mercredi 3 août 2016

Plus de soutien populaire, plus de crédibilité ...

Plus de soutien populaire, plus de crédibilité ...

À dix mois de la présidentielle, l’exécutif et le PS n’ont jamais été aussi affaiblis, aussi coupés de leur électorat de 2012. Le constat est sans appel  : plus de majorité, plus de soutien populaire, plus de crédibilité… Bref un parti qui prend l’eau. Depuis plusieurs semaines, la situation est critique pour le parti au pouvoir. Dans les manifestations contre la loi Travail, les slogans anti-PS ont pris de plus en plus de place…

«  Tout le monde déteste le PS  !  »

Ces dernières semaines, une cinquantaine de permanences parlementaires et de locaux du PS ont aussi été dégradés. Plusieurs meetings de l’initiative pro-gouvernementale «  Hé oh la gauche  » ont été perturbés ou annulés comme ce fut le cas à Lille le 17 mai dernier, à Paris le 13 juin, ou à Bordeaux le 29 juin où la réunion a du être écourtée. Les déplacements des ministres sont désormais également assez «  sportifs  »  : à Montpellier le 1er juillet où Valls a été sifflé et hué, à Marseille le 4 juillet pour la venue de Cazeneuve.

Cerise sur le gâteau, l’université d’été de la «  Belle alliance populaire  » prévue à Nantes fin août a été annulée. Selon Cambadélis, cette décision a été prise car «  les conditions de tranquillité, de sérénité, de sécurité ne sont pas réunies  ». «  La violence est là, ce n’est pas le résultat d’une politique, c’est une dérive de la société française.  » Ben voyons  ! Cette «  violence  », la colère anti-PS, ne serait pas due à la politique du passage en force  ? Du recours au 49.3  ? À la répression et aux violences policières qu’ont subies pendant ces quatre mois de mobilisation les militants du mouvement social  ? Et même à la tentative de ce gouvernement d’interdire les manifestations syndicales  ? Bin non, pour le patron du PS, ce ne serait dû qu’à «  l’ultra-gauche  ». Mais pour certains, cette annulation de l’université d’été serait aussi une volonté de faire taire les dissensions et désaccords internes de plus en plus nombreux…

Un exécutif sans majorité… et sans réelle opposition interne

La crise dans la majorité est à son paroxysme et ne concerne donc plus désormais les seuls «  frondeurs  ». Mardi 5 juillet, alors que la loi sur le travail revenait à l’Assemblée nationale, le député Olivier Faure dégainait un amendement signé par plus de 120 députés PS qui proposait que les heures supplémentaires soient au minimum surpayées de 25 %. Problème  : cet amendement touchait au fameux article 2 de la loi El Khomri. Valls a donc dû monter au créneau lors de la réunion des députés PS pour calmer les ardeurs.

Il faut aussi entendre une Karine Berger, députée PS jusque-là si docile, affirmer le même jour que «   l’utilisation du 49.3 à deux reprises témoigne du fait qu’il n’a plus la majorité de l’Assemblée avec lui et que, par conséquent, motion de censure ou pas motion de censure, s’il y avait 49.3 au début de la 2e lecture, le Premier ministre ne pourrait pas rester. Il devrait démissionner  ». «  Motion de censure ou pas  »… Pour elle ce sera «  pas  ». Des paroles et pas d’actes.

Lors du second recours au 49.3, la motion de censure déposée par certains «  frondeurs  », les communistes et les écologistes a une nouvelle fois échouée à deux voix près. Sur cette question, l’opposition interne à Hollande et Valls s’est totalement divisée. Les députés Yann Galut et Alexis Bachelay, signataires de la première motion, ont cette fois-ci décidé de ne pas signer car, pour eux et leurs amis, le combat contre l’orientation de Hollande et Valls, se passe désormais dans la primaire. Les «  frondeurs  » n’ont réussi qu’à obtenir une vingtaine de signataires PS pour cette seconde motion de censure, étalant ainsi leur faiblesse et leurs divisions. Quant aux Aubrystes, pas de changement de position  : toujours aussi légitimistes, refusant de faire tomber le gouvernent, ils n’ont qu’un seul objectif  : le ­prochain congrès.

Combattre la gauche de droite

Certes affaiblis, Hollande et Valls peuvent donc continuer cahin-caha leur politique antisociale et libérale puisqu’ils savent leur opposition interne bien incapable de renverser ce gouvernement. Heureusement pour eux que cet outil si démocratique, le 49.3, existe  !

La rupture avec l’électorat de 2012 est donc bel et bien consommée. Mais cela ne semble pas inquiéter outre mesure Hollande et Valls qui, plus que jamais, défendent une clarification de la ligne du PS allant jusqu’à la fracture, la liquidation officielle du parti du congrès d’Epinay. C’est désormais une question cruciale pour eux afin d’espérer franchir le cap du premier tour de la présidentielle. Et de ce point de vue, il n’est pas sûr que les macronneries solitaires soient à leur goût.

En ce qui nous concerne, avec l’ensemble des militants du mouvement social au côté desquels nous avons combattu la loi des patrons ces derniers mois, nous continuerons à traiter durant l’été et à la rentrée le parti au pouvoir comme il doit l’être, une vulgaire force politique de droite…

Sandra Demarcq

 

Source : Agoravox.fr

Informations complémentaires :

Crashdebug.fr : Ce gouvernement a peur

 

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