Brexit : l'effarant après référendum
L'onde de choc déclenchée par le vote du 23 juin des britanniques pour sortir de l'UEa provoqué un séisme révélateur dans notre débat public. Comme si tous les travers des dernières décennies s'étaient concentrés en quelques jours qui ont vu un déferlement de mensonges et choix effarants. En France, des média façon Pravda Bien sûr, il y a des exceptions, mais le traitement du référendum par la majorité des média est honteux de biais partisan. Ne doit-on pas au minimum envisager la thèse et l'antithèse ? Là, nous avons eu droit à une présentation totalement caricaturale du débat et du vote. N'ont eu droit de citer que les habitants de Londres (à 75% contre la sortie), les financiers (la bulle dans la bulle), les expatriés Français vivant au Royaume-Uni, ou les expatriés britanniques vivant en France. Les 17 millions de britanniques ayant choisi de quitter l'UE n'ont été représentés que par une poignée d'individus affirmant regretter leur vote, sur la foi d'une pétition aux scores trafiqués. Quelle intolérance et manque de respect démocratique à l'égard de cette majorité qui s'est exprimée clairement, avec 72% de participation ! Nous avons même eu droit au plus ridicule des arguments, magistralement démonté par Olivier Berruyer sur son blog, à savoir le procès des personnes âgées, qui auraient imposé le Brexit aux jeunes, comme a titré le Times. Déjà, il faut noter que les médias se sont référés à la seule tranche des 18-24 ans, feignant d'ignorer que les 35-44 ans étaient déjà presque à parité. Ensuite, ils ont aussi feint d'ignorer que 64% des 18-24 ans n'ont pas voté. Bref, le premier choix des jeunes a été l'indifférence. Et seulement un quart d'entre eux a voté contre le Brexit. Il est tout de même effarant que les ayatollahs eurobéats aient utilisé un tel argument quelques jours à peine après le vote de la présidentielle Autrichienne, où pas moins de 51% de ces mêmes jeunes avaient voté pour l'extrême-droite au premier tour ! Et dans ce grand n'importe quoi, les marchés, jamais en reste, se sont effondrés, avant d'effacer les pertes consécutives au référendum en quelques jours, démontrant sans doute que la sortie de l'UE n'aura pas un si mauvais effet. Nous avons également eu droit aux despotes en herbes, qui envisagent très sérieusement de passer outre ce vote. David Cameron a eu l'indécence de demander le départ du chef du Labour, alors qu'il n'a toujours pas quitté son poste ! Bien sûr, le camp du Brexit n'est pas exempt de toute critique, même s'il faut nuancer les attaques violentes venues de média peu objectifs sur la question, le refus de Boris Johnson de se présenter pour prendre la tête du parti conservateur apparaissant pour le moins suprenante, même s'il faut nuancer par le fait que d'autres partisans du Brexit y vont. Et la commission européenne, en mode arrogance extrême, ou suicide inconscient, a multiplié les décisions contraires à la volonté des peuples européens, entre la prolongation de l'autorisation de commercialisation du glyphosate, l'ingrédient actif du Roundup de Monsanto, et l'ouverture d'un autre chapitre de négociation pour l'adhésion de la Turquie à l'UE. Et en matière commerciale, le président de la commission, après s'être interposé très démocratiquement devant des journalistes voulant prendre en photo Nigel Farage, a annoncé vouloir avancer sur le traité transatlantique. Il a aussi utilisé une astuce technique pour faire adopter l'accord commercial avec le Canada, qualifié de traité « non mixte », sans vote des parlements, et pire, ne pouvant être repoussé qu'à l'unanimité des Etats-membres ! Le climat post référendum est si délétère qu'on en vient à craindre que les dirigeants britanniques finissent par ne pas respecter le vote du 23 juin. Ceci sera un test intéressant pour la solidité de la démocratie de nos voisins : est-elle aussi mal en point que la nôtre, qui avait trahi le vote de mai 2005 ? |
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