Le succès incompris du Japon
Les statistiques de croissance du Japon animent le débat, tant le pays est engagé avec sa politique de relance budgétair financée par la planche à billets, à hauteur 10% du PIB par an. Même le très fin Romaric Godin, de la Tribune, un des journalistes les plus intéressants à lire, se fait un peu piégé dans la lecture des statistiques nippones. En effet, il y a quelques jours, il a écrit que « la croissance japonaise a accéléré fortement au troisième trimestre, mais les défis restent les mêmes pour Shinzo Abe, car la demande intérieure reste sans élan », notant que si le PIB a progressé de 2,2% en rythme annuel, cela vient des exportations, en hausse de 8,1%, quand la consommation n'a progressé que de 0,1%.
Mais quand on étudie les statistiques du Japon, il faut prendre en compte sa démographie, et sa population en baisse d'environ 0,2% tous les ans, contre une hausse de 0,5% en France. Du coup, toute hausse est plus élevée mesurée par habitant, alors qu'en France, sous les 0,5%, la croissance par habitant est en réalité une récession. C'est une analyse dont The Economist avait parlée il y a cinq ans, notant que les chiffres de croissance par habitant du Japon étaient plus importants que ceux des Etats-Unis et de l'Europe de 2001 à 2010, alors que le pays était dernier en croissance absolue du PIB… D'ailleurs, The Economist et Joseph Stiglitz tombent pour une fois d'accord sur le sujet de ce pays…
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