par h16
Comme je l’écrivais il y a presqu’un an, il serait dommage de laisser perdre une bonne crise. Après tout, ça coûte cher mais ça peut rapporter gros pour qui sait s’y prendre, à condition bien sûr d’avoir subi l’indispensable hontectomie qui s’impose lorsqu’on entre en politique (surtout en France).
Avant d’aller plus loin, je veux dissiper un éventuel malentendu: ici, contrairement à ce que lâ™actualité pourrait laisser penser, je ne parle pas de Buzyn, cette mémorable ex-ministre de la Santé, ex-candidate aux élections municipales parisiennes et politicienne ectoplasmique évidemment sans aucune responsabilité dans la crise sanitaire, dont le karma assez phénoménal lui permet dâ™obtenir un poste au cabinet du directeur général de lâ™OMS. Au passage, ceci permet dâ™avoir une idée précise de la valeur de la hiérarchie au sein de cette institution et, par voie de conséquence, des conseils quâ™elle distribueâ¦
Et donc ici, jâ™Ã©voque plutôt deux cabinets de conseil, Price Waterhouse Cooper et McKinsey, dont les noms viennent subitement dâ™apparaître dans lâ™actualité.
Apparemment et selon les précieuses informations dâ™Europe-1, le gouvernement a, depuis la fin du mois de décembre, fait appel à deux cabinets de conseil pour éviter le merdoiement intense qui a accompagné ses actions lors de la non-distribution du pas-de-stock-de-masques et lors de sa non-gestion des campagnes de tests.
Sâ™adjoignant les services de ces deux grands cabinets de conseil privés, la fine équipe de clowns à roulettes entend donc mener le pays vers la vaccination optimale dans la joie, la bonne humeur et les petites piqûres amusantes. Lâ™exposé des missions est évoqué ici :
3 missions ont été confiées au cabinet de consultants privé, nous dit le ministère: "cadrage logistique", "benchmarking" des pratiques à l'étranger et "coordination opérationnelle de la task force".
En revanche, pas de réponse sur le montant de la prestation.
┠Elisa Braün (@ElisaBraun) January 5, 2021
Et câ™est du carré, du concret, du solide : cadrage logistique, benchmarking des pratiques à lâ™Ã©tranger et coordination opérationnelle de la task force, voilà qui envoie du pâté, pardon qui means business les enfants comme on dit dans le franglish des élites. Après un solide conseil de défense dont on a déjà pu mesurer la malfaisance pertinence, après les 35 clampins « tirés au sort » (parce quâ™au gros sel ou au flashball, ça nâ™aurait pas été trop tendance), on se cogne donc une paire de cabinets privés pour épauler un Olivier Véran dont on se demande de plus en plus à quoi il sert exactement.
Question qui se posera aussi dâ™ailleurs pour tous les fonctionnaires se bousculant au ministère de la Santé, dans les agences régionales (beaucoup trop) nombreuses et les myriades dâ™institutions tintinnabulantes de la République et dont les missions semblent dâ™Ã©viter quâ™on parle dâ™elles tout en sâ™assurant de leur côté indispensable surtout au moment de renouveler les budgets.
Peut-être la présence dans ces cabinets de certains fils dâ™ex-ministres et les nombreuses passerelles avec les lieux de pouvoirs républicains expliquent-elles ce curieux usage de cabinets privés pour une opération pourtant 100 % publique (et bruyamment revendiquée comme telle, système « que le monde entier nous envie » oblige, nâ™est-ce pas).
Certes, lâ™administration actuelle semble bien en peine pour sâ™organiser et retrouver ses doigts au bout de ses mains (à Nice par exemple, même les seringues font de lâ™obstruction !) mais soyons lucides : les conseils ne sont probablement pas ceux que lâ™on peut croire et encore moins ceux que les intitulés de mission barbouillés dâ™anglicismes laissent penser.
La technostructure, composée pour moitié de baltringues communicants et pour lâ™autre de clowns de lâ™inspection des finances nâ™ayant jamais pris le moindre risque de leur vie, nâ™a que faire de vacciner une population dont, il faut bien le dire, elle se fiche tant quâ™elle peut continuer à la ponctionner sans trop la faire brailler. En réalité, les conseils officieux ont bien plus sûrement porté sur la façon de faire passer auprès dâ™une population déboussolée lâ™amère pilule de la désorganisation complète, des files dâ™attentes, des gâchis de doses quâ™on voit déjà se profiler et dâ™une efficacité chimérique de la couverture vaccinale obtenue.
En effet, bien quâ™ayant tout fait des années durant pour bien faire comprendre à quel point les manipulations génétiques ouvraient les portes de lâ™enfer (on se souvient encore de la gourmandise de la presse à relayer lâ™Ã©tude bidon de Séralini sur les OGM, par exemple, sans même évoquer le cas Élise Glucet de Cash Propagandation), bien quâ™ayant agité depuis dix longs mois la peur dâ™une épidémie catastrophique avec brouettée de morts atroces (à base de 400 000 morts de plus, les enfants), le gouvernement et sa macronitude doivent à présent faire comprendre aux mêmes foules que ♩ la génétique, câ™est fantastique ♪ et le vaccin ♫ super doux ♬ tout en les préparant doucement à la terrible réalité mathématique : même avec une logistique tip-top, même avec des élites au taquet, même avec des doses en suffisance, il va falloir des mois et des mois, plus dâ™une année probablement, pour que tout le monde ait reçu son petit shot vite abimé vitaminé.
Un petit calcul simple suffit pour sâ™en convaincre : à deux doses par individu, à 500 000 doses par semaine sans aucune perte (très jolie performance compte-tenu du passé glorieux de notre système de santé), vacciner 60 % des 67 millions de Français prend 160 semaines (soit trois ans). à moins de trois millions de doses produites et correctement appliquées chaque semaine, on ne pourra jamais vacciner 40 millions de frétillants citoyens en six mois. On peut donc raisonnablement tabler sur un large dérapage du temps de vaccination, bien au-delà des objectifs affichés, ce qui donnera une excuse en béton armé pour continuer un long moment de confinements, couvre-feux et petits cerfas dâ™auto-humiliation quotidienne.
Autrement dit, le gouvernement va maintenant devoir se concentrer sur la communication de lâ™Ã©chec et préparer mentalement la population à un troisième scandale dâ™impréparation chronique et de merdoiement toujours aussi intense en moins dâ™un an.
Du point de vue du contribuable, les sommes dépensées chez McKinsey et PWC lâ™ont donc clairement été en pure perte (on sait déjà que les piquouses vont sâ™Ã©taler de très longs mois, on sait déjà que notre système de santé est au bord de lâ™apoplexie et ne manquera aucune gamelle sur le chemin, on sait déjà que nos énarques sont tous aussi incompétents voire nuisibles les uns que les autres, et on sait déjà où ça coince vu les épisodes précédents).
En revanche, du point de vue de nos zélites qui doivent de plus en plus songer à protéger leurs petites miches, câ™est encore une fois de lâ™argent rudement bien employé !
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