Par Jérôme Perrier.
Il est certains livres dont la lecture devrait être rendue obligatoire pour tout étudiant de première année en histoire, économie, sciences politiques, géographie, sociologie, philosophie ; et j’en passe.
Tel est assurément le cas de l’ouvrage de Daron Acemoglu et James A. Robinson, Why nations fail, dont l’approche est aussi aisée que roborative, et qui a comme principale vertu d’immuniser à jamais celui qui s’y plonge contre les innombrables poncifs véhiculés depuis des décennies à propos des causes du sous-développement et, ce faisant, sur les moyens d’y remédier.
De fait, si le livre est pour ainsi dire passé inaperçu en France1(les raisons de ce silence mériteraient à elles seules un article), il est dâ™ores et déjà considéré comme un classique dans le monde, tant lâ™ampleur de ses analyses et leur force explicative semblent devoir marquer un jalon majeur dans la surabondante littérature consacrée aux inégalités de développement de par le monde. Les institutions comptent pour la prospérité
La thèse des deux auteurs, un professeur dâ™Ã©conomie au MIT et un enseignant de Harvard, spécialiste de lâ™Afrique et de lâ™Amérique latine, est assez facile à résumer : les inégalités dans le monde ne seraient liées ni à la géographie ni à la culture, comme cela est sans cesse répéter depuis des décennies, mais auraient leurs origines profondes dans les institutions, ou pour dire les choses autrement, dans la gouvernance des territoires concernés.
« Itâ™s the politics, stupid ! » Telle pourrait être lâ™idée centrale du livre résumée en un simple slogan, paraphrasant le célèbre « itâ™s the economy, stupid ! », de la campagne Clinton de 1992.
Si la Corée du Sud est immensément plus riche que son homologue du Nord, ou si les États-Unis sont bien plus prospères que leur voisin du sud du Rio Grande, cela ne tient ni au milieu naturel (les richesses minières se trouvaient dans le Nord de la péninsule coréenne, où sont dâ™ailleurs nées les premières industries du pays) ni à une différence générale de culture (les habitants de Nogales, cité frontalière de lâ™Arizona, et de son homonyme mexicaine, partagent le même fond culturel).
Ce que Why nations fail sâ™attache à démontrer au fil de ses riches 462 pages, câ™est que ces écarts de développement sont fondamentalement liés au fait que les pays concernés nâ™ont pas les mêmes institutions et, partant, le même rapport à lâ™Ã‰tat de droit, clé ultime de la prospérité.
Récapitulons la thèse du livre, même si celui-ci perd beaucoup à être résumé, dans la mesure où lâ™intérêt et le plaisir intense que lâ™on éprouve à sa lecture résident dâ™abord sur lâ™impressionnante palette dâ™exemples historiques et géographiques mobilisés pour étayer le propos. Les auteurs opposent ce quâ™ils appellent les institutions politiques et économiques extractives et les institutions inclusives. Institutions extractives, institutions inclusives
Les premières désignent une situation où le pouvoir politico-économique est concentré entre quelques mains, qui utilisent la contrainte pour confisquer (extraire) les richesses produites par les dominés.
Câ™est ce quâ™ont fait par exemple les conquistadors espagnols arrivés en Amérique lorsque, en quête de métaux précieux, ils se sont contentés de réduire les populations autochtones en esclavage, ce que nâ™ont pu faire les Britanniques plus au Nord, initiant dès lors une divergence de destin à lâ™origine des actuels écarts de développement entre les deux parties du continent.
La conséquence faciles à prévoir de telles institutions extractives câ™est que les populations réduites au travail forcé ont dâ™autant moins de raisons de produire davantage. Les droits de propriété nâ™Ã©tant pas reconnus, elles nâ™ont strictement aucun intérêt, aucune incitation, à créer davantage de richesses, dès lors que ce sont dâ™autres qui en profiteront.
à lâ™inverse, les institutions inclusives sont celles où le pouvoir est à la fois largement distribué, et surtout contrôlé. Câ™est bien lâ™existence du pluralisme (en quoi réside la vertu cardinale de toutes bonnes institutions) qui garantit que le pouvoir ne sera pas accaparé par une clique à son seul profit, mais quâ™au contraire il sera tenu en laisse, surveillé, contrebalancé, équilibré, corrigé, pondéré, et dès lors nâ™aura dâ™autre choix que de respecter les droits des individus. Dès lors, ceux-ci seront naturellement incités à innover pour créer davantage de richesses, des richesses dont eux-mêmes pourront profiter.
Il existe donc un cercle vertueux ou vicieux entre institutions économiques et politiques, selon quâ™elles sâ™avèrent plus ou moins inclusives ou extractives. En effet, des institutions politiques largement inclusives, câ™est-à -dire pluralistes, favorisent lâ™Ã©mergence de nouveaux secteurs économiques innovants et de nouvelles couches sociales prospères, qui nâ™auront dès lors de cesse que de contrôler et partager encore davantage le pouvoir ; les auteurs reviennent ainsi longuement sur la libéralisation et la démocratisation progressive des institutions anglaises à la suite de la « Glorieuse Révolution » de 1688.
à lâ™inverse, les institutions politiques et économiques extractives sâ™entretiennent mutuellement, comme le démontre une quantité impressionnante dâ™exemples historiques, empruntés à toutes les époques et tous les continents. En effet, les deux auteurs établissent un lien très puissant et pourtant en partie contre-intuitif entre absence de pluralisme politique et absence de développement économique.
Expliquons-nous : si le pouvoir politique est concentré entre quelques mains, les dominants nâ™ont strictement aucune raison de favoriser lâ™innovation, bien quâ™elle soit un puissant facteur de développement économique. En effet, toute innovation est nécessairement accompagnée dâ™un processus de destruction créatrice, dont les effets sociaux et donc politiques sont forcément déstabilisateurs.
Pourquoi dès lors risquer de mettre en péril son pouvoir en favorisant de nouveaux secteurs qui peuvent tout à la fois détruire des emplois, et donc favoriser les troubles (pensons aux émeutes luddites de 1811-1812), et encourager lâ™Ã©mergence dâ™une nouvelle classe dâ™entrepreneurs prospères, dont les ambitions politiques ont toutes les chances de suivre de près le succès économique ?
à tout prendre, du point de vue des politiquement puissants, il est bien préférable de conserver un niveau de vie global moins élevé, tant que la part quâ™ils extraient de la richesse collective reste, elle, stable. Comment ne pas penser ici à Poutine et à son choix de la « puissance pauvre » â“ un choix il est vrai dans la lignée de nombre de ses prédécesseurs à la tête de lâ™Ã‰tat russe2 ? Pourquoi innover ?
En effet, quel intérêt pour le Kremlin de favoriser lâ™Ã©mergence dâ™une classe dâ™entrepreneurs russes innovants qui pourraient remettre en cause lâ™ordre politique en place, dès lors que lâ™Ã©conomie de rente actuelle, fondée sur lâ™extraction de richesses minières, suffit amplement à financer la puissance militaire de lâ™Ã‰tat russe et la fortune personnelle de la clique au pouvoir derrière les remparts de la Place rouge ?
Why Nations Fail contient de nombreux autres exemples illustrant un tel raisonnement, finalement vieux comme le monde, et que nul nâ™a mieux résumé que Friedrich von Gentz, un collaborateur de Metternich, qui répondit un jour au philanthrope anglais Richard Owen, qui tentait de convaincre le gouvernement autrichien dâ™adopter des réformes sociales à même dâ™améliorer les conditions de vie des habitants les plus pauvres de lâ™empire Habsbourg : « Nous ne souhaitons absolument pas que les masses puissent devenir plus riches et plus indépendantes⦠car sinon comment les dirigerions-nous ?3 »
Encore une fois, un tel résumé ne donne quâ™une idée très appauvrie de ce qui fait lâ™intérêt de ce livre extraordinairement stimulant, car il ne saurait convenablement suggérer lâ™incroyable panoplie dâ™exemples historiques mobilisés par les auteurs ; des exemples qui touchent à toutes les époques et tous les continents.
Ce faisant, lâ™ouvrage constitue une inépuisable mine, dans laquelle chacun peut piocher à loisir pour nourrir sa propre réflexion, et ce dâ™autant plus que leur exposition se fait dans une langue limpide et un style privilégiant toujours le concret : si le récit contient des chiffres et est agrémenté dâ™un certain nombre de cartes et dâ™illustrations, il nous épargne gracieusement toute équation4 et tout jargonâ¦
Bien sûr, un esprit hexagonal formaté à concevoir un livre comme un harmonieux jardin à la française sera sans doute quelque peu dérouté par lâ™absence de plan réellement cohérent et par le côté un peu fouillis de lâ™ensemble. Mais outre que cette impression est familière à tout esprit cartésien dès lors quâ™il lit un ouvrage anglo-saxon, ce sentiment est en lâ™occurrence dâ™autant moins problématique que le livre comporte un index thématique très bienvenu et extrêmement complet. Et puis, tout enseignant sait que répétition ne saurait nuire, quitte à sacrifier quelque peu lâ™Ã©légance dâ™ensemble⦠« Why Nations fail » : Etat ou absence dâ™Ã‰tat ?
Plutôt que de mâ™attarder sur des points mineurs qui ne sauraient en aucune façon dissuader le lecteur de se précipiter sur cette inestimable contribution à lâ™un des débats les plus rebattus des sciences sociales, je voudrais plutôt insister sur quelques points supplémentaires, qui me paraissent importants, et qui rendent la lecture de lâ™ouvrage encore plus passionnante.
Le premier, câ™est que Robinson et Acemoglu montrent de manière récurrente quâ™il est peut-être une chose encore pire pour le développement économique dâ™une région et le bien-être de ses habitants que des institutions extractives : câ™est lâ™absence de tout État.
Aux libéraux pressés et autres anarcho-capitalistes tentés de jeter le bébé avec lâ™eau du bain, Why nations fail montre que lâ™absence de toute autorité étatique capable de faire respecter lâ™ordre public y compris par la force conduit inéluctablement à une forme dâ™anarchie qui ne saurait profiter quâ™aux plus puissants, comme lâ™ont bien vu nombre de philosophes politiques depuis Hobbes, et comme le montre encore aujourdâ™hui lâ™exemple bien connu de la Somalie ; mais les auteurs en donnent beaucoup dâ™autres tout aussi convaincants, comme lâ™Afghanistan, Haïti, le Népal, ou encore la Sierra Leone.
Un degré suffisant de centralisation politique, pour reprendre le terme employé par les auteurs, apparaît donc comme une condition indispensable au développement économique, à condition bien entendu que cet état de fait ne soit pas synonyme de concentration du pouvoir en quelques mains.
Le pire étant bien entendu le cas de pays cumulant un pouvoir autocratique et kleptocratique pour autant incapables de maintenir lâ™ordre sur lâ™ensemble de leur territoire, comme le Zaïre de Mobutu en a offert la quintessence.
En lisant les nombreuses pages que Robinson et Acemoglu consacrent aux ravages de régions entières livrées à lâ™anarchie et à la loi du plus fort, le spécialiste du philosophe Alain ne peut sâ™empêcher de penser aussitôt à lâ™auteur des Propos, qui lui non plus nâ™a jamais cessé de tenir les deux mêmes bouts de la chaine : lâ™ordre juste et la liberté. En effet, pour lâ™auteur du Citoyen contre les pouvoirs, le policier au carrefour est absolument indispensable si lâ™on ne veut pas aboutir à un chaos, dont seuls les plus puissants peuvent espérer bénéficier.
Mais dans le même temps, lâ™obéissance à cet ordre de droit ne saurait en aucune façon dispenser les citoyens, à commencer par les plus modestes, de veiller à chaque instant à contrôler les pouvoirs, à les tenir soigneusement en laisse, afin dâ™Ã©viter quâ™ils nâ™en fassent quâ™Ã leur tête et ne violent les droits individuels en cherchant à instrumentaliser les lois à leur profit. Contre lâ™apologie naïve du libéralisme
Une autre idée du livre illustre les limites de certaines apologies naïves du marché, qui contribuent autant à décrédibiliser lâ™authentique libéralisme que les inepties démondialisatrices si populaires en France.
Il sâ™agit de lâ™idée selon laquelle la présence du marché ne suffit pas à elle seule à garantir des institutions inclusives (pluralistes), qui requièrent également des règles du jeu équitables pour assurer un véritable État de droit de nature à engendrer un développement économique durable.
Lâ™exemple des États-Unis du XIXe siècle et des « Robber Barons » montre quâ™une solide législation antitrust est indispensable pour empêcher la cristallisation dâ™un pouvoir monopolistique empêchant lâ™Ã©mergence de nouveaux acteurs économiques, garantie indispensable de pluralisme et de prospérité à long terme. Ce faisant, les auteurs retrouvent une idée centrale du libéralisme classique, que lâ™on retrouve aussi bien chez les néo-libéraux des années 1930 (dont la Bible fut The Good Society de Walter Lippmann) que chez les ordolibéraux allemands de lâ™après-guerre5.
Le dernier point sur lequel je voudrais insister et qui est riche dâ™enseignements pour lâ™historien, concerne la part de contingence qui existe nécessairement dans lâ™histoire du développement économique de tout pays.
Acemoglu et Robinson accordent notamment une grande importance dans leur livre à ce quâ™ils appellent les petites différences et les moments critiques dans lâ™histoire de tel ou tel pays. Il suffit en effet parfois de peu de choses pour que lâ™histoire de deux espaces diverge considérablement à partir dâ™un point de bifurcation pourtant assez ténu.
Câ™est ainsi que le destin politique de lâ™Angleterre vers davantage de pluralisme et une monarchie de plus en plus tempérée est largement le résultat dâ™une série de petites différences liées à lâ™histoire politique particulière de lâ™Angleterre moderne mais aussi à des données sociologiques comme le développement du commerce atlantique à lâ™origine de lâ™Ã©mergence dâ™une classe de marchands prospères et qui ont finalement abouti à un destin singulier, la révolution de 1688 débouchant in fine sur la Révolution industrielle.
Là encore, les deux auteurs montrent que les données géographiques (la présence de charbon), culturelles (le lien, cher à Max Weber, entre protestantisme et esprit capitaliste) ou techniques (les fameuses inventions) qui ont longtemps été mobilisées pour expliquer pourquoi la Révolution industrielle a trouvé son berceau au Royaume-Uni, négligent la dimension institutionnelle, pourtant capitale dans cette affaire.
En effet, ils montrent combien le caractère davantage pluraliste des institutions anglaises explique largement le succès du processus dâ™industrialisation outre-Manche, tandis que sur le continent, « sans les changements dans les institutions et le pouvoir politique similaire à ceux qui ont émergé en Angleterre après 1688, il était peu probable que les pays absolutistes puissent bénéficier des innovations et des nouvelles technologies de la Révolution industrielle6».
En dâ™autres termes, sâ™il y a une part de contingence dans lâ™histoire politique de chaque nation, il nâ™y a aucun hasard à ce que des pays comme lâ™Espagne, la Russie ou lâ™empire austro-hongrois nâ™aient pas vu fleurir en leur sein les entrepreneurs et les innovations qui ont en revanche trouvé dans la relativement pluraliste Grande-Bretagne un écosystème particulièrement favorable. Why Nations fail : une démonstration solide
Ces quelques aperçus ne donnent quâ™une toute petite idée de la richesse peu ordinaire dâ™un livre qui présente toutes les caractéristiques de ce que lâ™on est en droit dâ™attendre dâ™un grand livre de sciences sociales : une thèse claire appuyée sur une démonstration solide, elle-même fondée sur une information fiable, et déployée dans une langue limpide, fuyant tout jargon inutile. Câ™est peu dire que lâ™ouvrage dâ™Acemoglu et Robinson remplit amplement tous ces critères.
Le résultat, câ™est quâ™une fois quâ™on lâ™a lu et que lâ™on sâ™en est bien imprégné, il ne se passe pas une seule journée sans quâ™un fait tiré de lâ™actualité ou bien encore une nouvelle lecture ne vous y ramène et ne semble apporter une illustration supplémentaire à la pourtant déjà très riche galerie dâ™exemples quâ™il recèle.
Mieux, pour ceux qui avaient encore quelques doutes, cette lecture roborative vous vaccinera à jamais contre les torrents dâ™insanités déversés à flots continus dans notre pays sur les supposés ravages du capitalisme ou du libéralisme et leur prétendue responsabilité dans les inégalités réputées croissantes du monde globalisé actuel.
Lorsque je fais un cours de géographie à des collégiens ou des lycéens, jâ™ai coutume de commencer par cette question : pourquoi le Japon, une chaîne de montagnes au milieu de lâ™océan, sans aucune ressource naturelle et régulièrement secoué par de tragiques tremblements de terre, est-il devenu lâ™un des pays les plus riches au monde, tandis que le Congo, lâ™Angola, ou le Venezuela, qui regorgent littéralement de richesses naturelles, sont parmi les plus pauvres de la planète ?
Parce que lâ™un est bien gouverné et permet à ses habitants de déployer leurs trésors dâ™ingéniosité pour créer des richesses à leur profit et au profit de tous, tandis que les autres sont sous la coupe de gouvernants corrompus qui en leur volant leurs rares biens, les dissuadent dâ™en créer de nouveaux.
Bref, pour résumer, il nâ™est dâ™autres richesses que la population dâ™un pays, et la clé du succès réside dans la bonne gouvernance, câ™est-à -dire dans un ordre de droit garanti par des pouvoirs contrôlés. Désormais, grâce à Acemoglu et Robinson, je vais pouvoir renouveler à lâ™infini mon stock dâ™exemples !
article initialement publié en août 2016.
* Il a bien été traduit en français, mais il est difficile dâ™en trouver la moindre recension. Les revues académiques semblent avoir passé sa parution sous silence. Les rares mentions de lâ™ouvrage dans la presse généraliste sont souvent biaisées, comme le montre cet exemple du Monde du 10 mai 2016, où lâ™on peut lire sous la plume de Philippe Vadjoux que Daron Acemoglu et Joan (sic) Robinson auraient « remis en cause la théorie du ruissellement â“ toute la population profiterait de la richesse produite par les plus riches â“, en montrant que les dirigeants économiques accaparaient la plus-value au détriment du reste de la population », ce qui est une lecture si biaisée du livre quâ™on est en droit de douter que lâ™auteur lâ™ait tout simplement lu ! ↩
* Cf. Georges Sokoloff, La puissance pauvre : une histoire de la Russie de 1815 à nos jours, Paris, Fayard, 1993. ↩
* p. 225 : « We do not desire at all that the great masses shall become well off and independent⦠How could we otherwise rule over them ? » ↩
* Pour ceux qui sont amateurs du genre ou qui estiment quâ™il sâ™agit là dâ™une preuve indispensable de scientificité, ils peuvent en trouver à foison dans cet autre livre des deux auteurs : Daron Acemoglu, James A. Robinson, Economic origins of dictatorship and democracy, Cambridge University Press, 2006. ↩
* Sur les néo-libéraux des années 1930 et plus largement pour tout ce qui touche à lâ™histoire du libéralisme au XXe siècle), lâ™ouvrage de référence est celui dâ™Angus Burgin, The Great Persuasion : Reinventing Free Markets Since the Depression, Cambridge University Press, 2012. Sur les ordolibéraux, voir Patricia Commun, Les ordolibéraux : histoire dâ™un libéralisme à lâ™allemande, Paris, Les Belles Lettres, 2016. ↩
* p. 222 : « Without the changes in political institutions and political power smilar to those that emerged in England after 1688, there was little chance for absolutist countries to benefit from the innovations and new techonologies of the Industrial Révolution ». ↩
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