La Finlande a commencé à tester le revenu universel
Depuis lundi 2000 sans-emploi ont commencé à recevoir 560 euros par mois en Finlande. Réduite faute de moyens financiers, l’expérience est critiquée dans le pays.
Depuis lundi, 2000 Finlandais reçoivent 560 euros supplémentaires sur leurs comptes en banque. Il en ira de même tous les mois à venir, jusqu'à la fin de 2018. Ce montant non-déclarable, ils ne l'ont pas réclamé. Ils ont été tirés au sort pour servir de « cobayes » à une expérience censée évaluer les conséquences de l'introduction d'un « revenu de base », terme retenu dans le pays pour le revenu universel. En vue, éventuellement, de le généraliser à l'ensemble de la population finlandaise.
Comme le pays est engagé dans un vaste programme d'austérité après plusieurs années de récession, il a fallu voir moins grand que souhaité. Résultat, l'échantillon choisi ne comprend que 2000 personnes âgées de 25 à 58 ans, sur 5,6 millions de Finlandais. Et toutes étaient bénéficiaires d'une allocation chômage au moment du tirage au sort.
« Ce n'est donc pas un revenu universel qu'on teste », raille un conseiller de la Confédération des industries (EK), à l'unisson d'autres voix sceptiques. D'autant, souligne-t-il, que les 560 euros versés, s'ils sont déduits des allocations chômage reçues par les intéressés, « ne remplacent pas d'autres formes d'aides publiques » (logement, santé, etc.). A l'organe en charge des assurances sociales (KELA), on souligne qu'il serait difficile de vivre dans ce pays avec 560 euros par mois.
Réformer le maquis des allocations
Les récipiendaires du revenu continueront à le toucher, même s'ils retrouvent un travail. L'idée est de les inciter à franchir ce pas qui, parfois, est jugé risqué par des gens inquiets de perdre leurs allocations pour un emploi à temps partiel. En parallèle, des chômeurs n'ayant pas droit au revenu garanti seront suivis pendant deux ans, pour comparer les comportements. « Le gouvernement réfléchit maintenant à tester d'autres catégories de population (étudiants, bas salaires) », ajoute Liisa Siika-Aho.
Si l'expérimentation en cours coûtera 10 à 15 millions d'euros, l'Etat espère, s'il avance dans son projet, faire des économies en réformant le maquis des allocations. A l'étranger, la Finlande est déjà gagnante, tant elle a été présentée comme « un pays novateur qui n'hésite pas à tester de nouvelles politiques », constatait Olli Kangas, responsable du projet à KELA, en décembre dernier.
Source : Les Echos.fr
Information complémentaire :
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