La Grèce revient encore bredouille du sommet européen
Cette semaine, nous avons assisté à un nouvel épisode de la trop longue saga de la torture de la Grèce par ses créanciers, où la victime accepte en partie son sort et ses dirigeants co-organisent les séances. Comme toujours, la Grèce a appliqué à la lettre ce qui lui était demandé, ce qui lui a permis d'obtenir une rallonge, contre une énième promesse de vague restructuration de sa dette.
Quand l'indifférence au cataclysme social faiblit
Comme d'habitude, Tsipras est rentré bredouille. Il a fait tout ce qu'on lui a demandé, une énième baisse des retraites, qui ont presque baissé de moitié depuis 2009, des hausses d'impôts et des privatisations, qui lui permettent d'afficher un fort excédent budgétaire. Mais comme toujours, il n'a rien obtenu de concret sur la restructuration de la dette Grecque, les participants évoquant seulement un allongement des maturités (le pays étant pourtant déjà engagé jusqu'en 2059), ce qui revient encore à écarter la solution d'une baisse de son montant. Et dans leur grande bonté, les créanciers avancent la date de passage d'un excédent budgétaire primaire de 3,5% à 2% en 2023 au lieu de 2028…
Mais ce qui est frappant, c'est que même des médias très peu contestataires commencent à devenir plus critiques. France Culture évoque les « fausses solutions (qui) se dessinent ». Et même l'eurolâtre Le Monde a diffusé une série de papiers accablants avant cette énième réunion. Le premier évoque les conséquences sanitaires de l'austérité, « un système de santé public à bout à souffle ». Le second évoque l'impact de la crise économique, le départ de plus de 3% de la population, ou le fait qu'une femme née dans les années 1970 sur cinq n'aura pas d'enfant. Et le quotidien du soir a conclu la série par une interview de son envoyé spécial à Athènes sur l'épuisement de la population.
J'ai toujours pensé que l'histoire finira par être très dure avec les plans mis en place en Grèce, une forme de crime contre l'humanité en partie inconscient. Il est tout de même effarant de constater ce que les Grecs ont accepté de faire et le temps qu'il faut à certains pour ouvrir les yeux sur les conséquences des politiques qu'ils défendent depuis si longtemps, et encore aujourd'hui.
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