vendredi 9 décembre 2016

La Grèce risque de payer cher un petit geste sur la dette

La Grèce risque de payer cher un petit geste sur la dette

Comme j'en ai marre de me répéter, je pars du principe que vous prenez connaissance des informations complémentaires en bas d'article.

Amitiés, ; )

f.

Derrière l’effet d’annonce, l’allègement intervenu lundi soir en faveur de la Grèce est très modeste, et encore
un peu plus contraignant pour son son économie (photo : Alexis Tsipras et son ministre des Finances
Euclid Tsakalotos) - Yorgos Karahalis/AP/SIPA

DECRYPTAGE. Derrière un allègement symbolique, la dureté du plan de réformes pour la Grèce demeure.

Les créanciers de la Grèce se sont entendus, lundi soir, pour accorder à Athènes des mesures d'allègement de dette dites de court terme. Le principe de ce geste avait été décidé en mai dernier. D'après Klaus Regling, qui dirige le Mécanisme européen de stabilité chargé de la mise en oeuvre de cet allègement, l'application de ces mesures devrait permettre de réduire le poids de la dette grecque, rapporté au PIB du pays, de 20 points de pourcentage à l'horizon 2060. Un chiffre encore largement abstrait et que Klaus Regling lui-même a conseillé d'appréhender avec prudence.

Mesures très techniques

Très techniques, les mesures avancées par le MES sont de deux ordres. Elles consistent, d'une part, à étendre la maturité de certains prêts octroyés à la Grèce, pour les faire passer de 28 à un peu plus de 32 ans. Et d'autre part, le MES va agir sur les taux de certains prêts, en les convertissant en taux fixes, de manière à éviter à Athènes un surcoût si les taux devaient remonter. Au total, Klaus Regling estime que le coût pour les Etats européens de ces mesures est d'environ 200 millions d'euros. Une goutte d'eau si on les compare aux 320 milliards de dette grecque. Athènes, elle, se retrouve dans une situation paradoxale, puisque s'il est prévu qu'elle tire de modestes bénéfices de cet allègement, elle devra, dans un premier temps, assumer les coûts associés à sa mise en oeuvre.

Allègement très modeste et ligne dure allemande

Derrière l'effet d'annonce, l'allègement intervenu lundi soir est donc très modeste. Sur le fond, la relation semble, à nouveau, très âpre entre Athènes et ses créanciers. Derrière les commentaires satisfaits, la ligne dure défendue par l'Allemagne l'a, à nouveau, emportée. Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, avait d'ailleurs choisi le week-end qui précédait cet Eurogroupe pour affirmer, dans une interview, qu'Athènes devait faire des réformes ou quitter la zone euro.

Divergences sur l'ampleur de la réforme du marché du travail

Le bouclage de la « deuxième revue » du programme de réformes grecques établi dans le cadre du sauvetage financier intervenu à l'été 2015, n'a pas été possible en raison des divergences qui persistent sur l'ampleur de la réforme du marché grec du travail. Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Eurogroupe, a d'ailleurs rejeté l'idée, émise par son homologue français, Michel Sapin, qu'un accord sur ce sujet soit possible à court terme, jugeant plus « réaliste » de ne rien anticiper avant 2017. C'est une nouvelle déception pour Athènes qui espérait ce feu vert pour bénéficier du programme de rachat de titres grecs par la BCE (le fameux « Q.E. » dont profitent depuis des mois l'Italie ou l'Espagne).

La Grèce paye pour le flou général

Ayant lié son sort politique aux programmes européens, le premier ministre Alexis Tsipras n'a pas eu d'autre choix que de se féliciter de ces mesures d'allègement alors que par ailleurs l'Eurogroupe a maintenu ses exigences d'un excédent primaire grec de 3,5 % à partir de 2018. Déjà un nouveau texte est sur la table pour fixer de nouvelles recettes fiscales.

Source(s) : Les Echos.fr via Contributeur anonyme

Informations complémentaires :

 
Crashdebug.fr : Grèce, année zéro
 

 

 

 

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