japon, les souscripteurs d’obligations semblent se mettre en grève. » En d’autres termes, on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Les investisseurs prêts à payer pour prêter de l’argent à des gouvernements banqueroutiers (ce à quoi reviennent des taux négatifs) sont soudainement sortis de la torpeur provoquée par le charmeur de serpents Mario Draghi, à commencer, semble-t-il, par les gestionnaires de fonds spéculatifs américains. Le problème, poursuit Gavekal, c’est que « les investisseurs institutionnels européens ne veulent pas ou ne peuvent pas prendre leur place alors que les rendements sur les dettes centrales restent très bas et que la réglementation et la gestion du risque les dissuadent d’acheter les dettes périphériques ». En conséquence, « un tel scénario suggère que la BCE, de manière assez spectaculaire, pourrait perdre le contrôle d’un marché qu’elle semblait avoir verrouillé il y a seulement quelques semaines ».
Les thuriféraires des politiques monétaires dites « non conventionnelles », généralement les mêmes qui idolâtraient le souffleur de bulles Greenspan jusqu’à l’implosion de 2007-2008, ne manqueront pas de voir dans ces derniers développements la justification de la stratégie des banques centrales. La situation ne serait-elle pas pire si elles n’étaient pas présentes en force sur les marchés ? D’autant qu’une « normalisation » relative (dans l’anormalité la plus extravagante) s’est imposée le vendredi 8 mai. En attendant le prochain épisode. Vision à courte vue, une nouvelle fois. Il suffit de considérer la situation de la Banque du Japon, pionnière de ces politiques non conventionnelles qu’elle pratique, sans impact significatif sur la santé économique de l’archipel, depuis plus de quinze ans.
« En 2018, explique l’économiste Kenneth Courtis, le bilan de la Banque du Japon sera égal ou même supérieur au PIB du pays. Il gonfle de quelque 18 % par an », sous la frénésie des achats de dettes, à commencer par celle de l’État, orchestrés par son gouverneur, Haruhiko Kuroda, imposé à ce poste par le premier ministre Shinzo Abe (lire ici). Aujourd’hui, la banque centrale nipponne est l’acheteur de plus en plus exclusif de la dette publique, ayant pratiquement expulsé les autres investisseurs et congelé le marché secondaire. « Que se passera-t-il, à l’année N, quand les obligations d’État viendront à échéance et que le gouvernement devra les rembourser alors qu’il en est incapable ? », demande le président de Starfort Holdings.
« Le gouvernement japonais pourrait considérer que la banque centrale n’est qu’une autre branche de l’État, ce qui est assez proche de la réalité dans le cas du Japon, et décider de rayer d’un trait de plume une dette publique essentiellement détenue par la BoJ. Sauf qu’en termes comptables, l’annulation de l’actif, les créances de la BoJ, implique une réduction équivalente du passif, c’est-à-dire la masse monétaire. Il peut y avoir une explosion des taux d’intérêt, la dévalorisation brutale de toutes les dettes obligataires, publiques ou privées, plus ou moins directement indexées sur celle du souverain. Et un effondrement de la devise. Soit une dislocation complète de l’ordre économique. » Étant donné la taille de l’économie japonaise, encore la troisième du monde, et son imbrication dans la machine productive mondiale (illustrée, par exemple, par la rupture de certaines chaînes globales de fabrication après la catastrophe de Fukushima), on imagine sans peine les effets d’un tel dénouement pour le reste du monde.
Globalement, résume Courtis, « il est évident que nous sommes dans une bulle sur les obligations et que tout ou tard, cela va se renverser. À quel rythme, dans quelles conditions et quelles en seront les conséquences ? Personne, et surtout pas les banquiers centraux, ne sait comment se jouera le jeu final ». Les achats de dettes vont donc se poursuivre et on voit bien que la main de Janet Yellen, présidente de la Fed, tremble à l’approche du moment où il faudrait renverser la tendance aux États-Unis en décidant de décoller les taux directeurs américains du niveau zéro où ils rampent depuis le début de la crise financière globale.
À ce stade, la petite bombe qui a éclaté sur les marchés obligataires début mai 2015 apparaît donc bien comme un nouveau coup de semonce, qui s'incrit encore dans la tendance d’un tiers de siècle à la baisse du loyer de l’argent depuis la grande rupture des années 1970, la fin du système de Bretton Woods et la domestication musclée de l’inflation aux États-Unis par Paul Volcker. Les deux graphiques ci-dessous décrivent l’évolution de l’emprunt du Trésor américain à 10 ans sur les périodes 1980-1999 et 2000-2015. On voit sur le second comment la ligne verte accentue depuis 2007 la chute graduelle illustrée par la ligne blanche venue des décennies précédentes. Le troisième graphique expose la même courbe pour le Bund allemand, jusqu’à l’approche du niveau zéro. Cette évolution générale du loyer de l’argent a coïncidé, dans un paradoxe qui n’est qu’apparent, avec la création d’une gigantesque économie globale de dettes, secouée à intervalles réguliers par des crises financières.

Le 10 ans US -1980/1999 © Bloomberg

Le 10 ans US - 2000/2015 © Bloomberg

Le bund allemand - 2000/2015 © Bloomberg
Avec la crise financière globale et du fait du contresens inscrit dans les réponses apportées, dont les politiques non conventionnelles, les banquiers centraux ont perdu le contrôle, toujours en partie illusoire, d’un cycle monétaire qui aurait permis le déploiement de la « Grande Modération ». Dans ce processus, comme l’avait expliqué en 2012 le numéro deux de la BRI Hervé Hannoun (lire ici), les principales banques centrales ont en fait abdiqué de leur indépendance, chèrement acquise dans la phase précédente, non seulement à l’égard des gouvernements endettés mais également à l’égard des marchés financiers.
Dans une intervention le 22 avril dernier à Riga, le directeur général adjoint de la « banque des banques centrales » a prononcé un nouveau réquisitoire (qu’il faut lire intégralement) contre les dangers bien réels et les bénéfices illusoires charriés par le comportement des grands instituts d’émission. Présentées initialement comme « temporaires », ces dispositions sont toujours en place près de huit ans après le début de la crise. Leur impact sur l’économie réelle a été très limité, sinon nul, au regard des risques encourus. Les marchés et intermédiaires financiers sont bien trop occupés à jouer avec l’argent facile pour remplir leur fonction de financement de l’investissement et de la croissance. Argent facile qui incite les pays banqueroutiers à l'immobilisme.
Jusques à quand ? « Tout cela implique le risque d’une correction majeure quand s’envole la confiance dans des valorisations artificiellement gonflées. La question n’est pas si mais quand cela se produira. » Pour Hervé Hannoun, « il n’y a aucun doute que la probabilité et la sévérité d’une autre crise financière sont accentuées par la prolongation de taux d’intérêt ultra-bas ou négatifs ».
En attendant, les bénéfices de ces politiques pour l’immense majorité des populations relèvent de la fiction pure et simple. Un seul exemple : quel est l’intérêt d’avoir des taux très bas sur les crédits immobilier si l’argent pas cher alimente une spéculation qui a placé les logements hors d’atteinte des classes moyennes ? Comme le remarque Hervé Hannoun, « les vainqueurs dans la politique des taux d’intérêt ultra-bas seront les agents économiques les plus lourdement endettés, à savoir les gouvernements. Les perdants seront les épargnants, les retraités et détenteurs de polices d’assurance vie ». « Il n’y a aucun précédent dans l’histoire économique de taux d’intérêt nominaux négatifs, y compris pendant la Grande Dépression aux États-Unis », rappelle-t-il. Avant d’ajouter : « Même Keynes, qui a pourtant inventé la terrifiante métaphore de "l’euthanasie des rentiers", n’avait osé envisager des taux d’intérêt nominaux négatifs. » En outre,« comme les ménages sont à la fois épargnants et consommateurs, nous devons nous demander si les taux d’intérêt négatifs n’érodent pas la confiance des ménages dans l’économie ».
« En dernière analyse, explique le numéro deux de la BRI dans sa conclusion, le débat sur la politique de taux ultra-bas revient à un échange entre le court et le long terme. » Et de citer l’ancien gouverneur de la Banque du Japon, le prédécesseur de Kuroda, Masaaki Shirakawa : « La politique monétaire peut faire naître aujourd’hui par avance la demande future en manipulant à la baisse les taux d’intérêt réels. Mais quand demain devient aujourd’hui, l’économie est confrontée à une demande plus faible, ce qui exige d’anticiper la demande d’après-demain. » Cette réflexion ne surprendra pas l’auteur de cet article, qui avait écrit dès 2001 (lire ici) que les cadres de la BoJ, dont Shirakawa est issu, étaient fondamentalement sceptiques sur les politiques non conventionnelles, pour ne pas dire hostiles. Pour Hervé Hannoun, « emprunter la croissance au futur n’est pas soutenable ».
C’est bien pourtant ce que font depuis plusieurs décennies les promoteurs de l’économie d’endettement, aux gouvernements et dans les banques centrales. Le problème, estime Kenneth Courtis, est que les gouvernants comme l’opinion vivent dans la nostalgie des taux de croissance des périodes des Trente Glorieuses, en Europe, ou de la Haute Croissance, au Japon.« On en est venu à croire qu’une croissance d’un tel niveau est la norme alors qu’elle représente une exception dans l’histoire humaine. » Depuis, « les banques centrales sont appelées à fabriquer de la demande à n’importe quel coût, et à chaque crise, elles entrent en jeu ». Jusqu’aux excès actuels. Il se demande si la Banque populaire de Chine, la banque centrale chinoise, ne va pas être la prochaine à succomber à la tentation des politiques non conventionnelles. « Ils veulent une croissance à 7 % et ils sont actuellement autour de 5 ½, 6 % », estime-t-il.
Les Chinois devraient y réfléchir à deux fois avant de tomber dans le piège redoutable où se sont laissé piéger les économies avancées. « Un taux de croissance élevé impliquerait des taux d’intérêt à un niveau insupportable compte tenu du niveau général d’endettement atteint dans toutes les principales économies », explique Kenneth Courtis. « Et un taux de croissance trop faible ne permet pas non plus de financer la dette. » C’est par où, la sortie ?
Ce n’était pas prévu au scénario. Alors que l’assouplissement quantitatif, où la Banque centrale européenne se dévergonde depuis début mars, était censé garantir des taux d’intérêt toujours plus bas, y compris sur la dette souveraine des plus impécunieux des gouvernements européens (à l’exception du paria grec), les marchés obligataires viennent d’enregistrer une chute soudaine, accompagnée mécaniquement d’une flambée des primes de risque, à commencer par la dette allemande, référence de la zone euro.
Mario Draghi serait confronté à « l’énigme » rencontrée jadis par l’ancien patron de la Fed, Alan Greenspan : quand ce qui devrait baisser monte, ou inversement. Simple hoquet ou prélude à ce qui se passera inévitablement, et avec une violence extrême, le jour où éclatera la colossale bulle obligataire mondiale alimentée par les principales banques centrales.
Le 7 mai, le rendement sur le Bund, l’obligation à dix ans de la République fédérale, a bondi en séance de 21 points de base (0,21 pour cent), grimpant jusqu’à 0,80 pour cent. Rappelons que deux semaines plus tôt, la courbe des taux allemands, du jour-le-jour (TJJ) au cinq ans, se trouvait en territoire négatif et que les augures prédisaient le même sort à l’échéance reine, le dix ans. Il se situait à 0,05 % le 17 avril dernier. Bien entendu, les primes de risque sur les signatures de moins bonne qualité, à commencer par celle complètement surestimée de la République française, ont suivi le mouvement. Mais la braderie s’est manifestée également sur le marché obligataire américain, et par contagion en Asie, y compris sur la dette japonaise, dont la Banque du Japon est pourtant l’acheteur omniprésent.
Perplexité des analystes. Comme le résumait Kerry Craig, « stratège » de J.P. Morgan Asset Management (cité par leFinancial Times), « le soudain mouvement sur les marchés obligataires européens est des plus surprenants parce que le programme de la BCE d’acheter jusqu’à 60 milliards d’euros par mois devrait garantir l’existence d’une demande sur le marché et conserver des taux bas, et même baissant encore ». Quand les événements les dépassent, les « experts » ont toujours une vaste panoplie d’arguments « techniques » à invoquer pour justifier ce qu’ils excluaient la veille. L’impasse avec la Grèce (une nouveauté, en effet…), la légère remontée de l’euro, celle du pétrole brut, une croissance européenne qui serait moins anémique, des anticipations d’inflation plus fortes aux États-Unis, etc. En désespoir de cause, on invoque le « cygne noir » (cher à Nassim Nicholas Taleb – lire ici).
« Rien ne dure éternellement, même pas des bulles obligataires fonctionnant sous la protection de banques centrales ultra-laxistes », analysait l’équipe de recherche de Gavekal. « En dépit des promesses de répression financière illimitée dans la zone euro et au Japon, les souscripteurs d’obligations semblent se mettre en grève. » En d’autres termes, on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Les investisseurs prêts à payer pour prêter de l’argent à des gouvernements banqueroutiers (ce à quoi reviennent des taux négatifs) sont soudainement sortis de la torpeur provoquée par le charmeur de serpents Mario Draghi, à commencer, semble-t-il, par les gestionnaires de fonds spéculatifs américains. Le problème, poursuit Gavekal, c’est que « les investisseurs institutionnels européens ne veulent pas ou ne peuvent pas prendre leur place alors que les rendements sur les dettes centrales restent très bas et que la réglementation et la gestion du risque les dissuadent d’acheter les dettes périphériques ». En conséquence, « un tel scénario suggère que la BCE, de manière assez spectaculaire, pourrait perdre le contrôle d’un marché qu’elle semblait avoir verrouillé il y a seulement quelques semaines ».
Les thuriféraires des politiques monétaires dites « non conventionnelles », généralement les mêmes qui idolâtraient le souffleur de bulles Greenspan jusqu’à l’implosion de 2007-2008, ne manqueront pas de voir dans ces derniers développements la justification de la stratégie des banques centrales. La situation ne serait-elle pas pire si elles n’étaient pas présentes en force sur les marchés ? D’autant qu’une « normalisation » relative (dans l’anormalité la plus extravagante) s’est imposée le vendredi 8 mai. En attendant le prochain épisode. Vision à courte vue, une nouvelle fois. Il suffit de considérer la situation de la Banque du Japon, pionnière de ces politiques non conventionnelles qu’elle pratique, sans impact significatif sur la santé économique de l’archipel, depuis plus de quinze ans.
« En 2018, explique l’économiste Kenneth Courtis, le bilan de la Banque du Japon sera égal ou même supérieur au PIB du pays. Il gonfle de quelque 18 % par an », sous la frénésie des achats de dettes, à commencer par celle de l’État, orchestrés par son gouverneur, Haruhiko Kuroda, imposé à ce poste par le premier ministre Shinzo Abe (lire ici). Aujourd’hui, la banque centrale nipponne est l’acheteur de plus en plus exclusif de la dette publique, ayant pratiquement expulsé les autres investisseurs et congelé le marché secondaire. « Que se passera-t-il, à l’année N, quand les obligations d’État viendront à échéance et que le gouvernement devra les rembourser alors qu’il en est incapable ? », demande le président de Starfort Holdings.
« Le gouvernement japonais pourrait considérer que la banque centrale n’est qu’une autre branche de l’État, ce qui est assez proche de la réalité dans le cas du Japon, et décider de rayer d’un trait de plume une dette publique essentiellement détenue par la BoJ. Sauf qu’en termes comptables, l’annulation de l’actif, les créances de la BoJ, implique une réduction équivalente du passif, c’est-à-dire la masse monétaire. Il peut y avoir une explosion des taux d’intérêt, la dévalorisation brutale de toutes les dettes obligataires, publiques ou privées, plus ou moins directement indexées sur celle du souverain. Et un effondrement de la devise. Soit une dislocation complète de l’ordre économique. » Étant donné la taille de l’économie japonaise, encore la troisième du monde, et son imbrication dans la machine productive mondiale (illustrée, par exemple, par la rupture de certaines chaînes globales de fabrication après la catastrophe de Fukushima), on imagine sans peine les effets d’un tel dénouement pour le reste du monde.
Globalement, résume Courtis, « il est évident que nous sommes dans une bulle sur les obligations et que tout ou tard, cela va se renverser. À quel rythme, dans quelles conditions et quelles en seront les conséquences ? Personne, et surtout pas les banquiers centraux, ne sait comment se jouera le jeu final ». Les achats de dettes vont donc se poursuivre et on voit bien que la main de Janet Yellen, présidente de la Fed, tremble à l’approche du moment où il faudrait renverser la tendance aux États-Unis en décidant de décoller les taux directeurs américains du niveau zéro où ils rampent depuis le début de la crise financière globale.
À ce stade, la petite bombe qui a éclaté sur les marchés obligataires début mai 2015 apparaît donc bien comme un nouveau coup de semonce, qui s'incrit encore dans la tendance d’un tiers de siècle à la baisse du loyer de l’argent depuis la grande rupture des années 1970, la fin du système de Bretton Woods et la domestication musclée de l’inflation aux États-Unis par Paul Volcker. Les deux graphiques ci-dessous décrivent l’évolution de l’emprunt du Trésor américain à 10 ans sur les périodes 1980-1999 et 2000-2015. On voit sur le second comment la ligne verte accentue depuis 2007 la chute graduelle illustrée par la ligne blanche venue des décennies précédentes. Le troisième graphique expose la même courbe pour le Bund allemand, jusqu’à l’approche du niveau zéro. Cette évolution générale du loyer de l’argent a coïncidé, dans un paradoxe qui n’est qu’apparent, avec la création d’une gigantesque économie globale de dettes, secouée à intervalles réguliers par des crises financières.

Le 10 ans US -1980/1999 © Bloomberg

Le 10 ans US - 2000/2015 © Bloomberg

Le bund allemand - 2000/2015 © Bloomberg
Avec la crise financière globale et du fait du contresens inscrit dans les réponses apportées, dont les politiques non conventionnelles, les banquiers centraux ont perdu le contrôle, toujours en partie illusoire, d’un cycle monétaire qui aurait permis le déploiement de la « Grande Modération ». Dans ce processus, comme l’avait expliqué en 2012 le numéro deux de la BRI Hervé Hannoun (lire ici), les principales banques centrales ont en fait abdiqué de leur indépendance, chèrement acquise dans la phase précédente, non seulement à l’égard des gouvernements endettés mais également à l’égard des marchés financiers.
Dans une intervention le 22 avril dernier à Riga, le directeur général adjoint de la « banque des banques centrales » a prononcé un nouveau réquisitoire (qu’il faut lire intégralement) contre les dangers bien réels et les bénéfices illusoires charriés par le comportement des grands instituts d’émission. Présentées initialement comme « temporaires », ces dispositions sont toujours en place près de huit ans après le début de la crise. Leur impact sur l’économie réelle a été très limité, sinon nul, au regard des risques encourus. Les marchés et intermédiaires financiers sont bien trop occupés à jouer avec l’argent facile pour remplir leur fonction de financement de l’investissement et de la croissance. Argent facile qui incite les pays banqueroutiers à l'immobilisme.
Jusques à quand ? « Tout cela implique le risque d’une correction majeure quand s’envole la confiance dans des valorisations artificiellement gonflées. La question n’est pas si mais quand cela se produira. » Pour Hervé Hannoun, « il n’y a aucun doute que la probabilité et la sévérité d’une autre crise financière sont accentuées par la prolongation de taux d’intérêt ultra-bas ou négatifs ».
En attendant, les bénéfices de ces politiques pour l’immense majorité des populations relèvent de la fiction pure et simple. Un seul exemple : quel est l’intérêt d’avoir des taux très bas sur les crédits immobilier si l’argent pas cher alimente une spéculation qui a placé les logements hors d’atteinte des classes moyennes ? Comme le remarque Hervé Hannoun, « les vainqueurs dans la politique des taux d’intérêt ultra-bas seront les agents économiques les plus lourdement endettés, à savoir les gouvernements. Les perdants seront les épargnants, les retraités et détenteurs de polices d’assurance vie ». « Il n’y a aucun précédent dans l’histoire économique de taux d’intérêt nominaux négatifs, y compris pendant la Grande Dépression aux États-Unis », rappelle-t-il. Avant d’ajouter : « Même Keynes, qui a pourtant inventé la terrifiante métaphore de "l’euthanasie des rentiers", n’avait osé envisager des taux d’intérêt nominaux négatifs. » En outre,« comme les ménages sont à la fois épargnants et consommateurs, nous devons nous demander si les taux d’intérêt négatifs n’érodent pas la confiance des ménages dans l’économie ».
« En dernière analyse, explique le numéro deux de la BRI dans sa conclusion, le débat sur la politique de taux ultra-bas revient à un échange entre le court et le long terme. » Et de citer l’ancien gouverneur de la Banque du Japon, le prédécesseur de Kuroda, Masaaki Shirakawa : « La politique monétaire peut faire naître aujourd’hui par avance la demande future en manipulant à la baisse les taux d’intérêt réels. Mais quand demain devient aujourd’hui, l’économie est confrontée à une demande plus faible, ce qui exige d’anticiper la demande d’après-demain. » Cette réflexion ne surprendra pas l’auteur de cet article, qui avait écrit dès 2001 (lire ici) que les cadres de la BoJ, dont Shirakawa est issu, étaient fondamentalement sceptiques sur les politiques non conventionnelles, pour ne pas dire hostiles. Pour Hervé Hannoun, « emprunter la croissance au futur n’est pas soutenable ».
C’est bien pourtant ce que font depuis plusieurs décennies les promoteurs de l’économie d’endettement, aux gouvernements et dans les banques centrales. Le problème, estime Kenneth Courtis, est que les gouvernants comme l’opinion vivent dans la nostalgie des taux de croissance des périodes des Trente Glorieuses, en Europe, ou de la Haute Croissance, au Japon.« On en est venu à croire qu’une croissance d’un tel niveau est la norme alors qu’elle représente une exception dans l’histoire humaine. » Depuis, « les banques centrales sont appelées à fabriquer de la demande à n’importe quel coût, et à chaque crise, elles entrent en jeu ». Jusqu’aux excès actuels. Il se demande si la Banque populaire de Chine, la banque centrale chinoise, ne va pas être la prochaine à succomber à la tentation des politiques non conventionnelles. « Ils veulent une croissance à 7 % et ils sont actuellement autour de 5 ½, 6 % », estime-t-il.
Les Chinois devraient y réfléchir à deux fois avant de tomber dans le piège redoutable où se sont laissé piéger les économies avancées. « Un taux de croissance élevé impliquerait des taux d’intérêt à un niveau insupportable compte tenu du niveau général d’endettement atteint dans toutes les principales économies », explique Kenneth Courtis. « Et un taux de croissance trop faible ne permet pas non plus de financer la dette. » C’est par où, la sortie ?
Mario Draghi serait confronté à « l’énigme » rencontrée jadis par l’ancien patron de la Fed, Alan Greenspan : quand ce qui devrait baisser monte, ou inversement. Simple hoquet ou prélude à ce qui se passera inévitablement, et avec une violence extrême, le jour où éclatera la colossale bulle obligataire mondiale alimentée par les principales banques centrales.
Le 7 mai, le rendement sur le Bund, l’obligation à dix ans de la République fédérale, a bondi en séance de 21 points de base (0,21 pour cent), grimpant jusqu’à 0,80 pour cent. Rappelons que deux semaines plus tôt, la courbe des taux allemands, du jour-le-jour (TJJ) au cinq ans, se trouvait en territoire négatif et que les augures prédisaient le même sort à l’échéance reine, le dix ans. Il se situait à 0,05 % le 17 avril dernier. Bien entendu, les primes de risque sur les signatures de moins bonne qualité, à commencer par celle complètement surestimée de la République française, ont suivi le mouvement. Mais la braderie s’est manifestée également sur le marché obligataire américain, et par contagion en Asie, y compris sur la dette japonaise, dont la Banque du Japon est pourtant l’acheteur omniprésent.
Perplexité des analystes. Comme le résumait Kerry Craig, « stratège » de J.P. Morgan Asset Management (cité par leFinancial Times), « le soudain mouvement sur les marchés obligataires européens est des plus surprenants parce que le programme de la BCE d’acheter jusqu’à 60 milliards d’euros par mois devrait garantir l’existence d’une demande sur le marché et conserver des taux bas, et même baissant encore ». Quand les événements les dépassent, les « experts » ont toujours une vaste panoplie d’arguments « techniques » à invoquer pour justifier ce qu’ils excluaient la veille. L’impasse avec la Grèce (une nouveauté, en effet…), la légère remontée de l’euro, celle du pétrole brut, une croissance européenne qui serait moins anémique, des anticipations d’inflation plus fortes aux États-Unis, etc. En désespoir de cause, on invoque le « cygne noir » (cher à Nassim Nicholas Taleb – lire ici).
« Rien ne dure éternellement, même pas des bulles obligataires fonctionnant sous la protection de banques centrales ultra-laxistes », analysait l’équipe de recherche de Gavekal. « En dépit des promesses de répression financière illimitée dans la zone euro et au Japon, les souscripteurs d’obligations semblent se mettre en grève. » En d’autres termes, on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Les investisseurs prêts à payer pour prêter de l’argent à des gouvernements banqueroutiers (ce à quoi reviennent des taux négatifs) sont soudainement sortis de la torpeur provoquée par le charmeur de serpents Mario Draghi, à commencer, semble-t-il, par les gestionnaires de fonds spéculatifs américains. Le problème, poursuit Gavekal, c’est que « les investisseurs institutionnels européens ne veulent pas ou ne peuvent pas prendre leur place alors que les rendements sur les dettes centrales restent très bas et que la réglementation et la gestion du risque les dissuadent d’acheter les dettes périphériques ». En conséquence, « un tel scénario suggère que la BCE, de manière assez spectaculaire, pourrait perdre le contrôle d’un marché qu’elle semblait avoir verrouillé il y a seulement quelques semaines ».
Les thuriféraires des politiques monétaires dites « non conventionnelles », généralement les mêmes qui idolâtraient le souffleur de bulles Greenspan jusqu’à l’implosion de 2007-2008, ne manqueront pas de voir dans ces derniers développements la justification de la stratégie des banques centrales. La situation ne serait-elle pas pire si elles n’étaient pas présentes en force sur les marchés ? D’autant qu’une « normalisation » relative (dans l’anormalité la plus extravagante) s’est imposée le vendredi 8 mai. En attendant le prochain épisode. Vision à courte vue, une nouvelle fois. Il suffit de considérer la situation de la Banque du Japon, pionnière de ces politiques non conventionnelles qu’elle pratique, sans impact significatif sur la santé économique de l’archipel, depuis plus de quinze ans.
« En 2018, explique l’économiste Kenneth Courtis, le bilan de la Banque du Japon sera égal ou même supérieur au PIB du pays. Il gonfle de quelque 18 % par an », sous la frénésie des achats de dettes, à commencer par celle de l’État, orchestrés par son gouverneur, Haruhiko Kuroda, imposé à ce poste par le premier ministre Shinzo Abe (lire ici). Aujourd’hui, la banque centrale nipponne est l’acheteur de plus en plus exclusif de la dette publique, ayant pratiquement expulsé les autres investisseurs et congelé le marché secondaire. « Que se passera-t-il, à l’année N, quand les obligations d’État viendront à échéance et que le gouvernement devra les rembourser alors qu’il en est incapable ? », demande le président de Starfort Holdings.
« Le gouvernement japonais pourrait considérer que la banque centrale n’est qu’une autre branche de l’État, ce qui est assez proche de la réalité dans le cas du Japon, et décider de rayer d’un trait de plume une dette publique essentiellement détenue par la BoJ. Sauf qu’en termes comptables, l’annulation de l’actif, les créances de la BoJ, implique une réduction équivalente du passif, c’est-à-dire la masse monétaire. Il peut y avoir une explosion des taux d’intérêt, la dévalorisation brutale de toutes les dettes obligataires, publiques ou privées, plus ou moins directement indexées sur celle du souverain. Et un effondrement de la devise. Soit une dislocation complète de l’ordre économique. » Étant donné la taille de l’économie japonaise, encore la troisième du monde, et son imbrication dans la machine productive mondiale (illustrée, par exemple, par la rupture de certaines chaînes globales de fabrication après la catastrophe de Fukushima), on imagine sans peine les effets d’un tel dénouement pour le reste du monde.
Globalement, résume Courtis, « il est évident que nous sommes dans une bulle sur les obligations et que tout ou tard, cela va se renverser. À quel rythme, dans quelles conditions et quelles en seront les conséquences ? Personne, et surtout pas les banquiers centraux, ne sait comment se jouera le jeu final ». Les achats de dettes vont donc se poursuivre et on voit bien que la main de Janet Yellen, présidente de la Fed, tremble à l’approche du moment où il faudrait renverser la tendance aux États-Unis en décidant de décoller les taux directeurs américains du niveau zéro où ils rampent depuis le début de la crise financière globale.
À ce stade, la petite bombe qui a éclaté sur les marchés obligataires début mai 2015 apparaît donc bien comme un nouveau coup de semonce, qui s'incrit encore dans la tendance d’un tiers de siècle à la baisse du loyer de l’argent depuis la grande rupture des années 1970, la fin du système de Bretton Woods et la domestication musclée de l’inflation aux États-Unis par Paul Volcker. Les deux graphiques ci-dessous décrivent l’évolution de l’emprunt du Trésor américain à 10 ans sur les périodes 1980-1999 et 2000-2015. On voit sur le second comment la ligne verte accentue depuis 2007 la chute graduelle illustrée par la ligne blanche venue des décennies précédentes. Le troisième graphique expose la même courbe pour le Bund allemand, jusqu’à l’approche du niveau zéro. Cette évolution générale du loyer de l’argent a coïncidé, dans un paradoxe qui n’est qu’apparent, avec la création d’une gigantesque économie globale de dettes, secouée à intervalles réguliers par des crises financières.
Le 10 ans US -1980/1999 © Bloomberg
Le 10 ans US - 2000/2015 © Bloomberg
Le bund allemand - 2000/2015 © Bloomberg
Dans une intervention le 22 avril dernier à Riga, le directeur général adjoint de la « banque des banques centrales » a prononcé un nouveau réquisitoire (qu’il faut lire intégralement) contre les dangers bien réels et les bénéfices illusoires charriés par le comportement des grands instituts d’émission. Présentées initialement comme « temporaires », ces dispositions sont toujours en place près de huit ans après le début de la crise. Leur impact sur l’économie réelle a été très limité, sinon nul, au regard des risques encourus. Les marchés et intermédiaires financiers sont bien trop occupés à jouer avec l’argent facile pour remplir leur fonction de financement de l’investissement et de la croissance. Argent facile qui incite les pays banqueroutiers à l'immobilisme.
Jusques à quand ? « Tout cela implique le risque d’une correction majeure quand s’envole la confiance dans des valorisations artificiellement gonflées. La question n’est pas si mais quand cela se produira. » Pour Hervé Hannoun, « il n’y a aucun doute que la probabilité et la sévérité d’une autre crise financière sont accentuées par la prolongation de taux d’intérêt ultra-bas ou négatifs ».
En attendant, les bénéfices de ces politiques pour l’immense majorité des populations relèvent de la fiction pure et simple. Un seul exemple : quel est l’intérêt d’avoir des taux très bas sur les crédits immobilier si l’argent pas cher alimente une spéculation qui a placé les logements hors d’atteinte des classes moyennes ? Comme le remarque Hervé Hannoun, « les vainqueurs dans la politique des taux d’intérêt ultra-bas seront les agents économiques les plus lourdement endettés, à savoir les gouvernements. Les perdants seront les épargnants, les retraités et détenteurs de polices d’assurance vie ». « Il n’y a aucun précédent dans l’histoire économique de taux d’intérêt nominaux négatifs, y compris pendant la Grande Dépression aux États-Unis », rappelle-t-il. Avant d’ajouter : « Même Keynes, qui a pourtant inventé la terrifiante métaphore de "l’euthanasie des rentiers", n’avait osé envisager des taux d’intérêt nominaux négatifs. » En outre,« comme les ménages sont à la fois épargnants et consommateurs, nous devons nous demander si les taux d’intérêt négatifs n’érodent pas la confiance des ménages dans l’économie ».
« En dernière analyse, explique le numéro deux de la BRI dans sa conclusion, le débat sur la politique de taux ultra-bas revient à un échange entre le court et le long terme. » Et de citer l’ancien gouverneur de la Banque du Japon, le prédécesseur de Kuroda, Masaaki Shirakawa : « La politique monétaire peut faire naître aujourd’hui par avance la demande future en manipulant à la baisse les taux d’intérêt réels. Mais quand demain devient aujourd’hui, l’économie est confrontée à une demande plus faible, ce qui exige d’anticiper la demande d’après-demain. » Cette réflexion ne surprendra pas l’auteur de cet article, qui avait écrit dès 2001 (lire ici) que les cadres de la BoJ, dont Shirakawa est issu, étaient fondamentalement sceptiques sur les politiques non conventionnelles, pour ne pas dire hostiles. Pour Hervé Hannoun, « emprunter la croissance au futur n’est pas soutenable ».
C’est bien pourtant ce que font depuis plusieurs décennies les promoteurs de l’économie d’endettement, aux gouvernements et dans les banques centrales. Le problème, estime Kenneth Courtis, est que les gouvernants comme l’opinion vivent dans la nostalgie des taux de croissance des périodes des Trente Glorieuses, en Europe, ou de la Haute Croissance, au Japon.« On en est venu à croire qu’une croissance d’un tel niveau est la norme alors qu’elle représente une exception dans l’histoire humaine. » Depuis, « les banques centrales sont appelées à fabriquer de la demande à n’importe quel coût, et à chaque crise, elles entrent en jeu ». Jusqu’aux excès actuels. Il se demande si la Banque populaire de Chine, la banque centrale chinoise, ne va pas être la prochaine à succomber à la tentation des politiques non conventionnelles. « Ils veulent une croissance à 7 % et ils sont actuellement autour de 5 ½, 6 % », estime-t-il.
Les Chinois devraient y réfléchir à deux fois avant de tomber dans le piège redoutable où se sont laissé piéger les économies avancées. « Un taux de croissance élevé impliquerait des taux d’intérêt à un niveau insupportable compte tenu du niveau général d’endettement atteint dans toutes les principales économies », explique Kenneth Courtis. « Et un taux de croissance trop faible ne permet pas non plus de financer la dette. » C’est par où, la sortie ?






















