Venezuela : impuissant face à l'inflation, le gouvernement lance de plus gros billets
"Pour acheter quelque chose qui valait 100 bolivars en 2008, il faut aujourd'hui 10.000 bolivars", estime le consultant en économie Henkel Garcia. (Crédits : REUTERS/Ueslei Marcelino) Alors que le bolivar a connu ces trois derniers mois une dévaluation de 75% par rapport au dollar et que les Vénézuéliens sont confrontés à un sévère manque de liquidités depuis plusieurs jours, Nicolas Maduro a annoncé la mise en circulation prochaine de billets de 500 et 5000 bolivars.
Les Vénézuéliens vont-ils devoir acheter les (maigres) denrées alimentaires avec des brouettes de billets ? Le manque de liquidités et l'inflation galopante continuent en tout cas de gangrener l'économie du pays, qui vit l'une des plus importantes crises de son histoire, asphyxiée par la chute des cours du brut. A tel point que le président Nicolas Maduro a annoncé la mise en circulation de nouvelles coupures de 500 et 5000 bolivars, largement supérieurs aux billets de 100 bolivars, valeur jusqu'ici la plus élevée, qui permettent juste de s'acheter un bonbon.
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Depuis une semaine, les Vénézuéliens sont en effet confrontés à un sévère manque de liquidités, ce qui génère de longues files d'attente devant les banques et les guichets automatiques. Ce phénomène coïncide avec une chute du bolivar - qui a connu au cours des trois derniers mois une dévaluation de 75% par rapport au dollar - et une inflation devenue incontrôlable. Elle devrait atteindre 475% cette année selon le FMI, puis exploser à 1660% en 2017.
Maduro accuse "la droite fasciste"
Selon le président, cette pénurie de billets est due à une "opération menée depuis (la ville colombienne) de Cucuta par la droite fasciste alliée aux mafias colombiennes, afin de laisser le pays sans argent". Nicolas Maduro a également affirmé vendredi que le Venezuela avait subi une "attaque" de son système de paiement électronique, afin de générer le chaos et de la violence dans les rues.
Vendredi, plusieurs commerces de Caracas étaient effectivement bondés, victimes de cet arrêt du système de paiement. La société Credicard, qui selon Nicolas Maduro gère 50% de ces opérations, a attribué ces problèmes à une panne informatique.
Pour Henkel García, consultant en économie, le manque d'argent est lié au fait que le gouvernement n'a pas réussi à maintenir le rythme d'émission des billets, en raison d'une inflation plus forte qu'en 2015 (180,9%). "Pour acheter quelque chose qui valait 100 bolivars en 2008, il faut aujourd'hui 10.000 bolivars", selon lui.
Source : La Tribune.fr via Contributeur anonyme
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